Cependant les Samiens voulant honorer son arrivée, s’en allerent au devant de lui avec des rameaux et des chapeaux de fleurs, qu’ils luy offrirent, faisant en outre à cause de luy des jeux solemnels, et des danses publiques, pour une marque de leur commune allegresse. […] Les Roys avoient en ce temps-là paix ensemble, et en ce commun repos ils se visitoient souvent par lettres, s’envoyant les uns aux autres des questions Sophistiques : Ce qu’ils faisoient à telle condition que ceux qui les pouvoient soudre, rendoient les autres leurs tributaires, selon qu’il estoit accordé entre eux : Comme au contraire, ceux qui n’y pouvoient respondre, payoient le tribut eux-mesmes.
Par ce moyen les mutins virent Que celuy qu’ils croyoient oisif et paresseux, A l’interest commun contribuoit plus qu’eux. […] La Commune s’alloit separer du senat.
Chacun se dit ami ; mais fol qui s’y repose ; Rien n’est plus commun que ce nom, Rien n’est plus rare que la chose.
Ceste Fable nous apprend encore à nous défier des ennemis découverts, qui ont cela de commun avecque les Voluptez de nous attirer puissamment, et de nous combler, comme elles, de honte et de confusion. […] Aussi est-ce pour cela qu’on a fait passer pour maxime ce commun dire ; Que la Défiance est mere de la Seureté.
Aussi-tost on ouït d’une commune voix Se plaindre de leur destinée Les Citoyennes des Etangs.