Telle est la fable de Prothée Dieu marin, par les transformations duquel nous est figurée la matiere premiere, qui se change d’une forme en l’autre, ainsi que l’expliquent presque tous les Philosophes ; Il est vray qu’à le prendre moralement cela peut s’entendre des hommes, qui tiennent de la Divinité, et qui neantmoins se changent, par maniere de dire, en bestes irraisonnables et en pierres mesme, toutes les fois qu’ils se laissent emporter à leurs passions brutales, et qu’insensibles à leur devoir, ils negligent ingratement le culte de leur Createur. […] Les anciens Poëtes ont feint que Celius, Dieu par dessus tous les autres, engendra Saturne, que de Saturne nâquit Jupiter, puis Neptune Dieu de la mer, et Pluton Roy des Enfers : Ce que les Platoniciens expliquent fort doctement, quand ils disent que par Celius se doit entendre Dieu, en qui sont comprises toutes les creatures d’une maniere inefable ; et par Saturne le premier esprit Angelique, ou le monde exemplaire, selon la doctrine du mesme Platon, et de Mercure Trismegiste. […] J’obmets que ceste fable se peut encore expliquer du petit monde, à sçavoir de l’Homme, en qui sous les noms de Celius, de Saturne, de Jupiter, et de Pluton nous pouvons entendre la partie Divine, la Contemplative, l’Œconomique, et la Terrestre. […] Les Platoniciens expliquent cela bien delicatement, quand ils disent que par Venus il faut entendre une forte union de plusieurs choses discordantes, comme la celeste, où des Idées sans nombre sont joinctes à la Nature ; et celle de ce bas monde, qui est tres-estroicte, bien que composée de diverses Creatures, entre lesquelles il y a de la repugnance.
Les grenouilles du marais, ayant entendu ses gémissements, lui dirent : « Hé, l’ami !
De cordewan prist une pel, si l’ad mise suz sun mantel ; l’un des chés leise dehors pendre, que li juges deüst entendre qu’il li aporte pur luier, que de sun pleit li deive aider.
Comme il se lamentait et criait, un passant entendit ses gémissements, s’approcha, et apprenant ce qui était arrivé, lui dit : « Hé !
Mais un jour il entendit un cheval qui hennissait admirablement, et il voulut l’imiter.
Une corneille ayant entendu ses vanteries, lui dit : « Hé !
Il rencontra un cheval et l’amena dans le champ ; il avait, disait-il, trouvé de l’orge ; mais, au lieu de la manger lui-même, il la lui avait gardée, vu qu’il avait du plaisir à entendre le bruit de ses dents.
Deliverer deit hum par le mort le vif dunt l’em ad [tant] cunfort. » Par iceste signefiance peot hum entendre queil creance deivent aver li morz es vifs ; tant est li mund faus et jolifs.
Puis demande quei avis li fu, quë ele en aveit entendu, si li prez fu od falcs fauchez u [si] od forces fust trenchez.
Un acheteur se présenta et demanda si la truie était féconde. « Oui, elle est féconde, répondit-il, elle l’est même extraordinairement : aux Mystères elle enfante des femelles, et aux Panathénées des mâles. » Comme l’acheteur était surpris de ce qu’il entendait, le créancier ajouta : « Cesse de t’étonner ; car cette truie te donnera aussi des chevreaux aux Dionysies. » Cette fable montre que beaucoup de gens n’hésitent pas, quand leur intérêt personnel est en jeu, à jurer même des choses impossibles.
L’âne la ramassa, rompit le sceau, l’ouvrit et la lut de manière à être entendu du chien.
Le melancolique animal En rêvant à cette matiere, Entend un leger bruit : ce luy fut un signal Pour s’enfuïr devers sa taniere.
Notre Lievre n’avoit que quatre pas à faire ; J’entends de ceux qu’il fait lorsque prest d’estre atteint, Il s’éloigne des chiens, les renvoye aux Calendes, Et leur fait arpenter les Landes.
Sa prière estant faite, il entend dans la nuë Une voix qui luy parle ainsi : Hercule veut qu’on se remuë, Puis il aide les gens.
Arrivé dans un certain endroit, il entendit un petit enfant qui pleurait et une vieille femme qui lui disait : « Ne pleure plus, sinon je te donne au loup à l’instant même. » Le loup pensant que la vieille disait vrai, s’arrêta et attendit longtemps. Quand le soir fut venu, il entendit de nouveau la vieille qui choyait le petit enfant et lui disait : « Si le loup vient ici, nous le tuerons, mon enfant. » En entendant ces mots, le loup se remit en route en disant : « Dans cette ferme on parle d’une façon, on agit d’une autre. » Cette fable s’adresse aux hommes qui ne conforment pas leurs actes à leurs paroles.
