En quel temps Esope composa ses Fables. […] Ce fut en ce mesme temps qu’Esope composa ses Fables, qu’il laissa au Roy Cresus, et tient on qu’elles se monstrent encore aujourd’huy en sa Royale Maison de Lydie. […] Les Roys avoient en ce temps-là paix ensemble, et en ce commun repos ils se visitoient souvent par lettres, s’envoyant les uns aux autres des questions Sophistiques : Ce qu’ils faisoient à telle condition que ceux qui les pouvoient soudre, rendoient les autres leurs tributaires, selon qu’il estoit accordé entre eux : Comme au contraire, ceux qui n’y pouvoient respondre, payoient le tribut eux-mesmes.
Sur les aisles du Temps la tristesse s’envole ; Le temps rameine les plaisirs. […] Je ne dis pas que tout à l’heure Une condition meilleure Change en des nôces ces transports ; Mais aprés certain temps souffrez qu’on vous propose Un époux beau, bien fait, jeune, et tout autre chose Que le défunt.
L’échange en estant fait aux formes ordinaires, Et reglé par des Commissaires, Au bout de quelque temps que Messieurs les Louvats Se virent Loups parfaits et friands de tuerie ; Ils vous prennent le temps que dans la Bergerie Messieurs les Bergers n’estoient pas ; Estranglent la moitié des Agneaux les plus gras ; Les emportent aux dens, dans les bois se retirent.
» « Ce n’est pas maintenant le temps de jaser », repliqua le Renard : « quand tu m’auras tiré d’icy, je te raconteray le tout par ordre ». […] N’est-ce pas une impertinence plus cruelle qu’un assassinat, puis que non seulement on y fait perir celuy qu’on ayme, mais encore on le fait perir avecque langueur, au lieu de haster le temps de son secours, autant qu’il est possible à la diligence humaine.
Au bout de quelque temps, il alla voir la femme du jardinier, et lui demanda comment elle allait et où en étaient leurs affaires. […] Peu de temps après il se rendit chez la femme du potier et lui demanda comment elle se trouvait. Elle répondit que rien ne leur manquait et qu’elle n’avait qu’un vœu à former, c’est que le temps restât clair et le soleil brillant, pour sécher la poterie. – « Si toi, reprit le père, tu demandes le beau temps, et ta sœur, le mauvais, avec laquelle de vous formerai-je des vœux ?
Le Fabricateur souverain Nous créa Besaciers tous de mesme maniere, Tant ceux du temps passé que du temps d’aujourd’huy.
De tout temps les Chevaux ne sont nez pour les hommes. […] Le Cheval s’apperçut qu’il avoit fait folie ; Mais il n’estoit plus temps ; déja son écurie Estoit prête et toute bâtie.
Borée et le Soleil virent un Voyageur Qui s’étoit muni par bonheur Contre le mauvais temps. […] Cela le preserva : le vent perdit son temps : Plus il se tourmentoit, plus l’autre tenoit ferme : Il eut beau faire agir le colet et les plis.
Peu après le bœuf aussi se présenta : lui non plus ne pouvait soutenir le mauvais temps. […] Voici ce qui en est résulté : quand les hommes accomplissent le temps que leur a donné Zeus, ils sont purs et bons ; quand ils arrivent aux années qu’ils tiennent du cheval, ils sont glorieux et hautains ; quand ils en sont aux années du bœuf, ils s’entendent à commander ; mais quand ils achèvent leur existence, le temps du chien, ils deviennent irascibles et grondeurs.
» Dans les temps de sécurité et de relâche, il ne faut pas oublier les temps de malheur.
Puisque leur engeance Valoit la nostre en ce temps-là, Ayant courage, intelligence, Et belle hure outre cela. […] Permettez donc qu’à chaque pate On vous les rogne ; et pour les dents, Qu’on vous les lime en mesme temps.
