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93. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 80 » pp. 52-52

Alors les chiens, voyant ce qui se passait, se dirent entre eux : « Il faut nous en aller d’ici, car si le maître a osé toucher aux bœufs qui travaillent avec lui, comment nous épargnera-t-il ? 

94. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 222 » pp. 155-155

Le loup, ayant manqué son effet, reprit : « Mais l’an passé tu as insulté mon père. — Je n’étais pas même né à cette époque, » répondit l’agneau.

95. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre cinquiéme. — FABLE I. Le Buscheron et Mercure. » p. 173

Chacun eût crû passer pour une beste De ne pas dire aussi-tost, La voilà.

96. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LA VIE. D’ESOPE. PHRYGIEN. Tirée du Grec de Planudes, surnommé le Grand. — La mort d’Esope. Chapitre XXX. »

Ces choses s’estant ainsi passées, les Delphiens s’en allerent treuver Esope, et le tirerent de la prison, pour le traisner en quelque lieu haut eslevé, dont ils le peussent precipiter. […] Car apres que le Rat fut mort, comme il flottoit au dessus de l’eau, voila qu’une Aigle qui vint à passer par là, s’en alla fondre sur luy, et attira par mesme moyen la Grenoüille, qui estoit attachée au filet, tellement que par ce moyen elle les devora tous deux.

97. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XXIV. D’un vieil Chien, et de son Maistre. »

C’est ce Chien affoibly de vieillesse, qui n’estant plus bon aux exercices de la chasse, reçoit des traictemens indignes de luy, et passe ses vieux jours avec des mespris fâcheux, et des injures continuelles.

98. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XXXVIII. De l’Esprevier, et de la Colombe. »

Voylà ce qu’Esope nous a voulu representer en ceste Fable : passons maintenant à la trenteneufviesme.

99. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE LXXXIII. D’un Homme qui avoit deux femmes. »

Je laisse à part les dépenses qu’il leur faut faire, pour reparer le défaut des caresses ; Je ne parlé non plus des chagrins ny des divisions, et passe sous silence une infinité d’autres choses, pour venir à reprendre par un autre biais les mariages contractez entre differentes personnes, et à divertir les jeunes gents à leur tour, de rechercher des femmes âgées. Pour cét effet, ils se doivent proposer les malheurs que j’ay des jà representez, et croire qu’ils les communiqueront tous à la personne qu’ils ont dessein d’espouser ; action d’autant plus odieuse, que c’est une chose contre Nature, de rendre infortunez ceux avec qui nous voulons passer le demeurant de nostre âge. […] Passons maintenant à la Fable suivante.

100. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE LXXXIX. De la Grenoüille, et du Renard. »

Car la Grenoüille y est mocquée par le Renard, de ce qu’elle s’attribuë une gloire qui ne luy est aucunement deuë, et veut passer parmy les autres bestes pour tres-sçavante en la Medecine.

101. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 17 » pp. 6-6

Comme le berger les accusait d’ingratitude pour l’abandonner ainsi, après les soins particuliers qu’il avait pris d’elles, elles se retournèrent pour répondre : « Raison de plus pour nous d’être en défiance ; car si tu nous as mieux traitées, nous, tes hôtesses d’hier, que tes vieilles ouailles, il est évident que, si d’autres chèvres viennent encore à toi, tu nous négligeras pour elles. » Cette fable montre qu’il ne faut pas accueillir les protestations d’amitié de ceux qui nous font passer, nous, les amis de fraîche date, avant les, vieux amis.

102. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 296 » pp. 363-363

La fièvre s’étant allumée là-dessus le fit bientôt passer de vie à trépas.

103. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE LIV. De l’Asne, et du Lion. »

Nous ne manquerons pas d’exemples pour confirmer ceste verité, si nous representant devant les yeux les plus excellents hommes des siecles passez, nous sçavons considerer leurs mœurs, leur façon de vivre, et leurs habitudes.

104. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE LVIII. Du Chevreau, et du Loup. »

Le Chevreau voyant d’une senestre passer le Loup, se mocquoit de luy, et osoit bien le poursuivre à belles injures.

105. (1570) Cento favole morali « CENTO FAVOLE MORALI. raccolte, et trattate in varie maniere di versi da m. gio. mario verdizoti. — A I LETTORI. DEL PADRE, E DEL FIGLIUOLO, che menavan l’asino. » p. 721

Ché così cesserà tanto bisbiglio     De la gente, che passa, e che mi vede     Di tua salute haver poco consiglio.

106. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 201 » pp. 147-147

Un renard, qui passait, les voyant énervés, et le faon gisant au milieu, l’enleva et s’en alla en passant entre eux deux.

107. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE II. Du Loup, et de l’Aigneau. »

Mais pleust à Dieu, que telles impostures ne fussent point parvenuës jusques à nostre âge, et qu’au deshonneur de la Religion Chrestienne, nous ne fussions si meschants que de surpasser en injustice et en fraudes les plus insupportables Tyrans des siecles passez.

108. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE VII. Du Loup, et de la Gruë. »

Il est vray qu’ils n’en passent pas tous à si bon marché, que la Gruë d’Esope.

109. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XXXI. Du Geay. »

Cét Oiseau portant envie à la beauté des Paons, emprunta le plumage de l’un d’entr’eux, qui estoit de ses amis ; et cela faict, il s’alla jetter inconsiderément parmy les autres, croyant les tromper et les esblouyr jusques là, que de passer pour Camarade avec eux.

110. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 81 » pp. 51-51

Le serpent ayant passé la tête dehors, le laboureur abattit sa hache, mais le manqua et fendit en deux le roc voisin.

111. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XXI. Du Larron, et du Chien. »

Je diray seulement, qu’il suffit de considerer les qualitez de la personne qui nous aborde avec des presents, pour cognoistre en quelle estime elle est dans le monde, et juger par ses déportements passez, si elle est capable d’une fourbe, ou d’une meschanceté.

112. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE LXXVIII. Du Berger, et du Loup . »

En quoy, il me semble que pour un vain plaisir de mentir, l’on perd une chose bien precieuse, à sçavoir la Foy ; Action certes d’un tres-mauvais mesnager, et d’un imprudent, puis-qu’il n’y a rien de si commode en tout le commerce de la vie, que de passer pour veritable, autant pour servir ses amis, que pour son interest propre.

113. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 34 » pp. 22-22

Quelques instants après les chasseurs arrivèrent et demandèrent au bûcheron s’il n’avait pas vu un renard passer par là.

114. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE L. Du Renard, et des Chasseurs. »

Celuy-cy courant fortune d’estre pris, à cause de la soudaine esmotion du Peuple, se jetta dans une ruë auprés de celle où estoit arrivé le combat, et se lança teste baissée dans la premiere porte qu’il pût rencontrer, où après avoir monté le degré, et passé par deux ou trois anti-chambres de plain pied, il vint à la fin en celle d’une Dame, qu’il trouva pour l’heure au lict, à cause de quelque indisposition.

115. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE CII. De l’Enfant, et du Larron. »

Si vous estes Vicieux, et que vostre interest ne vous touche point, devenés sages pour l’amour de vôtre fils, affin que l’iniquité du Pere ne passe sur les Enfans.

116. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE CI. De l’Avare, et de l’Envieux. »

Il cherche jour et nuict des inventions pour accroistre son thresor : Il veille, et s’afflige, il s’arrache les cheveux, et tout cela pour l’acquisition d’un vil metail ; regardant plustost ce qu’il veut gagner, que ce qu’il a des-jà gaigné, et ne jouyssant jamais du fruict des peines passées, mais se proposant tous-jours les futures. […] Mais depuis six vingts ans en çà, cét exercice s’est tourné en fureur, voire jusques à tel poinct, qu’on s’expose aujourd’huy à des havres incognus, on queste des terres nouvelles ; l’on fend les glaces du Nort et du Sud : l’on visite les Moluques, au hazard de passer deux fois la Zone Torride. […] L’on passe tous les jours les Alpes et les Pyrenées avec des mulets : on s’astraint aux petites journées de ces animaux chargez : on s’expose au hazard des voleurs et des maladies : on essuye le Soleil, les vents, les pluyes, et les tonnerres : on quitte la chere et agreable Patrie : on va parmy les deserts de l’Arabie querir l’Encens et la Canelle : on est contraint deporter dans des cuirs de bœuf l’eau que l’on doit boire : on s’assemble au nombre de quinze ou vingt mille contre l’invasion des Massagetes : enfin on soufre des peines indicibles pour la trompeuse esperance d’un peu de richesses. […] Mais je passe de bien loing les limites ordinaires de mes Allegories, dont il faut accuser la richesse du sujet, plustost que l’abondance de mes pensées, ausquelles j’en aurois adjousté beaucoup d’autres, si je n’avois peur de grossir mon Volume au delà de ce que je me suis proposé.

117. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE LI. Du Paon, et du Rossignol. »

De maniere que non seulement son defaut luy fut avantageux, mais encore tres-honorable, pource qu’il cognoissoit l’advenir et le passé, tenant en cela de la Nature Divine, au lieu qu’il ne tenoit auparavant que de l’humaine.

118. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE LXVI. Du Renard, et du Chat. »

Il n’y a point de doute que la Romaine n’ait emporté l’avantage sur la Carthaginoise, soit en la durée de sa grandeur, soit en la prosperité de ses armes ; et toutesfois les Citoyens de Rome estoient si pleins de probité, qu’ils alloient volontairement jusques à Carthage, pour y mourir en gardant leur parole, comme fit Attilius, Et les autres tout au contraire, vivoient si fallacieusement, que leur coustume estoit passée en Proverbe : de sorte que pour encherir la perfidie d’un homme, on luy reprochoit d’avoir une foy Punique, c’est à dire Carthaginoise.

119. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 3 » pp. 1-1

À son retour, le renard, voyant ce qui s’était passé, fut moins affligé de la mort de ses petits que de l’impossibilité de se venger ; en effet il ne pouvait, lui quadrupède, poursuivre un volatile.

120. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LA VIE. D’ESOPE. PHRYGIEN. Tirée du Grec de Planudes, surnommé le Grand. — Esope ameine à son Maistre un homme niais, et sans soucy. Chapitre XVI. »

Laissant donc à part le passé, qu’il te suffise qu’à l’advenir je t’affranchiray, et te mettray en liberté ».

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