[4.] […] Quindi l’Aquila un giorno andando a spasso Per l’ampio spatio d’una ombrosa valle Da la fame assalita astretta venne Di pasturarsi : e come quella, a cui Stavan sempre nel cor gl’intesi patti Di mai non far al suo compagno offesa ; Da molti augelli per gran spatio astenne L’adunco artiglio : e tuttavia cercava Di prender quelli di più brutto aspetto, Quando dal giogo d’una eccelsa rupe Sentì ullular del suo novo compagno I non mai più da lei veduti figli Nell’aspro nido quasi anchora impiumi. Onde dal cantar loro horrido tratta Tosto vi corse : e giudicando quelli I più deformi che vedesse mai, Di lor satiossi alfin l’avido ventre Non senza doglia della sozza madre, Che di lontan con gran timor la scorse Devorar tutto il suo infelice parto : Tal che fuggendo poi colma d’affanno Al marito narrò l’horribil caso. […] 1. [NdE] Var. 1577: « esso ».
FABLE XCVII. […] Deodat de Gozon, Chevalier de l’Ordre de sainct Jean de Jerusalem, merita depuis d’en estre grand Maistre, ayant dessein de combattre un furieux Dragon, qui affligeoit toute l’Isle de Rhodes de ses meurtres épouvantables, accoustuma si bien un cheval, et deux de ses chiens à un fantosme tout semblable à ce monstre, qu’ils n’apprehenderent point de l’aborder en effect, tellement que par ce moyen ayant sçeu joindre l’addresse à la valeur, il remporta la plus glorieuse Victoire qui fût oncques gaignée. […] En quoy Scanderbeg a merité plus de loüange que tous les autres hommes des siecles passez, et des nostres, puis qu’avec un Camp volant, qui n’a jamais passé dix mille hommes, il a perpetuellement battu les armées du grand Seigneur, dont la moindre estoit composée de trente mille Soldats, et quelques-unes alloient jusques à soixante et dix mille. […] Mais c’est trop nous arrester, pour verifier par les exemples ces deux veritez qu’Esope nous veut enseigner dans le combat du Tygre contre l’homme, à sçavoir que les plus meschants rencontrent bien souvent leurs Maistres, et que l’industrie est ordinairement victorieuse de la force, pourveu toutesfois qu’elle soit accompagnée d’un bon courage.
Chambry 204 Λέων καὶ κάπρος — Le lion et le sanglier. […] Ba 49 Bb 31.
XIII. […] A ces mots, plein d’un juste courroux Il vous prend sa cognée, il vous tranche la Beste, Il fait trois Serpens de deux coups, Un tronçon, la queuë et la teste.
Chapitre VII. […] Il ne luy en resta plus que trois, dont le premier estoit un Grammairien, le second un Musicien, et le troisiesme Esope. […] Y estant arrivé, il fit habiller de neuf le Grammairien et le Musicien, et les mit en vente en plein marché. […] A quoy ayant fait response, qu’il en vouloit avoir trois mille oboles, le Philosophe se rebutta d’un si haut prix, et s’en alla d’un autre costé. […] Car tu as laissé ces deux jeunes garçons, qui estoient fort propres pour un homme tel que toy, et as fait élection de ce visage difforme ». « Cela ne t’importe », continüa Xanthus, « je n’en veux point d’autre pour maintenant ». « Prends-le donc », dit le marchand, « pour la somme de soixante oboles ».
XV. […] Ne me retarde point de grace : Je dois faire aujourd’huy vingt postes sans manquer. […] Je voy deux Levriers, Qui, je m’assure, sont couriers, Que pour ce sujet on envoye.
XIII. […] Aprés mille ans et plus de guerre declarée, Les Loups firent la paix avecque les Brebis. C’estoit apparemment le bien des deux partis : Car si les Loups mangeoient mainte beste égarée, Les Bergers de leur peau se faisoient maints habits.
II. […] A la voir d’un certain costé, 1Messer Gaster en est l’image. […] Maintient le Laboureur, donne paye au soldat, Distribuë en cent lieux ses graces souveraines, Entretient seule tout l’Estat. […] 1.
Abstemius 93 De leone porcvm sibi socivm eligente LEo quom socios asciscere sibi uellet, multaque animalia sese illi adiungere optarent, idque precibus et uotis exposcerent cæteris spretisf cum porco solum societatem uoluit inire, rogatus autem causam respondit. « Quia hoc animal adeo fidum est, ut amicos et socios suos in nullo quantumuis magno discrimine unquam relinquat. » Hæc fabula docet eorum amicitiam appetendam, qui aduersitatis tempore a præstando auxilio non referunt pedem. […] Le texte de 1495 présente ici le terme « scriptis ».
Chambry 97 Διογένης καὶ φαλακρός — Diogène et le chauve. […] 38. Diogène, le philosophe cynique, insulté par un homme qui était chauve, répliqua : « Ce n’est pas moi qui aurai recours à l’insulte, Dieu m’en garde !
XII. […] Tous deux s’estant trouvez differens pour la cure, Leur malade paya le tribut à Nature ; Aprés qu’en ses conseils Tant-pis eust esté cru.
Chambry 283 Ὀρνιθοθήρας καὶ ἄγριαι καὶ ἥμεραι περιστεραί — L’oiseleur, les pigeons sauvages et les pigeons domestiques. […] Pf 105 Me 137.
III. […] Sa personne estant ainsi faite, Et ses pieds de devant posez sur sa houlette, Guillot le 2Sycophante approche doucement. […] 2.
FABLE XCIII. De deux pots flottans sur l’eau. Deux pots, dont l’un estoit de terre, et l’autre de fer, furent laissez fortuitement sur le bord d’une riviere, et emportez par la violence de l’eau. […] Par exemple, le Prince abaisse et diminuë sa haute condition, et augmente en quelque façon celle du Favory, quand il est question de luy communiquer un secret, encore telle espece de bien veüillance est presque tousjours sujette à une fin dangereuse, si le Favory ne se gouverne avec beaucoup de prudence ; ce qui ne procede que de l’extrême inégalité des deux Amis, et par consequent il faut necessairement qu’il y ait de la proportion entre l’un et l’autre.
[100.] […] 1. [NdA] Nous corrigeons le texte de 1570 (« per quel ragionar ») selon la leçon de 1577 (« era dal ragionar ») qui supplée le verbe de la proposition relative.
[41.] […] Quinci avien poi, che seco andando a caccia Mi rendo pronto a mille belle imprese : E mi pasco di starne, e di fagiani, E di mille altri cibi ottimi e rari : Tal che dolce mi sembra ogni percossa, Ch’io da lui sento a mia dottrina darmi ; Perch’utile et honore alfin m’apporta, Ond’ho cagion di starmi a lui vicino : Ma tu bene a ragion fuggirlo dei, Et più quando egli ti nudrisce et pasce Di miglior cibo ; perché allhor s’appressa (Né vorrei dirlo) di tua vita il fine ; Quando egli ha gran piacer, che tu t’ingrassi, Stando in quiete, e in dolce almo riposo Per goder poi de le tue carni un giorno.
