» Elle répondit : « C’est notre façon de vivre ; ne ma tue pas ; car je ne puis pas faire grand mal. » L’homme se mit à rire et lui dit : « Tu vas mourir tout de suite, et de ma propre main ; car quel que soit le mal, petit ou grand, il faut absolument l’empêcher de se produire. » Cette fable montre qu’il ne faut pas avoir pitié d’un méchant, quel qu’il soit, fort ou faible.
Così dee farsi l’huom possente e forte Nelle prosperità de la fortuna, Perché, se occorre mai sorte importuna, Salvo si renda da periglio o morte.
Toutesfois ce que dit un grand Docteur, estant veritable, à sçavoir, qu’il arrive difficilement que celuy qui n’a fait autre chose que vivre mal, ait l’avantage de bien mourir, il ne faut pas jusques là nous reposer en ceste haute Bonté, que nous n’ayons soing de nous en rendre dignes : Car c’est en abuser que de faire des fautes pour la requerir.
C’est pourquoy je me contenteray d’alleguer icy pour tous exemples celuy de Cesar Borgia, qui mourut miserablement au milieu de ses hauts dessiens, pour ne s’estre contenté de la Duché du Valantinois, et pour avoir embrassé du desir la possession entiere de l’Italie, prenant ce mot pour devise, ou Cesar, ou rien.
Mais que cette humeur soit, ou non, Le défaut du sexe et sa pente, Quiconque avec elle naistra, Sans faute avec elle mourra, Et jusqu’au bout contredira, Et, s’il peut, encor par-delà.
L’une entr’ouvroit un œil, l’autre étendoit un bras ; Et toutes deux trés-mal contentes, Disoient entre leurs dents, Maudit Coq, tu mourras.
Ahi quanto di ragion mi vien la Morte Spogliando del vigor, che mi reggea, Poi ch’io medesma la cagion ne fui, Offendendo con mio non picciol danno Colei, ch’a l’ombra de le foglie sue La cara vita mi salvò pur dianzi : Ond’hebbe poi da me sì ingiusto merto.
À cette vue, il s’écria : « C’est pour moi un surcroît de chagrin de mourir par mes propres plumes. » L’aiguillon de la douleur est plus poignant, quand nous sommes battus par nos propres armes.
Mais le fil s’étant enroulé aux branches, l’oiseau ne put s’envoler et, se voyant sur le point de mourir, il dit : « Je suis bien malheureux : pour n’avoir pas supporté l’esclavage chez les hommes, je me suis sans m’en douter privé de la vie. » Cette fable pourrait se dire des hommes qui, en voulant se défendre de médiocres dangers, se sont jetés à leur insu dans des périls plus redoutables.
Un berger qui avait un très gros chien avait l’habitude de lui jeter les agneaux morts-nés et les moutons qui venaient de mourir.
Yvern esteit, de freit fu morte.
Che giunta in breve per le vie più corte De i can la torma a lui, ch’era intricato, Con fiero stratio ne ’l condusse a morte.
Che i Serpi n’usciran, la cui natura Sempre è di mal oprar ; e ti faranno Le prime ingiurie, e da tua ria ventura Ad ingiuriar gli altri impareranno : E, se non ti trarranno a morte oscura Il primo dì, che de l’uova usciranno, Faran col tempo eterna ingiuria poi Con tua gran pena a’ proprii figli tuoi.
C’est la feinte qu’Esope attribuë à son Renard, qui ne pouvant manger des Raisins, disoit qu’ils n’estoient pas encore meurs.
Il y mourut en traînant son lien ; Sage s’il eût remis une legere offense.
L’autre reprit : Avant l’affaire Le Roy, l’Asne ou moy nous mourrons.
Che s’altro nuovo stuol di mosche viene, Affamate a la prima havranno a trarmi Quel poco, che mi resta entro a le vene ; Onde potrei più in fretta a morte andarmi : Tal che meglio è restar quel poco in vita Di spatio, che dal ciel sento lasciarmi.
