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82. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XXXVIII. De l’Esprevier, et de la Colombe. »

Pour prouver à plain ceste verité, jettons les yeux depuis le commencement jusques à la fin sur toutes les choses du monde, et nous trouverons qu’une nation usurpatrice, a tousjours esté chastiée par une autre, de mesme ou de pire nature qu’elle.

83. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE X. Du Rat de Ville et de celuy de Village. »

Un peu apres, le Valet qui les avoit ainsi effrayez, s’estant retiré, le Rat de Ville se remit à manger, et appella son compagnon, qui revint à la fin tout espouvanté, ne se pouvant bien remettre de sa frayeur. […] Il faut que la vieillesse, ou la pauvreté, leur fasse quitter le peché, et Dieu sçait avec quelle violence, si ce n’est encore qu’une fin tragique les y surprenne, dont ils ne sont pas moins menacez, que le Rat Bourgeois de nostre Fable.

84. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XXXIII. De la Fourmy, et de la Mouche. »

Au sur plus, elle se vante à bon droict d’estre joyeuse et tranquille, au lieu que la Mouche n’est jamais que dans une tumultueuse impatience, et ne cesse de se plaindre ; En cela semblable à la pluspart des Courtisans, et des hommes intemperez, qui clabaudent sans fin contre les Grands, et les accusent d’ingratitude. […] Voylà la fin de leurs disputes, qui nous fait voir clairement combien les raisons de l’une sont preferables à celles de l’autre.

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