FABLE LXIX. […] Le Loup contemploit du haut d’un Rocher deux Chiens, qui au lieu de se tenir en paix prés du troupeau qu’ils avoient en garde, s’entre-battoient, et se deschiroient à belles dents. Cette guerre intestine entre ses deux Ennemis, luy fist esperer, qu’il luy seroit bien-aisé de s’en aller assaillir les Brebis, sans courir aucun danger. […] Le semblable presque fut veu en l’entreprise que les Romain firent contre les Gaulois, lors qu’appellez à la conqueste de ces pays-là, par les communes divisions de leurs habitans, ils y envoyerent avant le Regne de Jules Cesar deux ou trois Capitaines fort aguerris, qui toutesfois n’en purent venir à bout, et s’accorderent ensemble contre leur Ennemy commun. Ceste resistance dura depuis jusqu’à ce que le grand Cesar les reduisit à main armée, soit que l’honneur de ceste entreprise luy fust fatalement deuë, soit qu’il trouvast moyen de les diviser derechef, ou que toutes les deux causes ensemble contribuassent à la subjection des Gaulois.
Abstemius 41 De sve et cane SVs irridebat canem odorisequum qui domino murmure et cauda adularetur a quo ad artem aucupatoriam multis uerberibus auriumque uellicationibus fuerat instructus. […] Le texte de 1495, qui semble corrompu et difficilement compréhensible en l’état, indique : « Nescis inquit insane nescias, quot non ex uerberibus illis sim consecutus. »
Chambry 337 Τοῖχος καὶ πάλος — La muraille et la cheville. […] 208. Une muraille, percée brutalement pa une cheville, criait : « Pourquoi me perces-tu, moi qui ne t’ai fait aucun mal ?
XXI. […] Un équipage cavalier Fait les trois quarts de leur vaillance.
Abstemius 124 De opilione qvi inter canes lvpvm alverat OPilio reperiens catulum lupi domum tulit eumque inter canes ouium custodes, aluit. […] L'ajout du verbe, que nous n’avons pas relevé dans les éditions postérieures à 1505, nous semble néanmoins nécessaire pour l’intelligence de la phrase.
XIV. […] Il attend son destin sans faire aucunes plaintes ; Quand voyant l’Asne mesme à son antre accourir, Ah c’est trop, luy dit-il, je voulois bien mourir ; Mais c’est mourir deux fois que souffrir tes atteintes.
XVIII. […] Chacun de ses trois fils l’en asseure en pleurant. Il prend à tous les mains ; il meurt ; et les trois freres Trouvent un bien fort grand, mais fort meslé d’affaires. […] Le Juge sur cent points tour à tour les condamne.
Abstemius 169 De viro qvi thesavrvm compatre conscio abdiderat VIr quidam admodum diues thesaurum in silua infoderat, nemine præter compatrem, cui plurimum fidebat, conscio. […] Suspicatus igitur id, quod erat a compatre sublatum, eum conueniens « Volo inquit compater mi mille aureos, ubi thesaurum abdidi, adhuc infodere. » Compater cupiens plura lucrari retulit, reposuitque thesaurum.
Chambry 114 Εὔνουχος καὶ ἱερεύς — L’eunuque et le sacrificateur. […] 19. Un eunuque alla trouver un sacrificateur et le pria de faire un sacrifice en sa faveur, afin qu’il devînt père.
Marie de France, n° 32 L’agneau et la chèvre Une berbiz ot aignelé, e li bercher l’en ad osté sun aignelet, si l’en porta. […] Asez te ai nurri lungement. » Ele respundi sagement : « M[ei]’ est avis que meuz deit estre ma mere cele que me sot pestre, meuz que cele ke me porta e qui de li me desevera. »
Chambry 98 Διογένης ὁδοιπορῶν — Diogène en voyage. […] Pa 63 Ca 56.
FABLE XLVII. […] Quant au refus que le Renard fait au Singe de la moitié de sa queuë, on le peut interpreter en deux façons, à bien, et à mal, et de toutes les deux il est aisé d’en tirer de l’instruction.
FABLE XCVIII. […] Quatre Taureaux firent une ligue pour leur commune conservation, et resolurent entr’eux de ne s’abandonner jamais en quelque danger qu’ils fussent. […] Quant à l’union de ces quatre Taureaux, qui assemblent leur force pour resister au Lion, et sont invincibles par le moyen de leur bonne intelligence, elle contient une Allegorie assez commune, et que nous avons des-ja veuë plusieurs fois dans les Discours precedents.
[46.] […] Però di questa a me ceder tu dei, Se non sei folle in tutto, ognihor la palma ; A me ; che quanto hai tu vario d’aspetto Il dorso tutto, ho vario e di colori Mille dipinto l’animo e l’ingegno Atto a fornir mille lodate imprese : E per ciò bella sono in quel, ch’importa Più, che la pelle facile a smarrire L’apparente beltà, ch’offender puossi : Onde la mia non può sentir offesa Mentre con essa mi riserbo in vita.
[49.] DI PALLADE, ET DI GIOVE.
[75.] […] E non sapendo che risponder l’empio Contra la forza e la ragion del vero, Soggiunse irato con altera voce, Ch’era sfacciato e di follia ripieno A dar risposta a sue saggie parole ; Ch’ad ogni modo ei non volea scostarsi Da la natura de’ parenti suoi, Che gli havean fatto mille e mille offese : E che gran voglia havea di far che a lui Toccasse un giorno di scontarle tutte Per lor col merto de le sue sciocchezze.
IX. […] Il est assez de Geais à deux pieds comme luy, Qui se parent souvent des dépoüilles d’autruy : Et que l’on nomme plagiaires.
VIII. […] L’Aigle fondant sur luy nonobstant cet azile, L’Escarbot intercede et dit : Princesse des Oyseaux, il vous est fort facile D’enlever malgré moy ce pauvre malheureux : Mais ne me faites pas cet affront, je vous prie : Et puisque Jean Lapin vous demande la vie, Donnez-la luy de grace, ou l’ôtez à tous deux : C’est mon voisin, c’est mon compere. […] Ce second deüil fut tel que l’echo de ces bois N’en dormit de plus de six mois. […] Mais les deux ennemis ne voulant point d’accord, Le Monarque des Dieux s’avisa, pour bien faire, De transporter le temps où l’Aigle fait l’amour, En une autre saison, quand la race Escarbote Est en quartier d’hyver, et comme la Marmote Se cache et ne voit point le jour.
Abstemius 131 De ficedvla tvrdvm in fertiliorem locvm dvcente FIcedula per locum quendam desertum iter faciens reperit Turdum labruscæ uuis et siluestrium arborum baccis uictitantem, apud quem hospitata hortata est eum ut relicto tam sterili et deserto loco secum pergeret. […] Sed quom uideret nonnullas aues uisco implicitas alias laqueis captas, complures rætibus irretitas et mille insidias ac dolos auibus tensos, uale ficedulæ dicens antiquam in patriam rediit, ubi usque ad decrepitam ætatem absque ullo insidiantium metu uitam tranquille protraxit.
Chambry 227 Λύκος καὶ κύων — Le loup et le chien. […] 105. Un loup voyant un très gros chien attaché par un collier lui demanda : « Qui t’a lié et nourri de la sorte ?
