Des voleurs, ayant pénétré dans une maison, n’y trouvèrent autre chose qu’un coq ; ils le prirent et se retirèrent.
Laissons doncques en arriere une verité si manifeste, apres avoir donné cét Eloge à la Concorde ; Qu’elle est entierement bien-seante et vertueuse, qu’elle establit les maisons, augmente et affermit les Empires, repousse les forces estrangeres, maintient les intestines, rend les hommes sociables, et perfectionne les Arts ; bref, qu’elle est le plus desirable, bien qui se puisse rencontrer parmy les mortels.
Un Charbonnier ayant pris une maison à loüage, et prié un Foullon son voisin d’y vouloir demeurer avecque luy ; « Mon amy », luy respondit le Foullon, « cela ne me seroit aucunement profitable, car j’apprehenderois tousjours que ce que j’aurois blanchy, ne se noircist à la vapeur de ton charbon ».
Un certain Loup, dans la saison Que les tiedes Zephirs ont l’herbe rajeunie, Et que les animaux quittent tous la maison, Pour s’en aller chercher leur vie.
Celles-ci, continuellement exténuées de fatigue, décidèrent de tuer le coq de la maison ; car, à leurs yeux, c’était lui qui causait leur malheur en éveillant leur maîtresse avant le jour.
Le Chien voyant qu’un Larron luy donnoit du pain, pour le faire taire ; « Meschant, luy dit-il, je cognoy ta tromperie : Tu m’offres du pain, pour m’empescher d’aboyer : mais je n’ay que faire de ton present ; car si je le prens, tu volleras tout dans ceste maison ». […] Aussi est-ce pour cela que toutes les Loix la punissent rigoureusement, quand mesme elle ne cousteroit qu’une perte fort legere au Seigneur de la maison.
Mais voila qu’à l’instant toutes les autres Abeilles sortirent, et le picquerent jusques au sang, pour se revancher elles-mesmes de ce qu’il avoit rompu leur maison. […] Alors, dis-je, s’imaginant que toutes choses leur soient permises, à cause de leur puissance, ils font gloire d’opprimer les petits, et de les aller chercher jusques dans leurs maisons, qu’ils ruynent de fonds en comble pour se vanger.
Avecques cela, je ne dors jamais à découvert, et n’est pas à croire combien je suis agreable à tous ceux de la maison ». « O Chien mon amy », reprit le Loup, « que tu és heureux, d’avoir rencontré un Maistre si doux, et si débonnaire ! […] Le Chien voyant l’extrême desir qu’avoit le Loup de changer de condition, luy promit de faire en sorte envers son Maistre, qu’il luy donneroit quelque charge dans sa maison, pourveu qu’il voulust retrancher un peu de sa felonie accoustumée, et s’addonner à le bien servir. […] Son intention n’est donc autre, que de reprendre les personnes, qui pouvant demeurer libres en une petite Maison avec innocence et seureté, sans dépendre d’autres loix que de celles où la Nature nous lie necessairement, vont destruire par leur propre élection toute leur vraye felicité, et s’abandonnent malheureusement au pouvoir d’autruy, aux brocards des Courtisants, à la censure des Envieux, et à toutes les gesnes d’une servile et deshonorable complaisance.
Un charbonnier qui exerçait son métier dans une certaine maison, ayant vu un foulon établi près de lui, alla le trouver et l’engagea à venir habiter avec lui, lui remontrant qu’ils en seraient plus intimes et qu’ils vivraient à moins de frais, n’ayant qu’une seule demeure.
Un chien, nourri dans une maison, était dressé à combattre les bêtes fauves.
Ce fut en ce mesme temps qu’Esope composa ses Fables, qu’il laissa au Roy Cresus, et tient on qu’elles se monstrent encore aujourd’huy en sa Royale Maison de Lydie.
