Mais voyant qu’elle n’avoit point dequoy payer, elle luy enfonça ses serres si avant, que la miserable en mourut.
De ceste foiblesse n’étoient point coûpables les Meres Lacedemoniennes, qui livroient elles mesmes à la mort ceux de leurs Enfants, qui avoient commis quelque lâcheté, et leur commandoient, ou de se faire mourir, ou d’effacer l’impression que l’on en pouvoit avoir conçeuë.
Ils veulent acquerir pour ne mourir pas de faim, meurent de mesaise pour acquerir. […] Ce Perfide neantmoins, sans mettre en conte la confiance du Pere, sans craindre la punition de Jupiter Hospitalier, et sans se ressouvenir du droict des Gents, fit cruellement mourir le petit Polydore, et l’enterra dans la greve, vis à vis des rivages paternels. […] Nous avons veu de nostre âge des Freres égorger leurs Aisnez pour la succession, des Enfants faire mourir leurs Peres, et des Nepveux se défaire de leurs Oncles. […] Ils font abstinence au milieu de la richesse : ils meurent de faim parmy l’abondance : ils languissent auprés de l’or qu’ils adorent.
Ne pouvant les mener au pâturage habituel, il les soigna dedans ; mais il ne donna à ses propres chèvres qu’une poignée de fourrage, juste de quoi les empêcher de mourir de faim ; pour les étrangères, au contraire, il grossit la ration, dans le dessein de se les approprier elles aussi.
», s’escria l’Asne avant que mourir, « à quel propos ay-je voulu faire le vaillant, et me hazarder à un combat, moy qui n’ay point pris naissance de parents aguerris ?
Tesmoin Rome, qui n’a pû jamais perir que par les discordes Civiles, et qui ayant vaincu toutes les Nations, est morte à la fin par sa propre force : Tesmoin Athenes, qui ne perdit la liberté qu’apres que les infideles Orateurs l’eurent presque toute divisée, et que chacun d’eux eust attiré une portion de la Ville au party où il estoit le plus enclin ; Tesmoin encore la riche succession d’Alexandre, qui se défit par le partage des heritiers.
Però temi lui sempre, e non fidarti Del suo falso sembiante in vista pio : E tienti ben lontan da l’ugne sue, Se non vuoi darti in man d’acerba morte.
Tu sais que notre roi, le lion, est mon voisin ; or il est malade et sur le point de mourir. […] Le lion, en te prenant l’oreille, allait te donner ses conseils et ses instructions sur ta grande royauté, comme quelqu’un qui va mourir ; et toi, tu n’as pas supporté même une égratignure de la patte d’un malade.
Sur le point de mourir, il se dit en lui-même : « Malheureux que je suis !
Mais pour tout cela le Loup ne laissant pas de crier plus fort ; « En vain », luy dit-il, « tu me fais toutes ces belles excuses : c’est ta coustume de m’estre nuisible ; ce mal là te vient de race, car tes pere et mere, et tous les tiens generallement, me hayssent au mourir.
L’un dit : Ces gens sont fous, Le Baudet n’en peut plus, il mourra sous leurs coups.
Un jour qu’ils étaient en route, l’âne, pendant le trajet, dit au cheval : « Prends une partie de ma charge, si tu tiens à ma vie. » Le cheval fit la sourde oreille, et l’âne tomba, épuisé de fatigue, et mourut.
Mais au lieu de le delivrer, ils le mirent en prison, pour avoir, disoient-ils, commis un sacrilege bien manifeste ; et d’une commune voix ils le condamnerent à mourir.
Un Laboureur ayant treuvé dans la neige une Couleuvre presque morte de froid, l’emporta en sa maison, et la jetta prés du feu ; mais un peu aprés, la Couleuvre ayant repris et sa force et son venin, par le moyen de la chaleur, et n’en pouvant supporter la violence, elle infecta toute la loge par son sifflement.
Car de dire que ce fût une haute resolution d’aymer mieux mourir que souffrir un Tyran, c’est ce qu’on ne peut alleguer pour sa deffense, veu que s’il avoit à se precipiter à une mort certaine, pour ne voir le Peuple Romain en subjection, il le pouvoit faire beaucoup mieux du temps de Cesar, au lieu de changer foiblement de party, et se laisser conduire à la bonne fortune du Vainqueur.
Mais tant s’en fallut que le Laboureur fust touché de ces paroles, qu’au contraire s’estant mis à sousrire ; « Je sçay tout cela », luy dit-il, « et cognois assez qui tu és ; mais puis que te voila prise avec ces autres Oyseaux, il faut que tu meures aussi avec eux ».
En un mot, plus un homme en a fait mourir d’autres, et plus on l’estime digne de vivre, comme si les vrais effects du courage ne consistoient qu’à imiter la cruauté des Ours et des Tygres, et à s’entre-tuër inhumainement sur une simple imagination, et pour la moindre picoterie.
A quoy toutesfois les contre-disants auroient moyen d’objecter la mort de Caton, et alleguer que les grands courages ayment beaucoup mieux mourir, que démordre d’une forte et loüable proposition.
