Car il s’empara par ce moyen de la plus grande partie de la Grece, pendant que ces Republiques mal-advisées estoient plus attentives à se deschirer en pieces, qu’à se guarantir courageusement de leur commun ennemy. […] Mais il est mieux de ne les alleguer pas pour ceste heure, affin de venir aux modernes, et dire que la puissance du Turc en toutes les parties du monde, et particulierement en Europe, ne vient que de la discorde des Princes.
Le Singe voulant persuader au Renard de luy donner une partie de sa queuë, pour en couvrir son derriere, luy fit entendre que cela l’incommodoit par trop, au lieu que pour son regard il en tireroit ensemble de l’honneur, et du profit.
Le refus des Frelons fit voir Que cet art passoit leur sçavoir : Et la Guespe adjugea le miel à leurs parties : Plust à Dieu qu’on reglast ainsi tous les procez ; Que des Turcs en cela l’on suivist la methode : Le simple sens commun nous tiendroit lieu de Code.
Mon fils, dit le Docteur, il n’est point de partie Susceptible de tant de maux.
Mais Zeus, indigné qu’il ne se contentât point de sa grande taille et de sa force et qu’il désirât encore davantage, non seulement refusa de lui ajouter des cornes, mais encore lui retrancha une partie de ses oreilles.
« Ceo est », fet il, « en mun seignur, qui nus devum porter honur. » Li leüns ad dit e juré que tut ert suen pur verité, la primere part avereit pur ceo que reis ert, e dreiz esteit ; [e l’altre part pur le gu[a]ain pur ceo qu’il le terz cumpain ;] l’autre partie avera, ceo dist, raisun estait, kar il l’ocist ; e ki la quarte part prendreit, ses enemis morteus serreit.
Ceux-là s’abusent extrémement, qui n’entendent par le vray nom de Beauté que la corporelle, à sçavoir celle qui consiste en l’agréement du teinct, et en la juste proportion des parties. […] Ce qui doit suffire, ce me semble, pour soustenir ce que j’ay dit cy-dessus, à sçavoir, qu’ils ont une beauté corporelle comme nous, qui dépend tout de mesme que la nostre, de la justesse des parties.
Or quand le chien de chasse sortait pour chasser et prenait quelque gibier, le maître en jetait une partie à l’autre chien aussi.
N’os el siecle plus remaneir ; od tute la meie partie me metrai en une abeïe. » Li vileins l’ot, merci li crie.
Pour venir donc au permier poinct, je diray que c’est une chose estrange de voir que l’amour frappe quelquesfois des personnes si fort inégales en toutes leurs parties, que si on leur vouloit choisir des ennemis, l’on n’en iroit jamais chercher d’autres. […] Je viens donc à la seconde partie de mon Discours, qui est la transformation que nostre Autheur nous propose icy ; Dequoy je ferois des Volumes entiers, si j’avois plus de dessein d’escrire beaucoup, que de bien instruire. […] Venons maintenant à la troisiesme partie de nostre Discours, à sçavoir que la condition ne change pas les vertus ny les vices de l’ame, principalement s’ils sont contractez par une longue et naturelle habitude.
Une tempête étant survenue et le vaisseau étant sur le point de couler, l’homme qui était à la poupe demanda au pilote quelle partie du navire devait sombrer la première. « La proue, » dit le pilote
La partie ainsi faite, il vient avec ses gens : Çà déjeunons, dit-il, vos poulets sont-ils tendres ?
Dés qu’il la voit partie, il contrefait son ton ; Et d’une voix papelarde Il demande qu’on ouvre, en disant Foin du Loup, Et croyant entrer tout d’un coup.
Afin donc de persuader ceste verité, je commenceray par la moins noble partie, et prouveray, si je puis, que la seule force de nostre sang, ou, pour m’expliquer en termes plus exprés, le seul instinct, est capable de ceste action, au moins dans les temperaments vigoureux et delivrez de toute espece de crainte. […] Que si la chaleur allumée dans la personne par l’intemperie, rencontre une quantité de mauvaises humeurs, dont elle prenne sa nourriture, et à l’ayde desquelles elle s’augmente, et se multiplie, alors toute la chaleur naturelle qui est en nous, sera contraincte de s’esmouvoir, pour repousser, cét ennemy, venant comme au sort d’une Bataille ; Et c’est d’où procede ceste agitation generale de toutes les parties, qui produit une lassitude continuelle, et un fracas universel.
Ne doit-il pas une partie de ses beaux faits à la vigueur qu’il s’est acquise dés son bas âge, parmy les exercices de la chasse ? […] Il vaut mieux venir à la preuve de la seconde partie de mon Allegorie, qui est, que les enfans le moins caressez, deviennent les plus vertueux, et les plus honnestes.
Les Gots, les Vandales, et les Francs, ne chastierent-ils pas l’orgueil de Rome, en démembrant toutes les parties de ce grand Empire ?
En suite de cela, ils adjoustent la generation de l’ame du monde, qu’ils appellent Jupiter, entant que par sa lumiere, et son mouvement, elle gouverne, et fait agir la partie d’en haut. […] J’obmets que ceste fable se peut encore expliquer du petit monde, à sçavoir de l’Homme, en qui sous les noms de Celius, de Saturne, de Jupiter, et de Pluton nous pouvons entendre la partie Divine, la Contemplative, l’Œconomique, et la Terrestre.
