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113. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XI. De l’Aigle, et de la Corneille. »

Combien d’ames, que leur probité rend trop credules, se laissent piper aux persuasions d’autruy, et n’employent leur peine ou leur pouvoir, qu’à l’avantage de leurs faux amis ?

114. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XXVI. Du Chévreau, et du Loup. »

Ainsi, pendant que nous sommes encore agitez des tourbillons de la jeunesse, il est bon de deferer à l’advis des plus estimez, croyant que le Ciel nous les a proposez comme pour modelles, et que nous servirons à nostre tour d’exemple et de guide, quand l’âge ou la pratique des Vertueux nous aura rendu plus sages.

115. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE LXII. De la Brebis, et de la Corneille. »

Telles et autres meditations peuvent rappeller un homme de l’injustice, et le rendre non seulement moins rude, mais encore tres misericordieux envers les petits.

116. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE LXXXVI. De la Tortuë, et de l’Aigle. »

Ce qui donne tant de creve-cœur à ceux qui estoient naguere leurs Esgaux, qu’ils se destinent pour jamais à leur rendre de mauvais offices, et se réjouyssent de leur recheute, comme s’il leur estoit arrivé quelque faveur extraordinaire.

117. (1570) Cento favole morali « CENTO FAVOLE MORALI. raccolte, et trattate in varie maniere di versi da m. gio. mario verdizoti. — [97.]. DELL’ALLODOLA. » p. 325

L’ALLODOLA è un augel poco maggiore Del Passero, et di piuma a lui simile, Ma sopra il capo un cappelletto porta Di piume, ch’assai vago in vista il rende : Questa di far il nido ha per usanza Dentro a le biade de gli aperti campi ; In cui suol partorir le picciol uova De la stagion de l’anno in quella parte, Che può bastarle a far prender il volo Ai nati figli al cominciar la messe.

118. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE CI. De l’Avare, et de l’Envieux. »

Ils le feroient plustost de nostre émulation, qui est une Vertu par laquelle nous sommes poussez à nous rendre aussi gents de bien, et aussi grands hommes que les autres. […] Ce n’estoit rien à ces courages ambitieux, apres avoir découvert ces nouvelles terres, de rendre esclaves tous les Mexicains, et les Peruviens : Ce n’estoit rien d’avoir donné des batailles à Atabaliba, et pillé le Temple de Cusco, avec toutes les Villes qui estoient en ces Royaumes. […] Elle ne nous a pas rendu necessaires les hauts et superbes bastiments : Une cabane, qui nous deffend de l’injure du temps est aussi commode que cela, pourveu qu’elle soit propre. […] quel a esté l’Avare qui s’est jamais rendu grand personnage, ou aux armes, ou aux lettres, ou plustost en la vraye et parfaicte Vertu ? […] Car plus il possedera de richesses, et plus il aura de compte à rendre, s’il les employe mal.

119. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LA VIE. D’ESOPE. PHRYGIEN. Tirée du Grec de Planudes, surnommé le Grand. — Du thresor trouvé par Esope, et de l’ingratitude de Xanthus. Chapitre XXII. »

C’est à dire, Rend au Roy Denis le thresor que tu as trouvé ».

120. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE LVIII. Du Chevreau, et du Loup. »

C’est cela mesme qui les rend querelleux en compagnie, pource qu’ils veulent imprimer une opinion de leur fierté, et prevenir les esprits des hommes avecque le son des paroles hardies, ce qu’ils ne font neantmoins que lors qu’ils se voyent en estat d’estre empeschez, ou separez, si d’avanture des outrages il en falloit venir aux mains.

121. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE LXVIII. Du Chien envieux, et du Bœuf. »

puis qu’au lieu de rechercher ardemment les occasions d’obliger, elles se divertissent au contraire à faire du mal, et rendent à leurs Prochains des déplaisirs qu’ils ne pourront jamais reparer.

122. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE LXXIII. Du Renard, et du Buisson. »

Le Renard se voulant sauver du danger qui le menaçoit, sauta sur une haye, qu’il prit à belles pattes, avec que tant de malheur, qu’il se les perça d’espines Comme il se veid ainsi blessé, tout son recours fût aux plainctes. « Perfide Buisson », dit-il, « je m’estois retiré vers toy, pensant que tu m’ayderois ; mais au lieu de le faire, tu as rendu mon mal pire qu’il n’estoit ». « Tu t’abuses », luy respondit le Buisson, « car c’est toy-mesme à qui rien n’eschappe, qui m’as voulu prendre par les mesmes ruses que tu pratiques envers les autres ».

123. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE CXVII. Du Liévre, et de la Tortuë. »

Quant au second, je n’en veux point d’autre preuve que celle de ce prodigieux Milon de Crotone, que l’on tient avoir couru une stade entiere aux jeux Olympiques, portant sur ses espaules un Bœuf, qu’il tua d’un coup de poing, apres l’avoir déchargé ; Ce qui fut asseurément un pur effet de l’exercice et de l’habitude, par qui la Vertu cultivée, a de tout temps rendu merveilleuses, et comme incroyables, les actions des hommes extraordinaires.

124. (1180) Fables « Marie de France, n° 72. L’homme et le serpent » p. 51

Autrement poüm nus entreamer : si tu me veulz leit aporter issu cum tu einceis fesis, bien t’ert rendu, jol te plevis.

125. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « A MONSIEUR. MONSIEUR. DE SAINCT SYMON, premier Gentil-homme de la Chambre. du Roy, et son premier Escuyer. »

Si l’un le peut rendre ridicule et desagreable aux yeux du peuple ; l’autre en recompense luy peut acquerir la bien-veillance et l’estime des sages.

126. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE VII. Du Loup, et de la Gruë. »

Que celuy-là donc s’estime heureux avec la Gruë d’Esope, qui estant engagé dans l’intrigue des meschants, en peut eschapper, sans ressentir contre soy-mesme les effects de leur iniquité, et que cependant tout homme sage se garde bien de leur rendre aucune sorte de bons offices, si ce n’est d’avanture ceux qu’enseigne la vraye Charité, ne leur donnant pas loisir d’infecter nostre renommée par leur hantise, et de tourner contre nous-mesmes l’exercice de leurs desseins.

127. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XIX. Des Grenoüilles, et de leur Roy. »

Les Grenoüilles estans en pleine liberté, prierent Jupiter de leur donner un Roy ; Mais luy se mocqua d’une si sotte demande : Ce refus neantmoins ne servit qu’à les rendre importunes ; De maniere que se voyant sollicité de plus en plus, il fût contrainct de leur accorder leur priere.

128. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 197 » pp. 142-142

Il se rendit donc dans une caverne et s’y coucha, contrefaisant le malade ; et ainsi, quand les animaux vinrent le visiter, il les saisit et les dévora.

129. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE LXXVIII. Du Berger, et du Loup . »

A force de mentir ce petit Berger se rend indigne de foy, quand il crie tout de bon, et comme cela il perd une de ses brebis ; ordinaire advanture de ceux qui mentent, ausquels on n’ajouste point de creance, encore qu’ils disent vray.

130. (1570) Cento favole morali « CENTO FAVOLE MORALI. raccolte, et trattate in varie maniere di versi da m. gio. mario verdizoti. — [56.]. DEL TOPO CITTADINO, E ’L TOPO VILLANO. » p. 352

Se del savio di Frigia entro a lo specchio, In cui l’huom savio sé medesmo intende E riconosce il pazzo i proprii errori ; Mirate un poco, haver chiara potrete L’oscurità de le miserie vostre : Quinci del vero alfin fatti più accorti, E scorto di Virtute il bel camino, Fuor vi trarrete de l’error comune, Nel quale ognun precipitoso corre : Né stimarete l’oro, o ’l lucid’ostro, O le delicatissime vivande, Le feste, i giuochi, o i trionfali honori Contrapesati da continue cure, E da mille sospetti indegni et vili, Più, che la dolce amata libertade, Più, che l’almo riposo, e l’otio honesto Accompagnato da la gioia immensa D’una tranquillità grata e sicura, Che rende l’huomo in povertà beato.

131. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XCIX. Du Sapin, et du Buisson. »

et de penetrer jusques dans les lieux les plus honnestes, pour essayer à les rendre infames ? […] Ne voyons-nous pas d’ordinaire qu’elle fait prendre à dédain tout ce qui est au dessous d’elle, et que les hommes puissants ne rendent de l’honneur aux autres, qu’à proportion qu’ils reculent ou s’avancent en leur condition ?

132. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE C. Du Pescheur, et d’un petit Poisson. »

Que si vous pretendez à ces Charges par vostre bonne fortune, que sçavez-vous si elle ne se rendra point mauvaise ? […] On a beau se picquer de rendre immortel son nom en depit des Parques et des tenebres : tous ces contes sont Poëtiques et Fabuleux ; la vraye Gloire n’est perdurable qu’au Ciel, et par consequent celle du monde n’est à proprement parler qu’une ombre, et une fumée.

133. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE L. Du Renard, et des Chasseurs. »

Tesmoin Prusias, Roy de Bythinie, qui voulut rendre Annibal aux Romains contre la parole qu’il luy avoit donnée, sur le simple commandement qu’il en receut de la part du Senat.

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