Abstemius 175 De pvero discere nolente PVer osor litterarum in ludum litterarumj a patre deductus nullis magistri blandiciis induci poterat, ut primam Alphabeti proferret litteram. […] Le texte de 1495 présente ici le terme « litterium ».
Chambry 47 Ἀνὴρ δειλὸς καὶ κόρακες — Le lâche et les corbeaux. […] 13. Un homme lâche partait pour la guerre ; mais ayant entendu croasser des corbeaux, il posa ses armes et ne bougea plus ; puis il les reprit et se remit en marche.
Chambry 72 Βοηλάτης καὶ Ἡρακλῆς — Le bouvier et Héraklès. […] 19. Un bouvier menait un chariot vers un village.
Chambry 320 Πόλεμος καὶ Ὕϐρις — Le dieu de la guerre et la violence. […] 51. Tous les dieux ayant décidé de se marier, chacun prit la femme que le sort lui assignait.
[7.] DELL’ASINO, IL CORVO, E ’L LUPO.
IX. […] Un avorton de Moûche en cent lieux le harcelle, Tantost picque l’échine, et tantost le museau, Tantost entre au fond du nazeau. […] J’en vois deux, dont l’une est qu’entre nos ennemis, Les plus à craindre sont souvent les plus petits ; L’autre, qu’aux grands perils tel a pû se soustraire, Qui perit pour la moindre affaire.
De quelle façon Esope nourrit, et dressa quatre Poussins d’Aigle. Chapitre XXVIII. […] Esope amena donc aux quatre coings de la place, les quatre Aigles et les quatre jeunes garçons pendus aux corbeilles : puis leur ayant mis en main à chacun une truelle ou tel autre instrument de Masson, il commanda aux Aigles de s’envoler. […] En suitte de celuy-cy, un autre prenant la parole ; « Il y a », se mit-il à dire, « un grand Temple, dans lequel est un pilier contenant douze Villes chacune desquelles est soustenuë de trente poutres, que deux femmes environnent ». […] Le Temple c’est le Monde, le pilier c’est l’An, les villes sont les Mois, les poutres les jours des Mois, et le jour avecque la nuict sont les deux femmes qui succedent l’une à l’autre ».
Abstemius 31 De vidva virvm petente VIdua quædam diues a uicina petebat, ut maritum sibi reperiret. […] Le texte de 1495 indique « infelix », ce qui obscurcit la compréhension du texte et sera corrigé dans les éditions postérieures, notamment celles de la collection dite Æsopus Dorpii.
Chambry 144 Ἵππος καὶ σῦς ἄγριος. […] 117.
Chambry 182 Κύων καὶ κόχλος — Le chien et le coquillage. […] 145. Un chien habitué à avaler des œufs, voyant un coquillage, ouvrit la gueule et, refermant violemment ses mâchoires, l’avala, le prenant pour un œuf.
[55.] […] IL Lupo devorato havea un agnello ; Et per la fretta, del mangiar c’havea, Un osso rotto con l’acuta punta Gli restò in gola attraversato in modo, Che sentiva di morte estrema pena.
Chambry 62 Ἄνθρωπος λέοντα χρυσοῦν εὑρών — L’homme qui a trouvé un lion d’or. […] Pb 71 Ma 50.
XXI. […] L’on va, l’on vient, les valets font cent tours ; L’Intendant mesme, et pas un d’aventure N’apperçut ny corps ny ramure, Ny Cerf enfin. […] L’un des Bœufs ruminant luy dit : Cela va bien : Mais quoy l’homme aux cent yeux n’a pas fait sa reveuë.
[85.] […] IL Gatto entrato in un cortivo prese Un Gallo, e disegnò di darli morte Sotto alcun ragionevole pretesto, Per mangiarselo poi tutto a bell’agio, Per ciò le disse. Ahi scelerato adesso È giunto il tempo, ond’io faccia vendetta Di mille offese, che facesti altrui.
FABLE XXX. […] Or elle consiste à bien appliquer ses deux principales facultez, à sçavoir l’entendement et la volonté ; Et les bien appliquer n’est autre chose que suyvre plus droictement l’object de ces deux puissances, qui sont, Verité, et Bonté. […] Car la beauté du corps n’ayant tout au plus que douze ou quinze ans à paroistre en nos personnes, celle de l’ame nous accompagne jusqu’au tombeau, voire mesme elle trouve des siecles infinis par delà, pendant lesquels elle a mille fois plus de splendeur et de gloire que maintenant.
FABLE III. […] Le Rat et la Grenoüille avoient guerre ensemble, pour voir lequel des deux demeureroit maistre du marescage. […] Icy se void une peinture des artifices humains, dont nous avons tous les jours l’original devant les yeux ; C’est à sçavoir, que pendant la contention de deux personnes, une tierce vient à jouyr du prix de leur contestation, et tire toute seule l’avantage de la querelle des autres. […] Car en quel temps un tiers a-t’il plus beau jeu pour profiter du dommage de ses deux concurrents, que lors qu’ils se treuvent affoiblis de coups mutuels, et espuisez par des guerres continuelles ; voire mesme qu’ils sont reduits à ce poinct d’aveuglement, que d’appeller à leur ayde la personne du monde, qui leur doit estre la plus suspecte ? […] Jamais deux amis ne tombent en dissention, qu’un tiers ne s’appreste à jouyr des avantages dont ils debattent : Bref, c’est estre en tout temps exposé aux aguets d’autruy, que de prendre des querelles inconsiderées, principalement ayant un voisin, ou un envieux, de puissance suspecte.
Chambry 220 Λύκος <διὰ τὴν ἑαυτοῦ σκιὰν γαυρωθεὶς> καὶ λέων — Le loup fier de son ombre et le lion. […] 92. Un loup errait un jour dans des lieux déserts, à l’heure où le soleil penchait sur son déclin.
VI. […] Eux venus, le Lion par ses ongles conta, Et dit : Nous sommes quatre à partager la proye ; Puis en autant de parts le Cerf il dépeça : Prit pour lui la premiere en qualité de Sire ; Elle doit estre à moy, dit-il ; et la raison, C’est que je m’appelle Lion, A cela l’on n’a rien à dire.
IX. […] Je laisse à penser la vie Que firent ces deux amis.
VII. […] Laissez-leur prendre un pied chez vous, Ils en auront bien-tôt pris quatre.
VII. […] Son hoste n’eut pas la peine De le semondre deux fois ; D’abord avec son haleine Il se réchauffe les doigts.
XI. […] Un honneste homme en pareil cas Auroit fait un saut de vingt brasses.
XII. […] La Renommée ayant dit en cent lieux, Qu’un fils de Jupiter, un certain Alexandre, Ne voulant rien laisser de libre sous les Cieux, Commandoit que sans plus attendre, Tout peuple à ses pieds s’allast rendre ; Quadrupedes, Humains, Elephans, Vermisseaux, La Republique des Oiseaux : La Deesse aux cent bouches, dis-je, Ayant mis par tout la terreur En publiant l’Edit du nouvel Empereur ; Les Animaux, et toute espece lige De son seul appetit, creurent que cette fois Il falloit subir d’autres loix. […] Tous quatre en chemin ils se mirent Avec le Singe Ambassadeur nouveau.