Ma quando satia fu, sì grosso il ventre Trovossi, che non hebbe il modo mai D’uscirne, e si dolea la notte e ’l giorno : Né restava però di mangiar sempre De’ polli il resto quando le parea Che fusse di cenar la solita hora ; Tal che ognihor più ingrassava, e venia gonfia, E inhabile ad uscir di quella stanza, Dove aspettava adhor adhor la morte, Se di quella il patron vi fosse entrato.
dit il alors, meschante Grenoüille, tu me fais mourir, mais un plus Grand que toy me vengera. […] C’est de la mesme façon que je m’attriste, pource que ce ne sont pas des gens de courage et d’honneur qui me font mourir ; mais des hommes de peu, et qui ne peuvent estre pires qu’ils sont ». […] Je vous fais aujourd’huy la mesme reproche, ô meschants Delphiens, et vous proteste qu’il n’est point de Scylle, ny de Caribde, ny point de Syrtes en Affrique, où je ne cherchasse à me perdre, plutost que de mourir indignement, et sans cause.
Il en est ainsi des hommes : ceux qui pratiquent de vils métiers meurent avant de se tourner vers des emplois plus honorables.
Réchauffé, le serpent reprit son naturel, frappa et tua son bienfaiteur, qui, se sentant mourir, s’écria : « Je l’ai bien mérité, ayant eu pitié d’un méchant. » Cette fable montre que la perversité ne change pas, quelque bonté qu’on lui témoigne.
Celle-ci se sentant mourir prononça ces paroles : « Je l’ai bien mérité ; car je ne devais pas endommager celle qui m’avait sauvée. » Cette fable montre que ceux qui font du mal à leurs bienfaiteurs sont punis de Dieu.
L’une d’elles étant morte, il loua des pleureuses à gages.
Quittez les bois, vous ferez bien : Vos pareils y sont miserables, Cancres, haires, et pauvres diables, Dont la condition est de mourir de faim.
Anzi da questo puoi sciocca avvederti Qual conto faccia questa santa Dea Di me, che tien per sua divota ancella, Et qual mi porti amore, e gran rispetto : Poscia che chi giamai si mostra ardito D’offender la mia specie in prender cibo Da carne tale, come empio e profano Da sé discaccia, e sempre l’odia a morte.
Que si elle rejette sa faute sur une extrême necessité, prenant pour pretexte de son action la Charité paternelle, elle ne trouvera non plus d’excuse avecque nous, puis qu’elle devoit non seulement laisser perir ses petits, mais encore mourir elle mesme de faim, plustost que de joüer un si lasche tour à son amy. […] Celuy-cy ayant reçeu des outrages non-pareils du Prince de Valachie, voire mesme ayant esté plusieurs fois reduit au poinct de mourir par son commandement au retour de la bataille de Varne, fut à la fin sauvé de la prison par l’entremise des Seigneurs d’Hongrie, et revenant quelques jours apres dans le Pays des Valaques, defit en Bataille, et prit prisonnier son mortel Ennemy, auquel encore qu’il voulust laisser la vie, selon son ordinaire generosité, si luy fust-il impossible d’obtenir cela des Hongres, qui vengerent sa querelle en despit de luy-mesme, et se rendirent les Juges de celuy qui avoit eu dessein d’estre son homicide. […] Il fut neantmoins reduict à la mercy des Turcs, et mourut deux heures apres de la main d’un Ianissaire.
Il répondit : « Mais si la rivière n’est pas ainsi troublée, force me sera à moi de mourir de faim. » Il en est ainsi dans les États : les démagogues y font d’autant mieux leurs affaires qu’ils ont jeté leur pays dans la discorde.
E credendo poter giunger a questo Se forte si gonfiava il picciol ventre, Subito cominciò gonfiarsi tanto, Che ’l suo figliuol, che la mirava in questo, De la sua morte assai temendo disse : Deh cessa madre, da la folle impresa, Ché se più segui torneratti in danno E de l’honore, e de la vita insieme.
Comme il le voyait pour la première fois, il eut une telle frayeur qu’il faillit en mourir.
Mais le mauvais temps étant survenu ensuite et l’atmosphère étant devenue très froide, il vit, en se promenant, l’hirondelle morte de froid. « Malheureuse, dit-il, tu nous as perdus, toi et moi du même coup. » Cette fable montre que tout ce qu’on fait à contretemps est hasardeux.
Je t’en dis de mesme, ô grand Roy, et soubmis à tes pieds, je te prie de ne me point faire mourir sans cause, car je ne suis pas homme qui veüille nuire à personne, et si l’on peut blasmer quelque chose en moy, c’est qu’en un corps chetif et difforme, je loge une ame qui ne sçauroit rien flatter ».
» « Jel vi », fet il, « el bois entrer. » — « Lasse », fet ele, « morte sui !