« Mut te vei », fet il, « travailler, cuillir merin e purchacer : jeo ne vei meudre ta meisun. » Dunc [li] respundi li culum : « E je te vei tuz jurz berbiz cuillir, aignel e mutuns retenir, e si n’en es meuz avancez ne plus riches ne plus preisez. » Issi vet il des robeürs, des laruns e des tricheürs ; quant il asemblent autri aveir, mut le peot hum sovent veer qu’il n’en sunt gueres amendé ; tuz jurs vivent en poverté.
Il falut pour cet an vivre en mere affligée. […] Quand l’Aigle sçut l’inadvertance, Elle menaça Jupiter D’abandonner sa Cour, d’aller vivre au desert : Avec mainte autre extravagance.
Les stupides moutons convinrent de le faire ; mais un vieux bélier s’écria : « Comment pourrais-je vous croire et vivre avec vous, alors que, même sous la garde des chiens, il m’est impossible de paître en sécurité. » Il ne faut pas nous défaire de ce qui assure notre sécurité, en prêtant foi aux serments de nos ennemis irréconciliables.
L’hirondelle engageait le rossignol à loger sous le toit des hommes et à vivre avec eux, comme elle-même.
Le lièvre peureux dit alors : « J’ai vivement souhaité de voir ce jour, afin que les faibles paraissent redoutables aux violents. » Quand la justice règne dans l’État, et que tous les jugements sont équitables, les humbles aussi vivent en tranquillité.
. – Moi, répondit la rose, je ne vis que peu de jours, amarante, et même si l’on ne me cueille pas, je me flétris ; mais toi, tu es toujours en fleur et tu restes toujours aussi jeune. » Il vaut mieux durer en se contentant de peu que vivre dans le luxe quelque temps, pour subir ensuite un changement de fortune et même la mort.
« Quant le soleil, » fet il, « est hauz el tens d’esté, est il si chauz qu’il ne lest rien fructifïer, [e] terre e herbe fet sechier, e s[i]’il ad esforcement e cumpainë a sun talent, nule riens nel purra suffrir, desuz li vivre ne garir. » La Destinee respundi : « Veir avez dit.
Mais l’homme, tirant parti de son intelligence, quand vint l’hiver, se bâtit une maison et y vécut. […] Enfin le chien mourant de froid vint aussi, et, en cédant une partie du temps qu’il avait à vivre, il obtint un abri.
Comment, disoit-il en son ame, Ce Chien, parce qu’il est mignon, Vivra de pair à compagnon Avec Monsieur, avec Madame, Et j’auray des coups de baston ?
Le Villageois et le Serpent Esope conte qu’un Manant Charitable autant que peu sage, Un jour d’Hyver se promenant A l’entour de son heritage, Apperçut un Serpent sur la neige étendu, Transi, gelé, perclus, immobile rendu, N’ayant pas à vivre un quart d’heure.
» Cette fable démasque les convoiteux qui vivent dans l’hypocrisie et la vaine gloire.
» Elle répondit : « C’est notre façon de vivre ; ne ma tue pas ; car je ne puis pas faire grand mal. » L’homme se mit à rire et lui dit : « Tu vas mourir tout de suite, et de ma propre main ; car quel que soit le mal, petit ou grand, il faut absolument l’empêcher de se produire. » Cette fable montre qu’il ne faut pas avoir pitié d’un méchant, quel qu’il soit, fort ou faible.
Toutesfois ce que dit un grand Docteur, estant veritable, à sçavoir, qu’il arrive difficilement que celuy qui n’a fait autre chose que vivre mal, ait l’avantage de bien mourir, il ne faut pas jusques là nous reposer en ceste haute Bonté, que nous n’ayons soing de nous en rendre dignes : Car c’est en abuser que de faire des fautes pour la requerir.
Si tu désires vraiment vivre en sûreté, défie-toi de tes ennemis, mais aie confiance en tes amis, et conserve-les.
C’est ainsi que beaucoup préfèrent vivre simplement chez eux que de manger richement à la table d’autrui.
Mais le choucas, ne pouvant se résigner à vivre avec les hommes, profita d’un instant de liberté pour s’enfuir et revint à son nid.
Je suis Souris ; vivent les Rats.
Nous ne manquerons pas d’exemples pour confirmer ceste verité, si nous representant devant les yeux les plus excellents hommes des siecles passez, nous sçavons considerer leurs mœurs, leur façon de vivre, et leurs habitudes. […] Telle espece d’orgueil est fort ordinaire à ceux qui vivent familierement auprés de la personne des Princes, ou des gents extrémement qualifiez.
D’ailleurs, nous devons encore faire de la distinction quant à nos pratiques, et vivre tout autrement avecque les grands qu’avec les petits, estant bien certain que les hommes de haute condition ayment beaucoup le respect, et que l’on se trompe de s’arrester à leurs compliments. […] Comme par exemple, il n’y a point de doute que nous devons vivre tout autrement avec les Vieux, qu’avecque les Jeunes ; avec les Estrangers, qu’avecque les Citoyens ; avec les Soldats, qu’avecque les Religieux ; avec les malades, qu’avecque les sains.
De ceste Fable, il s’en peut tirer plusieùrs sens Moraux, dont le plus judicieux, et le mieux appliqué, c’est, à mon advis, celuy de ne hanter jamais qu’avec nos semblables, principalement si nous vivons en une estime loüable, et qui soit nette de tout soupçon.
Tu remeindras, jeo m’en irai ; ja chaene ne choiserai, meuz voil estre lus a delivre que en ch[a]eine richement vivre, quant uncore puis estre a chois.
Garde-toy tant que tu vivras De juger des gens sur la mine.