Comme en effect, estant survenu quelque temps apres un si grand orage, que toute la forest en estoit ébranlée ; le Roseau qui n’estoit pas loin de là, se rendoit souple aux secousses du vent, qui l’agitoit sans luy nuire ; Mais l’Arbre au contraire, voulant s’opposer à sa violence, fût arraché par le pied. […] Icy nous aprenons que le Sage fait quelquesfois gloire de ceder au temps, et qu’il ne s’oppose pas tousjours orgueilleusement à la violence des plus forts, autrement cela s’appelleroit un desespoir meslé d’orgueil, qui seroit possible aussi blâmable que la lascheté. Ceste verité est si cognuë de tous les hommes, qu’ayant passé en proverbe parmy nous, elle contient le plus grand secret de la prudence, à sçavoir, de s’accommoder au temps. […] Que s’il a le soing de la conservation de tout un Peuple, et si l’innocente multitude releve de ses conseils, comment ne donnera-t’il point quelque chose au temps pour le salut de la Republique ?
On void courir aprés l’ombre Tant de fous, qu’on n’en sçait pas La pluspart du temps le nombre.
Auroit-il imprimé sur le front des étoiles Ce que la nuit des temps enferme dans ses voiles ? […] Emmenez avec vous les souffleurs tout d’un temps.
L’on dit que Philipe, Roy de Macedoine, fut celuy de tous les hommes de son temps, qui s’ayda le plus adroittement de cette ruze. […] Car en quel temps un tiers a-t’il plus beau jeu pour profiter du dommage de ses deux concurrents, que lors qu’ils se treuvent affoiblis de coups mutuels, et espuisez par des guerres continuelles ; voire mesme qu’ils sont reduits à ce poinct d’aveuglement, que d’appeller à leur ayde la personne du monde, qui leur doit estre la plus suspecte ? […] Jamais deux amis ne tombent en dissention, qu’un tiers ne s’appreste à jouyr des avantages dont ils debattent : Bref, c’est estre en tout temps exposé aux aguets d’autruy, que de prendre des querelles inconsiderées, principalement ayant un voisin, ou un envieux, de puissance suspecte.
Il s’en va temps que je reprenne Un peu de forces et d’haleine Pour fournir à d’autres projets.
Belle leçon pour les gens chiches : Pendant ces derniers temps combien en a-t-on vus Qui du soir au matin sont pauvres devenus Pour vouloir trop tost estre riches ?
Tous perdirent leur temps, le faisceau resista ; De ces dards joints ensemble un seul ne s’éclata. […] L’ambition, l’envie, avec les consultans, Dans la succession entrent en mesme temps.
D’ailleurs, ceux qui escrivent l’Histoire, le font, ou du temps mesme des évenements qu’ils representent, ou apres. Si c’est du temps mesme, ils sont, ou amis, ou ennemis, ou indifferents aux Roys et aux Peuples, dont ils font mention. […] Je n’en veux point d’autre preuve que l’Histoire de Papirius, qui vivoit au temps du grand Alexandre. […] Tellement que de luy opposer un petit Papirius, ou quelques autres Capitaines de ce temps-là, c’est non seulement oster à la fortune du Macedonien tout le pouvoir qu’elle a d’ordinaire dans les combats, mais aussi c’est beaucoup déroger à sa Vertu. […] Car ils les puisent dans les memoires escrits de ce temps-là mesme auquel elles sont arrivées, ou pour le moins ils les prennent dans des Livres qui en sont tirez.
Le Lion en demeura d’accord, et mesme il se mit en devoir de le faire ; Mais le Cheval luy fit quitter bien viste cette besongne : car il le frappa droict au front de toute sa force, et s’enfuyt à mesme temps. […] Mais comme la force vient à luy manquer, à cause de son extraordinaire vieillesse, il veut s’ayder de la ruse, et oublier pour quelque temps qu’il est Lion, c’est à dire, le plus genereux de tous les animaux. […] Cela se verifie par l’exemple de Tybere, qui n’exerça jamais tant de cruauté, que dés le temps qu’il se fust retiré dans l’Isle Caprée.
Que faisiez-vous au temps chaud ?
L’Escarbot prend son temps, fait faire aux œufs le saut : La mort de Jean Lapin derechef est vangée. […] Mais les deux ennemis ne voulant point d’accord, Le Monarque des Dieux s’avisa, pour bien faire, De transporter le temps où l’Aigle fait l’amour, En une autre saison, quand la race Escarbote Est en quartier d’hyver, et comme la Marmote Se cache et ne voit point le jour.