FABLE I. […] Tantost je peins en un recit La sotte vanité jointe avecque l’envie, Deux pivots sur qui roule aujourd’huy notre vie. […] J’oppose quelquefois, par une double image, Le vice à la vertu, la sottise au bon sens ; Les Agneaux aux Loups ravissans, La Moûche à la Fourmy ; faisant de cet ouvrage Une ample Comedie à cent actes divers, Et dont la scene est l’Univers. […] Tu les auras, dit le Dieu, toutes trois.
VIII. […] Tenez donc ; voicy deux buchetes ; Accommodez-vous, ou tirez. […] Elle estoit en campagne, Plus malheureuse mille fois Que la plus malheureuse Aragne.
FABLE I. […] Ces six derniers vers furent supprimés à partir de l’édition de 1678.
FABLE XXIII. […] Que deviennent-ils qu’un peu de poussiere et de cendre, et encore cela n’arrive-t’il pas à la fin, mais au milieu de leurs conquestes ; comme il en prit à Pyrrhus, à Alexandre le Grand, à Attila, et tout nouvellement au Roy de Perse, decedé depuis six mois, au fort de ses plus belles actions. […] O sage, et mille fois estimable Democrite, qui passoit des jours entiers en la contemplation de nostre bassesse, et rioit de temps en temps des sottes pretentions des Mortels ! Que le Lecteur se figure d’un costé ce grand Personnage, attaché à la dissection des animaux, pour observer le siege de la Bile, et juger par ceste espreuve de la cause de nos guerres, de nos animositez, et de nos divisions ; Qu’on se le propose, dis-je, riant de nos vanitez, et que d’ailleurs on se represente Xerxes, couvrant d’une Armée innombrable le destroict de l’Hellespont ; lequel des deux semblera plus ridicule ? Ce sera, sans doute, celuy qui par un excés d’Ambition met dix-huict cents mille hommes sur pied, et n’aboutit qu’à la desfaicte de son Armée, tandis que ce Philosophe se rit de la vanité de ce Temeraire, et qu’il condamne sa presomption, jugeant fort à propos avec Esope, que c’est la grossesse d’une Montagne, qui n’accouche que d’une Souris.
FABLE XCII. De deux Amis, et de l’Ours. Deux Amis rencontrerent un Ours en leur chemin, comme ils voyageoient ensemble. […] Le Peril et l’Adversité sont les deux pierres de touche où s’épreuvent les veritables Amis. […] Mais il faut qu’ils me confessent aussi, que l’évenement en est si rare, qu’entre mille Amis que plusieurs se vantent d’avoir, à peine en trouveront-ils au besoin dix mediocres, et un excellent ; de façon qu’il faut estre extrémement heureux pour le rencontrer.
Chambry 260 Ὁδοιπόρος καὶ Ἀλήθεια — Le voyageur et la vérité. […] 98. Un voyageur qui passait dans un désert rencontra une femme solitaire qui tenait ses yeux baissés. « Qui es-tu ?
XV. […] Voicy tantost mille ans que l’on ne vous a vuë : Je ne me souviens point que vous soyez venuë Depuis le temps de Thrace habiter parmi nous.
[8.] […] IL Corvo spinto da la fame il volo Torse verso un Serpente, che tra certi Sassi del mezo giorno al sol dormiva : E fra l’ugne ne ’l prese, e volea trarsi De le sue carni l’importuna fame : Ma quel presto destossi, e raggirando L’ardito capo, che tre lingue vibra, Lo strinse sì col velenoso morso, Che lo traffisse di mortal ferita.
[20.] […] Allhor tutti gli augei, che la sentiro, Accorti de l’error, ch’ella prendea Da la sembianza de le varie piume, Dietro le sibillaro, in mille guise Schernendo il suo timor fallace e vano.
[50.] […] IL Granchio un giorno era del Mare uscito Per novello disio di trovar cibo, Che gli gustasse fuor de l’onde salse ; Onde pascendo a suo diporto andava Lungo a la spiaggia del vicino lito.
Chambry 18 Αἰσχρὰ δούλη καὶ Ἀφροδίτη — L’esclave laide et Aphrodite. […] 6. Une esclave laide et méchante était aimée de son maître.
Chambry 196 Λέοντος βασιλεία — La royauté du lion. […] 78. Un lion devint roi, qui n’était ni colère, ni cruel, ni violent, mais doux et juste, comme un homme.
Chambry 286 Ὀρνιθοθήρας καὶ πέρδιξ — L’oiseleur et la perdrix. […] 193. Un hôte se présenta un peu tard chez un oiseleur.
Chambry 295 Παῖς καὶ κόραξ — L’enfant et le corbeau. […] 159. Une femme interrogea les devins sur son fils en bas âge.
III. […] Aprés qu’on eut bien contesté, Repliqué, crié, tempesté, Le Juge instruit de leur malice, Leur dit : Je vous connois de long-temps, mes amis ; Et tous deux vous payrez l’amende : Car toy, Loup, tu te plains, quoiqu’on ne t’ait rien pris ; Et toy, Renard, as pris ce que l’on te demande.
Marie de France, n° 50 Le loup et le mouton Jadis avient que un lu pramist que char ne mangereit, ceo dist, les quarante jurs de quareme ; a tant [en] aveit mis sun esme.
[10.] […] L’ANGUILLA un giorno domandò al Serpente, Con cui spesso in amor giacer soleva Dentro a l’humor d’un paludoso stagno ; Da qual cagione derivar potesse, Ch’egli da tutti gli huomini fuggito, Ella a studio cercata era da ognuno, Ambi due sendo d’una stessa forma : E mille sue compagne prese e morte Havea veduto, ond’egli sempre in pace Vivea felice aventurosa vita, Come ella ognihor viveva in pena e in doglia Con continuo timor d’acerba morte.
[33.] DI DUE RANE VICINE DI ALBERGO.
[34.] […] IL Cerbiato chiedeva un giorno al padre Da qual cagione proceder potesse, Ch’ogni volta, ch’a guerra il can lo sfida, Egli sì facilmente in fuga volto Di lui solo al latrar desse le spalle, Essendo egli di corpo e di valore Maggior del cane, e con la fronte armata Di dure corna a contrastar possenti Con qual si voglia più forte animale.
[35.] DI DUE ASINI.
[51.] […] 4.
FABLE LII. […] D’ailleurs, selon la maxime des Philosophes, une chose est maintenuë par les mesmes causes dont elle est produite, puis que la conservation est une maniere de seconde production ; Or le commencement ou la source des Republiques, c’est la sincerité d’autant que toutes les fois que deux ou trois mesnages s’assemblent en mesme lieu, et en mesme façon de vivre, il faut que ce soit, pource qu’ils se fient les uns aux autres, et qu’ils n’ont pas mauvaise opinion de ceux avec qui ils entrent en societe ; autrement ils se fuyroient comme ennemis, au lieu de se rechercher comme freres.
[81.] […] NON era anchora il Lin venuto in uso Di seminarsi, quando un fu, che primo Raccolse il seme in varie parti fuso : E volse dar principio (a quel ch’io stimo) Di far lo stame, onde trahesse poi Mille mistier, ch’in verso io non isprimo. […] In breve par ch’a la misura arrive Di sua perfettione il Lin maturo ; E sen fan varie reti in mille rive.
