Marie de France, n° 85 La mouche et l’abeille Une musche e un es tencerent e ensemble se curucerent.
Ensemble od li s’acumpaina.
Le dieu leur dit de se présenter aux hommes, non pas tous ensemble, mais l’un après l’autre.
Le Renard, et le Leopard, disputoient ensemble de leur beauté.
Quant ensemble en eurent parlé, communement li unt loé qu’il prenge de la neire espine : neïs l’escorce e la racine [en] est mut dure a depescer ; de cel la peot bien enmancer.
Jeol vei tut sul sanz cumpainie ; ceo m’est avis, si jeo nel gart, teus [i] vendra d’aucune part que l’en merra ensemble od sei, si nel larra nïent pur mei.
Un homme opulent nourrissait ensemble une oie et un cygne, non point pour le même objet, mais l’un pour son chant, l’autre en vue de sa table.
Ensemble od lui porta un pein ; al chien voleit le pain bailler, ki la faude deveit guaiter.
Li sage lievre lur diseient que folie ert ceo que quereient a eissir de lur cunissance, u furent nurri des enfance ; li autre ne l’en vodrent creire : tuz ensemble tiendrent lur eire.
Un jur furent ensemble alé pur eus deduire par un pré.
Trois bœufs paissaient toujours ensemble.
La demande accordée, il commença ainsi : « Déméter, l’hirondelle et l’anguille faisaient route ensemble ; elles arrivèrent au bord d’une rivière ; alors l’hirondelle s’éleva dans les airs, l’anguille plongea dans les eaux », et là-dessus il s’arrêta de parler. « Et Déméter, lui cria-t-on, que fit-elle ?
Le lion et l’âne, ayant lié partie ensemble, étaient sortis pour chasser.
Un âne et un chien faisaient route ensemble.
Vien ore od mei en sum cel munt, u les bestes ensemble sunt, e jeo te frai ja bien veer, — e si purrez aparcever – que eles avrunt poür de mei autresi grant cume de tei. » Li leüns est alé od lui, [de]sur le munt vunt am[be]dui.
Pes veut mettre dedenz sa tere ; ensemble purrunt mes aler oiseus e bestes, en peis jüer. » « Dunc descendrai », fet li culums.
Alums [i] e si lur aidums, e lur garbes ensemble portums !
Le Rat et la Grenoüille avoient guerre ensemble, pour voir lequel des deux demeureroit maistre du marescage. […] Ce fut ainsi qu’en usa le Milan d’Esope, durant le combat du Rat et de la Grenoüille, qui nous figure une sotte et une impertinente animosité, conçeuë entre gents, qui n’ont aucun sujet de se hayr, ou de se rien demander, mais qui sont tous esgalement interessez contre quelque fascheux voisin, dont ils peuvent à toute heure aprehender les embusches, principalement tandis qu’ils sont mal ensemble ?
Le Singe voulant persuader au Renard de luy donner une partie de sa queuë, pour en couvrir son derriere, luy fit entendre que cela l’incommodoit par trop, au lieu que pour son regard il en tireroit ensemble de l’honneur, et du profit.
L’effet en fût tel que le Lion qui les voyoit paistre, n’osa jamais les attaquer ensemble, quelque grande faim qu’il eust.
Un âne et un mulet cheminaient ensemble.
Cele que pres del trunc estut e vit que pas ne se remut, ses cumpaines ad rapelées ; si sunt ensemble al trunc alees.
La Raisonnable est celle où l’on feint l’homme estre autheur de quelque chose qu’on se figure ; La Morale, qui tasche d’imiter la façon de vivre des Creatures raisonnables : La Meslée, qui comprend ensemble ce qui est pourveu de raison, et qui ne l’est pas : La Propre, qui par l’exemple des bestes, et des choses inanimées demonstre tacitement ce que l’on veut enseigner, comme fait Esope en toutes ses Fables ; Et la tres-propre, qui convient aux hommes, et aux fabuleuses Deïtez, en ce qui regarde les actions. […] Secondement, on tire les fables de la ressemblance de la Nature, et des operations ensemble, comme ce qu’on feint des hommes et des Dieux sous l’une et l’autre forme ; Et troisiesmement, des operations qu’on attribuë aux feintes Divinitez, et aux Creatures humaines. […] L’on appelle Fables de speculation et d’action ensemble celles qui peuvent estre expliquées selon le sens Allegorique Speculatif, et selon l’Actif aussi.
Le sapin et la ronce disputaient ensemble.
Les Roys avoient en ce temps-là paix ensemble, et en ce commun repos ils se visitoient souvent par lettres, s’envoyant les uns aux autres des questions Sophistiques : Ce qu’ils faisoient à telle condition que ceux qui les pouvoient soudre, rendoient les autres leurs tributaires, selon qu’il estoit accordé entre eux : Comme au contraire, ceux qui n’y pouvoient respondre, payoient le tribut eux-mesmes.
E la grüe li respundi : « Einz l’ai », fet ele, « ensemble od mei. » — « Dunc te lo jeo par dreite fei que tu t’en vois en ta cuntree, quant de celui n’es deliveree ; greinur mal peot il aillurs fere. » La grüe se mist al repeire.
Ces paroles d’Esope donnerent ensemble de l’admiration et de la pitié au Roy, qui luy respondit ; « ô Esope ce n’est pas moy qui te donne la vie, mais bien le destin.
Sur tuz se fist lever a rei, puis sis retient ensemble od sei.
A un muster ensemble vunt ; la li jura ceo que ele quist e plus asez qu’elë* i mist.
