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2. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 27 » pp. 26-26

Chambry 27 Chambry 27.1 Ἁλιεὺς <ὕδωρ τύπτων> – Le pêcheur qui bat l’eau. […] Il avait tendu ses filets, et en avait barré le courant d’une rive à l’autre ; puis ayant attaché une pierre au bout d’une corde de lin, il en battait l’eau, pour que les poissons affolés se jetassent en fuyant dans les mailles du filet. Un des habitants du voisinage, le voyant faire, lui reprocha de troubler la rivière et de les forcer à boire de l’eau trouble.

3. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre sixiéme. — IX. Le Cerf se voyant dans l’eau » p. 74

Le Cerf se voyant dans l’eau Dans le crystal d’une fontaine Un Cerf se mirant autrefois, Loüoit la beauté de son bois, Et ne pouvoit qu’avecque peine Souffrir ses jambes de fuseaux, Dont il voyoit l’objet se perdre dans les eaux.

4. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XCIII. De deux pots flottans sur l’eau. »

De deux pots flottans sur l’eau. Deux pots, dont l’un estoit de terre, et l’autre de fer, furent laissez fortuitement sur le bord d’une riviere, et emportez par la violence de l’eau. Le pot de terre apprehendant pour lors d’estre cassé ; « N’aye peur », luy dit l’autre, « je sçauray bien empescher que cela ne nous arrive ». « Voila qui est bon, respondit le pot de terre, mais si je viens à me briser contre toy, ou par l’impetuosité de l’eau, ou autrement, cela ne se pourra faire qu’il n’y aille tous-jours du mien ; voylà pourquoy il vaut mieux que je mette ma seureté à me separer d’avecque toy ».

5. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LA VIE. D’ESOPE. PHRYGIEN. Tirée du Grec de Planudes, surnommé le Grand. — Esope se justifie devant son Maistre, et luy fait voir qui avoit mangé les figues. Chapitre III. »

Cela dit, il courut prendre de l’eau tiede, qu’il beut devant tous : puis s’estant mis les doigts dans la bouche, pour se faire vomir, il ne rendit seulement que l’eau, pource qu’il n’avoit rien mangé tout ce jour là. […] Ceste proposition d’Esope plust fort à son Maistre, qui bien estonné du bon sens, et de l’esprit de son nouveau serviteur, voulut que les deux autres beussent comme luy de l’eau tiede. […] Car à peine eurent-ils beu, que l’eau tiede leur provoquant le vomissement, leur fit rendre gorge, et par consequent les figues.

6. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LA VIE. D’ESOPE. PHRYGIEN. Tirée du Grec de Planudes, surnommé le Grand. — D’un seul grain de lentille qu’Esope fit cuire en un Pot, et de quelques autres choses facetieuses. Chapitre X. »

Esope courut aussi tost prendre de l’eau du bain, et leur en donna : Mais Xanthus en eust à peine gousté, que n’en pouvant supporter la puanteur […] » « C’est de l’eau du bain », respondit Esope, « que tu as voulu que je te donnasse ». […] » « Nenny », respondit Esope, « pource qu’il me seroit mal-seant de faire autre chose que ton commandement, Tu ne m’as point dit, mets de l’eau dans le bassin, lave mes pieds, apporte mes pantoufles, et ainsi du reste, si bien que je ne suis point à blâmer, ce me semble ». […] Mais Esope n’ayant vuidé dans les escuelles que l’eau toute pure, se mit à la distribuer à un chacun ; Dequoy Xanthus bien estonné, « Où est la lentille, luy demanda-t’il ? 

7. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 19 » p. 8

Alors Esope leur dit : « Autrefois il n’y avait que le chaos et l’eau ; mais Zeus voulant faire apparaître un autre élément, la terre, l’engagea à avaler la mer par trois fois. La terre se mit à l’œuvre une première fois, et elle dégagea les montagnes ; puis elle avala la mer une deuxième fois et mit à nu les plaines ; si elle se décide à absorber l’eau une troisième fois, votre art deviendra sans usage. » Cette fable montre qu’à railler plus fin que soi, on s’attire imprudemment des répliques d’autant plus cuisantes.

8. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre quatriéme. — II. Le Berger et la Mer. » p. 207

A la fin les tresors déchargez sur la plage, Le tenterent si bien qu’il vendit son troupeau, Trafiqua de l’argent, le mit entier sur l’eau ; Cet argent perit par naufrage. […] Au bout de quelque temps il fit quelques profits ; Racheta des bestes à laine ; Et comme un jour les vents retenant leur haleine, Laissoient paisiblement aborder les vaisseaux ; Vous voulez de l’argent, ô Mesdames les Eaux, Dit-il, adressez-vous, je vous prie, à quelqu’autre : Ma foy vous n’aurez pas le nostre.

9. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 29 » p. 232

Mais, comme l’eau coulait en grondant, ils avaient beau s’exciter les uns les autres, ils n’osaient s’y aventurer. […] Quant à lui, se vantant d’être plus brave que les autres, il sauta hardiment dans l’eau.

10. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 203 » p. 145

Un lion errant sur une plage vit un dauphin qui sortait la tête hors de l’eau. […] Celui-ci essaya de sortir de l’eau, mais ne put y réussir.

11. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre deuxiéme. — XII. La Colombe et la Fourmy. » p. 235

Le long d’un clair ruisseau beuvoit une Colombe : Quand sur l’eau se panchant une Fourmy y tombe. […] Un brin d’herbe dans l’eau par elle estant jetté, Ce fut un promontoire où la Fourmy arrive.

12. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 24 » p. 11

Un pêcheur, habile à jouer de la flûte, prenant avec lui ses flûtes et ses filets, se rendit à la mer, et, se postant sur un rocher en saillie, il se mit d’abord à jouer, pensant que les poissons, attirés par la douceur de ses accords allaient d’eux-mêmes sauter hors de l’eau pour venir à lui. Mais comme, en dépit de longs efforts, il n’en était pas plus avancé, il mit de côté ses flûtes, prit son épervier, et, le jetant à l’eau, attrapa beaucoup de poissons.

13. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LA VIE. D’ESOPE. PHRYGIEN. Tirée du Grec de Planudes, surnommé le Grand. — Subtile response d’Esope, touchant les superfluitez que la Nature rejette. Chapitre XVIII. »

Apres cela mets ordre, qu’il y ait quantité de paille sur le rivage, et une table dressée exprés, avec des garçons qui se tiennent prests, pour te verser à boire l’eau de la Mer. Alors quand tu verras tout le peuple assemblé à ce spectacle, apres que tu seras assis, commande que l’on te remplisse une tasse d’eau ; Puis l’ayant prise, demande à celuy qui a les gages, quelles sont vos conventions, et le demande tout haut, afin qu’il n’y ait personne en la compagnie qui ne l’entende. Que s’il advient qu’il te responde que tu és demeuré d’accord de boire toute l’eau de la Mer, t’addressant alors au Peuple ; “Hommes Samiens”, diras-tu, “il n’est pas que vous ne sçachiez bien que les Fleuves se vont rendre dans la Mer ; or est il qu’il a esté accordé entre nous, que je boirois la Mer seule, et non les Rivieres qui entrent dedans. Que cét escolier donc empesche premierement que les eaux des Fleuves ne se meslent à celles de la Mer, et quand il l’aura fait, je la boiray” ».

14. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre sixiéme. — XVII. Le Chien qui lâche sa proye pour l’ombre. » p. 133

Ce Chien voyant sa proye en l’eau representée, La quitta pour l’image, et pensa se noyer ; La riviere devint tout d’un coup agitée.

15. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 266 » pp. 180-180

Un âne portant du sel traversait une rivière ; il glissa et tomba dans l’eau. […] Mais il advint que les éponges ayant pompé l’eau, il ne put se relever et périt noyé.

16. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre sixiéme. — XII. Le Soleil et les Grenoüilles. » p. 314

Bien-tost on la verra reduite À l’eau du Styx.

17. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 321 » p. 368

Une rivière, apercevant une peau de bœuf qu’elle charriait dans ses eaux, lui demanda son nom. « Je m’appelle Dure », répondit-elle.

18. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre quatriéme. — X. Le Chameau, et les Bastons flotans. » p. 195177

Et puisque nous voicy tombez sur ce sujet : On avoit mis des gens au guet, Qui voyant sur les eaux de loin certain objet, Ne pûrent s’empêcher de dire, Que c’estoit un puissant navire.

19. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 177 » p. 135

Ne pouvant les atteindre, ils convinrent entre eux de boire toute l’eau, pour arriver ensuite aux peaux.

20. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre deuxiéme. — IV. Les deux Taureaux et une Grenoüille. » p. 485

Il ne regnera plus sur l’herbe des prairies, Viendra dans nos marais regner sur les roseaux ; Et nous foulant aux pieds jusques au fond des eaux, Tantost l’une, et puis l’autre ; il faudra qu’on patisse Du combat qu’a causé madame la Genisse.

21. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 222 » pp. 155-155

C’est pourquoi, bien qu’il fût lui-même en amont, il l’accusa de troubler l’eau et de l’empêcher de boire. L’agneau répondit qu’il ne buvait que du bout des lèvres, et que d’ailleurs, étant à l’aval, il ne pouvait troubler l’eau à l’amont.

22. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 246 » pp. 384-384

Alors la grenouille entraîna le rat au fond, tandis qu’elle s’ébattait dans l’eau en poussant ses brekekekex. Et le malheureux rat, gonflé d’eau, fut noyé ; mais il surnageait, attaché à la patte de la grenouille.

23. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 329 » p. 269

Comme le sanglier à chaque instant détruisait l’herbe et troublait l’eau, le cheval, voulant se venger de lui, recourut à l’aide d’un chasseur.

24. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre premier. — XI. L’homme, et son Image. » p. 

Il fait tout ce qu’il peut pour éviter cette eau.


25. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre premier. — XIX. L’Enfant et le Maistre d’Ecole. » p. 211

Un jeune enfant dans l’eau se laissa choir,
 En badinant sur les bords de la Seine.


26. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE LXXIX. De la Fourmy, et de la Colombe. »

Alors une Colombe branchée fortuitement sur un arbre, qui panchoit sur l’eau, voyant la pauvre Fourmy en danger de mort, rompit incontinent avecque son bec un rameau de l’arbre, qu’elle laissa cheoir dans la fontaine ; et ainsi la Fourmy qui l’aborda, se preserva du danger d’estre noyée, et se mit en seureté.

27. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre premier. — XXII. Le Chesne et le Rozeau. » p. 70

Le moindre vent qui d’aventure
 Fait rider la face de l’eau
 Vous oblige à baisser la teste :
 Cependant que mon front au Caucase pareil, 
Non content d’arrester les rayons du soleil,
 Brave l’effort de la tempeste.


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