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15. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre troisiéme. — XVII. La Belette entrée dans un Grenier. » p. 24

Au bout de la semaine ayant disné son sou, Elle entend quelque bruit, veut sortir par le trou,
 Ne peut plus repasser, et croit s’estre méprise.


16. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre quatriéme. — XIX. L’Oracle et l’Impie. » p. 36

Tout ce que l’homme fait, il le fait à leurs yeux ; Même les actions que dans l’ombre il croit faire.

17. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre cinquiéme. — V. Le Renard ayant la queuë coupée. » p. 17

Si l’on me croit, chacun s’y resoudra.

18. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre deuxiéme. — III. Le Loup plaidant contre le Renard pardevant le Singe. » p. 474

Quelques personnes de bon sens ont cru que l’impossibilité et la contradiction qui est dans le Jugement de ce Singe, estoit une chose à censurer ; mais je ne m’en suis servi qu’aprés Phedre, et c’est en cela que consiste le bon mot, selon mon avis.

19. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE C. Du Pescheur, et d’un petit Poisson. »

Nous croyons bien tous que les dons du Ciel ne se corrompent jamais : nous sçavons qu’il y a là haut une felicité qui surpasse toutes les autres ; qu’elle est incapable de fin, de dégoust, et de rallantissement. […] Si vous vous estes vangez, vous devez attendre le retour aussi ; Il est à croire qu’on se vangera de vos vengeances, et que ce ne sera pas un homme seul, mais une race entiere. […] Qui vous fait esperer qu’elle s’aydera plustost de l’un que de l’autre ; N’est-ce pas se flatter, que de le croire trop facilement ? […] Bref, si les moindres accidents vous privent de ce que vous aymez le plus ; comment pourrez vous croire certaine la possession de vostre grandeur, et la preferer à celle de l’Eternité ? […] Certes, il n’est pas à croire que de tant de milliers de personnes, qui ont vescu depuis la naissance du monde, non seulement en Europe, mais dans les Royaumes estrangers, il n’y ait eu que ceste poignée d’honnestes gents, dont les Historiens nous ont parlé.

20. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 64 » p. 38

» Ainsi les méchants ont beau faire profession de vertu : leur caractère empêche de les croire.

21. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre cinquiéme. — XVII. Le Liévre et la Perdrix. » p. 473

Elle croit que ses aisles La sçauront garentir à toute extremité : Mais la pauvrette avoit compté Sans l’Autour aux serres cruelles.

22. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 335 » p. 241

Le renard accourut, croyant que c’était la cigale. « Tu te trompes, compère, lui dit-elle, si tu as cru que je descendrais : je me défie des renards depuis le jour où j’ai vu dans la fiente de l’un d’eux des ailes de cigale. » Les malheurs du voisin assagissent les hommes sensés.

23. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre premier. — XII. Le Dragon à plusieurs testes, et le Dragon à plusieurs queuës. » p. 

Mon sang commence à se glacer,
 Et je crois qu’à moins on s’effraye.


24. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 258 » p. 175

Or, ayant levé les yeux vers le platane, ils se dirent l’un à l’autre : « Voilà un arbre qui est stérile et inutile à l’homme. » Le platane prenant la parole : « Ingrats, dit-il, au moment même où vous jouissez de ma bienfaisance, vous me traitez d’inutile et de stérile. » Il en est ainsi chez les hommes : certains sont si malchanceux que, même en obligeant leurs voisins, ils ne peuvent faire croire à leur bienfaisance.

25. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XXXV. De la Grenoüille, et du Bœuf. »

Elle toutesfois n’en voulut rien croire, et s’enfla derechef plus qu’auparavant : Ce qui fit peur à son fils, qui pour ne la perdre ; « Ma mere », luy cria-t’il derechef, « vous creverez plustost, que de surmonter le Bœuf » : Comme en effet elle ne tarda guere à crever, apres qu’elle eust fait un troisiesme effort.

26. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre troisiéme. — III. Le Loup devenu Berger. » p. 451

Un Loup qui commençoit d’avoir petite part Aux Brebis de son voisinage,
 Crut qu’il faloit s’aider de la peau du Renard,
 Et faire un nouveau personnage.


27. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre sixiéme. — VI. Le Renard, le Singe, et les Animaux. » p. 81

Quand il eut fait son petit compliment : Il dit au Roy : Je sçay, Sire, une cache ; Et ne crois pas qu’autre que moy la sçache.

28. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre sixiéme. — XI. L’Asne et ses Maistres. » p. 179

Croit-il estre le seul qui ne soit pas content ?

29. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 302 » pp. 201-201

Une colombe pressée par la soif, ayant aperçu un cratère d’eau peint sur un tableau, crut qu’il était véritable.

30. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre troisiéme. — IV. Les Grenoüilles qui demandent un Roy. » p. 44

vostre desir
 A ses loix croit-il nous astraindre ?


31. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre quatriéme. — VI. Le combat des Rats et des Belettes. » p. 165

Si l’on croit la Renommée, La Victoire balança.

32. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre sixiéme. — X. Le Lievre et la Tortuë. » p. 226

Luy cependant méprise une telle victoire, Tient la gageure à peu de gloire ; Croit qu’il y va de son honneur De partir tard.

33. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XIII. Du Corbeau, et du Renard. »

Certes, s’il en faut croire mon jugement, je treuve que tu as de l’avantage par dessus les Cygnes, et que tu és plus beau que du lierre blanc. Que si ta voix estoit aussi excellente que tes plumes, je ne croirois pas mentir, si je t’appellois le Roy des Oyseaux ». […] Quant à ce dernier poinct, il y a si peu d’hommes qui soient touchez d’une si juste et honneste consideration, qu’à peine s’en treuvera t’il un seul parmy des miliers ; Et pour le premier, l’experience fait voir aux Grands, qu’ils se trompent fort de croire qu’ils soient purement et veritablement aymez.

34. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XCVIII. Des Taureaux, et du Lion. »

Je ne m’arresteray donc pas d’avantage sur ceste matiere, pource que je croirois estre ennuyeux au Lecteur, quand mesme j’alleguerois des choses tout à fait nouvelles et inouyes.

35. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre deuxiéme. — XII. La Colombe et la Fourmy. » p. 235

Dès qu’il void l’Oiseau de Venus Il le croit en son pot, et déjà luy fait feste.

36. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre deuxiéme. — XVIII. La Chate metamorphosée en Femme. » p. 50

Il l’amadouë, elle le flate, Il n’y trouve plus rien de Chate : Et poussant l’erreur jusqu’au bout La croit femme en tout et par tout.

37. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre quatriéme. — VII. Le Singe et le Daufin. » p. 73

Cet animal est fort amy De nostre espece ; En son Histoire Pline le dit, il le faut croire.

38. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 104 » pp. 77-77

Ceux-ci l’ayant un peu dépassée, elle se crut dès lors parfaitement cachée, et se mit à brouter les feuilles de la vigne.

39. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre sixiéme. — V. Le Cochet, le Chat et le Souriceau. » p. 716

Il est velouté comme nous, Marqueté, longue queuë, une humble contenance ; Un modeste regard, et pourtant l’œil luisant : Je le crois fort sympatisant Avec Messieurs les Rats ; car il a des oreilles En figure aux nôtres pareilles.

40. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre troisiéme. — FABLE I. Le Meusnier, son Fils, et l’Asne. » p. 721

Passez vostre chemin, la fille, et m’en croyez. Aprés maints quolibets coup sur coup renvoyez, L’homme crut avoir tort, et mit son fils en croupe.


41. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 259 » pp. 177-177

Mais les broussailles poussées par le vent s’étant rapprochées, ils crurent voir, non plus un vaisseau de guerre, mais un vaisseau de charge.

42. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre cinquiéme. — XX. L’Ours et les deux Compagnons. » p. 65

Il void ce corps gisant, le croit privé de vie, Et, de peur de supercherie Le tourne, le retourne, approche son museau, Flaire aux passages de l’haleine.

43. (1180) Fables « Marie de France, n° 80. L’aigle, l’autour et la grue » p. 

Mes [il] ne lur volt pas atendre ; el crus d’un chesne s’esteit mis.

44. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 106 » pp. 75-75

Tout en rendant l’âme, elle se dit à elle-même : « Vraiment je suis bien malheureuse ; je surveillais la terre que je croyais pleine d’embûches, et la mer, où je comptais trouver un refuge, m’a été beaucoup plus funeste. » C’est ainsi que souvent notre attente est trompée : les choses qui nous semblaient fâcheuses tournent à notre avantage, et celles que nous tenions pour salutaires se montrent préjudiciables.

45. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 217 » pp. 342-342

Mais croyez-nous ; livrez-nous tous les troupeaux et nous les mettrons en commun pour nous en rassasier. » Les chiens prêtèrent l’oreille à ces propositions ; et les loups, pénétrant à l’intérieur de l’étable, égorgèrent d’abord les chiens.

46. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LA VIE. D’ESOPE. PHRYGIEN. Tirée du Grec de Planudes, surnommé le Grand. — Par quelle advanture Esope reçeut le don de bien parler. Chapitre IIII. »

Car il est à croire que pour recognoissance de cela, quelque Dieu m’a esté favorable, et qu’ainsi d’un bon office, on n’en doit esperer que du bien ».

47. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre troisiéme. — VIII. La Goute et l’Araignée. » p. 587

L’autre tout au rebours voyant les Palais pleins
 De ces gens nommez Medecins,
 Ne crut pas y pouvoir demeurer à son aise.

48. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre sixiéme. — XXI. La jeune Veuve. » p. 

On ne croiroit jamais Que ce fust la mesme personne.

49. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE LI. Du Paon, et du Rossignol. »

Ce qui ne sera pas mal-aisé à croire, si nous considerons que le cours des choses ne peut estre outre-passé que miraculeusement, et que toutesfois il faudroit de necessité conclure qu’il le seroit, si estant produict de tels parents que nous, et de tels temperaments ; nourris sous tel climat, de telle main, et de telle sorte ; si, dis-je, les mesmes circonstances y estant observées de poinct en poinct, nous n’estions pas ce que nous sommes. […] Car, de grace, croyons-nous que le stupide et le contre-faict soit de tout poinct mal traitté de la Nature, et qu’elle ne luy ayt pas donné dequoy se satisfaire ?

50. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE LXXXII. D’un Enfant, et de sa Mere. »

Car ils faisoient à l’envy à qui gaigneroit le prix en ce dangereux mestier, que Promethée et Mercure ont les premiers inventé, s’il faut croire à ce qu’en disent les Poëtes. […] L’on en peut dire de mesme des hommes d’affaires, parmy lesquels je veux croire qu’il y en a plusieurs d’incorruptibles en leur profession : mais il faut aussi que l’on m’advouë qu’il ne s’en trouve que trop, qui se servent d’un specieux pretexte de Justice et de Pieté, pour mieux authoriser leur voleries et leurs usures.

51. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 186 » pp. 133-133

Ayant aperçu son ombre dans l’eau, il crut que c’était un autre chien qui tenait un morceau de viande plus gros.

52. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LA VIE. D’ESOPE. PHRYGIEN. Tirée du Grec de Planudes, surnommé le Grand. — Du Pays, et de la condition d’Esope. Chapitre J . »

Ce qui me fait croire tres-veritable ce qu’allegue le divin Platon en son Dialogue intitulé Gorgias, où il dit que la Nature et la Loy sont grandement contraires et differentes.

53. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LA VIE. D’ESOPE. PHRYGIEN. Tirée du Grec de Planudes, surnommé le Grand. — Invention d’Esope, pour faire retourner sa Maistresse avec Xanthus. Chapitre XIII. »

Ce qui fit qu’Esope s’adressant à luy : « Seigneur », luy dit-il, « tu ne te fâcheras point, si tu me veux croire, Car je sçay le vray moyen de faire en sorte, que demain avant qu’il soit nuict, ta femme revienne icy bien viste, et de son bon gré ».

54. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre premier. — VIII. L’Hirondelle et les petits Oyseaux. » p. 39

Nous n’écoutons d’instincts que ceux qui sont les nôtres, 
Et ne croyons le mal que quand il est venu.

55. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre deuxiéme. — XIII. L’Astrologue qui se laisse tomber dans un puits. » p. 40

C’est erreur, ou plutost c’est crime de le croire.

56. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre troisiéme. — XVIII. Le Chat et un vieux Rat. » p. 79511

Le peuple des Souris croit que c’est châtiment ;
 Qu’il a fait un larcin de rost ou de fromage,
 Egratigné quelqu’un, causé quelque dommage :
 Enfin qu’on a pendu le mauvais garnement.


57. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre quatriéme. — III. La Moûche et la Fourmy. » p. 521

Et quant à goûter la premiere De ce qu’on sert devant les Dieux, Croyez-vous qu’il en vaille mieux ?

58. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LA VIE. D’ESOPE. PHRYGIEN. Tirée du Grec de Planudes, surnommé le Grand. — Du second service de Langues. Chapitre XV. »

à quel propos donc nous veux-tu servir ce que tu crois estre meilleur, et plus excellent que toute autre chose ! 

59. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre deuxiéme. — FABLE I. Contre ceux qui ont le goust difficile. » p. 

Mais je ne me crois pas si cheri du Parnasse, Que de sçavoir orner toutes ces fictions : On peut donner du lustre à leurs inventions : On le peut, je l’essaye, un plus sçavant le fasse.

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