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107. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE V. Du Chien, et de l’Ombre. »

Je laisse à part les Histoires de Pyrrhus, du mesme Annibal, de Turne chez Virgile, d’Hector et d’Achille chez Homere ; et finallement de la pluspart des vaillants hommes du monde, qui ont bien souvent perdu la vie et l’honneur par un ambitieux desir de gloire, dont ils estoient travaillez.

108. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE LXXXVIII. De l’Asne vestu de la peau du Lion. »

Cela s’est remarqué manifestement en la vie de Jeanne de la Croix, qui tint l’Espagne comme enchantée durant une longue suitte d’années ; jusques là que l’Empereur Charles V. luy communiquoit ses plus importantes entreprises, et les recommandoit aux prieres de Celle qu’il jugeoit Saincte, et qui estoit en effect une Pecheresse tres-infame.

109. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 296 » pp. 363-363

La fièvre s’étant allumée là-dessus le fit bientôt passer de vie à trépas.

110. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE J. Du Coq, et de la pierre precieuse. »

C’est là qu’il demeure attaché par ses luxurieux appetits, qui sont les seules delices de sa vie.

111. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE LIV. De l’Asne, et du Lion. »

Aristote sacrifia en public à la Courtisane Hermie : Ciceron manqua de cœur en sa vie, et Seneque en sa mort.

112. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 185 » pp. 134-134

Alors le chien : « Ô loup, dit-il, si à partir d’aujourd’hui tu me vois dormir devant la ferme, n’attends plus de noces » Cette fable montre que les hommes sensés, quand ils se sont tirés d’un danger, s’en gardent toute leur vie.

113. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE II. Du Loup, et de l’Aigneau. »

Alors si l’extremité de l’offense anime le pauvre à se plaindre, ou à resister, on ne fait nulle difficulté de l’estendre sur le quarreau, sous pretexte d’avoir fait une partie contre la vie de son Seigneur, ou de son voisin ; et ne met-on pas en oubly la raison, qu’allegue le Loup d’Esope pour colorer sa cruauté, à sçavoir, que le pere, la mere, et tous les parents de l’Aigneau, estoient ses mortels ennemis.

114. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XXXI. Du Geay. »

Ces Ambitieux sont à la fin découverts, pour n’estre pas hommes de condition, pour avoir dissipé leurs moyens en despenses frivoles, et bref pour manquer tout à fait de jugement en la conduitte de leur vie.

115. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XXXVI. Du Cheval, et du Lion. »

Tesmoin ce Comte mal-advisé, qui perdit la vie et l’honneur en l’execrable trahison qu’il avoit tramée contre la Duchesse de Savoye ; tesmoin la factieuse ligue des Zegris, contre les Abensarades dans le Royaume de Grenade, d’où ils eurent bien l’avantage de chasser ceste genereuse Noblesse, mais aussi furent ils mis à une entiere destruction, quand la ville de Grenade fust saccagée ; tesmoin encore la fin du traistre Ganes, et une infinité d’autres exemples, qu’il est à propos d’oublier icy, de peur d’ennuyer le Lecteur par la repetition d’une seconde lecture.

116. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 192 » pp. 138-138

Les lièvres s’étant un jour assemblés se désolaient entre eux d’avoir une vie si précaire et pleine de crainte : n’étaient-ils pas en effet la proie des hommes, des chiens, des aigles et de bien d’autres animaux ?

117. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XXI. Du Larron, et du Chien. »

La fidele prevoyance de ce Chien, nous fait aujourd’huy deux leçons aussi importantes qu’il y en puisse avoir au commerce de la vie.

118. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XXXII. De la Mouche, et du Chariot. »

Les Poëtes mesme, et les Escrivains, se parent des despoüilles d’autruy, et transportent des feüillets entiers dans leurs ouvrages, jusques à s’accommoder des inventions des morts, affin que de ces lumieres qui semblent esteintes, et qui toutesfois ne le sont pas, leurs Escrits en reçoivent plus de vigueur et de vie.

119. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE LV. Du Vautour, et des autres Oyseaux. »

Le Vautour de ceste Fable imite la cruauté de certains hommes dénaturez, qui sous l’apparence d’une courtoisie empruntée, rendent de pernicieux offices aux Innocents, et font mourir quelquesfois ceux qui se fieroient en eux de leur propre vie.

120. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre troisiéme. — FABLE I. Le Meusnier, son Fils, et l’Asne. » p. 721

Ces deux rivaux d’Horace, heritiers de sa Lyre,
 Disciples d’Apollon, nos Maistres pour mieux dire,
 Se rencontrant un jour tout seuls et sans témoins ;
 (Comme ils se confioient leurs pensers et leurs soins)
 Racan commence ainsi : Dites-moy, je vous prie, Vous qui devez sçavoir les choses de la vie,
 Qui par tous ses degrez avez déja passé,
 Et que rien ne doit fuïr en cet âge avancé ;
 A quoy me resoudray-je ?

121. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE CIV. De la Corneille, et de la Cruche. »

Le dessein de conserver leur Espece les fait engendrer, et celuy de conserver l’Individu les porte à la queste, pour l’entretenement de leur vie, et à prevenir les surprises des autres bestes, ou les aguets des Chasseurs. […] Bref, en toute la suite de leur vie, ils semblent en quelque façon s’éloigner de la nature brutale, et se rendre compagnons de la nostre, de mesme qu’ils le sont de la demeure ; ce qui n’est possible pas sans mystere. […] La source, à mon advis, en est tirée de bien plus loing, à sçavoir de la Metempsicose de Pythagore, qui ayant publié par toute l’Italie, que les ames humaines passoient d’un corps à l’autre jusques à la fin des siecles, donna sujet à ceste opinion, et fist croire à beaucoup de gents, que les esprits vertueux avoient leur retraicte asseurée dans des corps aggreables et tranquilles, comme sont le Cygne, la Brebis, et quantité d’autres ; que les genereux ranimoient des Aigles ou des Lions, et que les Malicieux avoient à devenir Renards, les Voluptueux, Pourceaux, les Bien-advisez, Elephants, les Fideles, Chiens, les Ingenieux, Singes, et ainsi des autres ; Puis il disoit, que ces mesmes ames rentroient dans des corps humains, et revenoient faire une course en leur premiere lice, continüant de cette sorte jusqu’à l’entiere revolution des siecles, qu’ils appelloient la Grande Année, à sçavoir celle-là qui ramenoit les choses à leur premier poinct, et faisoit revenir en mesme estat, en mesme circonstance, et en mesme progrez toutes les actions de la vie. […] Car si le naturel instinct qui les accompagne les porte necessairement à maintenir leur espece par la generation, et l’Individu par la nourriture, à plus forte raison le discours les convieroit à chercher de plus en plus les moyens de se maintenir en vie et en liberté, comme il se remarque tous les jours en l’homme, qui de sa nature est raisonnable. […] Nous pouvons donc à bon droict l’appeller le phanal de nostre vie, le fil de nos labyrinthes, et la consolatrice de nos peines.

122. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LA VIE. D’ESOPE. PHRYGIEN. Tirée du Grec de Planudes, surnommé le Grand. — Le voyage d’Esope en Delphes. Chapitre XXIX. »

Ceux de Delphes l’oyant parler de ceste sorte, apprehenderent d’abord qu’il ne se portast à mesdire d’eux, passant par les autres Villes : Ce qui fut cause qu’ils conspirerent meschamment contre sa vie.

123. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XXIX. Du Renard, et de la Cigongne. »

En quoy certes les grands Rieurs ont, comme je croy, moins d’avantage que les autres : Car encore qu’ils sçachent donner un coup de bec fort à propos, et de bonne grace, à cause de l’habitude qu’ils y ont acquise, si est-ce qu’ils ne laissent pas d’estre plus examinez que les autres, pour le grand nombre de gents qu’ils obligent à cela, l’exercice desquels n’est que d’esplucher leur vie, afin de trouver où mordre à leur tour, et rendre la pareille à l’aggresseur.

124. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE LI. Du Paon, et du Rossignol. »

Tout le monde, disoit-il, est si bien assorty de ce qu’il luy faut pendant le cours de ceste vie, que si nous avions mis ensemble nos bonnes et nos mauvaises fortunes, afin de refaire le partage plus à propos, apres avoir tout veu et tout consideré, nous raporterions chacun nos biens et nos maux au logis, ne jugeant rien de plus sortable à nostre personne, que ce que la naissance ou le destin nous auroit envoyé.

125. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE LXIII. De l’Arbre, et du Roseau. »

Mais quant aux hommes d’Estat, et d’affaires, desquels Platon a voulu parler, lors qu’il a dit, que ceste Republique estoit bien policée, où les Philosophes regnoient, et où les Roys philosophoient, il n’y a point de doute que le devoir de leur charge les oblige à suivre un autre genre de vie.

126. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XCII. De deux Amis, et de l’Ours. »

A cela lon peut objecter, que ceste regle n’est pas si generale, qu’elle ne souffre quelque exception ; Que les sinceres amitiez peuvent estre verifiées par les exemples, qu’un Pilade a voulu donner sa vie pour Oreste, un Damon pour un Pithias, un Piritoüs pour un Thesée, et qu’aujourd’huy mesme il s’en trouve assez, à qui toutes les choses du monde sont de petite consideration, à comparaison de leur Amy ; Ce que je leur advoüeray pouvoir estre, et avoir esté.

127. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE LXXXI. Du Dieu Mercure, et d’un Charpentier. »

Mais qui sçauroit les contentements de leur ame, la tranquilité de leur vie, la douceur de leur solitude, et les charmes qu’ils trouvent dans la paix de leur maison, celuy là, possible, ne diroit pas, que telles gents n’ont aucune recompense.

128. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE CVII. Du Taureau, et du Rat. »

S’il est donc vray que nos inferieurs font plus enclins à se desesperer, il faut conclure par là qu’ils font aussi plus redoutables, puis qu’il n’y a rien de si furieux que le desespoir, et que comme dit Seneque, celuy est desja maistre de la vie d’autruy, à qui la rage fait abandonner la sienne propre.

129. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XIII. Du Corbeau, et du Renard. »

Car ceux-cy ne tendent des pieges qu’à nostre fortune, ou à nostre vie, et n’essayent à ruyner que le corps ; au lieu que le flatteur destruict entierement les Vertus de l’ame, et ne craint rien tant au monde, que de voir le Prince à qui il s’addresse, vertueux, et bien conditionné.

130. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LA VIE. D’ESOPE. PHRYGIEN. Tirée du Grec de Planudes, surnommé le Grand. — La mort d’Esope. Chapitre XXX. »

Il eust à peine achevé de parler ainsi, qu’ils le precipiterent du haut d’un rocher, et voylà quelle fust la fin de sa vie.

131. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XXXIX. Du Loup, et du Renard. »

Le Loup ayant fait des provisions pour un assez long-temps, menoit une vie oysive, quand le Renard qui s’en apperçeut le fût visiter, et luy demanda la cause de son repos.

132. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « A MONSEIGNEUR. MOROSINI, AMBASSADEUR. ORDINAIRE DE LA. SERENISSIME REPUBLIQVE. DE VENISE, PRES DE SA MAJESTÉ. TRES-CHRESTIENNE. »

Bien qu’il soit vray, Monseigneur , qu’elles n’ont pour Autheur qu’un pauvre Captif, qui durant tout le cours de sa vie fut le Jouët de la Nature, et de la Fortune : si est-ce que sa condition servile, ny sa mauvaise mine n’ont pû luy oster le glorieux tiltre du plus libre et du plus bel Esprit de son siecle.

133. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XII. De l’Aigle, et du Renard. »

Celuy-cy ayant reçeu des outrages non-pareils du Prince de Valachie, voire mesme ayant esté plusieurs fois reduit au poinct de mourir par son commandement au retour de la bataille de Varne, fut à la fin sauvé de la prison par l’entremise des Seigneurs d’Hongrie, et revenant quelques jours apres dans le Pays des Valaques, defit en Bataille, et prit prisonnier son mortel Ennemy, auquel encore qu’il voulust laisser la vie, selon son ordinaire generosité, si luy fust-il impossible d’obtenir cela des Hongres, qui vengerent sa querelle en despit de luy-mesme, et se rendirent les Juges de celuy qui avoit eu dessein d’estre son homicide.

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