Au temps que les Arbres parloient, un Paysan s’en alla dans une Forest, et la pria qu’il luy fust permis de prendre autant de bois qu’il en falloit pour pour faire un manche à sa coignée ; et ce que la Forest luy accorda tres-volontiers. Mais comme elle veid qu’estant emmanchée, il s’en servoit à couper les Arbres, elle se repentit alors, bien qu’il n’en fût plus temps, de sa trop grande facilité, et se fascha contre soy-mesme d’avoir esté cause de sa ruyne.
on voit que de tout temps Les petits ont pati des sottises des grands.
Je ne crains que celles du temps.
D’ailleurs l’évenement et la praticque des choses, dépendent pour l’ordinaire du temps, à quoy le Sage s’accommode discrettement ; Comme au contraire, l’Impatient fait mestier de le prevenir ; d’où il advient, qu’à faute de s’y estre rendu conforme, il l’esprouve presque tous jours, et importun, et nuisible. […] Car bien que ce soit une Vertu que de donner, elle ne l’est pas toutesfois, si l’on ne donne à propos, c’est à dire en temps et en lieu. Aussi est-ce l’advantage que la Prudence heroïque s’est reservé parmy nous, d’estre la guide de toutes les autres Vertus, c’est à dire de les faire praticquer à temps.
Esope ne fût pas seulement serf de condition, mais le plus difforme de tous les hommes de son temps.
La Genisse, la Chevre, et leur sœur la Brebis, Avec un fier Lion, Seigneur du voisinage, Firent societé, dit-on, au temps jadis, Et mirent en commun le gain et le dommage.
Au bout de quelque temps sa Compagne revient.
Un laboureur se trouva confiné par le mauvais temps dans sa métairie. Ne pouvant sortir pour se procurer de la nourriture, il mangea d’abord ses moutons ; puis, comme le mauvais temps persistait, il mangea aussi ses chèvres ; enfin, comme il n’y avait pas de relâche, il en vint à ses bœufs de labour.
Les Aloüettes font leur nid Dans les bleds quand ils sont en herbe : C’est-à-dire environ le temps Que tout aime, et que tout pullule dans le monde ; Monstres marins au fond de l’onde, Tigres dans les Forests, Aloüettes aux champs. […] Et les petits en mesme temps, Voletans, se culebutans, Délogerent tous sans trompette.
Comme on le menoit ainsi à la mort, il leur disoit en s’y en allant. « Au temps que les bestes parloient, le Rat ayant fait amitié avec la Grenoüille, luy voulut donner à souper, et l’amena pour cét effect au Cellier d’un riche homme, où il y avoit quantité de viandes, l’invitant à se saouler par ces mots qu’il luy reïteroit, “Mange m’amie Grenoüille”. […] Ce qui fut cause que Jupiter ordonna pour le mieux, que les Escarbots n’eussent à paroistre durant tout le temps que les Aigles pondroient leurs œufs. […] Quelque temps apres, la contagion s’estant mise parmy eux, ils consulterent l’Oracle, qui leur respondit qu’il falloit expier la mort d’Esope. […] Depuis, les principaux d’entre les Grecs, et les plus sçavans hommes de ce temps-là, estans advertis de la fin tragique d’Esope, s’en allerent tous en Delphes, où s’estans enquis de ceux qui avoient esté les autheurs de sa mort, ils en firent la vengeance eux-mesmes.
» Elle répondit : « Parce que, dans les temps anciens, le mensonge ne se rencontrait que chez un petit nombre d’hommes ; maintenant il est chez tous, quoi qu’on entende et quoi qu’on dise. » La vie devient mauvaise et pénible pour les hommes, lorsque le mensonge prévaut sur la vérité.
Au temps où la vigne jette ses pousses, un bouc en broutait les bourgeons.
Voicy tantost mille ans que l’on ne vous a vuë : Je ne me souviens point que vous soyez venuë Depuis le temps de Thrace habiter parmi nous.
Pretendre oster la queuë eust esté temps perdu ; La mode en fut continuée.