Chapitre III. […] Sur ses entre-faites, Esope s’en estant allé au logis pour quelques affaires, Agatopus sçeut prendre son temps, et donna ce conseil à l’un de ses compagnons : « Saoulons-nous », luy dit-il, « de ces figues : Que si nostre Maistre les demande, nous luy ferons accroire qu’Esope les aura mangées, et témoignerons nous deux contre luy. Car ce qu’il est entré dans la maison, nous servira d’un beau pretexte, pour inventer plusieurs fourbes à son dommage ; joinct qu’un homme seul ne pourra rien contre deux, et qu’il n’osera dire mot à faute de preuves ». […] Ceste proposition d’Esope plust fort à son Maistre, qui bien estonné du bon sens, et de l’esprit de son nouveau serviteur, voulut que les deux autres beussent comme luy de l’eau tiede.
FABLE LIII. […] L’on peut appliquer à ceste Fable deux belles Allegories, l’une Politique, et l’autre Moralle, comme, de dire que le riche devenu pauvre se rend tellement esclave des biens du monde, qu’il est esperonné d’une perpetuelle avarice, retenu par la bride de la chicheté, interdit de la possession d’une chose qui luy appartient, et reduit enfin au mesme destin de ce Cheval, qui reçoit bien le plaisir de voir abattu son Ennemy, mais il y perd la liberté, et trouve que toute la Victoire se tourne au profit de celuy qui le monte. […] Mais d’en venir là sans quelque sujet extraordinaire, c’est acquerir deux Ennemis au lieu d’un ; et attirer le Loup dans son bercail, pour se faire manger à luy. Que s’il est bon au mauvais de se conserver par cét autre moyen, qui est de tenir les deux Puissances en jalousie, et noüer une intelligence tantost avec l’une et tantost avecque l’autre, c’est dequoy je laisse la decision aux Politiques, et suis d’advis cependant de passer à la Fable suyvante.
Chambry 193 Λαγωὸς καὶ ἀλώπηξ — Le lièvre et le renard. […] 100. Le lièvre dit au renard : « Fais-tu réellement beaucoup de profits, et peux-tu dire pourquoi on t’appelle le « profiteur ?
XVII. […] Le sage Esope dans ses Fables Nous en donne un exemple ou deux.
Marie de France, n° 17 L’hirondelle et le semeur de lin Par veil essample en escrit trois, quant hume sema prime linois e volst de lin le pru aveir, l’arunde fu de grant saveir ; bien s’aperceut ke par le lin sereient oiseus mis a lur fin ; del lin pot hum la reiz lacier, dunt hum les pot tuz damager.
[28.] […] 3.
[69.] DI DUE RANE C’HAVEAN SETE.
Chambry 329 Σῦς <ἄγριος> καὶ ἵππος καὶ κυνηγέτης — Le sanglier, le cheval et le chasseur. […] 218. Le sanglier et le cheval partageaient le même pâtis.
Chambry 359 Ψύλλα καὶ βοῦς — La puce et le bœuf. […] 235. Un jour la puce faisait au bœuf cette question : « Que t’a donc fait l’homme pour que tu les serves tous les jours, et cela, grand et brave comme tu l’es ?
X. […] Sire, répond l’Agneau, que votre Majesté Ne se mette pas en colere ; Mais plutost qu’elle considere Que je me vas desalterant Dans le courant, Plus de vingt pas au-dessous d’elle ; Et que par consequent en aucune façon Je ne puis troubler sa boisson.
XII. […] J’estois en un lieu seur, lors que je vis passer Les cent testes d’une Hydre au travers d’une haye.
XIX. […] Tout babillard, tout censeur, tout pedant, Se peut connoistre au discours que j’avance : Chacun des trois fait un peuple fort grand ; Le Createur en a beny l’engeance.
XVI. […] Il tourne à l’entour du troupeau ; Marque entre cent Moutons le plus gras, le plus beau, Un vray Mouton de sacrifice.
VIII. […] Il luy coustoit autant que trois.
[62.] […] O che bell’animal vegg’io là suso, Che vago augello di diverse piume, Di mille varii, e bei colori adorno.
XV.
XI.
FABLE LXXI. […] Le Bouc en estoit des-jà fort en peine, et regardoit de tous costez, lors que le Renard luy dit ; « Prends courage, mon bon amy, je viens de m’adviser d’une invention, par le moyen de laquelle nous pourrons tous deux sortir d’icy ? C’est qu’il te faut tenir debout, et t’appuyer contre le mur de tes deux pieds de devant ; puis joignant le menton à la poitrine, tu baisseras un peu tes cornes, où je monteray le long de ton eschine, et ainsi m’estant sauvé, je te mettray dehors par apres ». […] De telle nature fût à mon advis Ciceron, homme de grand esprit, et de petit cœur, qui changea deux ou trois fois de party pendant les Guerres Civiles de Rome, non par le zele du bien public, mais pour satisfaire à son ambition démesurée.
FABLE CI. […] En suite dequoy l’Envieux requist que l’un des yeux luy fût arraché, esperant par ce moyen que l’Avare perdroit tous les deux. […] Mais depuis six vingts ans en çà, cét exercice s’est tourné en fureur, voire jusques à tel poinct, qu’on s’expose aujourd’huy à des havres incognus, on queste des terres nouvelles ; l’on fend les glaces du Nort et du Sud : l’on visite les Moluques, au hazard de passer deux fois la Zone Torride. […] Ils confessent tout haut que le bien n’est desirable que pour la vie, et toutefois ils hazardent mille fois la vie pour le bien. […] ils vivoient neantmoins des siecles entiers ; Et nous qui inventons tous les jours de nouveaux aprests pour déguiser nos viandes, et qui cherchons les Espiceries à trois mille lieuës, pour échauffer nostre sang, à peine pouvons-nous attrapper soixante années.
FABLE I.
FABLE XLIII. […] L’on peut apprendre deux choses dans la Fable des Loups et des Brebis ; la premiere, qu’il ne faut pas inconsiderément se fier à un Ennemy reconcilié ; et la seconde, qu’il ne couste rien aux meschants, de supposer un faux pretexte, pour envahir et perdre leurs Ennemis. Nous avons de si bonnes preuves de tous les deux, et par les raisons, et par les exemples, que ce seroit une chose superfluë de s’estendre beaucoup là dessus.
FABLE CIII. […] Le sens Moral de ceste Fable a esté deux ou trois fois expliqué, à sçavoir qu’il faut s’abstenir du frauduleux conseil des hommes ; dequoy nostre Autheur nous fait adviser par la resistance de cette Chevre, qui bouche l’oreille à la persuasion du Lion son ennemy, bien qu’en apparence ses Discours soient profitables, et plausibles.
FABLE CV. […] Pour l’empescher donc de frapper des cornes, comme il avoit accoûtumé de faire, il usa d’une plaisante finesse ; qui fut de les luy scier toutes deux. […] Ce qui neantmoins est tellement vray, que de deux Esprits égaux, l’un sera moins clair-voyant en ses affaires propres, qu’en celles de son compagnon.
