Trahi avereie mun seignur que m’ad nurri desque a cest jur ; malement avereit enpleié qu’il m’ad nurri e afeité, si par ma garde aveit perdu ceo dunt il m’ad lung ten peü.
Cependant, le Maistre qui l’avoit perdu, le cherchoit de tous côtez, et fut bien estonné de voir qu’ainsi déguisé qu’il estoit : il accourut droict à luy, et mesme qu’il se mit à braire, voulant possible imiter le rugissement du Lion. […] En vain pour estre paré de la glorieuse dépoüille du Lion, tu penses épouvanter les autres bestes ; ô stupide animal d’Arcadie : ta feinte n’est pas assez adroitte ; tes longues oreilles te trahissent, et ceste affreuse peau qui te couvre, ne peut aucunement te faire perdre ta lascheté naturelle.
Un jour un vaisseau ayant coulé à fond avec ses passagers, un homme, témoin du naufrage, prétendait que les arrêts des dieux étaient injustes, puisque, pour perdre un seul impie, ils avaient fait périr aussi des innocents.
Pareillement ceux qui tendent des pièges à leurs associés se perdent souvent inconsciemment avec leurs victimes.
Elle toutesfois n’en voulut rien croire, et s’enfla derechef plus qu’auparavant : Ce qui fit peur à son fils, qui pour ne la perdre ; « Ma mere », luy cria-t’il derechef, « vous creverez plustost, que de surmonter le Bœuf » : Comme en effet elle ne tarda guere à crever, apres qu’elle eust fait un troisiesme effort.
C’est pourquoy je trouve à propos d’y renvoyer le Lecteur, apres l’avoir adverty que les bestes mesmes ne sont pas ingrattes des biens-faits receus, et qu’il n’est point de bon office qu’on puisse nommer perdu, soit qu’on en espere la recognoissance sur terre, soit qu’on l’attende infaillible du Ciel.
Je me souviens que j’ay assez amplement prouvé ceste verité par l’exemple de tous les Conquerants, qui ont esté dépoüillez, ou de leurs Royaumes, ou de la vie, pour n’avoir voulu mettre des bornes à leur convoitise, et qui pour tout demander ont tout perdu.
Così devrebbe il picciolo impotente A far contrasto co’ maggiori suoi Lor ceder sempre, e farsi humile in tutto Verso lo sdegno lor duro e protervo ; Perché contra il possente il debil perde : E l’humiltade ogni durezza doma ; E spesso avien, che la vittoria porta De l’huom superbo e di feroce core Colui, ch’a tempo e loco accorto cede.
Or c’était le temps de la moisson, et l’homme suivait, en déplorant sa récolte perdue.
Ce bienfait ne fut pas perdu.
Tut est perdu e luinz e pres quan que l’em fet pur [le] mauveis. » Fet li vileins : « Si Deu m’eït, de treis choses m’avez veir dit.
Je laisseray à part le perfide Ganes, qui perdit les douze Pairs, à qui il avoit mille sortes d’obligations, tant à cause de leurs bons offices, que de la parenté, et une infinité d’autres de l’histoire ancienne et de la moderne, qui non seulement ont sçeu peu de gré à leurs bien-facteurs, mais encore ont procuré leur totale destruction ; En cela plus cruels, que le Loup de ceste Fable, qui se contente de faire perdre à la Gruë l’esperance de son salaire, luy representant plaisamment qu’elle est encore trop heureuse d’estre eschappée de sa gueule, pendant qu’elle avoit le bec dans le gosier du Loup.
Cette fable montre que ceux qui sont la proie de l’amour en perdent toute pudeur.
Ainsi beaucoup de gens qui, par cupidité, regardent les autres avec envie, ne s’aperçoivent pas qu’ils perdent leurs propres avantages.
Cela le preserva : le vent perdit son temps : Plus il se tourmentoit, plus l’autre tenoit ferme : Il eut beau faire agir le colet et les plis.
Li riches volt aver l’onur, u li povres perdra s’amur ; e si nul gain deivent partir, li riches vout tut retenir.
Mais d’autant que cela ne plaisoit pas à mon Maistre, il joüa si bien du baston sur moy, qu’il me fit perdre cette coustume, me commandant sur toutes choses, de n’attaquer jamais que les voleurs, et les Loups ». […] Or c’est perdre les principaux avantages de l’homme, que de rechercher la servitude. […] A quoy déroge autant qu’il luy est possible celuy qui s’asservit, à cause qu’il se laisse guider par la volonté d’autruy, et perd en beaucoup de choses l’advantage d’operer de son chef.
Cette fable montre que, lorsqu’on cherche par cupidité à avoir plus que l’on n’a, on perd même ce qu’on possède.
Les Rats cependant, voyant qu’il ne se passoit guere jour qu’il n’y eust quelqu’un des leurs de mangé, firent une assemblée entr’eux, pour y consulter de leur affaire. « Il ne faut plus », disoient-ils, « que nous descendions là bas, si nous ne voulons faire estat d’estre tous perdus ; demeurons doncques plustost çà haut où nostre Ennemy ne peut monter ».
L’Avare qui a perdu son tresor.
Tu la notte qual pazzo e canti e gridi Sì che si desta ognun da l’importuno Suon de la voce tua rauca e noiosa, E perde il soavissimo riposo Del dolce sonno, ch’ogni male oblia.
