Ceste diversité d’enveloppes, ceste quantité de coeffes, et d’emmaillottements, et ceste delicatesse de nourriture, n’est-ce pas ce qui les rend maladifs, et qui les tuë quelquefois ? […] N’est-ce pas multiplier les perils, et les rendre plusieurs fois mortels ? […] N’est-ce point leur vouloir du mal que de leur rendre naturelles de si pernicieuses habitudes ; et ne peut-on pas bien dire avecque le doux Bertaud, C’est hayr que d’aymer ainsi. […] Mais je retombe insensiblement en un Discours, dont j’ay si souvent parlé dans cét Ouvrage, que je pourrois me rendre ennuyeux au Lecteur, par la necessité des redites. […] C’est avecque cela qu’il desire de se rendre liberal à ceux qui luy ont esté avares, et à ses freres mesmes, que l’on a favorisé plus que luy.
Elle faisait de continuels sacrifices à Aphrodite et lui rendait grâces de la rendre belle.
Ne pouvant s’en rendre maîtres, à cause des chiens qui les gardaient, ils résolurent d’user de ruse pour en venir à leurs fins. […] Les moutons ne prévoyant pas ce qui allait arriver, livrèrent les chiens, et les loups, s’en étant rendus maîtres, égorgèrent facilement le troupeau qui n’était plus gardé.
Tel est ce chetif animal Qui voulut en grosseur au Bœuf se rendre égal. […] S’écrioit-il, Jupiter rend la moy : Je tiendray l’estre encore un coup de toy. […] Et Boquillons de perdre leur outil, Et de crier pour se le faire rendre.
Le Chien ayant fait adjourner la Brebis, pour se voir condamner à luy payer un pain qu’il luy avoit presté, elle ny a de luy rien devoir ; mais le Milan, le Loup, et le Vautour, en estans pris à tesmoins, ils déposerent contre la pauvre Brebis, qui fut condamnée à rendre le pain, que le Loup luy osta en mesme temps, et le devora. […] Il nous enseigne par ceste Fable, que ceux en qui nous devons avoir plus d’esperance, sont quelquesfois nos pires persecuteurs, et qu’ils apostent de faux tesmoins contre nous, afin de rendre nostre calamité plus certaine. […] Il est en effect tellement hideux, qu’il les rend plus execrables que les mauvais esprits : car encore que ce soit leur mestier de mentir incessamment, si est-ce qu’il y a des circonstances où ils font forcez à dire la verité, et ne sçauroient en ce cas là porter un faux tesmoignage, comme il arrive aux adjurations et aux exorcismes.
Toutes les Bestes y accoururent donc ; les Oiseaux s’y envolerent, et les Poissons mesme se rendirent sur le bord de l’eau, pour estre de la partie. […] Cela procede en nous, de ce que nostre volonté estant des-ja liée, le croit estre avecque raison, si bien qu’ayant pris peu à peu l’habitude d’aymer les nôtres, nous prenons insensiblement celle de les priser aussi, affin de rendre nostre passion excusable, ou de les faire devenir tels qu’ils nous paroissent. De ceste coustume l’on vient à la fin à une espece de Loy, qui ne nous permet plus de les mes-estimer, ny de les croire defectueux, mais elle attache constamment nostre approbation, qu’elle a surprise, et nous rend ingenieux à excuser leurs manquements.
Quelqu’un vit l’erreur, et lui dit : Maistre Baudet, ostez-vous de l’esprit Une vanité si folle : Ce n’est pas vous, c’est l’Idole A qui cet honneur se rend, Et que la gloire en est deuë.
Il faut rendre les services qu’on a reçus ; [car le bien que vous ferez vous sera rendu].
Ce qu’il n’est pas besoin que je confirme par les exemples, n’en pouvant alleguer que de superflus, puis que l’experience rend ceste verité trop manifeste. […] Les laides s’embellissent en leur imagination : les belles s’y rendent divines : un don de Nature qui n’estoit que mediocre, y devient extrême : un défaut y passe pour une assez bonne qualité. […] Si elle est démesurément grande, ils allegueront, que d’une belle chose on n’en sçauroit trop avoir, et que la Nature a voulu rendre toutes ses perfections infinies. […] Car il est presque impossible qu’un homme achoppé à ceste passion, s’en rende jamais bien le maistre. […] Ce ne sont pas tous-jours les mieux nourris que les Grands : Ils ont tant de Flatteurs, et de Complaisants prés d’eux, qu’ils peuvent à peine se rendre capables d’une parfaite Vertu.
Force gens font du bruit en France, Par qui cet Apologue est rendu familier.
Mecenas fut un galand homme : Il a dit quelque part : Qu’on me rende impotent, Cu de jatte, gouteux, manchot, pourveu qu’en somme Je vive, c’est assez, je suis plus que content. […] Je composay celle-cy pour une raison qui me contraignoit de rendre la chose ainsi generale.
Dunque da tal effetto ogni huom comprende Che l’uso lungo, e ’l pratticar frequente Ogni difficultà facile rende ; Et fa parer domestiche e sicure Le cose horrende, e di perigli piene.
Ennus estant remis en grace, Esope l’accueillit si genereusement, qu’il ne le voulut fascher en rien ; au contraire il le traicta mieux que jamais, et comme son propre fils, luy donnant plusieurs belles instructions, dont les principales furent celle-cy. « Mon fils, ayme Dieu sur toutes choses, et rends à ton Roy l’honneur que tu és obligé de luy rendre.
