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61. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre cinquiéme. — FABLE I. Le Buscheron et Mercure. » p. 173

O ma cognée, ô ma pauvre cognée !

62. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 55 » pp. 28-28

Un homme pauvre, étant malade et mal en point, promit aux dieux de leur sacrifier cent bœufs, s’ils le sauvaient de la mort.

63. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LA VIE. D’ESOPE. PHRYGIEN. Tirée du Grec de Planudes, surnommé le Grand. — Ennus est adopté par Esope, qui en reçoit une grande injure. Chapitre XXVI. »

Ceste nouvelle plût grandement à Lycerus, à qui le pauvre Esope fut amené tout crasseux, et plain d’ordure.

64. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 61 » pp. 285-285

Un homme avait un dieu de bois, et, comme il était pauvre, il le suppliait de lui faire du bien.

65. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XIV. Du Lion affoibly de vieillesse. »

Cependant le pauvre Lion bien affligé, « helas ! 

66. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « A MONSIEUR. MONSIEUR. DE SAINCT SYMON, premier Gentil-homme de la Chambre. du Roy, et son premier Escuyer. »

MONSIEUR, La deformité du corps estant, comme elle est, une marque ordinaire de celle de l’ame, j’auois un juste sujet d’apprehender que pour cette raison ce pauvre Esclave estranger, à qui je fais parler nostre langue, ne fust mal venu aupres de vous.

67. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE CXVIII. De l’Ours, et des Mouches à Miel. »

Mais ce qu’il y a d’insupportable en leur humeur, c’est qu’il ne s’en trouve que trop parmy eux, qui sont bien contents de faire comme l’Ours de ceste Fable, c’est à dire, de manger la plus pure substance des Innocents, et de ne vouloir pas toutesfois que ces pauvres gents s’en ressentent ; Car alors s’ils en reçoivent le moindre déplaisir, il n’est pas à croire combien est grande la violence où leur passion les porte.

68. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XCIX. Du Sapin, et du Buisson. »

Or ces deux sortes d’inconvenients sont beaucoup plus frequents à l’homme riche qu’au pauvre, et par consequent la richesse est plus ruyneuse au corps, que la mediocrité. […] Il ne reste maintenant qu’à faire voir que les riches sont plus sujets à la mort violente que les pauvres : ce que je monstreray succinctement par ceste division.

69. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE VIII. Du Laboureur et du Serpent. »

Où vas-tu, pauvre Idiot, avec cét infidelle animal ?

70. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XXVIII. Du Laboureur et du Serpent. »

Il arriva depuis, que le Laboureur estant devenu fort pauvre, et imputant la cause de ce malheur à l’offense qu’il avoit faite au Serpent, s’en alla vers luy, pour le prier de s’en revenir à son logis.

71. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE L. Du Renard, et des Chasseurs. »

Ce pauvre homme tout effrayé se jetta d’abord aux pieds de cette personne, et la pria tres instamment de luy sauver la vie ; Ce que la Dame luy ayant accordé, elle luy donna la clef d’un cabinet pour se cacher dedans, en attendant qu’il peust eschapper à la faveur des tenebres.

72. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE LXXI. Du Renard, et du Bouc. »

Mais le Renard se mocquant de luy ; « ô pauvre Bouc », luy dit-il, « si tu avois autant de sens dans la teste, que tu as de barbe au menton, tu ne fusses jamais décendu dans le Puits, que tu n’eusses premierement bien pensé aux moyens d’en sortir ».

73. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XXXIV. Du Singe, et du Renard. »

Comme il se sentit pris, et trompé si vilainement, il se mit fort en colere, et en imputa toute la faute au Renard, qui sans s’esmouvoir autrement de ses paroles : « O pauvre fol », luy dit-il de fort bonne grace, « qu’avecque peu de raison tu as crû meriter un empire sur autruy, puis que tu n’as sçeu commander à toy-mesme ».

74. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XCII. De deux Amis, et de l’Ours. »

Apres qu’il s’en fût allé, et que celuy qui estoit monté sur l’arbre en fût décendu, il voulut railler son Compagnon, et l’enquist de ce que l’Ours luy avoit dit à l’oreille : Mais ce pauvre homme ayant un juste sujet de le tancer ; « Il m’a conseillé », luy respondit-il, » de ne me mettre jamais en chemin avec un tel Amy ».

75. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LA VIE. D’ESOPE. PHRYGIEN. Tirée du Grec de Planudes, surnommé le Grand. — Esope ameine à son Maistre un homme niais, et sans soucy. Chapitre XVI. »

Or bien que ce pauvre Idiot jugeast assez, qu’elle mesme estoit la Maistresse du logis, si est ce que tenant cela pour indifferent, « asseurément (disoit-il à par soy) c’est pour me faire plus d’honneur, qu’elle me veut laver les pieds de ses propres mains, bien qu’elle le puisse commander à quelqu’une de ses servantes ».

76. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XVI. Du Lion, et du Rat. »

Androde ayant apperçeu que la cause en procedoit d’une longue espine, que le pauvre Lion avoit dans la patte ; la luy tira fort adroittement, et fist suppurer l’apostume qui s’y estoit amassée.

77. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE CI. De l’Avare, et de l’Envieux. »

Les Princes mesme combien ont-ils de Ministres et d’Officiers, qui n’ayant pour but que leur interest propre, tiennent pour indifferent celuy de leur Maistre, et font leurs delices de la substance et du sang des pauvres sujets ; En cela mille fois plus inhumains que les Cannibales, pource que leur ardente Avarice les aveugle de telle sorte, qu’il semble à leur imagination que la richesse doive estre plus pretieuse à l’homme que la vie. […] Tel encore fût le succez du pauvre Arion, que les Mariniers ne jetterent dans la Mer, qu’affin d’avoir ses richesses. […] Pour se contenter en leur Convoitise, il a fallu qu’ils ayent occupé les pauvres habitans de ces contrées à foüiller sans cesse dans les mines, principalement dans celles de Potosi, pour leur acquerir de l’or en abondance, aux despens de leur peine, et de leur sang mesme.

78. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « A MONSEIGNEUR. MOROSINI, AMBASSADEUR. ORDINAIRE DE LA. SERENISSIME REPUBLIQVE. DE VENISE, PRES DE SA MAJESTÉ. TRES-CHRESTIENNE. »

Bien qu’il soit vray, Monseigneur , qu’elles n’ont pour Autheur qu’un pauvre Captif, qui durant tout le cours de sa vie fut le Jouët de la Nature, et de la Fortune : si est-ce que sa condition servile, ny sa mauvaise mine n’ont pû luy oster le glorieux tiltre du plus libre et du plus bel Esprit de son siecle.

79. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE X. Du Rat de Ville et de celuy de Village. »

Fay donc si bonne chere que tu voudras ; pour moy j’ayme beaucoup mieux estre pauvre avec asseurance, qu’en avoir de reste, et vivre dans ce chagrin ».

80. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LA VIE. D’ESOPE. PHRYGIEN. Tirée du Grec de Planudes, surnommé le Grand. — Esope est derechef vendu. Chapitre VII. »

» Or bien que le pauvre Esope servit d’une matiere de raillerie à plusieurs, si ne laissoit il pas de les dédaigner, et de les regarder hardiment.

81. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE CXI. De Venus, et d’une Chatte. »

Ce pauvre fol fût en mesme temps si passionnément épris de son amour, que sans user de plus long delay, il la mena droit à son logis, pour en avoir la jouïssance.

82. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LA VIE. D’ESOPE. PHRYGIEN. Tirée du Grec de Planudes, surnommé le Grand. — De quelle façon Esope nourrit, et dressa quatre Poussins d’Aigle. Chapitre XXVIII. »

Alors les Egyptiens bien estonnez, et bien fâchez tout ensemble de voir traicter de ceste sorte un animal qu’ils avoient si fort en reverence, accoururent tous à la foule, et arracherent le pauvre chat des mains de ceux qui le battoient ; puis ils s’en allerent au Roy, pour luy dire comment l’affaire s’estoit passée.

83. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE CXIII. Des Coqs, et de la Perdrix. »

Cependant la pauvre Perdrix s’affligeoit fort à par soy, de se voir ainsi rebuttée d’eux, pour n’estre de leur engeance.

84. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE LXXXIII. D’un Homme qui avoit deux femmes. »

Comme au contraire, s’ils l’aiment autant ou plus qu’avant la Nopce, ô la honteuse condition d’un pauvre homme !

85. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE CIV. De la Corneille, et de la Cruche. »

Dequoy le Maistre infera, que le perfide Valet frustroit tous les jours ce pauvre Animal de la moitié de sa nourriture, et que c’estoit la veritable cause de sa maigreur.

86. (1893) Les fabulistes latins depuis le siècle d’Auguste jusqu’à la fin du moyen âge. Tome I : Phèdre et ses anciens imitateurs directs et indirects pp. -818

Et plus tard, dans la fable iv du livre V, resté à la fin de sa longue carrière aussi pauvre qu’au commencement, il s’exprimait encore ainsi : Periculosum semper reputavi lucrum. […] Enfin rendons, en terminant, un légitime hommage à son inébranlable amour du bien, et disons que Phèdre fut une nature honnête, un moraliste convaincu, qui eut, en restant pauvre, le rare mérite de suivre ses propres préceptes, et, en rêvant sans cesse l’immortalité, le courage de ne la demander qu’à la seule valeur de ses écrits.

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