Je demande à ces gens, de qui la passion Est d’entasser toûjours, mettre somme sur somme, Quel avantage ils ont que n’ait pas un autre homme ?
Car il se trouve peu de gens qui ayent assez de Vertu, pour nous garder le droict d’hospitalité contre leur interest propre. […] Car quelle apparence y auroit-il qu’une meschante action demeurast cachée, puis que Dieu a donné pour une des punitions du crime, l’execration universelle des gens de bien ?
Cette fable vise les gens qui, en querellant les autres, se font tort à eux-mêmes.
Mais voilà que des gens qui naviguaient le long de cet endroit l’aperçurent, l’ajustèrent et l’abattirent.
Ce leur fut une erreur dont ils se repentirent ; Bien-tost les pauvres gens tomberent en langueur : Il ne se forma plus de nouveau sang au cœur : Chaque membre en souffrit, les forces se perdirent.
L’une fait fuïr les gens, et l’autre a mille attraits.
Alors le rat l’entendant gémir accourut, rongea la corde et le délivra. « Naguère, dit-il, tu t’es moqué de moi, parce que tu n’attendais pas de retour de ma part ; sache maintenant que chez les rats aussi on trouve de la reconnaissance. » Cette fable montre que dans les changements de fortune les gens les plus puissants ont besoin des faibles.
Mais comme il n’est pas hors d’apparence, que par une secrette inspiration des Dieux immortels, Esope n’ait parfaictement sçeu la Moralle, il est vray-semblable aussi, qu’en bons sens et en vivacité d’esprit, il a de beaucoup surpassé la plus part de ces gens-là, et les a laissé bien loing apres luy.
Mais puisque jusqu’icy l’on ne m’a cruë en rien ; Dés que vous verrez que la terre Sera couverte, et qu’à leurs bleds Les gens n’estant plus occupez Feront aux Oisillons la guerre ; Quand regingletes et rezeaux Attraperont petits Oiseaux ; Ne volez plus de place en place : Demeurez au logis, ou changez de climat : Imitez le Canard, la Gruë, et la Becasse.
Le berger, étant descendu, et voyant le méfait, s’écria : « Méchantes bêtes, vous donnez aux autres de la laine pour se vêtir, et à moi qui vous nourris, vous m’avez enlevé même mon manteau. » Ainsi beaucoup de gens obligent sottement ceux qui ne leur sont rien, et se conduisent vilainement envers leurs proches.
Foibles gens !
Et l’homme la montrant au lion dit : « Tu vois comme nous sommes plus forts que vous. » Le lion répondit en souriant : « Si les lions savaient sculpter, tu verrais beaucoup d’hommes sous la patte du lion. » Bien des gens se vantent en paroles d’être braves et hardis ; mais l’expérience les démasque et les confond.
Cette fable montre que les gens sensés, quand leurs ennemis les attaquent, leur donnent le change en les adressant à de plus forts.
Le forgeron, lui ayant jeté un os, lui dit : « Malheureuse bête, toujours endormie, quand je frappe mon enclume, tu dors ; mais quand je remue les mâchoires, aussitôt tu t’éveilles. » Les gens endormis et paresseux qui vivent du travail d’autrui se reconnaîtront en cette fable.
Comme il y fût arrivé, il apperçeut qu’il y avoit quantité de gens, et devant la porte une pierre, à laquelle s’aheurtoient tous ceux qui entroient, et qui sortoient.
« Alors, reprit l’homme, la mort n’a rien de triste pour moi, si je dois voir mon ennemi mourir avant moi. » Cette fable montre que beaucoup de gens ne s’inquiètent aucunement du dommage qui leur arrive, pourvu qu’ils voient leurs ennemis endommagés avant eux.
Il répondit : « Ce n’est pas sans raison que j’en use ainsi ; car je vois des ustensiles comme on en prépare non pour un mouton, mais pour un taureau. » Cette fable montre que les gens sensés ne se laissent pas prendre aux artifices des méchants.
si tu étais tombé, ce n’est pas ton imprudence, c’est moi que tu en aurais accusée. » C’est ainsi que beaucoup de gens, tombés dans le malheur par leur faute, en accusent les dieux.
Est-ce ainsi que l’on traite Les gens faits comme moy ?
C’est par cette raison qu’égayant leur esprit, Nombre de gens fameux en ce genre ont écrit.
Celui-ci étant mort, le médecin disait aux gens du cortège : « Cet homme, s’il s’était abstenu de vin et avait pris des lavements, ne serait pas mort. — Hé !
Alors le loup reprit : « Quelle que soit ta facilité à te justifier, je ne t’en mangerai pas moins. » Cette fable montre qu’auprès des gens décidés à faire le mal la plus juste défense reste sans effet.
Le Lion n’y fut pas, qu’à ses gens Il se plaignit d’estre malade.
Nostre erreur est extrême, Dit-il, de nous attendre à d’autres gens que nous.
Ces gens attellerent incontinent des asnes à un chariot, sur lequel ils mirent le pauvre Vieillard, et le laisserent aller tout seul. […] C’est de la mesme façon que je m’attriste, pource que ce ne sont pas des gens de courage et d’honneur qui me font mourir ; mais des hommes de peu, et qui ne peuvent estre pires qu’ils sont ».
l’ami, quand tu serais sac, je ne t’approcherais pas. » Cette fable montre que les hommes sensés, quand ils ont éprouvé la méchanceté de certaines gens, ne se laissent plus tromper à leurs grimaces.