Esope cognoissant bien par là que c’étoit une partie qu’ils luy jouoient meschamment, affin de le perdre, les pria d’avoir égard à son innocence, et de luy laisser passer chemin. […] Asseurément nous ne perdrons rien à cela, ny l’un ny l’autre.
Ce sont eux à qui la soif extraordinaire des grandeurs fait hazarder la vie, dédaigner les precipices, trouver toutes choses moindres que leur esperance ; et bref, perdre l’honneur et la liberté dans une prison, d’où ils ne sortent ordinairement que pour estre conduits au supplice. […] Tel encore, mais moins judicieux, fût son Ennemy Catilina, dont la conjuration estant faite pour la ruyne de Rome, ne perdit toutesfois que luy seulement, et ses miserables complices.
Leur ayant en mesme temps imposé silence ; « Mes chers enfants », leur dit-il, « tant que vous serez ainsi unis de volontez et d’affections, vous ne pourrez estre vaincus de vos ennemis ; Comme au contraire, si vous fomentez entre vous des inimitiez et des divisions, quiconque entreprendra de vous perdre, le fera facilement ». […] Les Grecs ne perdirent ils point leur liberté par le moyen de leurs divisions intestines ?
Ceux-ci lui demandant quelle espèce d’oiseau c’était, il répondit : « Autant que je sache, moi, c’est un choucas ; mais, à ce qu’il prétend, lui, c’est un aigle. » C’est ainsi qu’à rivaliser avec les puissants non seulement vous perdez votre peine, mais encore vous faites rire de vos malheurs.
Or il arriva que, sa langue s’usant, il en coula beaucoup de sang ; et elle s’en réjouissait, s’imaginant qu’elle enlevait quelque chose au fer, tant qu’enfin elle perdit la langue.
Comme les moutons le blâmaient de crier et lui disaient : « Nous, il nous empoigne constamment, et nous ne crions pas », il répliqua : « Mais quand il nous empoigne, vous et moi, ce n’est pas dans la même vue ; car vous, c’est pour votre laine ou votre lait qu’il vous empoigne ; mais moi, c’est pour ma chair. » Cette fable montre que ceux-là ont raison de gémir qui sont en risque de perdre, non leur argent, mais leur vie.
Cette fable montre que nous devons nous contenter de nos propres biens, et nous dire que la convoitise non seulement ne sert à rien, mais encore nous fait perdre souvent ce que nous possédons.
Mais le mauvais temps étant survenu ensuite et l’atmosphère étant devenue très froide, il vit, en se promenant, l’hirondelle morte de froid. « Malheureuse, dit-il, tu nous as perdus, toi et moi du même coup. » Cette fable montre que tout ce qu’on fait à contretemps est hasardeux.
Ce leur fut une erreur dont ils se repentirent ; Bien-tost les pauvres gens tomberent en langueur : Il ne se forma plus de nouveau sang au cœur : Chaque membre en souffrit, les forces se perdirent.
Quant el marché furent entré, un humme borne unt encuntré qui le destre oil aveit perdu ; ensemble od eus l’unt retenu, si li demandent sun avis que del cheval die le pris.
Mais pour toy, mon Maistre, tu ne dois point craindre de perdre ton cœur, car tu n’en as point ». […] » « Je veux perdre ma maison », repliqua Xanthus, « et suis content de la gager tout maintenant ».
C’estoit un vieux routier ; il sçavoit plus d’un tour ; Mesme il avoit perdu sa queuë à la bataille.
Adieu : je perds le temps : laissez-moy travailler.
La Rondinella, che presaga teme Quell’opra nova, e la virtute intende Del Lino, ogni altro augel convoca insieme : E lor mostra il periglio, che s’attende Da quella pianta, e persuader vuole A prohibirne il mal, ch’essa comprende : E dice, che quel seme, onde si duole, Devrebbe trarsi pria, che n’esca l’herba : Ma perde indarno il tempo e le parole.
du même coup tu aurais perdu les sauterelles que tu as prises. » Cette fable nous enseigne qu’il ne faut pas se comporter de même envers les bons et envers les méchants.
. – Mon enfant, reprit la mère, non seulement tu es privée de la vue, mais encore tu as perdu l’odorat. » Pareillement certains fanfarons promettent l’impossible et sont convaincus d’impuissance dans les cas les plus simples.
L’on peut apprendre deux choses dans la Fable des Loups et des Brebis ; la premiere, qu’il ne faut pas inconsiderément se fier à un Ennemy reconcilié ; et la seconde, qu’il ne couste rien aux meschants, de supposer un faux pretexte, pour envahir et perdre leurs Ennemis.
Elle gemit en vain, sa plainte au vent se perd.
Car de là viennent les dissolutions et les débauches, qui les perdent entierement, et qui mettent dans le tombeau celuy qui les a mis au monde.
Ainsi passa ses vieux jours le grand Tamberlan, oublieux des belles actions qu’il avoit faites, et tellement perdu apres ses infames desirs, qu’il découploit par trouppes de jeunes gents de sa Cour, sur un tas de filles abandonnées, pour repaistre ses yeux de ce brutal spectacle, au defaut d’y prendre part, comme les autres.