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6. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre cinquiéme. — XIX. Le Lion s’en allant en guerre. » p. 

Le Monarque prudent et sage De ses moindres sujets sçait tirer quelque usage, Et connoist les divers talens : Il n’est rien d’inutile aux personnes de sens.

7. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XLVI. Du Ventre, et des autres Membres. »

Quand le sens de ceste Fable ne seroit pas clair, et applicable de soy-mesme, nous en trouverions toute l’Allegorie expressément declarée dans l’Histoire Romaine de Tite-Live. […] Je croy qu’il n’est pas besoin apres cela d’autre application, ny de sens moral, puis qu’un si grand Personnage que Menenius Agrippa l’a fait pour nous, et mesme en une si importante occasion.

8. (1180) Fables « Marie de France, n° 100. Le vieillard et le chevalier » p. 691

« E si jeo », fet il, « ne la truis, cunseillez mei queil part jeo puis aler [e] ester a lung tens. » Cil [li] respundi par grant sens : « Va la ester e si me crei, u tute gent eient poür de tei. » —  « E si jeo tere ne puis trover u la gent me veulent duter ? 

9. (1570) Cento favole morali « CENTO FAVOLE MORALI. raccolte, et trattate in varie maniere di versi da m. gio. mario verdizoti. — [51.]. DELLE MOSCHE NEL MELE. » p. 80

[NdE] Le sens de la phrase semblerait plutôt appeler le verbe « dettar ».

10. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre premier. — XII. Le Dragon à plusieurs testes, et le Dragon à plusieurs queuës. » p. 

Le Chiaoux homme de sens
 Luy dit : Je sçais par renommée 
Ce que chaque Electeur peut de monde fournir ;
 Et cela me fait souvenir
 D’une avanture étrange, et qui pourtant est vraye.


11. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre troisiéme. — VII. L’Yvrogne et sa femme. » p. 246

Un jour que celui-cy plein du jus de la treille,
 Avoit laissé ses sens au fond d’une bouteille,
 Sa femme l’enferma dans un certain tombeau.


12. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 278 » pp. 186-186

Comme il allait tomber dans un précipice, l’ânier, le saisissant par la queue, essaya de le faire retourner ; mais comme l’âne tirait vigoureusement en sens inverse, l’ânier le lâcha et dit : « Je te cède la victoire : car c’est une mauvaise victoire que tu remportes. » La fable s’applique au querelleur.

13. (1180) Fables « Marie de France, n° 94. Le paysan et son épouse querelleuse » p. 681

Par cest essample veut mustrer — bien le peot hum suvent pruver – si fols parole une folie e autre vient que sens li die, ne l[’en] creit pas, einz s’en aïre ; la u il set que l’en est pire, veut sa mençunge mettre avant ; nul ne fereit de ceo taisant.

14. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 215 » p. 152

Mais des voyageurs qui venaient en sens inverse, lui demandèrent ce qui lui avait souillé les mains ; il répondit qu’il venait de descendre d’un mûrier.

15. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XLVIII. Du Renard, et des Raisins. »

Mais elle est une Vertu, quand il ne s’y trouve point aucune de ces circonstances, et qu’au contraire nous voulons nous deffendre des ruses d’autruy par nostre propre déguisement ; et c’estoit ainsi que l’entendoit Tacite, quand il disoit, « Qui ne sçait dissimuler, ne sçait pas regner », bien que toutesfois ce ne fût pas en ce sens là que Louys XI. avoit accoustumé d’user de ceste maxime.

16. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE CXIV. Du Charbonnier, et du Foullon. »

De ceste Fable, il s’en peut tirer plusieùrs sens Moraux, dont le plus judicieux, et le mieux appliqué, c’est, à mon advis, celuy de ne hanter jamais qu’avec nos semblables, principalement si nous vivons en une estime loüable, et qui soit nette de tout soupçon.

17. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 214 » pp. 146-146

Le lion s’éveilla et se tourna dans tous les sens, cherchant celui qui l’avait affronté.

18. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « AU LECTEUR. Sur le sujet des Fables. »

L’on appelle Fables de speculation et d’action ensemble celles qui peuvent estre expliquées selon le sens Allegorique Speculatif, et selon l’Actif aussi. […] Il y a une autre sorte de Fables à qui l’on peut proprement donner un sens tout à fait moral, comme à celle de Narcisse, qui ravy de sa propre beauté, trouva la cause de sa mort dans la belle source où il se miroit, et fut depuis transformé en une Plante appellée de son nom. […] De la derniere espece de Fables, à qui l’on peut donner un sens Speculatif et moral, est celle de Venus et de Mars, que le jaloux Vulcan prit dans ses filets, et rendit ainsi sa honte publique à la face de tous les Dieux, comme le raconte le Poëte Homere.

19. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 342 » pp. 222-222

Quant à toi, tu sens mauvais, aussi bien de ton vivant qu’après ta mort. » Cette fable montre que les orateurs avisés tournent adroitement à leur éloge les injures de leurs ennemis.

20. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LA VIE. D’ESOPE. PHRYGIEN. Tirée du Grec de Planudes, surnommé le Grand. — Du Pays, et de la condition d’Esope. Chapitre J . »

Mais comme il n’est pas hors d’apparence, que par une secrette inspiration des Dieux immortels, Esope n’ait parfaictement sçeu la Moralle, il est vray-semblable aussi, qu’en bons sens et en vivacité d’esprit, il a de beaucoup surpassé la plus part de ces gens-là, et les a laissé bien loing apres luy.

21. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 269 » pp. 357-357

Mais vint le temps de la guerre : le cheval dut porter un cavalier armé de pied en cap, et celui-ci le poussa dans tous les sens et le lança même au milieu des ennemis, où le cheval criblé de coups s’abattit.

22. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE LXXX. De la Mouche. »

Car il est bien mal aisé de s’accoustumer à une vie molle et faineante, de ne refuser rien à ses sens, et de vivre pour la seule satisfaction de son corps, sans trouver sa fin avant l’âge.

23. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE CXV. De la Chauue-souris, et du Buisson, et du Plongeon. »

Par le Plongeon il represente le Voluptueux, qui donne tout à ses sens, et se lance teste baissée dans des fleuves de delices, dont il est mal-aisé de le tirer.

24. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre quatriéme. — XII. Tribut envoyé par les Animaux à Alexandre. » p. 339

Continuez vôtre Ambassade, Dit-il ; je sens un feu qui me brûle au dedans, Et veux chercher icy quelque herbe salutaire.

25. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XVIII. De l’Arondelle, et des autres Oyseaux. »

Quant à la cause, elle provient de divers endroicts : car quelquesfois elle procede de nostre arrogance, qui nous fait imaginer toute autre sens moindre que le nostre ; quelques-fois aussi c’est un effect de nostre impetuosité, qui ne nous permet pas d’avoir l’oreille à ce qu’on nous dit, et entreine quant et soy nos appetits, et nostre raison, sans qu’elle ait la force de s’en deffendre.

26. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XCVI. Du Paon, et de la Gruë. »

Je pense qu’il y a deux ou trois Fables dans ce livre, qui contiennent le mesme sens de celle-cy, à sçavoir que la Nature a doüé châque animal de quelque vertu, capable de rendre tout le monde satisfaict, et cela avec tant de justesse et de proportion, que nul n’est mécontent de son partage.

27. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre deuxiéme. — XX. Testament expliqué par Esope. » p. 512

Le peuple s’étonna comme il se pouvoit faire Qu’un homme seul eust plus de sens Qu’une multitude de gens.

28. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XXVI. Du Chévreau, et du Loup. »

Or ne devons-nous pas croire, que le sens et l’experience manquant aux jeunes gents, Dieu les abandonne jusques là que de ne leur rien laisser de ce dont ils ont besoin pour une bonne conduitte.

29. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE LXXXIX. De la Grenoüille, et du Renard. »

Ceste Fable ressemble aucunement à la precedente, en l’explication de son sens moral.

30. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LA VIE. D’ESOPE. PHRYGIEN. Tirée du Grec de Planudes, surnommé le Grand. — Du thresor trouvé par Esope, et de l’ingratitude de Xanthus. Chapitre XXII. »

Esope se mit alors à foüiller prés d’une motte de terre, esloignée de luy d’environ quatre pas, et y trouva le thresor, dont il estoit question : S’estant mis en mesme temps en devoir de le donner à Xanthus : « Tiens », luy dit-il, « voila dequoy : il ne reste plus, sinon que tu me tiennes promesse ». « Je ne suis pas si fol de le faire », respondit Xanthus, « si premierement tu ne m’expliques ces lettres, car ce me sera une chose plus precieuse de les entendre, que de posseder tout l’or, que tu sçaurois jamais trouver ». « A cela ne tienne », reprit Esope ; « Sçache donc, que celuy qui cacha ce thresor dans la terre, comme sçavant qu’il estoit, s’avisa d’y faire graver ces lettres, qui joinctes ensemble, forment un sens qui est tel.

31. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE J. Du Coq, et de la pierre precieuse. »

D’où il est aisé de voir, qu’Esope a eu bonne grace en cette premiere Fable, de les representer par la pierre precieuse, qui semble estre plus belle à nos sens que toute autre chose, et plus rare aussi à nostre rencontre.

32. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XLIX. De la Belette, et du Renard. »

Car, disoient-ils, comment pourroit s’exercer aux hautes et sublimes meditations un homme abruty dans l’oysiveté, qui ne s’étudie qu’à contenter les sens corporels, et ne donne rien aux operations de l’ame.

33. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE LXVIII. Du Chien envieux, et du Bœuf. »

Car, à le bien considerer, il n’est fondé, ny sur aucun plaisir des sens, ny sur aucune esperance de fortune, ou de gloire.

34. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE CXVII. Du Liévre, et de la Tortuë. »

De quelque façon que je considere ceste Fable, elle me semble susceptible de plusieurs sens differents, comme nous voyons qu’une mesme matiere se peut appliquer à divers usages.

35. (1180) Fables « Marie de France, n° 72. L’homme et le serpent » p. 51

» - « Nenil, nenil », fet ele, « mestre, ceo ne purreit en nul sens estre.

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