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12. (1180) Fables « Marie de France, n° 68. Le lion et le renard » p. 258

Li leün mut se curuça ; le lu, sun provost, apela, demanda lui pur quei ne vient. Li lus respunt : « Rien nel detient fors l’engresté de sun curage, kar jeo li enveiai* mun message. […] En Salerne fui vereiment, si vus unt li mire mandé, ki oïrent vostre enfermeté, que un lu seit escorcié tut vifs, si seit li sanc en la pel mis sur vostre piz desque a demain : de vostre mal vus rendra sain. » Le lu pernent, kë ileoc fu ; vif l’escorcent, tant l’unt tenu ; al lïun unt la pel bailé. […] « Tes guanz », fet il, « vei depescez Autre feiz seez chastïez que autre ne deiz par mal tenir, que sur tei deive revertir. » Tel purchace le mal d’autrui que cel meme revient sur lui, si cum li lus fist del gupil, qu’il voleit mettre en eissil.

13. (1180) Fables « Marie de France, n° 88. Le loup et le renard » p. 

Marie de France, n° 88 Le loup et le renard Un gupil e un lu s’aïrierent e ensemble se curucerent, si que nul nes pot acorder ne lur raisun a bien turner. […] Li lïuns dist que avis li fu que li lus aveit tort eü e li gupilz aveit raisun : « Mes tant i ot de mesprisun — e issi cum mei est avis – tut eit issi li lus mespris.

14. (1180) Fables « Marie de France, n° 77. Le loup et le hérisson » p. 686

Marie de France, n° 77 Le loup et le hérisson Un lu s’esteit acumpainez al hyriçun e bien afïez. Puis avient si que li lus fu pris.

15. (1180) Fables « Marie de France, n° 97. Le loup et la colombe » p. 689

Marie de France, n° 97 Le loup et la colombe Un lu esgarda un colum, que cuillot desuz un buissun ramels, dunt sun ni voleit fere. Li lus parla, ne se pot tere.

16. (1180) Fables « Marie de France, n° 59. Le loup et le corbeau » p. 670

Marie de France, n° 59 Le loup et le corbeau D’un lu cunte ke vit jadis u un corbel s’esteit asis sur le dos dë une berbiz. Li lus parla od nobles diz : « Jeo vei », fet il, « [mut] grant merveille : le corp sur le dos d’une oweille.

17. (1180) Fables « Marie de France, n° 21. Le loup et la truie » p. 547

Marie de France, n° 21 Le loup et la truie Jadis avient que un lus erra par un chemin, si encuntra une troie que preinz esteit. […] Tutes femeles unt grant hunte, si mains madles les deit tucher a tel busuin ne aprismer. » Adunc s’en va li lus mucier, ki les purcels voleit manger, e la troie s’en est alee, que par engin s’est delivree.

18. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre deuxiéme. — XIII. L’Astrologue qui se laisse tomber dans un puits. » p. 40

On luy dit : Pauvre beste, Tandis qu’à peine à tes pieds tu peux voir, Penses-tu lire au-dessus de ta teste ? […] Parmi ce que de gens sur la terre nous sommes, Il en est peu qui fort souvent Ne se plaisent d’entendre dire, Qu’au Livre du Destin les mortels peuvent lire. […] Comment lire en son sein ?

19. (1180) Fables « Marie de France, n° 4. Le chien et la brebis » p. 478

Il li respunt qu’il en a deus, ceo est li [e]scufles e li lus. […] Li chiens i vient, sa leine en porte, e li escufles d’autre part, e puis li lus, trop li est tart que la chars fust entre eus destreite, kar de vïande eurent suffreite ; ne la berbiz plus ne vesqui : sis sires del tut la perdi.

20. (1180) Fables « Marie de France, n° 87. Les deux loups » p. 676

Marie de France, n° 87 Les deux loups Deus lus hors [del] bois s’encuntrerent ; la se resturent, si parlerent que nul hum nes osot atendre, tut ne vousissent il rien prendre. […] Li uns des lus ad dunc parlé, sun cumpainon ad apelé.

21. (1180) Fables « Marie de France, n° 11. Le lion chasseur » p. 149

Del bugle ot fet sun senescal que a pruz le tient e leal ; al lu bailla sa pruvosté. […] Li lus al bugle demanda coment le cerf departira.

22. (1180) Fables « Marie de France, n° 89. Le loup et la chèvre » p. 572

Quant ele fu al bois venue e li lus l’ot dedenz veüe, al cheverol vet, si li rova que l’us overist ; ceo li pria od tele voiz cume la chevre aveit.

