Il tint conseil de guerre, envoya ses Prevosts ; Fit avertir les animaux : Tous furent du dessein ; chacun selon sa guise.
De par le Roy des Animaux Qui dans son antre estoit malade, Fut fait sçavoir à ses vassaux Que chaque espece en ambassade Envoyast gens le visiter : Sous promesse de bien traiter Les Deputez, eux et leur suite ; Foy de Lion trés-bien écrite.
Così ne insegna l’animal discreto, Che insopportabil sempre e periglioso È de la mente cieca il rio furore, Quando il rigor de la possanza è seco.
avec un plèthre de long, n’est-il pas tout simple que je devienne le roi de tous les animaux ?
Elle voulut s’excuser alors, alleguant qu’elle estoit de ce genre d’animaux que la nature avoit destinez à vivre comme elle ; Surquoy le priant tres-instamment de la laisser, puis qu’aussi bien elle ne pouvoit luy faire beaucoup de mal ; « Tu t’abuses », luy respondit l’homme en soubs-riant ; « et c’est pour cela mesme que j’ay sujet de te vouloir tuer, pource qu’il ne faut offencer personne, ny peu, ny prou ». […] Ainsi le sage Phrygien a eu beaucoup de raison de faire dire à l’homme de ceste fable, que plus l’animal estoit petit, moins il luy falloit pardonner, pour estre digne de plus grand blâme, et capable de moindre resistance.
Tribut envoyé par les Animaux à Alexandre. […] La Renommée ayant dit en cent lieux, Qu’un fils de Jupiter, un certain Alexandre, Ne voulant rien laisser de libre sous les Cieux, Commandoit que sans plus attendre, Tout peuple à ses pieds s’allast rendre ; Quadrupedes, Humains, Elephans, Vermisseaux, La Republique des Oiseaux : La Deesse aux cent bouches, dis-je, Ayant mis par tout la terreur En publiant l’Edit du nouvel Empereur ; Les Animaux, et toute espece lige De son seul appetit, creurent que cette fois Il falloit subir d’autres loix.
Tel est ce chetif animal Qui voulut en grosseur au Bœuf se rendre égal. […] Hommes, Dieux, Animaux, tout y fait quelque rôle ; Jupiter comme un autre : introduisons celuy Qui porte de sa part aux Belles la parole : Ce n’est pas de cela qu’il s’agit aujourd’huy.
Je ne raporteray pas tant l’Alegorie de ceste Fable à l’envie et à la malignité du Renard, qu’à l’impertinence des autres animaux tant pource qu’aux discours precedents j’ay assez parlé contre les personnes envieuses du bien d’autruy, qu’à cause qu’il me semble veritablement qu’Esope luy fait joüer icy le personnage d’un homme sage et consideré, plustost que d’un meschant ; et qu’au contraire il represente en la sottise des autres animaux, celle que commettent fort souvent les hommes, à sçavoir de donner les grandes charges aux mal habiles. […] Il feint donc que le Singe est creé Roy par les autres animaux, à cause de la gentillesse de ses gambades : puis il assujettit ce nouveau Roy aux malicieuses finesses du Renard, qui le fait le joüet de tout son Peuple.
Or un jour on lui présenta un louveteau ; il le palpa et resta indécis. « Je ne sais pas, dit-il, si c’est le petit d’un loup, d’un renard ou d’un autre animal du même genre ; mais ce que je sais bien, c’est qu’il n’est pas fait pour aller avec un troupeau de moutons. » C’est ainsi que le naturel des méchants se reconnaît souvent à leur extérieur.
Progné luy repartit : Et quoy, cette musique Pour ne chanter qu’aux animaux, Tout au plus à quelque rustique ?
Ei che s’accorse del crudele effetto, Né scampo a sua salute haver poteva, Lagrimando tra sé disse : Ben merto Lasso, meschino, e questo e peggior male, Poi c’havendo nel mar cibo bastante Di condur la mia vita insino al fine, S’io di Nestore ben vivessi gli anni, Ho voluto cercar novella strada Di pasturarmi fuor del luogo usato, In parti entrando a mia natura avverse ; E d’animal marin terrestre farmi, Perdendo col mio albergo ancor la vita.
Il se fit sous son règne une assemblée générale des animaux, en vue de recevoir et de se donner mutuellement satisfaction, le loup au mouton, la panthère au chamois, le tigre au cerf, le chien au lièvre.
Un âne, ayant revêtu une peau de lion, faisait le tour du pays, effrayant les animaux.