XV.
Chambry 48 Ἀνὴρ <δηχθεὶς ὑπὸ μύρμηκος> καὶ Ἑρμῆς — L’homme mordu par une fourmi et Hermès. […] 95. Un jour un vaisseau ayant coulé à fond avec ses passagers, un homme, témoin du naufrage, prétendait que les arrêts des dieux étaient injustes, puisque, pour perdre un seul impie, ils avaient fait périr aussi des innocents.
FABLE XVII. […] Pource que ceste Fable du Milan semble contraire en quelque façon à la Religion Chrestienne, en ce que la Mere de cét Oyseau ravisseur ne luy conseille pas d’attendre à l’heure de sa mort aucun bon office des Dieux, apres les avoir offensé mille fois durant sa vie, je ne m’arresteray pas beaucoup à moraliser là dessus.
VI. […] Le Singe aussi fit l’épreuve en riant, Et par plaisir la Tiare essayant, Il fit autour force grimaceries, Tours de souplesse, et mille singeries : Passa dedans ainsi qu’en un cerceau.
XI. […] Quoy donc, dit le Sort en colere, Ce Baudet-cy m’occupe autant Que cent Monarques pourroient faire.
[32.] DE I TOPI.
[72.] […] Così talhor l’huom per fuggir s’adopra Un picciol mal, che sopportar potrebbe, Et quel fuggendo cade in mille danni Che d’improviso gli si movon dietro.
[Épître d’Abstemius à D. […] MDV.
Chambry 57 Ἄνθρωποι καὶ Ζεὺς — Les hommes et Zeus. […] 87. On dit que les animaux furent façonnés d’abord, et que Dieu leur accorda, à l’un la force, à l’autre la vitesse, à l’autre des ailes ; mais que l’homme resta nu et dit : « Moi seul, tu m’as laissé sans faveur. » Zeus répondit : « Tu ne prends pas garde au présent que je t’ai fait, et pourtant tu as obtenu le plus grand ; car tu as reçu la raison, puissante chez les dieux et chez les hommes, plus puissante que les puissants, plus rapide que les plus rapides. » Et alors reconnaissant le présent de Dieu, l’homme s’en alla, adorant et rendant grâce.
Chambry 277 Ὄνος καὶ κύων συνοδοιποροῦντες — L’âne et le chien voyageant de compagnie. […] 173. Un âne et un chien faisaient route ensemble.
X. […] Tous trois beurent d’autant ; l’Asnier et le Grifon Firent à l’éponge raison.
V. […] Après qu’abondamment tous deux en eurent pris, Le Renard dit au Bouc : Que ferons-nous compere ?
Marie de France, n° 87 Les deux loups Deus lus hors [del] bois s’encuntrerent ; la se resturent, si parlerent que nul hum nes osot atendre, tut ne vousissent il rien prendre.
[13.] […] IL Cervo si specchiava intorno al fonte, E del bel don de le ramose corna Si gloriava di sua altera fronte : E mentre quelle a vagheggiar pur torna, De le gambe si duol brutte e sottili, Qual non conformi a sua persona adorna.
[23.] […] L’ASINO d’un Signor nodrito in corte Vide un nobil corsier ; che d’orzo e grano Era pasciuto, e ben membruto, e grasso ; Passeggiar su e giù dentro il cortile Di seta, e d’or superbamente adorno, Mentre aspettava il suo Signor, ch’armato Montasse in sella, e ’l conducesse dove Marte feroce insanguinava il piano : E felice chiamava ognihor sua sorte, Ch’ei fosse tanto dal Signore amato, Che seco il volea sempre, e gli facea Mille carezze, et ocioso, e lieto Il tenne un tempo con solazzi e feste : Ond’esso mal pasciuto a le fatiche Sempre era posto, né mai conoscea Il giorno da lavor da quel di festa, Continuando un duro ufficio sempre Senza giamai provar ocio, o riposo.
Chambry 189 Κώνωψ καὶ λέων — Le cousin et le lion. […] 6. Un cousin s’approcha d’un lion et lui dit : « Je n’ai pas peur de toi, et tu n’es pas plus puissant que moi.
Chambry 216 Λύκοι καὶ κύνες <ἀλλήλοις πολεμοῦντες> – Les loups et les chiens en guerre. […] 86. Entre les loups et les chiens la haine se déchaîna un jour.
Chambry 253 Ξύλα καὶ ἐλαία — Les arbres et l’olivier. […] 133. Un jour les arbres se mirent en devoir d’élire un roi pour les commander, et ils dirent à l’olivier : « Règne sur nous. » Et l’olivier leur répondit : « Moi, que je renonce à la grasse liqueur si appréciée en moi par Dieu et par les hommes, pour aller régner sur les arbres !
VII. […] N’ai-je pas quatre pieds aussi-bien que les autres ?
XXI. […] Depuis tantost six mois que la cause est pendante, Nous voicy comme aux premiers jours.
XII. […] De cette verité deux Fables feront foy, Tant la chose en preuves abonde.
[58.] […] IL possente Leon, l’astuta Volpe, E ’l semplice Asinel venner d’accordo D’esser compagni, e divider tra loro Quel, che ciascun di lor prendesse in caccia.
[78.] […] IL Pardo, che a le Simie è per natura Fiero nimico, e si pasce di loro, Havea gran fame, e di cibarsi cura : E scorrendo con rabbia il terren Moro Ove Natura in copia le produce, Trovonne alfine, e fé cotal lavoro.
Reproduction par Tacuino des 33 fables de Lorenzo Valla.
FABLE XLVI. […] Mais luy les ayant prié deux ou trois fois de l’assister d’aliments, la Main luy en fist refus ; de sorte que se trouvant par ce moyen attenué de faim, tous les autres Membres commencerent à défaillir.
FABLE XV. […] Il a possible ouy dire qu’un Philosophe avoit entrepris d’enseigner à un animal de son espece la dance Pyrrhyque, dans le terme de dix ans, et qu’à dessein il s’estoit obligé envers un Empereur ; ou possible a-t’il appris que en Egypte, selon le dire de Cardan en ses subtilitez, par une certaine invention l’on apprend aux Asnes à trepigner à la cadance de quelque instrument, et reüssir de fort bonne grace à plaire à tous les spectateurs. […] Car la sage Nature nous ayant tous produits esgalement, composez de pieces substantielles, qui sont le corps et l’ame, et derechef nous ayant fait participer aux facultez de tous les deux, n’a pas laissé de mettre quelque difference en la facilité de nos actions, et a doüé particulierement les uns d’une chose, et les autres d’une autre ; Comme par exemple, Milon le Crotonien, et Aristote, estoient également hommes, et également individus de leur espece. Ils estoient composez d’ame, et de corps, et derechef l’ame et le corps de tous les deux estoient doüez de facultez naturelles. […] Mais nul n’a jamais veu qu’on se soit rendu plaisant, sans y avoir une grande disposition naturelle, soit que la gentillesse du Bouffon consiste aux postures, et au maniment du corps, comme aux Histrions, et aux Pantomimes ; soit qu’elle dépende entierement de la grace de l’esprit, comme aux diseurs de bons mots, soit qu’elle participe de tous les deux, comme aux Comediens.
