Un eunuque alla trouver un sacrificateur et le pria de faire un sacrifice en sa faveur, afin qu’il devînt père. Le sacrificateur lui dit : « Quand je considère le sacrifice, je prie pour que tu deviennes père ; mais quand je vois ta personne, tu ne parais même pas être un homme. »
On dit que les hyènes changent de nature tous les ans et deviennent alternativement mâles et femelles. Or une hyène, apercevant un renard, lui reprochait de la repousser, alors qu’elle voulait devenir son amie. « Ce n’est pas à moi qu’il faut t’en prendre, repartit le renard, mais à ta nature, qui fait que j’ignore si j’aurai en toi une amie ou un ami. » Ceci vise l’homme ambigu.
Le petit Poisson et le Pescheur Petit poisson deviendra grand, Pourveu que Dieu lui preste vie. […] Je ne sçaurois fournir Au plus qu’une demy bouchée, Laissez-moy Carpe devenir : Je serai par vous repêchée.
Son Maistre s’estant mis alors à le tancer aigrement, en adjoustant les coups aux menaces, le pauvre Chien luy répondit, qu’il meritoit bien qu’on luy pardonnast, puis qu’il estoit devenu vieil, et qu’en sa jeunesse il avoit esté aussi bon qu’un autre à la prise ; « Mais je voy bien que c’est », continua-t’il, « tu ne prens plaisir à rien, s’il n’y a du profit : Je ne m’étonne donc point si m’ayant aymé tant que j’ay chassé, tu me veux mal maintenant que je n’ay aucunes dents, et ne puis courir. […] Il en prend de mesme à la pluspart de ces pauvres Infortunez, qui s’obstinent à suivre la Cour, où ils blanchissent avant que devenir libres, voire mesme ils ne le deviennent jamais que par leur mort. […] Nous voyons que les Amis, et les Dames, deviennent aussi quelquesfois de ceste humeur pour nous, et mesme les Republiques, quoy qu’elles fassent profession d’une parfaicte et judicieuse conduicte.
Un avare, qui était peureux, ayant trouvé un lion d’or, disait : « Je ne sais que devenir en cette aventure. […] Ô faveur d’un dieu qui devient une défaveur !
Helas comment pourrois-tu faire Que les Bestes devinssent Gens, Si tu nuis aux plus sages testes, Et fais les Gens devenir Bestes !]
Ce Chien voyant sa proye en l’eau representée, La quitta pour l’image, et pensa se noyer ; La riviere devint tout d’un coup agitée.
ma ruse même n’a fait aucun effet sur toi, mon homme ; car non seulement tu n’es pas assagi, mais encore tu es devenu pire, et ton défaut est devenu une seconde nature. » Cette fable montre qu’il ne faut pas s’invétérer dans la mauvaise conduite ; car il vient un moment où, bon gré, mal gré, l’habitude s’impose à l’homme.
Belle leçon pour les gens chiches : Pendant ces derniers temps combien en a-t-on vus Qui du soir au matin sont pauvres devenus Pour vouloir trop tost estre riches ?
Estant devenu vieux, on le mit au moulin.
Quelques momens aprés, l’objet devint brûlot, Et puis nacelle, et puis balot ; Enfin bâtons flotans sur l’onde.
Or la chèvre devint envieuse de l’âne, parce qu’il était trop bien nourri. […] Quiconque machine des fourberies contre autrui devient le premier artisan de son malheur.
Un berger, ayant trouvé un petit loup, le nourrit ; puis, quand il fut devenu louveteau, il lui apprit à enlever des moutons dans les troupeaux du voisinage.
Il demanda à un bûcheron s’il avait vu des pas de lion et où gîtait la bête. « Je vais, répondit le bûcheron, te montrer le lion lui-même. » Le chasseur devint blême de peur, et, claquant des dents, il dit : « C’est la piste seulement que je cherche, et non le lion lui-même. » Cette fable apprend à reconnaître les gens hardis et lâches, j’entends hardis en paroles et lâches en actions.
Comme il ne cessait de dépenser et de consommer en sacrifices des sommes considérables, le demi-dieu lui apparut la nuit, et lui dit : « Cesse, mon ami, de dilapider ton bien ; car, si tu dépenses tout et que tu deviennes pauvre, c’est à moi que tu t’en prendras. » Ainsi beaucoup de gens, tombés dans le malheur par leur sottise, en rejettent la responsabilité sur les dieux.
avec un plèthre de long, n’est-il pas tout simple que je devienne le roi de tous les animaux ?