IL Cerbiato chiedeva un giorno al padre Da qual cagione proceder potesse, Ch’ogni volta, ch’a guerra il can lo sfida, Egli sì facilmente in fuga volto Di lui solo al latrar desse le spalle, Essendo egli di corpo e di valore Maggior del cane, e con la fronte armata Di dure corna a contrastar possenti Con qual si voglia più forte animale.
Tout animal n’a pas toutes proprietez ; Nous vous avons donné diverses qualitez, Les uns ont la grandeur et la force en partage ; Le Faucon est leger, l’Aigle plein de courage ; Le Corbeau sert pour le présage ; La Corneille avertit des malheurs à venir ; Tous sont contens de leur ramage.
Le Roy des animaux se mit un jour en teste De giboyer.
L’Animal engourdi sent à peine le chaud, Que l’ame luy revient avecque la colere.
Chez l’Animal qu’on appelle Homme On la receut à bras ouverts, Elle et Que-si que-non son frere, Avecque Tien-et-mien son pere.
Comme Zeus se mariait, tous les animaux lui apportèrent des présents, chacun suivant ses moyens.
Il se plaça en face d’elle, il admira sa belle voix et il l’invita à descendre : il désirait, disait-il, voir l’animal qui avait une telle voix.
Dit cet animal plein de rage : Tu seras châtié de ta temerité.
Jamais le corps de l’animal Ne pût venir vers moy, ni trouver d’ouverture.
Car comme cét Animal ayant devoré une estrange quantité de bestes, se treuve accablé de vieillesse et de pauvreté, sans avoir la force de se lever pour s’en aller à la chasse ; Ainsi voyons-nous bien souvent, que ceux qui ont appauvry les autres, et qui se sont maintenus du sang du Peuple, ne laissent pas de se treuver au dernier periode de leur vie, dépourveus de toutes commoditez, languissants de faim, et reduicts à la mercy de leurs Ennemis. […] Car tous les animaux, que le Lion avoit offensez, se mettent à l’assaillir avec des reproches et des coups, et prennent une cruelle vengeance de ses affronts.
Le sort de sa plainte touché Luy donne un autre Maistre ; et l’Animal de somme Passe du Jardinier aux mains d’un Corroyeur.
Perché il Pastor veduto lui su ’l dorso De l’animal in van batter le penne Per liberarne gl’intricati piedi, V’accorre ; il prende ; e i troppo audaci vanni Trattogli a sua maggior vergogna e danno A i fanciulletti suoi per giuoco diede.
Tous les animaux se réjouissaient de l’événement, et il n’était pas jusqu’aux grenouilles qui ne fussent en liesse.
Or un homme étant tombé sur un cygne mis en vente, et sachant par ouï-dire que c’était un animal très mélodieux, en fit l’acquisition.
La nation des Belettes, Non plus que celle des Chats, Ne veut aucun bien aux Rats ; Et sans les portes étretes De leurs habitations, L’animal à longue eschine En feroit je m’imagine, De grandes destructions.
Repartit l’animal leger.
IL Gambero riprese un giorno il figlio Spinto d’amor de la maniera brutta, Ch’ei tenea nel nuotar sempre a l’indietro : Dicendo, che più bel parea quel corso, Che move ogni animal col capo inanti, Ch’è membro principal di tutto il corpo.
Ce que l’ingenieux Esope nous represente accortement par la Fable du Lion, qui estant Roy absolu sur tous les animaux, comme plus vaillant qu’il est, et plus courageux, reçoit neantmoins la honte de s’enfuyr, en oyant chanter un simple Coq. […] Pour la mesme raison, tant Alciat qu’Esope, ont fort judicieusement attribué ceste action au grossier animal d’Arcadie, pour nous donner à entendre qu’une faute si pesante que celle-là, ne peut provenir que d’une extrême ignorance.
Mais le singe les déclara l’un et l’autre impropres à régner : « le chameau, dit-il, parce qu’il n’a point de colère contre les malfaiteurs, et l’éléphant, parce qu’il est à craindre qu’un goret, animal dont il a peur, ne vienne nous attaquer. » Cette fable montre qu’une petite cause ferme parfois l’accès des grands emplois.
Mais il s’empêtra dans une toile d’araignée, et, se sentant dévorer, il gémissait, lui qui faisait la guerre aux plus puissants, de périr par le fait d’un vil animal, une araignée.
Quand il s’aperçut du désastre, il gémit et dit : « Je l’ai bien mérité ; pourquoi ai-je sauvé, petits, des animaux qu’il faudrait tuer, même adultes ?
