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2. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre sixiéme. — VII. Le Mulet se vantant de sa Genealogie. » p. 315

Son fils prétendoit, pour cela, Qu’on le dust mettre dans l’Histoire.

3. (1692) Fables choisies, mises en vers « A monseigneur, le dauphin. »

Troupe de qui l’Histoire, encor que mensongere, Contient des veritez qui servent de leçons.

4. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE VIII. Du Laboureur et du Serpent. »

Icy je ne puis m’empescher que je ne m’anime contre les tragiques Histoires qu’on a veu arriver par l’Ingratitude, depuis la creation du Monde jusques à nos jours. […] Je voy des freres qui font inhumainement la guerre à des freres officieux, comme Caïn à l’Innocent Abel ; les enfans d’Isaac, à Benjamin ; et une infinité d’autres, dont l’Histoire mesme de nostre France n’est pas exempte. […] Mais je laisse en arriere tous ces exemples, pour alleguer seulement celuy qui est arrivé à la personne mesme de nostre Autheur, et qui est escrit cy-devant en l’Histoire de sa vie ; A sçavoir, qu’Esope estant dans Babylone, à la Cour du Roy Lycerus, adopta pour fils un jeune homme, qui luy sembla le plus aymable, et le mieux conditionné de toute la Ville, auquel il donna une entiere esperance de ses biens, et mit toute son affection en luy, comme s’il eust esté veritablement son enfant.

5. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XVI. Du Lion, et du Rat. »

Je laisse à part les Histoires, qui démonstrent la recognoissance des hommes envers les hommes, et combien il a valu à quelques-uns d’avoir esté courtois et officieux. […] Car nous lisons dans les Histoires des Grecs, qu’un jeune homme ayant eslevé un Dragon depuis sa naissance, le despoüilla si bien de sa fierté naturelle, que durant plusieurs années il ne luy fist aucun mal, ny à ceux de son logis. […] Voila un exemple de la recognoissance des animaux, qui toutesfois ne la tesmoigne pas si bien que la memorable Histoire d’Androde.

6. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre premier. — XII. Le Dragon à plusieurs testes, et le Dragon à plusieurs queuës. » p. 

Un Envoyé du Grand seigneur
 Preferoit, dit l’Histoire, un jour chez l’Empereur 
Les forces de son Maistre à celles de l’Empire.


7. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XLIX. De la Belette, et du Renard. »

Aussi aprenons-nous dans les Histoires, que les plus excellents hommes de lettres ont esté maigres, et secs ; Tesmoin Aristote, Virgile, Homere, et une infinité d’autres. […] Mais je m’esgare, sans m’en apperçevoir, hors de mon sujet, et n’ayant entrepris que de monstrer combien la Volupté nuist à l’Estude des Sciences, je fais voir insensiblement par ces Histoires, que les sçavans hommes sont capables des plus hautes entreprises, et de la parfaite Vertu, qui ne consiste pas moins à exterminer les Usurpateurs, qu’à bien servir les Roys legitimes.

8. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre quatriéme. — VII. Le Singe et le Daufin. » p. 73

Cet animal est fort amy De nostre espece ; En son Histoire Pline le dit, il le faut croire.

9. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE LXXVIII. Du Berger, et du Loup . »

Témoin ce Barbier dont Plutarque raconte l’histoire, qui estant tenu dans la Ville d’Athenes pour un homme extrémement causeur et peu veritable, apprit par hazard sur le port de Pirée d’un fugitif qui avoit abordé dans une chalouppe, que l’armée des Atheniens avoit esté entierement défaite. […] Cette Histoire est la veritable Allegorie de cette Fable, puis que par une experience asseurée, elle prouve que c’est oster entierement le credit à ses paroles, que d’en donner souvent de fausses.

10. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE L. Du Renard, et des Chasseurs. »

La mesme chose est arrivée en plusieurs Histoires, et particulierement en celle de Massinissa, qui viola non seulement l’hospitalité, mais encore les loix du mariage, en la personne de Sophonisbe, qui avoit parole de luy d’une entiere amour, et d’une parfaicte asseurance de sa vie. […] C’est ce que nous verifient toutes les Histoires, ce que la journaliere experience nous monstre, et ce que la raison nous persuade visiblement.

11. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE LXXI. Du Renard, et du Bouc. »

L’Histoire des siecles passez n’est pas plus frequente en exemples, que celle du nostre, où nos yeux ont veu des choses, qu’il n’est nullement besoin de renouveller en nostre memoire, puis qu’elles y sont assez avant imprimées, et que le souvenir nous en doit estre odieux. […] Ces experiences pourroient estre accompagnées d’une infinité d’autres, si mon dessein estoit de faire un recueil d’Histoires, plustost que des discours abregez.

12. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE LXXXIV. D’un Laboureur et de ses Enfants. »

Cependant je ne puis m’excuser d’avoir fait plusieurs redictes, en rapportant une partie des Histoires que j’avois déduites cy-devant. […] D’ailleurs, il est comme impossible de bien prouver un sujet, sans alleguer quantité d’Histoires, que l’on ne peut ny déguiser, ny diversifier, à la façon des Romans.

13. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LA VIE. D’ESOPE. PHRYGIEN. Tirée du Grec de Planudes, surnommé le Grand. — Du Pays, et de la condition d’Esope. Chapitre J . »

Car il nous fait voir par espreuve, que sans se mettre en peine de chercher à persuader autruy, ny par les définitions, ny par les raisonnements, ny mesme par les exemples tirez de l’Histoire des siecles passez, il sçait si bien gagner les cœurs de ceux qui l’écoutent, en les instruisant comme il faut, et les instruire parfaictement par de simples Fables, que des creatures raisonnables auroient grande honte d’entreprendre, et de faire des actions pour lesquelles, ny les oyseaux, ny les autres animaux n’ont aucun instinct, et qu’ils ne voudroient pas mesme avoir faites : Comme au contraire, ceux qui auroient tant soit peu de raison, rougiroient sans doute de ne s’adonner pas aux choses honnestes, ausquelles il feinct plusieurs bestes brutes s’estre de leur temps fort sagement employées ; et ainsi les unes avoir évité d’extrêmes dangers qui les menaçoient, et les autres en avoir reçeu beaucoup de profit en leur besoin.

14. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre deuxiéme. — XIII. L’Astrologue qui se laisse tomber dans un puits. » p. 40

Je m’emporte un peu trop ; revenons à l’histoire De ce Speculateur, qui fut contraint de boire.

15. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XXII. Du Loup, et de la Truye. »

Il me seroit bien aisé d’alleguer d’autres Histoires de grands et excellents Personnages qui ont refusé l’amitié des Vicieux, bien qu’elle leur semblast étre profitable dans le monde, et reputé leur loüange à blasme, comme fist un ancien Philosophe, qui sçachant qu’un homme fort desbordé disoit tousjours du bien de luy ; « Et moy », dit-il, « je me plais à le blasmer incessamment ».

16. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre quatriéme. — XVIII. Le Vieillard et ses enfans. » p. 53

Mais venons à la Fable, ou plutost à l’Histoire De celuy qui tâcha d’unir tous ses enfans.

17. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XLIII. Des Loups, et de la Brebis. »

Mais nous nous sommes estendus si avant dans l’Histoire aux discours precedents, que nous laisserons pour ceste fois à la discretion du Lecteur, de se remettré en memoire les preuves de ceste verité.

18. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre quatriéme. — XVI. Le Loup, la Mere et l’Enfant. » p. 158

Il y perit ; voicy l’histoire.

19. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XLVI. Du Ventre, et des autres Membres. »

Quand le sens de ceste Fable ne seroit pas clair, et applicable de soy-mesme, nous en trouverions toute l’Allegorie expressément declarée dans l’Histoire Romaine de Tite-Live.

20. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre cinquiéme. — FABLE I. Le Buscheron et Mercure. » p. 173

L’Histoire en est aussi-tost dispersée.

21. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XVIII. De l’Arondelle, et des autres Oyseaux. »

Les Histoires de cela ne se doivent point chercher ailleurs que parmy nous.

22. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XLI. Du Cerf, et du Chasseur. »

Nous ne voyons pas en aucune Histoire, qu’Itacque ait oncques esté assaillie, à cause qu’elle estoit sterile ; Et au contraire, nous sçavons que l’Isle de Chipre, la Sicile, la Troade, et toutes les plus fertiles contrées de la Grece n’ont jamais eu que des troubles.

23. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre deuxiéme. — XX. Testament expliqué par Esope. » p. 512

En voicy pour essay Une Histoire des plus gentilles, Et qui pourra plaire au Lecteur.

24. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « A MONSEIGNEUR. MOROSINI, AMBASSADEUR. ORDINAIRE DE LA. SERENISSIME REPUBLIQVE. DE VENISE, PRES DE SA MAJESTÉ. TRES-CHRESTIENNE. »

MONSEIGNEUR, Je devrois craindre sans doute, de choquer la bien-seance ; et par la hardiesse que je prends d’aborder vostre Personne, sans avoir l’honneur d’en estre connu ; pour le peu d’apparence qu’il y a, qu’au lieu de quelque Histoire serieuse, je vienne vous presenter un Livre de Fables. […] Car sans y comprendre les corrections necessaires, je me persuade d’avoir comme renouvellé tout l’Ouvrage, par les divers Raisonnemens de Morale et de Politique, qu’en chaque Discours j’ay entremeslés à des Conseils et à des Exemples tirez de l’Histoire.

25. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE V. Du Chien, et de l’Ombre. »

Je laisse à part les Histoires de Pyrrhus, du mesme Annibal, de Turne chez Virgile, d’Hector et d’Achille chez Homere ; et finallement de la pluspart des vaillants hommes du monde, qui ont bien souvent perdu la vie et l’honneur par un ambitieux desir de gloire, dont ils estoient travaillez.

26. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE CIV. De la Corneille, et de la Cruche. »

Il y a quantité d’histoires et de preuves à produire de part et d’autre dont il ne sera pas hors de propos, de dire icy quelque chose, tant pour délasser le Lecteur de ces longues Moralitez, que nous avons enchaisnées l’une à l’autre en la suitte de cét Ouvrage, comme pour traicter d’une matiere fort plausible, souvent disputée parmy les compagnies, et qui approche en quelque façon de nostre sujet. […] Ils rapportent entre plusieurs Histoires celle d’un certain Elephant, qui entendoit parfaictement le langage de son Maistre, et faisoit beaucoup de choses de celles que font les hommes, voire mesme jusques là que d’avoir sçeu écrire ces propres paroles. […] On rapporte encore une Histoire non moins memorable que celle-là, touchant la vangeance d’un autre Elephant, joincte à une merveilleuse sagacité. […] Mais je m’amuserois en vain à rapporter des exemples touchant la fidelité des Chiens, puis que les Histoires publiques, et toutes les maisons des particuliers sont plaines de ces merveilles, la consideration desquelles a convié beaucoup de gents à croire qu’ils estoient capables de raisonner ; Ce qui toutesfois ne vient pas de ceste seule experience. […] Pour ce qui est de l’Histoire de l’autre Elephant qui conduisit par un cable le débris du Vaisseau hors de la Mer, c’est une chose pleine d’apparence que non pas le nom du Roy de Portugal, mais la violence du commandement luy fist faire un effort extraordinaire, pour la craincte de la punition, qui est aussi commune aux autres animaux, qu’à luy.

27. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « A MONSIEUR. MONSIEUR. DE SAINCT SYMON, premier Gentil-homme de la Chambre. du Roy, et son premier Escuyer. »

Comme elle est immortelle en son essence, elle vous fera revivre à jamais, et dans l’Histoire de nostre temps, et dans les autres ouvrages des hommes de lettres.

28. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE VII. Du Loup, et de la Gruë. »

Je laisseray à part le perfide Ganes, qui perdit les douze Pairs, à qui il avoit mille sortes d’obligations, tant à cause de leurs bons offices, que de la parenté, et une infinité d’autres de l’histoire ancienne et de la moderne, qui non seulement ont sçeu peu de gré à leurs bien-facteurs, mais encore ont procuré leur totale destruction ; En cela plus cruels, que le Loup de ceste Fable, qui se contente de faire perdre à la Gruë l’esperance de son salaire, luy representant plaisamment qu’elle est encore trop heureuse d’estre eschappée de sa gueule, pendant qu’elle avoit le bec dans le gosier du Loup.

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