D’ailleurs ils ont esté si souvent deçeus par les évenements des affaires, qu’ils s’imaginent à tout moment de le devoir estre, à cause dequoy ils ont tousjours l’œil au guet, et tournent incessamment la chose en la pire partie.
Dequoy sont cause en partie les animositez qu’ils suscitent à l’encontre d’eux, estant bien plus ordinaire aux hommes de murmurer contre ceux qui changent de condition, que contre les autres, d’autant que c’est un effect moins commun, et qu’ayant eu plus d’égaux en leur premiere bassesse, ils ont par consequent plus d’Envieux, puis que selon Aristote, l’envie est entre les semblables.
Toutes les Bestes y accoururent donc ; les Oiseaux s’y envolerent, et les Poissons mesme se rendirent sur le bord de l’eau, pour estre de la partie.
Au contraire, pour revenir à la seconde partie de la Fable, le Renard dés qu’il s’est enflé le ventre, ne peut repasser par la mesme ouverture par où il avoit passé auparavant ; Nous enseignant par là, qu’aussi-tost que nos esprits sont abestis apres les voluptez, et qu’ils s’abandonnent à l’excés des convoitises corporelles, avec ce que tous leurs mouvements sont retardez, leur vivacité se diminuë, et se tourne en une importune pesanteur.
Mais tous ces exemples ne sont que la centiesme partie de ceux que l’on pourroit alleguer pour preuve de ceste verité, où toutesfois il faut prendre garde qu’à la fin de ceste Fable le Loup se trouva trompé dans l’esperance qu’il eust d’abord de profiter en la division des chiens.
C’est, à la verité, une belle chose que l’esprit, à qui l’on peut donner ceste gloire d’estre l’Image de la Divinité, le Chef-d’œuvre le plus accomply de tous, et la meilleure partie de nous-mesmes.
Si cela est, MONSIEUR, je ne doute point que la consideration de cette excellente qualité, ne produise en vous cet effet en faveur de ce Philosophe, pour ce qu’à l’exemple de ce grand Prince, aux bonnes graces et aux secrets duquel vous avez l’honneur d’avoir la meilleure part, vous n’estimez les personnes que par la plus noble partie d’elles mesmes.
Alors si l’extremité de l’offense anime le pauvre à se plaindre, ou à resister, on ne fait nulle difficulté de l’estendre sur le quarreau, sous pretexte d’avoir fait une partie contre la vie de son Seigneur, ou de son voisin ; et ne met-on pas en oubly la raison, qu’allegue le Loup d’Esope pour colorer sa cruauté, à sçavoir, que le pere, la mere, et tous les parents de l’Aigneau, estoient ses mortels ennemis.
» Or ce ne sont pas seulement les baisers que ces courages malins employent à leurs infames entreprises ; Leur brutalité va quelquesfois jusques là, qu’ils prennent l’occasion de faire mourir leur partie dans les amoureux accouplements.
Vous sçavez qu’il se l’est reservée ; En luy elle est juste, en vous elle est vicieuse : Il ne la peut faire que bonne, vous ne la pouvez faire que meschante : Vous estes interessez, il est libre : Vous estes parties, il est Juge. […] Je laisse à part la malice des Calomniateurs, les brigues et les parties qui se font, pour estouffer les belles actions, l’envie des Concurrents, les corruptions des Historiens, et bref une infinité d’autres choses, qui sont toutes capables de nous oster une legitime Gloire.
Un jour qu’ils étaient en route, l’âne, pendant le trajet, dit au cheval : « Prends une partie de ma charge, si tu tiens à ma vie. » Le cheval fit la sourde oreille, et l’âne tomba, épuisé de fatigue, et mourut.
Esope cognoissant bien par là que c’étoit une partie qu’ils luy jouoient meschamment, affin de le perdre, les pria d’avoir égard à son innocence, et de luy laisser passer chemin.
Cela se verifie en la personne d’Aristote et de Platon, qui passerent une grande partie de leur âge sans vouloir devenir riches, et n’y consentirent qu’à la fin, lors qu’ils recognurent leur esprit assez fortifié contre la corruption qu’apportent les biens du monde.
Cependant je ne puis m’excuser d’avoir fait plusieurs redictes, en rapportant une partie des Histoires que j’avois déduites cy-devant.
Dequoy sont témoins à leur dommage ceux de nostre nation, qui par les merveilles de leur Valeur, que leurs ennemis redoutent comme la foudre, ayant conquis à diverses fois tant de superbes Provinces, chassé tant de Mécréans, et fait tributaires tant de Royaumes, n’ont pas laissé de les perdre ; au lieu que les Espagnols, à qui les Mariages ont plus servy que les batailles, se vantent, comme c’est leur coustume, de posseder aujourd’huy les plus belles parties de l’Europe, sans mettre en compte la domination du nouveau monde.
C’est bien la commune interpretation de ceste Fable, de l’appliquer aux grands Prometteurs, qui ne respondent pas aux esperances qu’ils font naistre, ou aux Fanfarons, qui ne mettent point en effect la centiesme partie de leurs menaces ; mais qui tremblent à la veuë du peril, apres l’avoir méprisé dans leurs Maisons.