Dieu leur a donné presque autant de graces qu’aux gens de bien, et il leur promet les mesmes recompenses qu’à eux, pourveu qu’ils se convertissent : bref, il les a fait freres de ceux qu’ils calomnient, les conviant par là d’estre plustost charitables, que persecuteurs.
Mais supposons que le Paysan n’en eust point sur l’Esprevier, et qu’il agist en cela, non comme protecteur de l’un mais comme cruel et injuste persecuteur de l’autre, si est-ce qu’Esope n’auroit pas feint ceste Fable sans sujet, puis que nous voyons d’ordinaire dans le monde que les meschants sont punis, et les gens de bien vangez par d’autres meschants.
Deux ou trois fois les gens du village s’effrayèrent et sortirent précipitamment, puis ils s’en retournèrent mystifiés.
C’est ainsi que parmy les nouveaux Docteurs il s’en trouve plusieurs qui se targuent à tort d’un bonnet et d’une robbe dans une chaire, et renforcent inutilement le ton de leur voix, pour paroistre plus éloquens devant ceux qui les écoutent ; Mais s’il n’y a quelque chose en eux plus considerable que leur belle monstre, et si le sçavoir ne respond à l’apparence, les pauvres gens s’abusent bien fort : quelques sçavans qu’ils se fassent, il est aisé de connoistre qu’il y a du vuide dans leur teste, où des oreilles d’Asne paroissent visiblement.
Or de ces gens là il y en a une si grande quantité, qu’à peine en trouvera-t’on un seul qui ne participe de ceste humeur.
Ainsi, dis-je, Tybere et Neron souloient susciter des accusateurs aux gens de bien, afin de diminuer en cela le nombre de leurs ennemis, et s’enrichir de la despoüille des innocens.
Alors un des lièvres, qui paraissait être plus fin que les autres, dit : « Arrêtez, camarades ; ne vous faites pas de mal ; car, vous venez de le voir, il y a des animaux plus peureux encore que nous. » Cette fable montre que les malheureux se consolent en voyant des gens plus malheureux qu’eux.
Elle déclara qu’elle avait bien promis le salaire, s’il lui guérissait la vue ; mais que son état, après la cure du médecin, était pire qu’auparavant. « Car, dit-elle, je voyais alors tous les meubles qui étaient dans ma maison ; à présent au contraire je ne puis plus rien voir. » C’est ainsi que les malhonnêtes gens ne songent pas que leur cupidité fournit contre eux la pièce à conviction.
Aussi voyons-nous d’ordinaire que telle espece de gens est extrémement noircie en son estime, non seulement par de veritables remarques, mais par de fausses aussi : Car la colere de ceux qu’ils ont offensez les oblige quelquesfois à controuver mesme des calomnies pour se vanger.
Car celuy là ne merite pas d’avoir part à l’heureuse fortune de ses amis, qui ne l’a voulu prendre à leur disgrace ; Autrement ce seroit recompenser de mesme sorte les meschants et les gens de bien, et donner à la trahison les mesmes avantages qu’à la probité.
Des gens sacrifiaient une chèvre à la campagne ; l’aigle fondit sur l’autel, y ravit un viscère enflammé et l’apporta dans son nid.
Que si nous les voyons bien avant dans les prosperitez du monde ; s’ils sont environnez d’une suitte de gens serviles, et peu genereux ; s’ils ébloüyssent les hommes de l’éclat de leur ostentation, il ne s’ensuit pas pour cela qu’on les doive croire heureux.
A vray dire, Monseigneur , ils sont l’un et l’autre les parfaits Symboles des qualitez excellentes, qui vous mettent dans l’approbation des honnestes gens, et dans leur estime.
Car de flotter incessamment dans le doute, d’avoir de la peine pour son Maistre, pour ses Ennemis, et pour ses amis, de ne voir point d’heure ny d’occasion où le danger ne se mesle, d’estre sujet à rendre un severe compte de son administration, de veiller, sans recompense, pour les affaires publiques, et de s’incommoder pour les querelles des particuliers ; Ces miseres où vivent les gens de la Cour, ne sont-elles pas capables d’ennuyer les plus resolus d’entr’eux, et de leur donner du tourment ?
Mais ce ne sont pas tant seulement ces gens-là que la corruption du siecle a gaignez, pour mentir, ou pour amplifier les veritez.
Voila cependant que le Roy ne fût pas de cét advis, car à ce mot de debte et de confession ; « Je ne dois rien à Lycerus », dit-il à ses gens : « et toutesfois il n’y a pas un de vous qui ne tesmoigne contre moy ».
En effet, après avoir parlé d’Ésope le Phrygien et d’Anacharsis le Scythe, Phèdre ajoute : Ego, litteratæ qui sum propior Græciæ, Cur somno inerti deseram patriæ decus, Threïssa cum gens numeret auctores suos, Linoque Apollo sit parens, Musa Orpheo, Qui saxa cantu movit et domuit feras, Hebrique tenuit impetus dulci mora ? […] Mais ce qui le préoccupait sans relâche, c’était la jalousie que son talent devait inspirer, et c’était surtout pour contre-balancer les critiques des envieux, qu’il recherchait l’appui des gens respectés. […] Enfin, dans le prologue de la deuxième partie du livre IV, il se console, en pendant que, s’il est attaqué, ce n’est que par des gens de mauvaise foi, irrités de ne pouvoir l’imiter, et il exprime l’espoir que Particulon son protecteur et tous les lettrés le jugeront digne de l’immortalité à laquelle il aspire : Hunc obtrectare si volet malignitas, Imitari dum non possit, obtrectet licet.