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5. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LA VIE. D’ESOPE. PHRYGIEN. Tirée du Grec de Planudes, surnommé le Grand. — Description du corps, et de la vivacité de son esprit. Chapitre II. »

Car il avoit la teste poinctuë, le nez plat, le col court, les lévres grosses, et le teinct noir, d’où luy fust donné son nom, car Esope signifie le mesme qu’Ethiopien.

6. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 193 » p. 333

Le lièvre lui dit : « J’apprends pour mon malheur, mais enfin j’apprends d’où te vient ton nom : ce n’est pas de tes gains, mais de tes ruses. » Il arrive souvent de grands malheurs aux curieux qui s’abandonnent à leur maladroite indiscrétion.

7. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE LXX. De l’Aigle, et du Corbeau. »

Cela neantmoins ne se doit, ny simplement, ny absolument appeller Temerité, à cause que ce nom est general à ceste imperfection, et à d’autres de mesme nature, mais qui sont diversement specifiées ; Et peut-on bien dire que ce Vice est comme un troisiesme genre aux entreprises absolument temeraires, et à celle-cy, qui l’est conditionnellement, à sçavoir par imitation. […] L’Empereur Commodus ne se fist-il point adorer dans Rome, sous le nom et l’habillement de quelques Dieux ? […] J’en appelle à tesmoings tous les noirs mysteres de la Magie, où ce Meschant se fait dresser des Autels, faire des Invocations, tracer des figures, et murmurer des paroles specieuses et ambiguës, pour esblouyr de plus en plus l’humaine foiblesse, par la ressemblance des noms et du culte Divin.

8. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE CXIV. Du Charbonnier, et du Foullon. »

Il n’y a rien si aisé que de soüiller son nom d’une tache qu’il est difficile d’effacer.

9. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « AU LECTEUR. Sur le sujet des Fables. »

Mais à l’esgard de ce qu’elle vivifie et regit les creatures d’icy bas, subjettes à une continuelle révolution, ils luy donnent le nom de Neptune ; et celuy de Pluton, qui est le Dieu des Richesses, en tant qu’elle agit à la production des metaux et de la pierrerie. J’obmets que ceste fable se peut encore expliquer du petit monde, à sçavoir de l’Homme, en qui sous les noms de Celius, de Saturne, de Jupiter, et de Pluton nous pouvons entendre la partie Divine, la Contemplative, l’Œconomique, et la Terrestre. Il y a une autre sorte de Fables à qui l’on peut proprement donner un sens tout à fait moral, comme à celle de Narcisse, qui ravy de sa propre beauté, trouva la cause de sa mort dans la belle source où il se miroit, et fut depuis transformé en une Plante appellée de son nom.

10. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LA VIE. D’ESOPE. PHRYGIEN. Tirée du Grec de Planudes, surnommé le Grand. — En quel temps Esope composa ses Fables. Chapitre XXV. »

Avecque cela, il estoit cause, que ce mesme Prince reçevoit de grands tributs, pource qu’il envoyoit à son nom plusieurs questions aux autres Roys, qui ne les pouvoient decider.

11. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LA VIE. D’ESOPE. PHRYGIEN. Tirée du Grec de Planudes, surnommé le Grand. — Par quelle advanture Esope reçeut le don de bien parler. Chapitre IIII. »

Mais ce qui m’estonne d’avantage, c’est que je n’ay plus de peine à parler, et que je nomme aisément toutes choses par leur nom, comme, un Bœuf, un Asne, un Rasteau.

12. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre quatriéme. — III. La Moûche et la Fourmy. » p. 521

Je veux qu’il ait nom Mouche ; est-ce un sujet pourquoy Vous fassiez sonner vos merites ?

13. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 252 » pp. 172-172

Il arriva ainsi qu’à deux reprises, en changeant de nom, elle se sauva de la mort.

14. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XXII. Du Loup, et de la Truye. »

Ce fut pour cela que les Ephores de Sparte eurent jadis bonne grace lors qu’en oyant un advis salutaire qui leur estoit proposé par un Meschant, ils s’adviserent de le faire dire au peuple par un homme de bien, comme ne voulant pas que la conservation de Lacedemone fust deuë à une personne indigne du nom de Sparte, ny que ceste Republique qui avoit pris naissance dans la vraye et parfaite probité, reçeût aucun avantage de son contraire.

15. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE CXII. D’un Malade, et d’un Medecin. »

De pareille nature sont encore ceux qui voyant leurs Amis malades à l’extremité, n’osent toutesfois leur parler de confession, pource, disent-ils, que la peur redouble l’accez du mal, et que c’est les hazarder que de leur nommer le nom d’un Prestre.

16. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XXVII. Du Chien, et de la Brebis. »

D’ailleurs, les demons par la mesme raison qu’ils se font cognoistre à nous, donnent pareillement dequoy nous mesfier d’eux ; au lieu que ceux-cy ébloüyssent les Magistrats avec une feinte probité, et se servent de la foy humaine pour couper la gorge aux pauvres affligez, jusques à s’ayder du nom d’une Vertu, pour authoriser un crime.

17. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE LXXII. Du Chat, et du Coq. »

Cela procede en effect, de ce que toute Vertu a tous-jours deux Vices qui la costoyent, si bien qu’estant assise entre l’un et l’autre, elle donne moyen aux meschants, ou de luy imposer le nom des Vices, ou de leur donner le sien propre, pour colorer une meschante action.

18. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « A MONSEIGNEUR. MOROSINI, AMBASSADEUR. ORDINAIRE DE LA. SERENISSIME REPUBLIQVE. DE VENISE, PRES DE SA MAJESTÉ. TRES-CHRESTIENNE. »

Il monstre par là, qu’il excelle égallement en l’eslection de ses Ministres, et en la conduite de son Estat ; par le moyen de laquelle il y a long-temps qu’il a fait perdre à l’ancienne Rome , le nom d’Eternelle, pour le perpetuer à Venise . […] La mienne, Monseigneur , ne sçauroit estre que fort petite, à l’égal de la faveur que vous me faites, d’avoir agreable qu’un Nom si celebre que le vostre, serve de parure et d’enrichissement au frontispice de cét Ouurage ; Ce qui me donne esperance, que vous aurez assez de bonté, pour agreer de mesme qu’en vous presentant des Fables, je vous témoigne veritablement que je suis MONSEIGNEUR, Vostre tres-humble, et tres-obeïssant serviteur J.

19. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XIV. Du Lion affoibly de vieillesse. »

L’Asne mesme fist le vaillant contre luy, et pour effacer son vieil nom de faineant et de lasche, il se mit à l’attaquer à coups de pied et de langue.

20. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE LXIX. Du Loup, et des Chiens. »

En effect, jamais les Turcs n’eussent pû venir à bout de l’Empire Grec, sans la division d’Andronic Paleologue avecque son fils ; et jamais la Maison d’Austriche ne se fust renduë si forte, sans la parfaicte intelligence de tous ceux qui en portent le nom, tant en la haute et basse Allemagne, qu’en Espagne mesme.

21. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « A MONSIEUR. MONSIEUR. DE SAINCT SYMON, premier Gentil-homme de la Chambre. du Roy, et son premier Escuyer. »

Je vous les dedie, MONSIEUR, pour y estre porté naturellement par la grande inclination que j’ay à vostre service, et pareillement pource qu’elles tireront leur plus beau lustre de celuy de vostre Nom.

22. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XIX. Des Grenoüilles, et de leur Roy. »

Mais ayant pris goust à ceste préeminence, ils eurent peur qu’on les en voulust quelque jour déplacer, et commencerent à loger dans des maisons hautes, et fortifiées, à s’environner de gardes, et asseurer la succession à leurs enfants ; à parer leur dignité de specieuses marques d’honneur, et pour le dire en un mot, à prendre le nom de Souverains.

23. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XXXI. Du Geay. »

Ces hommes falsifiez, qui n’ont soin que de la beauté superficielle, qui empruntent une qualité, un habit, un panache, une mine, une reputation, et qui mesme ne se contentent pas de leurs cheveux propres ; Ces hommes, dis-je, doivent estre fuys, comme le fût le Cavalier Punctuel, qui sous le nom emprunté de Dom Jean de Tolede, vint à la Cour de Madrid, où il fût si mal traitté, que sa disgrace doit servir d’exemple à ceux qui l’imitent.

24. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE C. Du Pescheur, et d’un petit Poisson. »

Il y en a de beaux et de bien policez, que le Soleil voit tous les jours, dont nous ignorons possible le nom ; à plus forte raison donques ignorons nous les hommes particuliers. […] On a beau se picquer de rendre immortel son nom en depit des Parques et des tenebres : tous ces contes sont Poëtiques et Fabuleux ; la vraye Gloire n’est perdurable qu’au Ciel, et par consequent celle du monde n’est à proprement parler qu’une ombre, et une fumée.

25. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE CXIII. Des Coqs, et de la Perdrix. »

Si le Sage est injurié, a-t’il resolu de perdre le nom de Sage par le courroux, et par le ressentiment ? […] Elle consiste doncques en ce que la parfaite amitié ne se propose pour but que la Vertu seulement, et que toute autre sorte de bien-veillance ne peut ny ne doit legitimement porter le nom de vraye amitié.

26. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XXX. Du Loup, et de la Teste peinte. »

Ceux-là s’abusent extrémement, qui n’entendent par le vray nom de Beauté que la corporelle, à sçavoir celle qui consiste en l’agréement du teinct, et en la juste proportion des parties.

27. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE LXXVII. Du Laboureur, et de la Cigongne. »

Mais quant aux Philosophes, ils ne vont pas si viste en besogne, et avant que donner à un homme le nom de meschant, ils examinent s’il en a fait les actions, et s’il les a reduittes en habitude.

28. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE CII. De l’Enfant, et du Larron. »

L’on nous permet quelquesfois de jurer le nom de Dieu avec des begayements enfantins, et d’offrir à un Ennemy les premices de nos pensées.

29. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE LXVI. Du Renard, et du Chat. »

et neantmoins les derniers ont eu fort peu de nom et de durée, au lieu que les autres ont porté leur gloire par dessus toutes les nations de leur temps.

30. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE LXXXII. D’un Enfant, et de sa Mere. »

Car pour commencer par les Souverainetez, l’on tient qu’elles viennent toutes d’usurpations, colorées de ce beau nom de Conqueste.

31. (1893) Les fabulistes latins depuis le siècle d’Auguste jusqu’à la fin du moyen âge. Tome I : Phèdre et ses anciens imitateurs directs et indirects pp. -818

1º Véritable nom de Phèdre. — Et d’abord ils n’ont pas même pu se mettre d’accord sur son nom. […] Mais quel était son nom latin ? […] Au contraire, ce dernier nom est le seul par lequel il désigne Octave. […] Leurs noms sont connus ; il est inutile de les rappeler. […] Le maître Guido, dont ils donnent le nom, était un moine du xie  siècle, qui est encore aujourd’hui célèbre sous le nom de Gui d’Arezzo, et que souvent aussi on nomme l’Arétin.

32. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LA VIE. D’ESOPE. PHRYGIEN. Tirée du Grec de Planudes, surnommé le Grand. — La vente d’Esope. Chapitre V. »

Zenas (c’estoit le nom de celuy qui avoit la charge de la Mestairie) estant allé voir si les manœuvres s’acquittoient bien de leur travail, en apperçeut un entre les autres qui ne s’y portoit pas si ardemment qu’il eust voulu, ce qui fut cause, qu’il se mit à le frapper pour une legere faute.

33. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LA VIE. D’ESOPE. PHRYGIEN. Tirée du Grec de Planudes, surnommé le Grand. — Esope ameine à son Maistre un homme niais, et sans soucy. Chapitre XVI. »

Ceste nouveauté ne sembla pas estrange à ce Rustre, qui ne s’enquerant de rien, et ne daignant pas mesme demander le nom de l’homme qui l’invitoit, s’en alla droict au logis de Xanthus, où il se mit à la table, avec des souliers tous sales et tous crottez.

34. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE LXXXIII. D’un Homme qui avoit deux femmes. »

N’est-il point temps que le nom de Serviteur ou de Maistresse luy soit aussi odieux qu’il est agreable aux jeunes gens ? […] Espere-t’il eterniser son nom dans la tombe par la reputation d’estre Serf ?

35. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XIII. Du Corbeau, et du Renard. »

Car ces gents-là ne se contentent pas, en clabaudant aux oreilles de leur Maistre, de faire passer un vice sous le nom de la Vertu qui luy est proche, comme d’appeller la prodigalité, une action liberale, la complaisance timidité, la valeur, precipitation, et ainsi de toutes les autres Vertus.

36. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE CIX. De la femelle du Singe, et de ses deux Enfants. »

Telle estoit jadis la Republique des Sybaritains, de qui mesme l’on trouve à peine le nom dans les Histoires, si ce n’est que les Autheurs vueillent parler de sa mollesse, pour monstrer que les personnes qui s’y adonnent, ne sont capables que de cela.

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