23. (1180) Fables « Marie de France, n° 50. Le loup et le mouton » p. 655

Marie de France, n° 50 Le loup et le mouton Jadis avient que un lu pramist que char ne mangereit, ceo dist, les quarante jurs de quareme ; a tant [en] aveit mis sun esme.

24. (1180) Fables « Marie de France, n° 91. La biche qui instruisait son faon » p. 678

Marie de France, n° 91 La biche qui instruisait son faon Une bisse chastiot ja un suen fëon que ele mena cum il se deust par tut guarder e des veneürs desturner e del lu* qu’il ne l’encuntrast qu’il ne l’ocesist e mangast.

25. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 277 » p. 264

L’âne la ramassa, rompit le sceau, l’ouvrit et la lut de manière à être entendu du chien.

26. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 14 » pp. 7-7

Arrivée devant la métairie, elle leur demanda comment elles allaient : « Bien, répondirent-elles, si tu t’en vas d’ici. » C’est ainsi que les hommes sensés lisent dans le jeu des méchants, malgré toutes leurs affectations d’honnêteté.

27. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 347 » p. 271

Aussitôt qu’il paraissait, personne ne restait plus en repos ; l’un allait aux prés ou aux bois, se plaisant à cueillir des fleurs, des lis et des roses, à les faire tourner devant ses yeux et à les mettre dans ses cheveux ; l’autre s’embarquait, et, à l’occasion, traversait la mer pour aller voir d’autres hommes ; personne ne prenait plus souci des vents ni des averses épaisses. « Moi, ajoutait-il, je ressemble à un chef et à un monarque absolu.

28. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LA VIE. D’ESOPE. PHRYGIEN. Tirée du Grec de Planudes, surnommé le Grand. — Du thresor trouvé par Esope, et de l’ingratitude de Xanthus. Chapitre XXII. »

Une autrefois Xanthus ayant Esope à sa suite, s’en alla dans un certain Cimetiere, où il se mit à lire sur les tombeaux quelques Epigrammes, à quoy il prit un plaisir extrême.

29. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre troisiéme. — FABLE I. Le Meusnier, son Fils, et l’Asne. » p. 721

J’ay lu dans quelque endroit, qu’un Meusnier et son fils, L’un vieillard, l’autre enfant, non pas des plus petits,
 Mais garçon de quinze ans, si j’ay bonne memoire,
 Alloient vendre leur Asne un certain jour de foire.


30. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XVI. Du Lion, et du Rat. »

Car nous lisons dans les Histoires des Grecs, qu’un jeune homme ayant eslevé un Dragon depuis sa naissance, le despoüilla si bien de sa fierté naturelle, que durant plusieurs années il ne luy fist aucun mal, ny à ceux de son logis.

31. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE LXI. De la Fourmy, et de la Cigale. »

Nous lisons presque la mesme chose de Diogene, à sçavoir, qu’ayant mesprisé toute sa vie le soing d’acquerir des richesses, voire jusques-là que de refuser les presents du plus grand Monarque de la terre, il fût attrappé sur ses vieux jours d’une extrême necessité ; de sorte qu’il s’exerçoit le long d’un porche à demander l’aumône aux statuës, afin, disoit-il, d’apprendre à n’avoir point de honte de mendier.

32. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « A MONSEIGNEUR. MOROSINI, AMBASSADEUR. ORDINAIRE DE LA. SERENISSIME REPUBLIQVE. DE VENISE, PRES DE SA MAJESTÉ. TRES-CHRESTIENNE. »

En cela, Monseigneur , Vous imitez entierement ce digne Chevalier Morosini , vôtre Oncle, qui faisant comme vous en cette Cour la charge d’Ambassadeur ordinaire, au temps du feu Roy d’heureuse memoire, fut honoré parce Grand Prince du haut Privilege de pouvoir porter trois Fleurs de lis dans ses Armes.

33. (1893) Les fabulistes latins depuis le siècle d’Auguste jusqu’à la fin du moyen âge. Tome I : Phèdre et ses anciens imitateurs directs et indirects pp. -818

Il est vraisemblable qu’il n’avait pu le lire qu’à Rome. […] Je renvoie ceux qui voudront le lire au texte et à la traduction française, qui en ont été publiés par son biographe80. […] Pour convaincre ceux qui étoient présents, je lis quelques fables. […] Pourtant, après avoir lu et relu la brochure, je ne me repentis plus de l’avoir entreprise et supportée. […] En effet, Cassitto n’a pas copié lui-même les fables sur le manuscrit de Perotti ; il ne l’a ni feuilleté, ni lu.

34. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE CI. De l’Avare, et de l’Envieux. »

Je laisse à lire dans Valere le grand, les trois apparitions qu’en eust son Amy dans le lict, et la juste punition qui arriva du mal-faicteur.

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