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7. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 48 » p. 306

Alors Hermès lui apparut, et le frappant de son caducée, lui dit : « Et maintenant tu n’admettras pas, toi, que les dieux jugent les hommes comme tu juges les fourmis ? 

8. (1180) Fables « Marie de France, n° 29. Le loup qui fut roi » p. 514

Tuz jugent que ele seit ocise ; dunc ad li lus la beste prise, si l’ad ocise e depecie e devant eus tute mangie. […] Le singe fu mut veizïez, ne voleit mie estre jugez : il* ne saveit, itant li dist.

9. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE CXIV. Du Charbonnier, et du Foullon. »

Car les Médisans estans sans cesse aux aguets, pour chercher quelque nouvelle matiere à leurs calomnies, comme ils voyent qu’ils n’en trouvent point en la personne des Innocents, ils les jugent par le vice de ceux qui les hantent.

10. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre premier. — VII. La Besace. » p. 266

Il jugea qu’à son appetit
 Dame Baleine estoit trop grosse.


11. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre sixiéme. — V. Le Cochet, le Chat et le Souriceau. » p. 716

Garde-toy tant que tu vivras De juger des gens sur la mine.

12. (1180) Fables « Marie de France, n° 74. L’escarbot » p. 650

« Ore ne chaut quë hum me tienge verm u oisel, mes que jo vienge dedenz la fiente del cheval ; kar de feim ai dolur e mal. » Issi avient des surquidez : par eus me[i]mes sunt jugez ; ceo enpernent que ne poënt fere, dunc lur covient a[rrier] retrere.

13. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XXI. Du Larron, et du Chien. »

Mais luy ne voulut pas seulement achever d’ouyr les Ambassadeurs, et les renvoya sans responce, pour ce qu’il jugea ceste demande indigne d’une repartie. […] Je diray seulement, qu’il suffit de considerer les qualitez de la personne qui nous aborde avec des presents, pour cognoistre en quelle estime elle est dans le monde, et juger par ses déportements passez, si elle est capable d’une fourbe, ou d’une meschanceté.

14. (1180) Fables « Marie de France, n° 34. Le roi des singes » p. 569

Oëz l’essample de ceste cunte : ne peot mie od le tricheür li leaus hum aver honur en curt u l’em voille tricher e par mençunge faus juger.

15. (1180) Fables « Marie de France, n° 68. Le lion et le renard » p. 258

Amener le f[e]rai e prendre, vus le feites defeire u pendre, sil chastïez si fierement que sample prengnent si parent. » Li gupil ot qu’il fu jugez, mut durement s’est esmaiez ; pas pur pas est avant venuz, que des bestes fu bien veüz.

16. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 41 » pp. 17-17

Un renard, ayant eu la queue coupée par un piège, en était si honteux qu’il jugeait sa vie impossible ; aussi résolut-il d’engager les autres renards à s’écourter de même, afin de cacher dans la mutilation commune son infirmité personnelle.

17. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 88 » p. 246

Quand elle jugea qu’il avait cuvé son vin, elle revint et frappa à la porte du cimetière : « Qui frappe à la porte ? 

18. (1180) Fables « Marie de France, n° 37. Le lion et le paysan » p. 284

Issi avient quë en cel jur aveient il jugé en plet un barun que [li] ot mesfet ; pruvez esteit de traïsun, sil fist geter a sun lïun – a lung tens ot esté gardez dedenz sa curt enchaenez – e li l’ocist ignelepas, mes n’i garda armes ne dras.

19. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre sixiéme. — II. Le Lion et le Chasseur. » p. 326

Il renferme toujours son conte en quatre Vers ; Bien ou mal, je le laisse à juger aux Experts.

20. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 199 » pp. 140-140

Comme le lion ne cessait de le presser, il lui dit qu’il le jugeait digne d’être l’époux de sa fille, mais qu’il ne pouvait la lui donner qu’à une condition, c’est qu’il s’arracherait les dents et se rognerait les griffes ; car c’était cela qui faisait peur à la jeune fille.

21. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XXIV. D’un vieil Chien, et de son Maistre. »

Jugez, je vous prie, si ce n’est pas une belle satisfaction à ces miserables, au lieu de treuver la recompense de leurs travaux, d’estre payez d’ingratitude, et de risée, et encore par la personne du monde, qu’ils ont le plus obligée.

22. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XCVI. Du Paon, et de la Gruë. »

Il est vray neantmoins qu’il s’en trouve plusieurs qui en sont un peu trop jaloux, c’est à dire, qui s’enflent de leurs bonnes qualitez, et ne jugent pas les autres dignes de leur estre mis en comparaison.

23. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre deuxiéme. — XX. Testament expliqué par Esope. » p. 512

Ces lots faits, on jugea que le sort pourroit faire, Que peut-estre pas une sœur N’auroit ce qui luy pourroit plaire.

24. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XXVI. Du Chévreau, et du Loup. »

Ils croyent bastardes toutes les plantes, qui ne naissent point en leur terroir : Ils jugent de la conduite d’autruy par leurs sentiments, et ne treuvent à propos que les choses qu’ils ont desia faites, ou à la praticque desquelles ils ont quelque disposition.

25. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE LXXXVIII. De l’Asne vestu de la peau du Lion. »

Nous ne pouvons point juger s’il reçoit des consolations interieures, ou s’il a de grands ressentiments de charité ; car c’est un ouvrage du cœur, et non des actions.

26. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE LXIX. Du Loup, et des Chiens. »

Ce Loup avoit beaucoup de raison de juger de la perte du trouppeau par la division des Chiens, puis qu’il n’est point d’intestine partialité qui ne soit capable de ruyner une fortune, quelque florissante qu’elle puisse estre.

27. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « A MONSIEUR. MONSIEUR. DE SAINCT SYMON, premier Gentil-homme de la Chambre. du Roy, et son premier Escuyer. »

Mais j’ose bien me promettre qu’un esprit tel que le vostre, qui excelle en la connoissance des bonnes choses, jugera tout aussi tost du haut merite de celles-cy.

28. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 197 » pp. 142-142

Un lion devenu vieux, et dès lors incapable de se procurer de la nourriture par la force, jugea qu’il fallait le faire par adresse.

29. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE VIII. Du Laboureur et du Serpent. »

Jugeons par cecy de la foiblesse de nostre nature, puis qu’un homme tel qu’Esope, si excellent en esprit, et qui avoit si bien parlé de l’ingratitude, ne pût s’empescher d’estre deçeu au choix de son fils adoptif, et que ce Perfide, qu’il avoit comme enchanté des promesses de son heritage, ne laissa pas de luy tendre un piege mortel, et de le traicter comme le pire de tous ses ennemis.

30. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XXIX. Du Renard, et de la Cigongne. »

Car ou ils se mocquent en paroles, ou en effect ; ou par les actions de ceux qu’ils jugent comtemptibles et ridicules.

31. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XXXVII. Des Oyseaux, et des Bestes à quatre pieds. »

Cela s’accorde, sans doute, aux Loix de plusieurs grands Politiques, qui n’ont pas jugé qu’il y eust d’autres punitions contre les Lasches, que l’infamie et la honte de leur foiblesse.

32. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XXIII. De l’Enfantement des Montagnes. »

Que le Lecteur se figure d’un costé ce grand Personnage, attaché à la dissection des animaux, pour observer le siege de la Bile, et juger par ceste espreuve de la cause de nos guerres, de nos animositez, et de nos divisions ; Qu’on se le propose, dis-je, riant de nos vanitez, et que d’ailleurs on se represente Xerxes, couvrant d’une Armée innombrable le destroict de l’Hellespont ; lequel des deux semblera plus ridicule ?

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