Le Chat entré dans une maison, où il y avoit quantité de Rats, en prenoit un maintenant, et tantost un autre ; de maniere qu’à force d’aller à cette chasse, il en tua plusieurs avecque le temps.
Pardonne-moy luy respondit le Serpent, si je n’y puis retourner : car il n’est pas possible que je sois jamais en seureté avecque toy, tant que tu auras une telle coignée en ta maison. […] Pour nous figurer cette verité, le subtil Esope introduict en cette Fable le plus prudent des animaux, à sçavoir le Serpent, qui se despoüille bien veritablement de toute rancune contre le Laboureur qui l’a offensé, mais qui n’est plus resolu de retourner en sa maison.
Le Renard fuyoit les Chasseurs, et n’en pouvoit plus de lassitude, à force d’avoir couru par les bois, lors que rencontrant de bonne fortune un Bucheron, il le pria de le mettre en seureté en sa maison. […] Par la fuite du Loup en la Loge du Bucheron, nous sommes advertis de ne chercher jamais nostre asyle dans les maisons suspectes.
Ils peuvent respondre à cela, qu’ils y sont conviez par la frequente importunité des autres, qu’ils les viennent voir à leur lever ; les convient à disner en leurs Maisons, leurs escrivent à tout propos, les tyrannisent à force de compliments ; et pour le dire en un mot, qu’ils ne leur laissent pas un seul moment de repos sans pretendre à les entretenir ; si bien que par une raison de civilité, plustost que de bien-vueillance, ils se trouvent obligez à leur permettre un libre accez dans leur frequentation. […] Asseurément, mon amy, tu peux dire que c’est fait de toy, si les meschants entrent à la fin trop familierement en ta Maison, quand mesme ils seroient chargez de caresses et de presents.
Ce qui fut cause qu’un jour qu’ils estoient de repos en la maison, ce bon homme commanda tout haut qu’on luy apportast un faisceau de verges. […] Car ce que nous avons dit de la destruction des Empires, se peut rapporter à la ruyne des Maisons particulieres, qui sont les Royaumes de ceux qui n’en ont point.
» « Je veux perdre ma maison », repliqua Xanthus, « et suis content de la gager tout maintenant ». […] Ayant donc voulu sçavoir d’Esope s’il ne l’avoit point veuë, « Nenny », luy respondit-il, « et je ne sçay ce que tu en as fait : Tout ce que je te puis dire, c’est que tu n’as plus de droict en ta maison ». « Pourquoy cela », luy demanda Xanthus ?
Il s’en alla donc en sa maison, où ne sçachant que juger de cela, il devint tout pensif, et se plongea dans une profonde melancolie. […] Pour cét effet, quand tu seras demain à la place publique, dy simplement ces paroles aux habitans : Messieurs, je n’ay jamais appris à rendre raison, ny des Prodiges, ny des Augures ; mais il est bien vray que j’ay en ma maison un serviteur, qui sçait beaucoup de choses, et qui, je m’asseure, vous esclaircira de ce que vous desirez si fort de sçavoir. […] Xanthus rasseuré par ces paroles d’Esope, se resolut de le croire, et ne faillist point le lendemain de se trouver en la Maison de Ville, ou, suivant le conseil de son serviteur, il se mit à parler aux Assistants, qui le prierent incontinent de faire venir Esope A son arrivée, il se tint debout devant les Samiens, qui bien estonnez de voir un homme de ceste mine, s’en rioient ouvertement, et disoient tout haut. « Vrayment voila un bel homme, pour nous expliquer le Prodige, dont nous sommes si fort en peine.
Soudain un quidam vint à lui et lui annonça que les portes de sa maison étaient ouvertes et qu’on avait enlevé tout ce qui était à l’intérieur.
Le Chien flattoit son Maistre, et tous ceux de la maison, qui l’amadoüoient et le caressoient de mesme. […] Cette resolution prise, il arriva quelque temps apres, que voyant son Maistre de retour en la maison, il voulut voir quelle seroit l’issuë de son entreprise ; S’en allant pour cét effet au devant de luy, il se jetta sur ses espaules, et le frappa rudement des pieds, luy pensant faire de grandes caresses.
