Giovani, voi che de’ vostri anni il fiore Dietro a le vanità perdendo andate, Senza pensar di vostra vita il fine, Aprite a questo esempio, aprite gli occhi : Et imparate con più san discorso, Che v’è mestiero in su la primavera Di vostra età pensar di quella al verno : Se non volete a l’ultima vecchiezza Giunger infermi, e di miseria pieni ; Che l’antico proverbio è cosa vera, La vita il fine, il dì loda la sera.
Alors Diogène, s’approchant du passeur, lui dit : « Je ne te sais plus gré de ton service ; car je vois que ce n’est point le discernement, mais une manie qui te fait faire ce que tu fais. » Cette fable montre qu’à obliger les gens de rien aussi bien que les gens de mérite, on s’expose à passer non pour un homme serviable, mais pour un homme sans discernement.
La déesse, en effet, te hait au point d’ôter toute créance à tes présages. » À quoi la corneille répliqua : « Mais c’est précisément pour cela que je lui sacrifie : je la sais mal disposée à mon égard et je veux qu’elle se réconcilie avec moi. » C’est ainsi que beaucoup de gens n’hésitent pas à faire du bien à leurs ennemis, parce qu’ils en ont peur.
Or celui-ci ne se pressait pas d’engager la bataille, malgré les violentes menaces des loups, « Savez-vous, leur dit-il, pourquoi je temporise ; c’est que toujours il convient de délibérer avant d’agir.
» Cil li ad dit : « N’en ai voleir. » Li lus respunt : « Jeo en sai le veir.
« Frere », fet il, « merveilles vei entur tun col, mes ne sai quei. » Li chiens respunt : « C’est ma chaene, dunt humme me lie la semaine ; kar suventefeiz [je] mordreie, [e] a plusurs riens mesfereie que mes sires veut garantir ; si me fet lïer e retenir.
» — « Un autre humme, ceo m’est avis, sur le lit vus tint embracee. » Dunc dis la femme tut curucee : « Bien sai », fet ele, « n’en dust mie, que ceo est vostre vielle folie ; tu vels mençoinge tenir a veire. » — « Jel vi », fet il, « sil dei bien creire. » — « Fous es », fet ele, « si tu creiz pur verité quan que tu veiz. » As mains le prent, od li l’en meine a une cuve d’ewe pleine ; dedenz la cuve le fist garder.
Jeo te deliverai tresbien. » Quant el col li mistrent la hart, [e] cil cria de l’autre part la terce feiz a la sorcere que li membrast en queile manere l’aseüra suz le buissun, ele respunt par faus sermun : « Puis cel’ hure te ai bien aidé e meintenu e conseillé, mes ore te vei si demener que ne te sai cunseil duner.
Così fa l’huom, ch’ognihor vivuto sia In mediocre stato, onde quieta Menò sua vita, e senza alcun travaglio, Quando d’alta fortuna in su la ruota Siede pensoso, e di travagli pieno : Ché quanto ha più de le ricchezze in mano, Tanto l’affanna ognihor cura maggiore.
Il Pardo, che non può là su arrivarle, Fatto ogni prova, alfin partito prende, Onde possa di là con arte trarle.
Or su fratel poi c’hai veduto Qual utile t’ha dato il tuo consiglio In farmi governar l’anno a tuo modo, Ara, e semina anchor a modo tuo Quest’anno quel poder, c’hai da me preso E lascia a me la cura del governo De le stagioni del futuro tempo ; Che t’avvedrai qual sia ’l tuo senno e ’l mio.
L’autre fille dit à sa mère : « Nous sommes bien malheureuses : c’est nous que regarde le deuil et nous ne savons pas faire les lamentations, tandis que ces femmes, qui ne nous sont rien, se frappent et pleurent avec tant de violence. » La mère lui répondit : « Ne t’étonne pas, mon enfant, si ces femmes font des lamentations si pitoyables : elles les font pour de l’argent. » C’est ainsi que certains hommes, poussés par l’intérêt, n’hésitent pas à trafiquer des malheurs d’autrui.
» Cette fable montre que, si l’on n’a pas été initié à la science, on ne saurait instruire les autres.
Sus donc, ne nous enfuyons point pour du vent, et nous mocquons de ce danger, qui n’est nullement à craindre ».
Ceux-ci lui demandant quelle espèce d’oiseau c’était, il répondit : « Autant que je sache, moi, c’est un choucas ; mais, à ce qu’il prétend, lui, c’est un aigle. » C’est ainsi qu’à rivaliser avec les puissants non seulement vous perdez votre peine, mais encore vous faites rire de vos malheurs.
Hermès, voulant savoir en quelle estime il était parmi les hommes, se rendit, sous la figure d’un mortel, dans l’atelier d’un statuaire, et, avisant une statue de Zeus, il demanda : « Combien ?
Ore sai jeo bien, pres est ma fins ; mandez, sire, tuz mes cusins, si departiruns nostre aveir !
Li lus saut sus, si s’esveilla ; mut anguissusement cria.
» fet li leüns, e cil li dit en sun respuns : « Si m’aït Deus, beus sire reis, ne sai quei fesissë anceis que mescine eüsse trovee ; puis ai erré meinte jurnee que oï vostre comandement.
Ma non valse ragion, che s’adducesse, Per torla giù di quel cieco desio, Che ’l lume di ragion cacciava al fondo ; Sì che costretta da un pregar noioso L’Aquila alfin per contentarla prese Quella su ’l dorso fra gli adunchi artigli ; E quanto pote alto levossi a volo.
Il voulut savoir si elle avait la même humeur envers les domestiques de son père, et il l’envoya chez lui sous un prétexte spécieux.
Alors le rat l’entendant gémir accourut, rongea la corde et le délivra. « Naguère, dit-il, tu t’es moqué de moi, parce que tu n’attendais pas de retour de ma part ; sache maintenant que chez les rats aussi on trouve de la reconnaissance. » Cette fable montre que dans les changements de fortune les gens les plus puissants ont besoin des faibles.
Et sendo un giorno a la campagna usciti Su la stagion del più gelato Verno ; L’huom, che dal freddo havea le man sì morte, Che risentir non le poteva a pena, Spesso col fiato ravvivar solea Il quasi spento in lor natio calore.
E dove dianzi pur su l’acque a galla Di par col topo havea tenuto il corso, Rivolta in dietro sotto l’acque entrando Tentava trar quel miserello al fondo Per devorarlo poi che estinto ei fosse.
Quand il sut ce qui était arrivé : « Eh bien !
Ayant remarqué qu’il remuait continuellement les oreilles : « Qu’as-tu, lui demanda-t-il » et pourquoi donc ton oreille ne saurait-elle rester tant soit peu sans bouger ?
Tuz esteient dunc esbaï quant del cucu oient le cri : ne surent quels oiseus ceo fu, mes que tut tens diseit cuccu.
Et l’homme la montrant au lion dit : « Tu vois comme nous sommes plus forts que vous. » Le lion répondit en souriant : « Si les lions savaient sculpter, tu verrais beaucoup d’hommes sous la patte du lion. » Bien des gens se vantent en paroles d’être braves et hardis ; mais l’expérience les démasque et les confond.