Il en est de même dans les États : les gens qui s’immiscent dans les querelles des démagogues deviennent sans s’en douter les victimes des deux partis.
» Elle répondit : « Parce que, dans les temps anciens, le mensonge ne se rencontrait que chez un petit nombre d’hommes ; maintenant il est chez tous, quoi qu’on entende et quoi qu’on dise. » La vie devient mauvaise et pénible pour les hommes, lorsque le mensonge prévaut sur la vérité.
Un lion devint roi, qui n’était ni colère, ni cruel, ni violent, mais doux et juste, comme un homme.
Une femme interrogea les devins sur son fils en bas âge.
Or un jour le froid étant devenu violent et la pluie s’étant mise à tomber, le cheval, ne pouvant y durer, vint en courant chez l’homme et lui demanda de l’abriter. […] Voici ce qui en est résulté : quand les hommes accomplissent le temps que leur a donné Zeus, ils sont purs et bons ; quand ils arrivent aux années qu’ils tiennent du cheval, ils sont glorieux et hautains ; quand ils en sont aux années du bœuf, ils s’entendent à commander ; mais quand ils achèvent leur existence, le temps du chien, ils deviennent irascibles et grondeurs.
Un renard l’aperçut, et, voulant se rendre maître de la viande, se posta devant lui et loua ses proportions élégantes et sa beauté, ajoutant que nul n’était mieux fait que lui pour être le roi des oiseaux, et qu’il le serait devenu sûrement, s’il avait de la voix. […] Le renard se précipita et, saisissant le morceau, dit : « Ô corbeau, si tu avais aussi du jugement, il ne te manquerait rien pour devenir le roi des oiseaux. » Cette fable est une leçon pour les sots.
Aussi, mettant fin à leur inimitié, ils dirent : « Il vaut mieux devenir amis que de servir de pâture à des vautours et à des corbeaux. » Il est beau de mettre fin aux méchantes querelles et aux rivalités ; car l’issue en est dangereuse pour tous les partis.
Les hyènes, dit-on, changent de nature chaque année et deviennent alternativement mâles et femelles.
La terre se mit à l’œuvre une première fois, et elle dégagea les montagnes ; puis elle avala la mer une deuxième fois et mit à nu les plaines ; si elle se décide à absorber l’eau une troisième fois, votre art deviendra sans usage. » Cette fable montre qu’à railler plus fin que soi, on s’attire imprudemment des répliques d’autant plus cuisantes.
La Grenoüille avoit un si grand desir de devenir aussi grosse que le Bœuf, qu’elle faisoit un estrange effort, et se roidissoit en tous ses membres : dequoy son fils s’estant apperçeu, « Ma mere », luy dit-il, « quittez moy là cette entreprise ; il n’y a nulle comparaison d’une Grenoüille à un Bœuf ».
Le Loup devenu Berger.
Comme la lutte se prolongeait et devenait acharnée, un goujon (c’est un petit poisson) s’éleva à la surface et essaya de les réconcilier.
Celle-cy devint si pesante, Et de tant d’eau s’emplit d’abord, Que l’Asne succombant ne pût gagner le bord.
Alors le crabe, sur le point d’être dévoré, s’écria : « J’ai mérité ce qui m’arrive, moi qui, habitant de la mer, ai voulu devenir terrien. » Il en est ainsi des hommes : ceux qui abandonnent leurs propres occupations pour se mêler d’affaires qui ne les regardent pas, tombent naturellement dans le malheur.
Un berger ayant trouvé des louveteaux les nourrit avec beaucoup de soin, dans l’espoir que, devenus grands, non seulement ils lui garderaient ses propres moutons, mais encore en enlèveraient d’autres et les lui apporteraient.
Quand le louveteau fut devenu grand, si parfois un loup enlevait un mouton, il lui donnait la chasse lui aussi, avec les chiens.
Cet Homme donc par prieres, par larmes, Par sortileges et par charmes, Fait tant qu’il obtient du destin, Que sa Chate en un beau matin Devient femme, et le matin mesme Maistre sot en fait sa moitié.
Xanthus bien fâché qu’Esope luy avoit joüé ce tour là, devant ses amis. « Hé bien », leur dit-il, « Messieurs, me suis-je trompé, quand je vous ay advisé n’aguere que ce Malheureux me feroit devenir fol ?
Li vileins dist a sun sergeant que merveille li semblot grant ke li muissun sunt devenu.