Alors précipitant son courant sur elle : « Cherche un autre nom, dit-elle ; car je t’aurai vite rendue molle. » Souvent les audacieux et les orgueilleux sont terrassés par les malheurs de la vie.
L’accoûtumance ainsi nous rend tout familier.
Ore pri a Deu omnipotent kë a tel ovre puisse entendre quë a lui pusse m’alme rendre.
La mer, ayant pris la forme d’une femme, lui dit : « Mais, mon ami, ce n’est pas à moi, c’est aux vents qu’il faut adresser tes reproches ; car moi, je suis naturellement telle que tu me vois à présent : ce sont les vents qui, tombant sur moi à l’improviste, me soulèvent et me rendent sauvage. » De même nous ne devons pas rendre responsable l’auteur d’une injustice, quand il agit sur les ordres d’autrui, mais bien ceux qui ont autorité sur lui.
Tous deux luy rendent grace, et pour prix de ses vers Ils l’avertissent qu’il déloge, Et que cette maison va tomber à l’envers. […] Ce ne fut pas le pis ; car pour rendre complete La vengeance deuë au Poëte, Une poutre cassa les jambes à l’Athlete, Et renvoya les conviez Pour la pluspart estropiez.
VOLEAN d’accordo gli altri arbori tutti Che l’Uliva di lor l’imperio havesse : Ma quella, che di sua sorte contenta Già si viveva una tranquilla vita, Non volse acconsentir d’haver tal carco ; E così disse : ben pazza sarei S’io, che de le mie frondi e grasse e belle Sì, che son care a gli huomini, e a gli Dei Ho sol la cura, che lieta mi rende ; Volessi abbandonar le cose mie Per macerarmi e giorno e notte sempre Ne i tristi affanni de l’altrui governo. […] Ma quella, che già tutta era d’intorno Coperta d’uva ben matura e bella, Lor disse : dunque vi credete ch’io, Che di tanta ricchezza allegra vivo De’ frutti miei con mio grande ornamento, Onde il cielo e la terra in pregio m’have, Possa sì facilmente al suon piegarmi De’ preghi vostri, benché d’honor pieni, Ch’io lasci di Natura un tanto dono, Che felice mi rende in ogni tempo ; Per prender poi così noiosa cura, Che non mi lasci un dì viver contenta ?
L’ayant emmené chez lui, il le soumit à tous les savonnages, il essaya tous les lavages pour le blanchir ; mais il ne put modifier sa couleur, et il le rendit malade à force de soins.
Zeus lui dit : « Si tu avais frappé le premier qui t’a marché dessus, le deuxième n’aurait pas essayé d’en faire autant. » Cette fable montre que ceux qui tiennent tête aux premiers qui les attaquent se rendent redoutables aux autres.
Les oiseaux se rendirent au bord d’une rivière pour s’y laver. […] Or le jour fixé arriva et tous les oiseaux se rendirent chez Zeus. […] Il en est ainsi des hommes qui ont des dettes : tant qu’ils sont en possession du bien d’autrui, ils paraissent être des personnages ; mais quand ils ont rendu ce qu’ils doivent, on les retrouve tels qu’ils étaient auparavant.
Car de croire qu’il ait voulu entendre par là des traicts de visage, et des proportions de corps, ce seroit rendre ces termes ridicules, puis que Dieu est incapable de matiere et de lineaments. […] Le premier est celuy que nous avons desja touché, à sçavoir, que l’une nous rend semblables à Dieu, l’autre nous est commune avecque les bestes. […] A quoy j’adjousteray le raisonnement, qui pour estre en nous tres-imparfaict, ne laisse pas toutes-fois de contenir quelque chose d’excellent et de grand par dessus tout ce qui est dans le monde : Or que la beauté du corps nous rende semblables aux animaux, cela se découvre assez en ce que la leur consiste comme la nostre, et en couleur, et en proportion ; Et ne sert de rien de dire, qu’ils n’ont pas les traits de leur corps semblables aux nostres, puis qu’il est certain que nous ne leur ressemblons pas, ny du visage, ny de la stature.
Li bus par tençun l’asaillirent, si repruverent al vilein la bone cerveise e le pein que par lur travail ot eü ; mes malement lur ad rendu ; k’a grant hunte les demena.
Od memes icele cuinee ad puis l’espine detrenchee ; mal guer[e]don li ad rendu, que de lui ot sun mance eü.
Così l’huomo, ch’è debole e innocente, Ognuno rende a fargli oltraggio audace : E ’l forte et di mal far si vive in pace ; Perché chi gli osta ei fa tristo e dolente.
Cela dit, il courut prendre de l’eau tiede, qu’il beut devant tous : puis s’estant mis les doigts dans la bouche, pour se faire vomir, il ne rendit seulement que l’eau, pource qu’il n’avoit rien mangé tout ce jour là. […] Car à peine eurent-ils beu, que l’eau tiede leur provoquant le vomissement, leur fit rendre gorge, et par consequent les figues.
Quant à ces deux Compagnons, qui se debattent imprudemment pour une chose qui ne leur appartient pas, ils me remettent en memoire une infinité d’hommes pernicieux, qui font gloire de se rendre de mauvais offices, jusques là mesme, que de la langue ils en viennent souvent aux mains, et tout cela pour un advantage qui ne leur est pas destiné, mais que le Ciel reserve à d’autres qu’à eux.
C’est un point qu’il leur faut laisser ; Et ne pas ressembler à l’Asne de la Fable, Qui, pour se rendre plus aimable Et plus cher à son Maistre, alla le caresser.