Chasse de ta maison le Médisant, et tiens pour certain, qu’il ne manquera point de rapporter et tes paroles, et tes actions.
Un homme qui avait des coqs dans sa maison, ayant trouvé une perdrix privée à vendre, l’acheta et la rapporta chez lui pour la nourrir avec les coqs.
Il arriva ainsi que les autres oiseaux furent pris et mangés par les hommes, et que seule, l’hirondelle, leur protégée, nicha même sans crainte dans leurs maisons.
Tous deux luy rendent grace, et pour prix de ses vers Ils l’avertissent qu’il déloge, Et que cette maison va tomber à l’envers.
Comme il disoit ces mots, on sort de la maison.
Enseigne-moy, de grace, De mon voleur, luy dit-il, la maison, Que de ce pas je me fasse raison.
Esope se mit donc à suivre Xanthus, comme il s’en alloit en sa maison. […] Certes, il est bien à croire, que n’osant sans honte me dire, que je sorte de vostre maison, vous m’avez amené ceste belle teste de chien, affin que je m’enfuye bien loing, ne pouvant, qu’à regret en estre servie : Donnez-moy doncques mon doüaire, et je m’en iray ».
l’homme, si c’est une ville comme celle-ci que tu fondes, tu n’y trouveras pas beaucoup d’habitants. » Cette fable montre que si l’on déserte les maisons et les villes, c’est surtout quand les maîtres y sont incommodes.
Ces paroles prononcées avec authorité, eurent tant de pouvoir sur ces Mutins, qu’elles les rappellerent à leurs maisons ; ce qui nous donne à cognoistre combien sont puissantes et judicieuses les inventions du sage Esope.
Une maison était infestée de rats.
Mais l’homme, tirant parti de son intelligence, quand vint l’hiver, se bâtit une maison et y vécut.
Car ce qu’il est entré dans la maison, nous servira d’un beau pretexte, pour inventer plusieurs fourbes à son dommage ; joinct qu’un homme seul ne pourra rien contre deux, et qu’il n’osera dire mot à faute de preuves ».
Quelque temps aprés que le Marchand fût de retour en sa maison, il commanda à ses serviteurs de faire des balles de marchandise, et se tenir prests pour son voyage d’Asie, où il estoit resolu d’aller, et de partir le lendemain.
Mais un peu apres il arriva qu’Ennus eust affaire à la Maistresse d’Esope, qui sçachant cela, le voulut mettre bien viste hors de sa maison.
Mais la Gruë ne pouvant souffrir ses vanitez ; « Je confesse », luy dit-elle, « qu’il ne se peut rien adjoûter à la beauté de ton plumage, pourveu que tu m’advoües aussi, que tu as bien de la peine à voler sur les maisons, au lieu que d’un vol courageux je perce les nuës ».
Les querelles ny les divisions n’y deschirent pas la maison du Solitaire. […] Horace et Martial loüent à tout propos certaines maisons de plaisance de leurs amis, voire les leurs propres.
La déesse prenant en pitié sa passion, la changea en une gracieuse jeune fille ; et alors le jeune homme l’ayant vue s’en amouracha et l’emmena dans sa maison.
Alors Esope prenant la parole ; « Quand une femme », dit-il, « s’est remariée en secondes nopces, ayant des-ja des enfants de son premier mary, s’il arrive qu’elle en espouse un autre, qui en ait pareillement de sa premiere femme ; Elle est bien Mere des enfants qu’elle a amenez, mais marastre à ceux qu’elle a trouvé en la maison de son nouveau Mary : Elle monstre donc avoir une inclination bien differente, pour les uns et pour les autres.