FABLE CVII. […] Ce qui fait que bien souvent quelqu’un de ces Princes entretient deux Couronnes en jalousie, sans en estre accablé neantmoins, veu l’interest que chacune d’elles prend à l’envy, pour empescher l’accroissement de son égale. […] Aussi fust-ce pour cela qu’au temps des anciens Roys de France, et de la grand’ Bretagne, les Ordres de Chevalerie furent inventez, à sçavoir pour secourir les affligez, empescher l’oppression des pauvres, et les violements des filles ; tirer reparation des injures, délivrer les esclaves, et faire mille autres actions memorables, qui servoient de but à la gloire de ces vaillants Paladins. Les Poëtes nous ont encore voulu figurer ceste verité, par les douze travaux d’Hercule, et par ceux de Thesée, son glorieux Imitateur, qui s’en alloient tous deux par le monde avecque des armes, pour châtier les meschants, et démettre les Usurpateurs.
Abstemius 6 De colvmba et pica COlumba interrogata a Pica, quid eam induceret, ut in eodem semper loco nidificaret, quom eius pulli inde sibi semper suriperentur [sic], « Simplicitas » respondit.
Abstemius 17 De angvilla conqverente, qvod magis qvam serpens infestaretvr ANguilla interrogabat serpentem quare quom similes essent atque cognati, homines tamen se potius quam illum insequerentur.
Abstemius 119 De cane plvviam timente, qvia ferventi aqva fverat excoctvs CAnis quidam quoties pluebat domo egredi non audebat.
Abstemius 43 De cardvele et pvero CArduelis auis interrogata a puero, a quo in deliciis habita et suauibus et largis cibis nutrita fuerat, cur cauea egressa regredi nollet. « Vt meo inquit arbitratu, non me tuo pascere possim. » Hæc fabula indicat uitæ libertatem cunctis deliciis anteponendam.
Abstemius 84 De avriga et rota cvrrvs stridente AVriga interrogabat currum, quare rota, quæ erat deterior strideret, quum cæteræ idem non facerent.
Abstemius 116 De fele qvæ mvrem et casevm comedit VIr quidam magnum ac pulcherrimum in capsa caseum habebat, quem musculus edebat.
Abstemius 158 De porco post mortem gratiam domino referente POrcus criminatus ab ouibus, quod domino a quo tanta pascebatur diligentia, nullam referret gratiam quom ipsæ lac lanam agnosque illi præberent « Mortuus inquit referam.
Abstemius 163 De agricola icto ab ape AGricola ictus ab ape admirabatur ut ex eodem ore succus tam suauis et stimulus tanti doloris exiret.
Abstemius 178 De tvrdo per viscvm capto TVrdus uisco captus ab aucupe se ipsum afflictabat dicens « Non tantum mortis dolore excrucior, quantum quod meæ res me perimunt. » Aiunt enim uiscum ex turdorum stercore procreari.
III. […] Et bien gageons nous deux (Dit Phœbus) sans tant de paroles, A qui plustost aura dégarny les épaules Du Cavalier que nous voyons.
V. […] Lorsque deux animaux m’ont arresté les yeux : L’un doux, benin et gracieux ; Et l’autre turbulent, et plein d’inquietude.
Marie de France, n° 11 Le lion chasseur Jadis esteit custume e leis que li leüns deust estre reis sur tutes les bestes ki sunt e ke conversent en cest munt. […] En quatre part le voleient partir.
Marie de France, n° 98 Le renard et le chat Un gupil e un chaz alerent par mi un champ, si purparlerent qu[e]’ il sereient cumpainum. […] E li gupil li dit : « Amis, cent engins sai, u mut me crei, e pleine puche en ai od mei.
Abstemius 3 De accipitre colvmbam inseqvente CVm accipiter columbam præcipiti insequeretur uolatu, uillam quandam ingressus a rustico captus est.
Abstemius 18 De asino, simia et talpa COnquerenti Asino, quod cornibus careret, Simiæ uero, quod cauda deesset, « Tacete inquit Talpa quum me oculis captam esse uideatis. » Hæc fabula ad eos pertinet, qui non sunt sua sorte contenti.
Abstemius 70 De mvre liberante milvvm MVs conspicatus Miluum laqueo aucupis implicitum, misertus est auis quamuis sibi inimicæ, abrosisque dente uinculis euolandi uiam ei fecit.
Abstemius 125 De filio hortvlani pvncto ab vrtica FIlius Olitoris punctus ab Vrtica quæ paternis in hortis creuerat, conquestus est patri, quod herba domestica ne heri quidem sui filio pepercisset.
Abstemius 171 De psittaco ob artem exprimendi verba humana honorato PSittacus in aula regis degens interrogabatur a cæteris auibus quid ita in magno haberetur honore.
Abstemius 184 De insano sapientiam vendente INsanus quidam urbes peragrans alta uoce clamabat sapientiam se habere uenalem.
Abstemius 185 De porcello et testamento patris POrcellus mortem parentium ingenti clamore deflebat.
Marie de France, n° 65b Les loups Par veille essample recunte ici que tuit le lu sunt enveilli en cele pel u il sunt né ; la remainent tut lur eé.
Chambry 200 Chambry 200.1 Λέων κιὰ ἀλώπηξ καὶ ἔλαφος — Le lion, le renard et le cerf. […] Ba 75 Bb 88. […] Alors le renard, se tenant à distance, lui dit : « Véritablement ce cerf n’avait pas de cœur ; ne le cherche plus ; car quel cœur pouvait avoir un animal qui est venu par deux fois dans le repaire et les pattes du lion ? […] Chambry 200.2 Aliter — Autre version. […] 38.
Abstemius 15 De mvliere amatoris discessvm flente MVlier impudica amatorem suum abeuntem, quem omnibus fere rebus spoliauerat, multis lachrymis prosequebatur.
Abstemius 45 De vpvpa indigne honorata INuitatæ fere omnes aues ad Aquilæ nuptias indigne ferebant Vpupam cæteris præferri, quia corona insignis esset, et uersicoloribus pennis ornata, quum semper inter stercora et sordes solita esset uolutari.
Abstemius 73 De lepore sese vvlpi præferente ob pedvm velocitatem LEpus sese dignum reputabat, qui uulpi præferretur quoniam longe illam pedum pernicitate superabat.
Marie de France, n° 63 Le cheval et la haie Un cheval vit u herbe crut dedenz un pré, mes n’aparut la haie dunt fu clos li prez : al saillir enz s’est esteillez.
FABLE XCVI. […] Je pense qu’il y a deux ou trois Fables dans ce livre, qui contiennent le mesme sens de celle-cy, à sçavoir que la Nature a doüé châque animal de quelque vertu, capable de rendre tout le monde satisfaict, et cela avec tant de justesse et de proportion, que nul n’est mécontent de son partage.
