Bien adresser n’est pas petite affaire.
En toute affaire ils ne font que songer Aux moyens d’exercer leur langue.
L’Oyseau de Jupiter enlevant un Mouton, Un Corbeau témoin de l’affaire, Et plus foible de reins, mais non pas moins glouton, En voulut sur l’heure autant faire.
On peut appliquer cette fable au brouillon, qui, aveugle dans ses propres affaires, se mêle de celles qui ne le regardent aucunement.
Mais cela gâta son affaire.
C’est ainsi que le plus souvent, Quand on pense sortir d’une mauvaise affaire, On s’enfonce encor plus avant : Témoin ce Couple et son salaire.
N’ay-je en l’esprit que son affaire ?
— Elle se mit en colère contre vous, répondit-il, qui négligez les affaires de l’état, pour vous attacher à des fables d’Ésope. » Ainsi parmi les hommes ceux-là sont déraisonnables qui négligent les choses nécessaires et préfèrent celles qui leur font plaisir.
Or adieu, j’en suis hors : Tasche de t’en tirer, et fais tous tes efforts ; Car pour moy, j’ay certaine affaire, Qui ne me permet pas d’arrester en chemin.
Les petits en toute affaire Esquivent fort aisément : Les grands ne le peuvent faire.
Ainsi fut fait : et de tous deux On mit prés du but les enjeux : Sçavoir quoy, ce n’est pas l’affaire, Ni de quel juge l’on convint.
Alors le crabe, sur le point d’être dévoré, s’écria : « J’ai mérité ce qui m’arrive, moi qui, habitant de la mer, ai voulu devenir terrien. » Il en est ainsi des hommes : ceux qui abandonnent leurs propres occupations pour se mêler d’affaires qui ne les regardent pas, tombent naturellement dans le malheur.
Quelqu’un auroit-il jamais crû Qu’un Lion d’un Rat eût affaire ?
Oüy, dit l’autre, on m’y connoist fort, S’il vous y survient quelque affaire Employez-moy ; car mes parens Y tiennent tous les premiers rangs ; Un mien cousin est Juge-Maire.
L’autre reprit : Avant l’affaire Le Roy, l’Asne ou moy nous mourrons.
répliqua le jeune garçon, tire-moi d’affaire tout de suite ; plus tard, quand tu m’auras sauvé, tu me feras des reproches. » Cette fable s’adresse aux gens qui fournissent contre eux-mêmes des raisons de les maltraiter.
J’en vois deux, dont l’une est qu’entre nos ennemis, Les plus à craindre sont souvent les plus petits ; L’autre, qu’aux grands perils tel a pû se soustraire, Qui perit pour la moindre affaire.
Les Latins les nommoient douteux pour cette affaire.)
Il répondit : « Mais si la rivière n’est pas ainsi troublée, force me sera à moi de mourir de faim. » Il en est ainsi dans les États : les démagogues y font d’autant mieux leurs affaires qu’ils ont jeté leur pays dans la discorde.
Les Rats cependant, voyant qu’il ne se passoit guere jour qu’il n’y eust quelqu’un des leurs de mangé, firent une assemblée entr’eux, pour y consulter de leur affaire. « Il ne faut plus », disoient-ils, « que nous descendions là bas, si nous ne voulons faire estat d’estre tous perdus ; demeurons doncques plustost çà haut où nostre Ennemy ne peut monter ».
Un brin de jonc en fit l’affaire.
Ce qui procede, sans doute, de ce que toutes les affaires du monde ayant deux faces, comme ces Rusez peuvent deçevoir par l’une, ils peuvent aussi estre deçeus par l’autre ; et cela d’autant plus asseurément, que les paroles sont moins importantes que les effects. […] Ce qui monstre assez, que c’est une chose tout à fait indigne d’une bonne ame, d’user de déguisement en ses affaires, si ce n’est d’avanture que l’on y soit convié par les fourbes et les artifices d’autruy.
Par mesme moyen, il blasme en la personne du Singe, ceux qui n’ont pas la capacité de s’entre-mettre au gouvernement des affaires, et qui l’entreprennent toutefois, pource qu’ils s’en estiment capables. […] Quant à ceux qui communiquerent à beaucoup de personnes l’authorité des affaires, les uns eurent égard aux plus gents de bien, et aux plus vertueux, et formerent l’Aristocratie.
Elle ne pût toutesfois ny corrompre la liberté de son esprit, ny le mettre hors de son assiette, quoy qu’elle transportast son corps en plusieurs lieux, et en diverses affaires.
Outre la vanité de son art mensonger, C’est l’image de ceux qui baaillent aux chimeres, Cependant qu’ils sont en danger, Soit pour eux, soit pour leurs affaires.
» Cette fable montre qu’il ne faut pas s’engager à la légère dans les affaires.
l’ami, toi qui te piquais de prévoir ce qui doit arriver aux autres, tu n’as pas prévu ce qui t’arrive. » On pourrait appliquer cette fable à ces gens qui règlent pitoyablement leur vie et qui se mêlent de diriger des affaires qui ne les regardent pas.
» Cette fable montre qu’à se mêler d’affaire que l’on n’entend pas, non seulement on ne gagne rien, mais encore on se nuit.
» Esope n’eust pas plustost achevé ces mots qu’un des Assistants se tournant vers Xanthus ; « Asseurément », luy dit-il, « si tu ne prends garde à toy, j’ay belle peur que ce poinctilleux ne te fasse devenir fol, Car tel qu’est son corps, tel est son esprit » ; Mais Esope le renvoya bien viste, et sans s’émouvoir autrement : « Va », luy dit-il, « tu me sembles étre un tres mauvais homme de te mesler des affaires d’autruy, et d’irriter sans raison le Maistre contre le serviteur ».
Il prend à tous les mains ; il meurt ; et les trois freres Trouvent un bien fort grand, mais fort meslé d’affaires.
Ces paroles d’Esope estonnerent fort le Mestayer Zenas, si bien qu’apres y avoir un peu pensé. « Certes », dit-il à part soy, « je ne dois point mettre en doute que mes affaires n’aillent tres-mal, s’il arrive qu’Esope fasse sa plaincte tout le premier. […] A ces mots le marchand tourna visage, et bien fâché contre Esope : « va-t’en loing de moy », s’escria-t’il, « mastin que tu és ». « Tout beau », repartit Esope, « à tout le moins dy moy quelle affaire t’ameine en ce lieu ». « Je n’y suis venu », respondit le marchand, « que pour y achepter quelque chose de bon, et voila pourquoy je n’ay pas besoin de toy, qui ne vaux rien, et qui n’és qu’une marchandise inutile et gastée ». « Si est-ce pourtant », adjoûta Esope, « que tu m’achepteras, si tu me veux croire, et je m’asseure que tu ne seras pas fâché de m’avoir ». « Dieux !
Xanthus n’eût pas plûtost ouy la response qu’Esope venoit de faire a ses hostes, que n’ayant rien si à cœur, que l’occasion de le battre : « Banny », luy dit-il, « puis que tu as osé tancer mon amy de ce que se meslant des affaires des autres, il avoit un peu trop de soucy, monstre-moy quelque homme qui n’en ait point ». […] Comme il eût donc estendu ses pieds, elle luy dit qu’il se lavât, ce qu’il fit incontinent, puis il s’alla mettre à table, où il ne fut pas plutost assis, que Xanthus commanda, qu’on donnât à boire à son hoste : Luy cependant se mit à raisonner de cette sorte. « Certes, il leur appartient bien d’étre servis les premiers, mais puis qu’ils le veulent ainsi, qu’ay-je affaire de m’en donner de la peine ?