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2. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LA VIE. D’ESOPE. PHRYGIEN. Tirée du Grec de Planudes, surnommé le Grand. — En quel temps Esope composa ses Fables. Chapitre XXV. »

En quel temps Esope composa ses Fables. […] Ce fut en ce mesme temps qu’Esope composa ses Fables, qu’il laissa au Roy Cresus, et tient on qu’elles se monstrent encore aujourd’huy en sa Royale Maison de Lydie. […] Les Roys avoient en ce temps-là paix ensemble, et en ce commun repos ils se visitoient souvent par lettres, s’envoyant les uns aux autres des questions Sophistiques : Ce qu’ils faisoient à telle condition que ceux qui les pouvoient soudre, rendoient les autres leurs tributaires, selon qu’il estoit accordé entre eux : Comme au contraire, ceux qui n’y pouvoient respondre, payoient le tribut eux-mesmes.

3. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre sixiéme. — XXI. La jeune Veuve. » p. 

Sur les aisles du Temps la tristesse s’envole ; Le temps rameine les plaisirs. […] Je ne dis pas que tout à l’heure Une condition meilleure Change en des nôces ces transports ; Mais aprés certain temps souffrez qu’on vous propose Un époux beau, bien fait, jeune, et tout autre chose Que le défunt.

4. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre troisiéme. — XIII. Les Loups et les Brebis. » p. 153


L’échange en estant fait aux formes ordinaires,
 Et reglé par des Commissaires, 
Au bout de quelque temps que Messieurs les Louvats
 Se virent Loups parfaits et friands de tuerie ;
 Ils vous prennent le temps que dans la Bergerie
 Messieurs les Bergers n’estoient pas ; 
Estranglent la moitié des Agneaux les plus gras ; 
Les emportent aux dens, dans les bois se retirent.


5. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE LXVII. Du Renard, et du Loup. »

» « Ce n’est pas maintenant le temps de jaser », repliqua le Renard : « quand tu m’auras tiré d’icy, je te raconteray le tout par ordre ». […] N’est-ce pas une impertinence plus cruelle qu’un assassinat, puis que non seulement on y fait perir celuy qu’on ayme, mais encore on le fait perir avecque langueur, au lieu de haster le temps de son secours, autant qu’il est possible à la diligence humaine.

6. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 300 » pp. 94-94

Au bout de quelque temps, il alla voir la femme du jardinier, et lui demanda comment elle allait et où en étaient leurs affaires. […] Peu de temps après il se rendit chez la femme du potier et lui demanda comment elle se trouvait. Elle répondit que rien ne leur manquait et qu’elle n’avait qu’un vœu à former, c’est que le temps restât clair et le soleil brillant, pour sécher la poterie. – « Si toi, reprit le père, tu demandes le beau temps, et ta sœur, le mauvais, avec laquelle de vous formerai-je des vœux ? 

7. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre premier. — VII. La Besace. » p. 266

Le Fabricateur souverain
 Nous créa Besaciers tous de mesme maniere,
 Tant ceux du temps passé que du temps d’aujourd’huy.


8. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre quatriéme. — XIII. Le Cheval s’estant voulu vanger du Cerf. » p. 269

De tout temps les Chevaux ne sont nez pour les hommes. […] Le Cheval s’apperçut qu’il avoit fait folie ; Mais il n’estoit plus temps ; déja son écurie Estoit prête et toute bâtie.

9. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre sixiéme. — III. Phœbus et Borée. » p. 46

Borée et le Soleil virent un Voyageur Qui s’étoit muni par bonheur Contre le mauvais temps. […] Cela le preserva : le vent perdit son temps : Plus il se tourmentoit, plus l’autre tenoit ferme : Il eut beau faire agir le colet et les plis.

10. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 140 » pp. 105-105

Peu après le bœuf aussi se présenta : lui non plus ne pouvait soutenir le mauvais temps. […] Voici ce qui en est résulté : quand les hommes accomplissent le temps que leur a donné Zeus, ils sont purs et bons ; quand ils arrivent aux années qu’ils tiennent du cheval, ils sont glorieux et hautains ; quand ils en sont aux années du bœuf, ils s’entendent à commander ; mais quand ils achèvent leur existence, le temps du chien, ils deviennent irascibles et grondeurs.

11. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 143 » pp. 320-320

» Dans les temps de sécurité et de relâche, il ne faut pas oublier les temps de malheur.

12. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre quatriéme. — FABLE I. Le Lion amoureux. » p. 140

Puisque leur engeance Valoit la nostre en ce temps-là, Ayant courage, intelligence, Et belle hure outre cela. […] Permettez donc qu’à chaque pate On vous les rogne ; et pour les dents, Qu’on vous les lime en mesme temps.

13. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE LXIII. De l’Arbre, et du Roseau. »

Comme en effect, estant survenu quelque temps apres un si grand orage, que toute la forest en estoit ébranlée ; le Roseau qui n’estoit pas loin de là, se rendoit souple aux secousses du vent, qui l’agitoit sans luy nuire ; Mais l’Arbre au contraire, voulant s’opposer à sa violence, fût arraché par le pied. […] Icy nous aprenons que le Sage fait quelquesfois gloire de ceder au temps, et qu’il ne s’oppose pas tousjours orgueilleusement à la violence des plus forts, autrement cela s’appelleroit un desespoir meslé d’orgueil, qui seroit possible aussi blâmable que la lascheté. Ceste verité est si cognuë de tous les hommes, qu’ayant passé en proverbe parmy nous, elle contient le plus grand secret de la prudence, à sçavoir, de s’accommoder au temps. […] Que s’il a le soing de la conservation de tout un Peuple, et si l’innocente multitude releve de ses conseils, comment ne donnera-t’il point quelque chose au temps pour le salut de la Republique ?

14. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre sixiéme. — XVII. Le Chien qui lâche sa proye pour l’ombre. » p. 133

On void courir aprés l’ombre Tant de fous, qu’on n’en sçait pas La pluspart du temps le nombre.

15. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre deuxiéme. — XIII. L’Astrologue qui se laisse tomber dans un puits. » p. 40

Auroit-il imprimé sur le front des étoiles Ce que la nuit des temps enferme dans ses voiles ? […] Emmenez avec vous les souffleurs tout d’un temps.

16. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE III. Du Rat, et de la Grenoüille. »

L’on dit que Philipe, Roy de Macedoine, fut celuy de tous les hommes de son temps, qui s’ayda le plus adroittement de cette ruze. […] Car en quel temps un tiers a-t’il plus beau jeu pour profiter du dommage de ses deux concurrents, que lors qu’ils se treuvent affoiblis de coups mutuels, et espuisez par des guerres continuelles ; voire mesme qu’ils sont reduits à ce poinct d’aveuglement, que d’appeller à leur ayde la personne du monde, qui leur doit estre la plus suspecte ? […] Jamais deux amis ne tombent en dissention, qu’un tiers ne s’appreste à jouyr des avantages dont ils debattent : Bref, c’est estre en tout temps exposé aux aguets d’autruy, que de prendre des querelles inconsiderées, principalement ayant un voisin, ou un envieux, de puissance suspecte.

17. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre sixiéme. — Epilogue »

Il s’en va temps que je reprenne Un peu de forces et d’haleine Pour fournir à d’autres projets.

18. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre cinquiéme. — XIII. La Poule aux œufs d’or. » p. 87

Belle leçon pour les gens chiches : Pendant ces derniers temps combien en a-t-on vus Qui du soir au matin sont pauvres devenus Pour vouloir trop tost estre riches ?

19. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre quatriéme. — XVIII. Le Vieillard et ses enfans. » p. 53

Tous perdirent leur temps, le faisceau resista ; De ces dards joints ensemble un seul ne s’éclata. […] L’ambition, l’envie, avec les consultans, Dans la succession entrent en mesme temps.

20. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE LIX. Du Lion, et de l’Homme. »

D’ailleurs, ceux qui escrivent l’Histoire, le font, ou du temps mesme des évenements qu’ils representent, ou apres. Si c’est du temps mesme, ils sont, ou amis, ou ennemis, ou indifferents aux Roys et aux Peuples, dont ils font mention. […] Je n’en veux point d’autre preuve que l’Histoire de Papirius, qui vivoit au temps du grand Alexandre. […] Tellement que de luy opposer un petit Papirius, ou quelques autres Capitaines de ce temps-là, c’est non seulement oster à la fortune du Macedonien tout le pouvoir qu’elle a d’ordinaire dans les combats, mais aussi c’est beaucoup déroger à sa Vertu. […] Car ils les puisent dans les memoires escrits de ce temps-là mesme auquel elles sont arrivées, ou pour le moins ils les prennent dans des Livres qui en sont tirez.

21. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XXXVI. Du Cheval, et du Lion. »

Le Lion en demeura d’accord, et mesme il se mit en devoir de le faire ; Mais le Cheval luy fit quitter bien viste cette besongne : car il le frappa droict au front de toute sa force, et s’enfuyt à mesme temps. […] Mais comme la force vient à luy manquer, à cause de son extraordinaire vieillesse, il veut s’ayder de la ruse, et oublier pour quelque temps qu’il est Lion, c’est à dire, le plus genereux de tous les animaux. […] Cela se verifie par l’exemple de Tybere, qui n’exerça jamais tant de cruauté, que dés le temps qu’il se fust retiré dans l’Isle Caprée.

22. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre premier. — Fable I. La Cigale et la Fourmy. » p. 112373

Que faisiez-vous au temps chaud ?

23. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre deuxiéme. — VIII. L’Aigle et l’Escarbot. » p. 3

L’Escarbot prend son temps, fait faire aux œufs le saut : La mort de Jean Lapin derechef est vangée. […] Mais les deux ennemis ne voulant point d’accord, Le Monarque des Dieux s’avisa, pour bien faire, De transporter le temps où l’Aigle fait l’amour, En une autre saison, quand la race Escarbote Est en quartier d’hyver, et comme la Marmote Se cache et ne voit point le jour.

24. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XLIV. De la Forest, et du Paysan. »

Au temps que les Arbres parloient, un Paysan s’en alla dans une Forest, et la pria qu’il luy fust permis de prendre autant de bois qu’il en falloit pour pour faire un manche à sa coignée ; et ce que la Forest luy accorda tres-volontiers. Mais comme elle veid qu’estant emmanchée, il s’en servoit à couper les Arbres, elle se repentit alors, bien qu’il n’en fût plus temps, de sa trop grande facilité, et se fascha contre soy-mesme d’avoir esté cause de sa ruyne.

25. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre deuxiéme. — IV. Les deux Taureaux et une Grenoüille. » p. 485

on voit que de tout temps Les petits ont pati des sottises des grands.

26. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre cinquiéme. — XVI. Le Serpent et la Lime. » p. 93

Je ne crains que celles du temps.

27. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE CVIII. D’un Oye, et de son Maistre. »

D’ailleurs l’évenement et la praticque des choses, dépendent pour l’ordinaire du temps, à quoy le Sage s’accommode discrettement ; Comme au contraire, l’Impatient fait mestier de le prevenir ; d’où il advient, qu’à faute de s’y estre rendu conforme, il l’esprouve presque tous jours, et importun, et nuisible. […] Car bien que ce soit une Vertu que de donner, elle ne l’est pas toutesfois, si l’on ne donne à propos, c’est à dire en temps et en lieu. Aussi est-ce l’advantage que la Prudence heroïque s’est reservé parmy nous, d’estre la guide de toutes les autres Vertus, c’est à dire de les faire praticquer à temps.

28. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LA VIE. D’ESOPE. PHRYGIEN. Tirée du Grec de Planudes, surnommé le Grand. — Description du corps, et de la vivacité de son esprit. Chapitre II. »

Esope ne fût pas seulement serf de condition, mais le plus difforme de tous les hommes de son temps.

29. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre premier. — VI. La Genisse, la Chevre et la Brebis en societé avec le Lion. » p. 339149

La Genisse, la Chevre, et leur sœur la Brebis,
 Avec un fier Lion, Seigneur du voisinage,
 Firent societé, dit-on, au temps jadis,
 Et mirent en commun le gain et le dommage.


30. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre deuxiéme. — VII. La Lice et sa Compagne. » p. 480

Au bout de quelque temps sa Compagne revient.

31. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 80 » pp. 52-52

Un laboureur se trouva confiné par le mauvais temps dans sa métairie. Ne pouvant sortir pour se procurer de la nourriture, il mangea d’abord ses moutons ; puis, comme le mauvais temps persistait, il mangea aussi ses chèvres ; enfin, comme il n’y avait pas de relâche, il en vint à ses bœufs de labour.

32. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre quatriéme. — XXII. L’Aloüette et ses petits, avec le Maistre d’un champ. » p. 325

Les Aloüettes font leur nid Dans les bleds quand ils sont en herbe : C’est-à-dire environ le temps Que tout aime, et que tout pullule dans le monde ; Monstres marins au fond de l’onde, Tigres dans les Forests, Aloüettes aux champs. […] Et les petits en mesme temps, Voletans, se culebutans, Délogerent tous sans trompette.

33. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LA VIE. D’ESOPE. PHRYGIEN. Tirée du Grec de Planudes, surnommé le Grand. — La mort d’Esope. Chapitre XXX. »

Comme on le menoit ainsi à la mort, il leur disoit en s’y en allant. « Au temps que les bestes parloient, le Rat ayant fait amitié avec la Grenoüille, luy voulut donner à souper, et l’amena pour cét effect au Cellier d’un riche homme, où il y avoit quantité de viandes, l’invitant à se saouler par ces mots qu’il luy reïteroit, “Mange m’amie Grenoüille”. […] Ce qui fut cause que Jupiter ordonna pour le mieux, que les Escarbots n’eussent à paroistre durant tout le temps que les Aigles pondroient leurs œufs. […] Quelque temps apres, la contagion s’estant mise parmy eux, ils consulterent l’Oracle, qui leur respondit qu’il falloit expier la mort d’Esope. […] Depuis, les principaux d’entre les Grecs, et les plus sçavans hommes de ce temps-là, estans advertis de la fin tragique d’Esope, s’en allerent tous en Delphes, où s’estans enquis de ceux qui avoient esté les autheurs de sa mort, ils en firent la vengeance eux-mesmes.

34. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 260 » p. 355

» Elle répondit : « Parce que, dans les temps anciens, le mensonge ne se rencontrait que chez un petit nombre d’hommes ; maintenant il est chez tous, quoi qu’on entende et quoi qu’on dise. » La vie devient mauvaise et pénible pour les hommes, lorsque le mensonge prévaut sur la vérité.

35. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 339 » pp. 374-374

Au temps où la vigne jette ses pousses, un bouc en broutait les bourgeons.

36. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre troisiéme. — XV. Philomele et Progné. » p. 277


Voicy tantost mille ans que l’on ne vous a vuë :
 Je ne me souviens point que vous soyez venuë Depuis le temps de Thrace habiter parmi nous.


37. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre cinquiéme. — V. Le Renard ayant la queuë coupée. » p. 17

Pretendre oster la queuë eust esté temps perdu ; La mode en fut continuée.

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