Tout le monde, disoit-il, est si bien assorty de ce qu’il luy faut pendant le cours de ceste vie, que si nous avions mis ensemble nos bonnes et nos mauvaises fortunes, afin de refaire le partage plus à propos, apres avoir tout veu et tout consideré, nous raporterions chacun nos biens et nos maux au logis, ne jugeant rien de plus sortable à nostre personne, que ce que la naissance ou le destin nous auroit envoyé. […] Car, de grace, croyons-nous que le stupide et le contre-faict soit de tout poinct mal traitté de la Nature, et qu’elle ne luy ayt pas donné dequoy se satisfaire ?
Mais d’autant qu’il s’empescha le plus qu’il pût de respirer, et de se mouvoir, cét Animal, qui ne touche point aux charongnes, s’imaginant que c’en estoit une, le quitta là, sans luy faire mal. […] Car comme le bon or s’éprouve dans la flamme, Aussi fait dans les maux la foy d’une belle ame.
femme, reprit-il, si tu étais mal vue de ceux qui sortent les troupeaux au point du jour et ne rentrent que le soir, que devait-ce être de ceux avec qui tu passais tout le jour ?
ma ruse même n’a fait aucun effet sur toi, mon homme ; car non seulement tu n’es pas assagi, mais encore tu es devenu pire, et ton défaut est devenu une seconde nature. » Cette fable montre qu’il ne faut pas s’invétérer dans la mauvaise conduite ; car il vient un moment où, bon gré, mal gré, l’habitude s’impose à l’homme.
Nous n’écoutons d’instincts que ceux qui sont les nôtres, Et ne croyons le mal que quand il est venu.
Cela ne seroit pas raisonnable, joinct que j’ay une femme qui ayme trop la netteté, pour souffrir d’estre servie d’un homme si laid, et si mal propre ». « C’est à quoy vous ne devez pas vous arrester », luy respondirent les Escoliers, « puis qu’il y a une sentence qui dit, Qu’il ne faut point obeyr à la femme ». « Bien donc », repliqua le Philosophe ; « faisons marché de cet Esclave difforme ». Mais avant que passer outre, voyons s’il sçait quelque chose, affin de n’employer mal nostre argent ». […] » « Si je le veux faire, respondit Esope en riant, je ne me serviray nullement de ton conseil, comme n’aguere tu n’avois pas besoin du mien ». « Tu ne parles pas mal », reprit Xanthus, « mais je suis fâché que tu és si laid ». « O Philosophe », repartit Esope, « il faut considerer l’esprit, non pas le visage ».
Tous les autres médecins affirmaient que ce malade n’était pas en danger, mais que son mal serait long à guérir ; seul l’ignorant lui dit de prendre toutes ses dispositions, qu’il ne passerait pas le lendemain.
Comme le festin s’avançait, l’enfant qui avait l’estomac gonflé de viande, se sentant mal, s’écria : « Mère, je vomis mes entrailles. – Non pas les tiennes, mon petit, dit la mère, mais celles que tu as mangées. » Cette fable s’adresse au débiteur, qui est toujours prêt à prendre le bien d’autrui ; vient-on à le lui réclamer, il s’en afflige autant que s’il payait de son bien propre.
Ce qu’il fist à l’heure mesme, disant à par soy le long du chemin, « j’apprendray bien à mon Maistre à ne point commander mal à propos ».
De plus il vous sied mal d’écrire en si haut stile.
Tant que dura son mal il n’eut autre discours.
Car nous lisons dans les Histoires des Grecs, qu’un jeune homme ayant eslevé un Dragon depuis sa naissance, le despoüilla si bien de sa fierté naturelle, que durant plusieurs années il ne luy fist aucun mal, ny à ceux de son logis. […] Celuy-cy estant esclave d’un Seigneur Romain, en estoit si mal traitté, que pour se délivrer de sa tyrannie, il fut contrainct de s’enfuyr en des lieux deserts, preferant toute sorte de mauvaise rencontre à une si triste condition.
Un trompette qui sonnait le rassemblement ayant été pris par les ennemis, criait : « Ne me tuez pas, camarades, à la légère et sans raison ; car je n’ai tué aucun de vous, et, en dehors de ce cuivre, je ne possède rien. » Mais on lui répondit : « Raison de plus pour que tu meures, puisque, ne pouvant toi-même faire la guerre, tu excites tout le monde au combat. » Cette fable montre que les plus coupables sont ceux qui excitent au mal les princes méchants et cruels.
Ne te separe jamais d’avecque ta femme, de peur qu’elle ne vueille faire essay d’un autre homme que de toy : Car les femmes tiennent cela de leur sexe d’estre naturellement volages, et moins portées au mal quand on les sçait avoir par la flatterie : Ne preste point l’oreille à des paroles legeres, et ne parle que fort peu.
S’il nous veut du mal sans raison, c’est un préjugé d’une tres mauvaise nature, et par consequent de la durée de sa haine.
Par ce Taureau, qui se souleve sans cesse contre le Laboureur, nous apprenons qu’il y a certaines natures si revéches, et si mal traictables, que l’on ne les peut divertir, ny par art, ny par conseil.
Bontà trahe spesso l’huom di ria fortuna ; E nequitia ogni male in lui raduna.
Un homme pauvre était malade et mal en point.
Le lion lui en fit des reproches et lui demanda pourquoi, n’ayant souffert aucun mal, il s’en allait sans raison.
Un loup, ayant avalé un os, allait partout cherchant qui le débarrasserait de son mal.
Car il est bien mal aisé de s’accoustumer à une vie molle et faineante, de ne refuser rien à ses sens, et de vivre pour la seule satisfaction de son corps, sans trouver sa fin avant l’âge.
Ils vous tiennent noircis de tous les vices du monde, si vous ne possedez hautement la bonne volonté d’un homme, et encore d’un homme bien souvent imparfaict, et mal conseillé.