Quant el marché furent entré, un humme borne unt encuntré qui le destre oil aveit perdu ; ensemble od eus l’unt retenu, si li demandent sun avis que del cheval die le pris.
Ensemble asistrent al manger.
Quant ensemble durent venir, [e] la chalve suriz les vit, en sun queor ad pensé e dit que mut redutout cel afaire : ne sot as quels se d[e]u[s]t traire, od ceus volt estre que veinterunt e ki la greinur force averunt.
Ore en irums ensemble ça. » Li vileins veit, si* l’en mena a un chastel l’empereür.
En le voyant, l’une dit à l’autre : « Amie, descendons ensemble dans ce puits. — Mais, répondit l’autre, si l’eau de ce puits vient à se dessécher aussi, comment remonterons-nous ?
J’ay remarqué en mesme temps qu’il est survenu un certain homme, qui plus advisé que les autres, pour s’empescher d’y heurter contre, comme eux, l’a ostée de sa place, et l’a mise ailleurs, Pour ceste seule raison, j’ay dit que je n’avois veu qu’un homme aux estuves, comme faisant plus d’estat de celuy-cy, que de tous les autres ensemble ».
Combien que les Loups et les Brebis ayent tous jours eu guerre ensemble, il advint neantmoins qu’ils firent treve une fois, et que pour hostages de part et d’autre, les Loups donnerent leurs Louveteaux, et les Brebis leurs Chiens.
Il luy declare ses imperfections : il luy compte ses advantures : il luy communique ses secrets, et toutes ces choses ensemble sont, à parler proprement, les instruments de sa perte.
La Chauve-souris, le Buisson, et le Plongeon, s’associerent ensemble, afin de faire trafic de marchandise.
Si seez ensemble od mei !
Hors de la lande amdui en vunt, ensemble vienent tresque al munt.
Ils la font pasle, et tremblante comme la faim, meurtriere comme la Parque, maigre comme la Phtisie, affreuse comme la Mort, injuste comme l’Ambition, et surveillante comme l’Avarice : Bref, ils luy donnent à elle seule tous les defauts et toutes les laideurs que pourroient avoir les autres pestes mises ensemble. […] Que si l’on vouloit comparer ensemble l’Envie, et le remords de la conscience, l’on trouveroit asseurément que celuy-cy est mille fois plus desirable que celle-là.
Le lion, l’âne et le renard, ayant lié société ensemble, partirent pour la chasse.
Mais de quelque source que naisse ceste imprudence, soit de l’une de ces causes soit de toutes ensemble, c’est tousjours un dangereux effect parmy les hommes, et qui ne leur laisse pour tout remede que ces paroles, ô que si je l’eusse pensé !
Car comme en la distribution de son heritage, le bon pere de famille accommode son testament à la bien-seance de ses Enfans, donnant à l’un du bien en argent, à l’autre des Vaisseaux plains de marchandise, s’il a l’inclination portée au traffic de la Marine ; à celuy-cy des fonds specieux, s’il se plaist à la campagne, et à celuy là une charge dans les Armées, ou un Office dans les Parlements, si son humeur l’attire à l’un ou à l’autre ; et tous ensemble seront satisfaits de la donation, quoy qu’en effect celuy qui a le plus de bien, ait l’advantage de son costé ; Ainsi nostre vray Pere celeste nous ayant produits au monde, pour nous faire du bien comme à ses legitimes Enfants, il donne à châcun ce qu’il juge luy estre propre, et le fait avecque tant de justesse, que nul ne le voudroit contre un autre, quoy que toutesfois il se puisse faire qu’il en envie les dons et les qualitez particulieres.
Cette conclusion prise, ils passerent outre, et eurent ensemble plusieurs discours fort plaisants. […] Socrate, Platon, et Diogene, preschoient l’obeyssance au Magistrat ; Et Jesus-Christ mesme, quoy qu’il fust Dieu, et le plus parfaict des hommes tout ensemble, n’a pas laissé de déferer au Commandement des Puissances terriennes, pour nous apprendre à le faire sans murmurer.
Le Lion et l’Homme voyageoient ensemble, et comme ils devisoient en passant chemin, c’estoit à qui se priseroit d’avantage. […] Car toute verité estant une, et par tout semblable à soy-mesme ; il faut necessairement qu’en une question de faict, de deux diverses opinions il y en ait tous-jours une de fausse, et que bien souvent toutes les deux le soient ensemble.
Comme ils demeuroient tous ensemble dans une mesme maison, la Vieille voulant attirer son mary à l’aymer, luy arrachoit autant de cheveux noirs qu’elle en rencontroit, en luy poüillant tous les jours la teste. […] Esope nous donne, ce me semble, a entendre par cette Fable, qu’il avoit de l’aversion à la Polygamie, c’est à dire au Mariage de plusieurs femmes ensemble. […] Certes on a bien raison de dire : Qu’amour et majesté ne sont pas bien ensemble.
La chauve-souris, la ronce et la mouette s’associèrent ensemble dans l’intention de s’adonner au commerce.
Quelques-uns mettent Dieu en arriere, pour les voluptez sensuelles : D’autres l’oublient, pour les grandeurs de ce monde : Certains, pour un desir de vengeance : D’autres, pour les biens perissables et mortels ; Mais veritablement tous ensemble l’abandonnent pour une ombre, qui s’eschappe en un instant de nous, et laisse au poinct de la mort tous ceux qui l’ont pour suyvie, privez de la vraye et de l’apparente Beatitude.