Supposons neantmoins qu’elle vive tant que nous vivons ; C’est asseurément une tres-petite chose qui dure ; mais apres la mort ce n’est du tout rien.
Quant au moyen de vivre satisfait en son ame, et ne s’abandonner point à la douleur d’une offence, je pense que ce ne sera pas une chose mal-aisée à celuy qui aura remis l’injure à l’ennemy.
Car quant à ce qu’ils nous objectent de la prevoyance des Animaux en la generation de leurs petits, en leur maniere de vivre, en la violente ardeur qu’ils ont pour la propagation de leur espece, et ainsi de plusieurs autres choses merveilleuses, il n’est rien si aisé que de l’attribuër au seul instinct de leur nature : Car comme ceste sage Mere fait germer et croistre les plantes, sans que toutesfois elles en sçachent rien au vray, ny distinctement, ny mesme confusément ; Ainsi ceste puissante et universelle Cause rend les Animaux capables de tout ce qu’ils font, non pas à la verité sans qu’ils cognoissent rien, car ils ont une maniere de cognoissance, comme estant plus parfaicts que les Vegetaux, mais pour le moins sans qu’ils raisonnent, pour n’estre pas si relevés que les hommes.
Est-il supposable qu’il en aurait été instruit, lui qui ne s’occupait que de littérature, s’il n’avait pas lui-même vécu dans le palais impérial d’Auguste ? […] — Tant qu’Auguste vécut, Phèdre, malgré son goût pour les lettres, s’abstint de s’y livrer. […] Si l’on s’en tient aux termes du prologue, l’incertitude n’est pas possible : Tibère vivait encore. […] Il était Grec ; il a vécu sous Tibère ; et, comme il est mort âgé, il a pu survivre à ce prince, qui a cessé de régner l’an 27 de J. […] Elle avait pour objet de déterminer l’époque à laquelle vécut Pétrone, afin d’en tirer un argument propre à établir que Phèdre était bien l’auteur des fables nouvelles.