Il n’y a point de doute que la Romaine n’ait emporté l’avantage sur la Carthaginoise, soit en la durée de sa grandeur, soit en la prosperité de ses armes ; et toutesfois les Citoyens de Rome estoient si pleins de probité, qu’ils alloient volontairement jusques à Carthage, pour y mourir en gardant leur parole, comme fit Attilius, Et les autres tout au contraire, vivoient si fallacieusement, que leur coustume estoit passée en Proverbe : de sorte que pour encherir la perfidie d’un homme, on luy reprochoit d’avoir une foy Punique, c’est à dire Carthaginoise.
L’advanture de ces Temeraires ne peut estre mieux comparée qu’à celle du Corbeau, qui pour avoir imité l’Aigle, souffre la persecution des Enfans, et meurt dans une espece de desespoir.
» « Je passe », dit la Cigale, « fort joyeusement tout ce temps-là, et ne fay rien que chanter ». « Puis que cela est », repartit la Fourmy en sous-riant, « et que tu n’as point plus de soing, tu merites bien maintenant de mourir de faim », Discours sur la soixante et uniesme Fable.
Mais pour avoir couru trop viste, elle le froissa contre une pierre, dont il mourut : Comme au contraire, cét autre qu’elle portoit sur ses espaules, et qui luy estoit indifferent, s’échappa sans recevoir aucun mal.
Cela nous arrive par je ne sçay quel malheur de nostre nature, soit qu’elle se porte d’inclination à penetrer tous-jours plus avant dans les choses, et par consequent à violer les limites qu’on luy prepare, soit que la grande amour de la liberté nous y convie, et que ce soit une espece de gehenne pour nostre humeur, de voir un obstacle, ou une barriere devant nous, comme il en advint à ce Vieillard Milannois, qui ayant vescu jusqu’à soixante ans sans sortir des fauxbourgs de sa ville, reçeut un commandement de l’Empereur Charles V. de n’en bouger jamais, afin que tous les Estrangers peussent admirer le peu de curiosité de cét homme ; dequoy toutesfois il eût un déplaisir si extrême, qui ayant fait instamment prier l’Empereur de luy permettre de voyager, comme il se veid rebutté de toutes ses demandes, il en mourut de regret dans sa maison.
» « Au Soleil du Printemps », respondit Esope, « et tes Conseillers aux Espics meurs ».
29. « Della cornacchia, et del cane » P127 Faerno, 12 30. « Della volpe, e del gallo » P671 Poggio Bracciolini, Facetiae, 79 31. « Dell’uccellator, et la lodola » P193 Faerno, 39 32. « De i topi » P613 Faerno, 47 33. « Di due rane vicine di albergo » P69 Faerno, 38 34. « Del cervo, et suo figliuolo » P351 Faerno, 23 35. « Di due asini » P180 Faerno, 6 36. « La testuggine, et l’aquila » P230 37. « D’un vecchio, et la morte » P60 Faerno, 10 38. « Della rana, et suo figliuolo » P376 39. « Del drago, et la lima » P93 40. « Del cervo, e ’l cavallo, e l’huomo » P269 41. « Del porco, et del cane » PØ Abstemius, I, 41 42. « Del lupo, et le pecore » P451 43. « Della gallina, et la rondine » P192 Faerno, 79 44. « Del serpente, et Giove » P198 45. « Delle formiche, et la cicala » P112-373 Faerno, 7 46. « Della volpe, et del pardo » P12 47. « Della mosca » P167, cf.
Cela estant, pour peu d’esprit qu’elles eussent, il ne leur seroit pas mal-aisé d’éviter nostre sujection, veu les autres advantages qu’elles ont en grand nombre par dessus nous, comme la force et l’addresse du corps, joincte à la perfection de tous les sens ; et en ce cas là, nous n’aurions jamais appris à dompter les Lions, qui surpassent de bien loing nostre valeur, ny les Elephants, auprés desquels nous ne semblons que des Mouches, ny les Tygres, dont la legereté est imperceptible à nos yeux, ny les Serpents, dont la seule veuë imprime de l’horreur à toute nôtre espece, ny les Basilics, qui font mourir du regard, ny les Poissons, qui sont enfermez dans les abysmes de l’eau, ny les Oyseaux, qui ont libre toute la plaine de l’air.
Il est certain qu’il en renfermait d’autres ; mais ce qui est également vraisemblable, c’est que Phèdre, ne l’ayant commencé qu’à un âge très avancé, mourut avant de l’avoir achevé. […] Mais il mourut, avant d’avoir pu exécuter son projet. […] Il mourut le 17 septembre 1614, laissant un fils, Alexandre Petau, qui hérita de ses fonctions au Parlement et de son goût pour les antiquités. […] Enfin, en 1751, âgé de 55 ans, il mourut de la pierre. […] Or Valla mourut à Naples, le 14 août 1457, et à cette époque Perotti avait à peine 27 ans.