Mais quelque meditation que fit là dessus ce Philosophe, il n’y pût jamais rien comprendre et confessa franchement qu’il n’entendoit pas cela. […] Esope se mit alors à foüiller prés d’une motte de terre, esloignée de luy d’environ quatre pas, et y trouva le thresor, dont il estoit question : S’estant mis en mesme temps en devoir de le donner à Xanthus : « Tiens », luy dit-il, « voila dequoy : il ne reste plus, sinon que tu me tiennes promesse ». « Je ne suis pas si fol de le faire », respondit Xanthus, « si premierement tu ne m’expliques ces lettres, car ce me sera une chose plus precieuse de les entendre, que de posseder tout l’or, que tu sçaurois jamais trouver ». « A cela ne tienne », reprit Esope ; « Sçache donc, que celuy qui cacha ce thresor dans la terre, comme sçavant qu’il estoit, s’avisa d’y faire graver ces lettres, qui joinctes ensemble, forment un sens qui est tel.
Mais elle est une Vertu, quand il ne s’y trouve point aucune de ces circonstances, et qu’au contraire nous voulons nous deffendre des ruses d’autruy par nostre propre déguisement ; et c’estoit ainsi que l’entendoit Tacite, quand il disoit, « Qui ne sçait dissimuler, ne sçait pas regner », bien que toutesfois ce ne fût pas en ce sens là que Louys XI. avoit accoustumé d’user de ceste maxime.
La Guespe ne sçachant que dire à ces raisons, Fit enqueste nouvelle ; et pour plus de lumiere Entendit une fourmilliere.
La Colombe l’entend, part, et tire de long.
Li hiriçuns deveit ester cuntre les chiens e desturber ; a lui les deveit faire entendre, quant li lus ireit preie prendre.
Quant li lu esteit arivez, al vilein dist : « Ore entendez !
Un jour une grenouille dans un marais criait à tous les animaux : « Je suis médecin et je connais les remèdes. » Un renard l’ayant entendue s’écria : « Comment sauveras-tu les autres, toi qui boites et ne te guéris pas toi-même !
Une chauve-souris entendit de loin sa voix, et, s’approchant de lui, lui demanda pour quelle raison il se taisait le jour et chantait la nuit. « Ce n’est pas sans motif, dit-il, que j’en use ainsi ; car c’est de jour que je chantais, lorsque j’ai été pris ; aussi depuis ce temps, je suis devenu prudent. » La chauve-souris reprit : « Mais ce n’est pas à présent qu’il faut te mettre sur tes gardes, alors que c’est inutile : c’est avant d’être pris que tu devais le faire. » Cette fable montre que, quand le malheur est venu, le regret ne sert à rien.
Ceux-là s’abusent extrémement, qui n’entendent par le vray nom de Beauté que la corporelle, à sçavoir celle qui consiste en l’agréement du teinct, et en la juste proportion des parties. […] Car de croire qu’il ait voulu entendre par là des traicts de visage, et des proportions de corps, ce seroit rendre ces termes ridicules, puis que Dieu est incapable de matiere et de lineaments.
Les loups dirent aux chiens : « Pourquoi, étant de tout point pareils à nous, ne vous entendez-vous pas avec nous, comme des frères ?
Alors le loup, saisissant l’occasion favorable, accusa le renard par-devant le lion : « il n’avait, disait-il, aucun égard pour celui qui était leur maître à tous, et c’est pour cela qu’il n’était même pas venu le visiter. » Sur ces entrefaites le renard arrivait lui aussi, et il entendit les dernières paroles du loup.
Ce ne fust pas sans une grande émotion, qu’elle reçeut ce message, qui luy donna si fort l’allarme, qu’en mesme temps elle courut droit à son Mary, et se mit à crier bien fort contre luy, disant entr’autres choses : « Je ne sçay pas comme tu l’entends, mais je suis bien asseurée, ô Xanthus, qu’il ne t’est pas loisible de te marier à une autre femme durant ma vie ».
Les Oisillons las de l’entendre, Se mirent à jazer aussi confusément, Que faisoient les Troyens quand la pauvre Cassandre Ouvroit la bouche seulement.
Parmi ce que de gens sur la terre nous sommes, Il en est peu qui fort souvent Ne se plaisent d’entendre dire, Qu’au Livre du Destin les mortels peuvent lire.
» « Jo vus dis einz », fet li lïuns ; « ainz que [nus] fussums cumpainuns, me mustrastes une peinture sur une pere par aventure ; mes jeo te ai plus verrur mustree, a descuvert l’as esgardee. » Par essample nus veut aprendre que nul ne deit nïent entendre a fable kë est de mençuinge ne a peinture que semble sunge ; ceo est a creire dunt hum veit l’ovre, que la verité tut descovre.
Un autre renard, qui passait par là, entendit ses plaintes et s’approchant lui en demanda la cause.
» Cette fable montre qu’à se mêler d’affaire que l’on n’entend pas, non seulement on ne gagne rien, mais encore on se nuit.
Ceste Beste proche de son accouchement, refuse de fort bonne grace l’assistance du Loup, qui ne luy peut estre, ny agreable, ny utile ; donnant à entendre que la meilleure ayde que nous pouvons tirer d’un meschant, c’est de ne le point voir, quand mesme il nous pourroit estre proffitable d’ailleurs.
Tircis qui l’apperceut, se glisse entre des Saules, Il entend la Bergere adressant ces paroles Au doux Zephire, et le priant De les porter à son Amant.