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13. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 272 » p. 189

» Nous pourrions appliquer cette fable à un homme efféminé qui s’impatiente des moindres peines, alors que nous-mêmes, nous supportons facilement des maux plus grands.

14. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre sixiéme. — XX. La Discorde. » p. 

Bien souvent l’on perdoit à la chercher sa peine.

15. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre premier. — XI. L’homme, et son Image. » p. 

Mais quoy, le canal est si beau,
 Qu’il ne le quitte qu’avec peine.


16. (1180) Fables « Marie de France — Prologue. Prologue »

A mei, ki dei la rime faire, n’avenist nïent a retraire plusurs paroles que i sunt ; mes nepuruc cil me sumunt, ki flurs est de chevalerie, d’enseignement, de curteisie ; et quant tel hum me ad requise, ne voil lesser en nule guise que n’i mette travail e peine, ki que m’en tienge pur vileine, de fere mut pur sa preere ; si commencerai la premere des fables ke Esopus escrist, que a sun mestre manda e dist.

17. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LA VIE. D’ESOPE. PHRYGIEN. Tirée du Grec de Planudes, surnommé le Grand. — La response d’Esope à un Jardinier. Chapitre IX. »

« Seigneur », luy dit-il, « vous m’obligeriez fort, si vous me vouliez resoudre d’une question que j’ay à vous faire ». « Quelle est donc ceste question », respondit Xanthus ; « D’où vient », reprit le Jardinier, « qu’encore que je cultive, et que j’arrose avec tout le soing qui m’est possible, les herbes que j’ay plantées, elles ne prennent toutesfois leur accroissement que bien tard, au contraire de celles, que la terre produict de soy-mesme, qui ne laissent pas d’estre plustost advancées, encore qu’on n’y prenne pas tant de peine ?  […] Le Jardinier fort satisfait de ceste response, « Croy-moy », luy dit-il, « tu m’as tiré d’une grande peine par ce raisonnement.

18. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 53 » p. 30

Si l’on tombe dans le malheur, il faut prendre soi-même de la peine pour s’en tirer, et seulement alors implorer le secours de la divinité.

19. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XLVIII. Du Renard, et des Raisins. »

Mais quand il vid sa peine perduë, et qu’il ne pouvoit satisfaire à son desir, tournant sa tristesse en joye ; « Je ne veux point de ces Raisins », dit-il, « ils sont encore trop aigres ».

20. (1180) Fables « Marie de France, n° 15. L’âne qui veut jouer avec son maître » p. 91

Par un petit ne l’a crevé si li sires n’en eüst crié : « Haro, haro, [sa] aidez-mei » Si humme i saillent a desrei, chescun od mace u od bastun, l’asne fierent tut envirun — a grand martire e a dolur porent rescure lur seignur – desi que l’asne unt tant batu qu’il le leissent tut estendu : a grant peine vient a sa stable.

21. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 70 » pp. 45-45

» Ainsi l’on voit des gens qui affectent d’être fatigués, quand ce sont d’autres qui ont la peine.

22. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre deuxiéme. — IX. Le Lion et le Moucheron. » p. 255

A peine il achevoit ces mots, Que luy-même il sonna la charge, Fut le Trompette et le Heros.

23. (1180) Fables « Marie de France, n° 98. Le renard et le chat » p. 605

» — « Jeo l’ai », fet il, « trop esparnié ; jeol te di bien, meuz amereie tun sul engin, si jeo l’aveie, que ces dunt ai ma puche pleine ; jeo te vei deliveré de peine. » — « Bien me deit », fet il, « remembrer de ceo que jeo oi cunter : suvent est ateint li gupilz, tut seit li quointes par ses diz. » Del menteür avient suvent, tut parot il raisnablement, sil put li sages entreprendre, s’il veut a sa parole entendre.

24. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE X. Du Rat de Ville et de celuy de Village. »

A quoy ayant fait response, qu’il y estoit tous les jours, sans que neantmoins il s’en mit beaucoup en peine ; « Tous les jours !  […] Car outre l’importunité des uns et des autres, outre la peine d’acquerir, et le soucy de conserver, outre la satisfaction generale qu’on doit à tous, il y a sans doutre extrémement à craindre en la colere du Prince, et en la haine des particuliers. […] Car de flotter incessamment dans le doute, d’avoir de la peine pour son Maistre, pour ses Ennemis, et pour ses amis, de ne voir point d’heure ny d’occasion où le danger ne se mesle, d’estre sujet à rendre un severe compte de son administration, de veiller, sans recompense, pour les affaires publiques, et de s’incommoder pour les querelles des particuliers ; Ces miseres où vivent les gens de la Cour, ne sont-elles pas capables d’ennuyer les plus resolus d’entr’eux, et de leur donner du tourment ?

25. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 35 » pp. 20-20

Le crocodile s’étendit longuement sur l’illustration de ses aïeux et finit par dire que ses pères avaient été gymnasiarques. « Tu peux t’épargner la peine de le dire, répliqua le renard : ta peau fait assez voir que depuis de longues années tu es rompu aux exercices du gymnase. » Il en est de même chez les hommes : les menteurs sont confondus par les faits.

26. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre quatriéme. — XX. L’Avare qui a perdu son tresor. » p. 225

Vous auriez pû sans peine y puiser à toute heure.

27. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre cinquiéme. — XVIII. L’Aigle et le Hibou. » p. 

Vous les reconnoistrez sans peine à cette marque.

28. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 5 » pp. 2-3

Ceux-ci lui demandant quelle espèce d’oiseau c’était, il répondit : « Autant que je sache, moi, c’est un choucas ; mais, à ce qu’il prétend, lui, c’est un aigle. » C’est ainsi qu’à rivaliser avec les puissants non seulement vous perdez votre peine, mais encore vous faites rire de vos malheurs.

29. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LA VIE. D’ESOPE. PHRYGIEN. Tirée du Grec de Planudes, surnommé le Grand. — Par quelle advanture Esope reçeut le don de bien parler. Chapitre IIII. »

Mais ce qui m’estonne d’avantage, c’est que je n’ay plus de peine à parler, et que je nomme aisément toutes choses par leur nom, comme, un Bœuf, un Asne, un Rasteau.

30. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre troisiéme. — II. Les Membres et l’Estomach. » p. 130

Elle fait subsister l’artisan de ses peines,
 Enrichit le Marchand, gage le Magistrat.


31. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 88 » p. 246

Et lui : « Ne m’apporte pas à manger, mon brave, apporte-moi plutôt à boire : tu me fais de la peine en me parlant de manger, non de boire. » La femme, se frappant la poitrine s’écria : « Hélas !

32. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LA VIE. D’ESOPE. PHRYGIEN. Tirée du Grec de Planudes, surnommé le Grand. — Invention d’Esope, pour faire retourner sa Maistresse avec Xanthus. Chapitre XIII. »

Mais elle n’y voulut point consentir : Dequoy Xanthus fût plus en peine qu’auparavant.

33. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 134 » pp. 317-317

Au bout d’un certain temps, le malade se leva et sortit, pâle et marchant avec peine.

34. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 243 » pp. 112-112

La fourmi lui dit alors : « Ô escarbot, si tu avais travaillé au temps où je prenais de la peine et où tu m’injuriais, tu ne manquerais pas à présent de nourriture. » Pareillement les hommes qui, dans les temps d’abondance, ne se préoccupent pas de l’avenir, tombent dans une misère extrême, lorsque les temps viennent à changer.

35. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre deuxiéme. — FABLE I. Contre ceux qui ont le goust difficile. » p. 

Stratagême inouï, qui des fabricateurs Paya la constance et la peine.

36. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LA VIE. D’ESOPE. PHRYGIEN. Tirée du Grec de Planudes, surnommé le Grand. — Esope ne laisse entrer qu’un seul de tous ceux que son Maistre avoit conviez. Chapitre XXI. »

Ceste nouvelle mit grandement en peine Xanthus, pour-ce qu’il s’imagina d’abord, que ceux qu’il avoit invitez, se mocquoient de luy.

37. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE LXIV. De l’Asne, et du Loup. »

Ainsi pourroit-on bien renvoyer à leur mestier beaucoup d’hommes impertinents, sans se donner la peine d’ouyr les extravagances qu’ils nous estallent.

38. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE LXXX. De la Mouche. »

De cette façon, semblables à Tantale, ils béent incessamment aprés la possession de leurs Maistresses, et ne peuvent toutesfois accomplir les actions qu’elles leur permettent, peine insupportable à ces miserables, qui par un effet de leur imagination blessée, entretiennent dans le cœur un brasier ardant, et tout le demeurant de la personne de glace.

39. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre premier. — XIV. Simonide préservé par les Dieux. » p. 522


Je reviens à mon texte, et dis premierement
 Qu’on ne sçauroit manquer de loüer largement
 Les Dieux et leurs pareils : de plus, que Melpomene
 Souvent, sans déroger, trafique de sa peine :
 Enfin qu’on doit tenir nostre art en quelque prix.


40. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 92 » pp. 300-300

Une génisse, voyant un bœuf au travail, le plaignait de sa peine.

41. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XLVI. Du Ventre, et des autres Membres. »

Celuy cy ne se mit point autrement en peine de desployer envers ces petites gents les hautes raisons que luy pouvoit fournir son éloquence ; mais il leur conta mot à mot toute ceste Fable, et leur fit voir par l’exemple du ventre, et des parties du corps humain, la mutuelle dépendance qu’a le Senat avecque la populace.

42. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre quatriéme. — XII. Tribut envoyé par les Animaux à Alexandre. » p. 339

Le seul tribut les tint en peine.

43. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LA VIE. D’ESOPE. PHRYGIEN. Tirée du Grec de Planudes, surnommé le Grand. — Ennus est adopté par Esope, qui en reçoit une grande injure. Chapitre XXVI. »

Cependant Hermippus ne pouvant souffrir le Roy dans une peine, dont il cognoissoit la cause, le fût trouver aussi tost, et luy dit qu’Esope vivoit encore, et qu’il ne l’avoit point voulu tuer, pour ce qu’il se doutoit bien qu’à la fin le Roy mesme en pouroit estre fâché.

44. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XXVII. Du Chien, et de la Brebis. »

Avecque cela, les malins esprits sont en quelque façon excusables, à cause des peines qu’ils souffrent depuis tant d’années, et qu’il leur faudra souffrir eternellement.

45. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XXXVIII. De l’Esprevier, et de la Colombe. »

Que si nous voulions transporter ceste induction des choses grandes aux petites, ne pourrions-nous pas remarquer tous les jours dans le succés de ceste vie, qu’un meurtrier paye la peine de ses actions par la main d’un autre meurtrier ?

46. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XCVI. Du Paon, et de la Gruë. »

Mais la Gruë ne pouvant souffrir ses vanitez ; « Je confesse », luy dit-elle, « qu’il ne se peut rien adjoûter à la beauté de ton plumage, pourveu que tu m’advoües aussi, que tu as bien de la peine à voler sur les maisons, au lieu que d’un vol courageux je perce les nuës ».

47. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre deuxiéme. — XX. Testament expliqué par Esope. » p. 512

Esope seul trouva Qu’aprés bien du temps et des peines, Les gens avoient pris justement Le contrepied du Testament.

48. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE LXXXIII. D’un Homme qui avoit deux femmes. »

Il nous est donc permis de faire eslection d’une compagne, qui prenne part à nos peines et à nos plaisirs, et qui par sa conversation divertisse les chagrins de nostre vie. […] Et sans mentir, si les plus retenuës ont bien de la peine à demeurer fidelles aux maris de bonne mine, et qui sont bien à leur gré, quelle apparence y peut-il avoir qu’elles le soient à un vieil tronc, despourveu de vigueur et de toute consolation ? […] D’ailleurs, quelle peine ne nous donnera point une telle femme, par des soupçons tous-jours violents, et la pluspart du temps legitimes ?

49. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XI. De l’Aigle, et de la Corneille. »

Combien d’ames, que leur probité rend trop credules, se laissent piper aux persuasions d’autruy, et n’employent leur peine ou leur pouvoir, qu’à l’avantage de leurs faux amis ?

50. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XIV. Du Lion affoibly de vieillesse. »

Le Lion, qui par un excés de cruauté s’estoit fait plusieurs ennemis en ses jeunes années, en porta la peine en sa vieillesse.

51. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE LXVIII. Du Chien envieux, et du Bœuf. »

Ce qu’il faut faire en toutes façons, s’il est possible, à cause que ceste peine estant de la nature fort ennuyeuse, elle est en cela pire que toutes les autres, qu’elle ne peut servir de satisfaction à nos crimes, pource qu’elle en est elle-mesme un insupportable.

52. (1180) Fables « Marie de France, n° 29. Le loup qui fut roi » p. 514

Cil li respun que si pueit que a peine suffrir le poeit.

53. (1180) Fables « Marie de France, n° 72. L’homme et le serpent » p. 51

Sages hum ne deit pas entendre ne a fole femme cunseil prendre, cum fist icist par sa vileine, dunt il ot puis travail e peine : mut [e]ust grant aveir guainé, si ele ne l’eüst forscunseillé.

54. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 200 » pp. 336-336

Alors le renard claqua ses mains l’une contre l’autre, dépité d’avoir perdu sa peine ; et le lion se mit à gémir en poussant de grands rugissements ; car la faim le tenaillait, et le chagrin aussi ; et il supplia le renard de faire une autre tentative et de trouver une nouvelle ruse pour amener le cerf. […] Le cœur étant tombé, il le saisit à la dérobée, et le mangea pour se dédommager de sa peine.

55. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 201 » pp. 147-147

c’est pour le renard que nous avons pris tant de peine. » La fable montre qu’on a raison de se dépiter, quand on voit les premiers venus emporter le fruit de ses propres travaux.

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