En ce sens là, certes, je trouve fort loüable le refus de cét animal, qui juge avecque raison, qu’il ne se peut desfaire de sa queuë sans une douleur extrême, ny l’appliquer à l’usage du Singe, quand elle sera desfaite.
Voyez ces animaux : faites comparaison De leurs beautez avec les vôtres.
Les témoins déposoient qu’autour de ces rayons Des animaux aîlez bourdonnans, un peu longs, De couleur fort tannée ; et tels que les Abeilles, Avoient long-temps paru.
Cet animal est fort amy De nostre espece ; En son Histoire Pline le dit, il le faut croire.
Un certain Loup, dans la saison Que les tiedes Zephirs ont l’herbe rajeunie, Et que les animaux quittent tous la maison, Pour s’en aller chercher leur vie.
Un des derniers se vantoit d’estre En Eloquence si grand Maistre, Qu’il rendroit disert un badaut, Un manant, un rustre, un lourdaut, Ouy, Messieurs, un lourdaut, un Animal, un Asne : Que l’on ameine un Asne, un Asne renforcé, Je le rendray Maistre passé ; Et veux qu’il porte la soutane.
Se di beltà fra noi movi contesa Intender dei de la beltà più vera : La qual di quella parte esser s’intende, Che forma dona a l’animal vivente, Questa s’intende la bellezza interna, Non quella esterior, che d’accidente Esterior patir può sempre oltraggio ; E variando la primiera forma Divenir sozza a l’altrui vista e lorda.
Aussi est ce pour cela qu’Esope baille ceste cause à disputer à la Brebis, qui est le plus innocent, mais le plus timide de tous les animaux. […] Or pour transferer aux hommes ce fabuleux exemple des animaux, et tirer quelque avantage de l’instruction de nostre Phrygien ; comme ce n’est pas le tesmoignage d’une vertu heroïque, de signer une imposture contre soy-mesme pour la crainte d’une violence, aussi n’est-ce point une meschanceté que de la refuser, en alleguant la contraincte dont l’on a usé, pour nous faire avoüer debiteurs.
Les autres organes lui dirent : « Comment nous conduiras-tu, toi qui n’a pas d’yeux ni de nez, comme les autres animaux ?
Les lièvres s’étant un jour assemblés se désolaient entre eux d’avoir une vie si précaire et pleine de crainte : n’étaient-ils pas en effet la proie des hommes, des chiens, des aigles et de bien d’autres animaux ? […] Alors un des lièvres, qui paraissait être plus fin que les autres, dit : « Arrêtez, camarades ; ne vous faites pas de mal ; car, vous venez de le voir, il y a des animaux plus peureux encore que nous. » Cette fable montre que les malheureux se consolent en voyant des gens plus malheureux qu’eux.
Un jour une grenouille dans un marais criait à tous les animaux : « Je suis médecin et je connais les remèdes. » Un renard l’ayant entendue s’écria : « Comment sauveras-tu les autres, toi qui boites et ne te guéris pas toi-même !
Zeus indigné de sa cupidité le changea en l’animal que nous appelons fourmi.
Et bien, ajoûta-t-il, la peau de l’animal ?
Où vas-tu, pauvre Idiot, avec cét infidelle animal ? […] Si tu as ouy dire que les Viperes estouffent leur mere dés la naissance, és-tu si fol que d’esperer un meilleur traittement de cét animal ?
Le lion devenu vieux était couché, malade, dans son antre, et tous les animaux étaient venus rendre visite à leur prince, à l’exception du renard.
Car il nous fait voir par espreuve, que sans se mettre en peine de chercher à persuader autruy, ny par les définitions, ny par les raisonnements, ny mesme par les exemples tirez de l’Histoire des siecles passez, il sçait si bien gagner les cœurs de ceux qui l’écoutent, en les instruisant comme il faut, et les instruire parfaictement par de simples Fables, que des creatures raisonnables auroient grande honte d’entreprendre, et de faire des actions pour lesquelles, ny les oyseaux, ny les autres animaux n’ont aucun instinct, et qu’ils ne voudroient pas mesme avoir faites : Comme au contraire, ceux qui auroient tant soit peu de raison, rougiroient sans doute de ne s’adonner pas aux choses honnestes, ausquelles il feinct plusieurs bestes brutes s’estre de leur temps fort sagement employées ; et ainsi les unes avoir évité d’extrêmes dangers qui les menaçoient, et les autres en avoir reçeu beaucoup de profit en leur besoin.