Ce qui signifie, Partagez entre vous le thresor, que vous avez trouvé en vous en allant ». « Puis que cela est », conclud Xanthus, « retournons doncques à la maison, afin que chacun de nous prenne part à cette bonne fortune, et que tu sois mis en liberté ».
Je laisse à part les autres exemples de la domination de Tamberlan des troubles d’Italie, et de l’accroissement de la Maison d’Espagne, pour dire en passant quelque chose des particuliers.
En effect, jamais les Turcs n’eussent pû venir à bout de l’Empire Grec, sans la division d’Andronic Paleologue avecque son fils ; et jamais la Maison d’Austriche ne se fust renduë si forte, sans la parfaicte intelligence de tous ceux qui en portent le nom, tant en la haute et basse Allemagne, qu’en Espagne mesme.
bref, combien de personnes nées de familles ennemies, qui se sont naturellement entr’aymées, contre la nourriture qu’elles avoient prise en la maison de leur Pere ? […] Cela nous arrive par je ne sçay quel malheur de nostre nature, soit qu’elle se porte d’inclination à penetrer tous-jours plus avant dans les choses, et par consequent à violer les limites qu’on luy prepare, soit que la grande amour de la liberté nous y convie, et que ce soit une espece de gehenne pour nostre humeur, de voir un obstacle, ou une barriere devant nous, comme il en advint à ce Vieillard Milannois, qui ayant vescu jusqu’à soixante ans sans sortir des fauxbourgs de sa ville, reçeut un commandement de l’Empereur Charles V. de n’en bouger jamais, afin que tous les Estrangers peussent admirer le peu de curiosité de cét homme ; dequoy toutesfois il eût un déplaisir si extrême, qui ayant fait instamment prier l’Empereur de luy permettre de voyager, comme il se veid rebutté de toutes ses demandes, il en mourut de regret dans sa maison.
À quelque temps de là il revint, et trouva le chien endormi dans une pièce haute de la maison ; il s’arrêta en bas et l’appela, lui rappelant leurs conventions.
Mais ayant pris goust à ceste préeminence, ils eurent peur qu’on les en voulust quelque jour déplacer, et commencerent à loger dans des maisons hautes, et fortifiées, à s’environner de gardes, et asseurer la succession à leurs enfants ; à parer leur dignité de specieuses marques d’honneur, et pour le dire en un mot, à prendre le nom de Souverains.
Car le peuple interessé pour sa perte particuliere, et generalement pour le dommage de tout l’Estat, se dissipa ça et là par les maisons, avec frayeur.
Elle déclara qu’elle avait bien promis le salaire, s’il lui guérissait la vue ; mais que son état, après la cure du médecin, était pire qu’auparavant. « Car, dit-elle, je voyais alors tous les meubles qui étaient dans ma maison ; à présent au contraire je ne puis plus rien voir. » C’est ainsi que les malhonnêtes gens ne songent pas que leur cupidité fournit contre eux la pièce à conviction.
Un Laboureur ayant treuvé dans la neige une Couleuvre presque morte de froid, l’emporta en sa maison, et la jetta prés du feu ; mais un peu aprés, la Couleuvre ayant repris et sa force et son venin, par le moyen de la chaleur, et n’en pouvant supporter la violence, elle infecta toute la loge par son sifflement.
On les esclaire depuis le matin jusques au soir ; on les estudie à l’Eglise ; on les espluche à la table ; on prend garde à eux dans la maison ; on les guette parmy les promenades ; tout le monde leur est surveillant et ennemy.
Ainsi les Amants, à qui toute entreprise semble facile, s’exposent assez souvent à la haine des grands Seigneurs, et s’embroüillent dans les troubles d’une puissante Maison, jusques à faire des actions indignes de leur naissance ; Et tout cela pour une volupté d’aussi courte durée que celle d’un simple breuvage ; Tout cela, dis-je, pour passer une fantasie, ou pour appaiser une soif, et amortir une flamme qui se rallume quelquesfois plus fort, quand ils la croyent esteinte.