FABLE XII. […] Mais si c’estoit là son intention, je ne serois pas d’accord avecque luy ; Car j’estime tout au contraire, que s’il faut manquer de parole à l’un des deux, à sçavoir à l’homme de bien, ou au meschant, il est presque plus à propos que ce soit au premier, pource qu’il tire de si grandes satisfactions de sa propre vertu, qu’il luy est aisé de prendre patience en toute sorte d’accidents, voire mesme de trouver des delices en sa mauvaise fortune. […] L’Aigle donc ne sera point excusable, pour avoir usé de tromperie envers un animal infidele, quand mesme il l’eust esté mille fois davantage. […] Le mesme advint à Yvon, Vaivode de Transsilvanie, lequel ayant reçeu une extraordinaire quantité de bien-faits du Grand Seigneur, se revolta contre luy dans sa Province, et gagna cinq ou six Batailles importantes contre ses Lieutenants, usant avecque tant d’insolence de ses victoires, qu’on le jugeoit encore plus cruel ennemy, que grand Capitaine. Il fut neantmoins reduict à la mercy des Turcs, et mourut deux heures apres de la main d’un Ianissaire.
Abstemius 2 De rvstico impetrante, vt triticvm absqve aristis nasceretvr IMpetrauerat a Cerere Rusticus quidam, ut triticum absque aristis nasceretur, ne metentium triturantiumque manus læderet.
Abstemius 16 De mvsca, qvæ qvadrigis insidens pvlverem se excitasse dicebat QVadrigæ in stadio currebant, quibus musca insidebat.
Abstemius 24 De ivvene senis cvrvitatem irridente IVuenis quidam conspicatus senem in arcus tensi similitudinem curuum, interrogauit an sibi arcum uellet uendere.
Abstemius 25 De sene pvellam in vxorem accipiente VIr quidam imprudens exacto septuagesimo uitæ anno puellam duxerat in uxorem, quom ad id tempus in cælibatu permansisset.
Abstemius 26 De aqvila et pica PIca Aquilam rogabat, ut se inter suos familiares et domesticos acciperet, quom id mereretur cum corporis pulchritudine, tum ad mandata peragenda linguæ uolubilitate.
Abstemius 27 De tvrdo amicitiam cvm irvndine inevnte GLoriabatur turdus se amicitiam contraxisse cum irundine.
Abstemius 64 De asino ægrotante et lvpis visitantibvs ASinus ægrotabat famaque exierat eum cito moriturum.
Abstemius 98 De prætore repetvndarvm damnato PRætor, qui prouinciam, cui præfuerat, expilauerat repetundarum damnatus fuerat.
Abstemius 107 De aqvila in pvlchritvdine se cæteris avibvs præferente AQuila se in pulchritudine cæteris auibus præferebat, cunctis hoc uerum esse affirmantibus.
Abstemius 111 De vvlpe orante foramen domvs modo dilatari modo contrahi VVlpes ingressura domum Rustici, ubi gallinas audierat, foramen, per quod transeundum erat, dilatari cupiebat.
Abstemius 112 De olea tarde et cvcvrbita cito crescentibvs OLea admirabatur Cucurbitam iuxta se natam breui tantum creuisse, ut se esset longe altior, quæ annos quam plurimos in eodem fuerat loco.
Abstemius 128 De apro asinvm ad certamen provocante APer Asinum ad certamen prouocans sperabat se uictorem fore, quod, longiores acutioresque sibi quam aduersario dentes essent.
Abstemius 137 De viro lapidato qvi resvrrexit VIr quidam lapidibus occisus a populo, resurrexit qui interrogatus a quodam quid sibi in ea lapidatione molestius fuisset, « Nihil inquit lapide quem quidam iecit, quem mihi amicum esse credebam, quamuis non fuerim illo percussus. » Fabula indicat mala quæ ab amicis inferuntur grauiora uideri, quam quæ nobis inferunt inimici.
Abstemius 162 De cane qvi occidit filivm domini VIr quidam diues uenandi studio mirifice deditus complures canes alebat, quorum unus filium domini morsu interfecit.
Abstemius 21 De qvadrvpedibvs societatem adversvs aves cvm piscibvs inevntibvs QVadrupedes quum bellum sibi ab auibus esset indictum, cum piscibus fœdus inierunt, ut eorum auxilio se ab auium furore tuerentur.
Abstemius 30 De divite qvodam et servo VIr erat diues seruum habens tardi ingenii, quem regem stultorum solebat nuncupare.
Abstemius 54 De cera dvritiem appetente CEra ingemiscebat se mollem et cuicunque leuissimo ictu penetrabilem procreatam.
Abstemius 117 De lavto leonis convivio non omnibvs animalibvs grato LEo epulum opipere [sic] apparateque cæteris brutis animalibus exhibebat in quo gallinæ, turdi et huiusmodi auium carnes partim assæ partim elixæ erant.
Abstemius 126 De gallo vvlpinam pellem fvgiente GAllus a uulpe captus magna difficultate illius manus euaserat.
Abstemius 134 De lvpo qvi se religioni addixerat LVpus in senium deductus, cum non amplius uenari posset, sese religioni addixit sumptoque monachi habitu cibum ostiatim mendicabat.
Abstemius 150 De delectore militvm DElector quidam missus a duce suo ad milites deligendos, qui rebus bellicis magis idonei uiderentur inter cæteros quendam eligere, uolebat, procera statura, et qui aspectu ipso præ se ferebat strenuum bellatorem.
Abstemius 156 De pica cvcvlvm pro accipitre fvgiente PIca inter arborum frondes delitescentem cuculum conspicata, accipitrem esse suspicata est.
Abstemius 186 De ovibvs immoderate segetem depascentibvs AGricola conquerente, quod oues uniuersam segetem depopularentur, Iupiter eis præcepit ut modeste depascerent.
Avianus 27 [DE CORNICE ET VRNA] Ingentem sitiens cornix aspexerat urnam, quae minimam fundo continuisset aquam.
Chambry 347 Χειμὼν καὶ ἔαρ — L’hiver et le printemps. […] 221. L’Hiver un jour se moqua du Printemps et le chargea de reproches.
VI. […] L’Aigle avoit ses petits au haut d’un arbre creux La Laye au pied, la Chate entre les deux : Et sans s’incommoder, moyennant ce partage Meres et nourrissons faisoient leur tripotage.
XI. […] Elle allegua pourtant les delices du bain, La curiosité, le plaisir du voyage, Cent raretez à voir le long du marécage : Un jour il conteroit à ses petits enfans Les beautez de ces lieux, les mœurs des habitans, Et le gouvernement de la chose publique Aquatique.
XVIII. […] Il avint qu’au Hibou Dieu donna geniture, De façon qu’un beau soir qu’il estoit en pasture, Nostre Aigle apperceut d’avanture, Dans les coins d’une roche dure, Ou dans les trous d’une mazure (Je ne sçai pas lequel des deux), De petits monstres fort hideux, Rechignez, un air triste, une voix de Megere.
FABLE XXXVII. Des Oyseaux, et des Bestes à quatre pieds. Les Oyseaux, et les animaux terrestres avoient ensemble une fort cruelle guerre, où l’esperance, la crainte, et le danger, balançoient des deux costez. […] Mais quoy qu’il en soit, s’il la trouve plus juste, il offense dés là nostre probité ; Si plus asseurée, il fait tort à nostre bonne conduite, et en tous les deux sens, il tesmoigne une manifeste poltronnerie, joincte à une plus grande legereté.
FABLE CII. […] L’on pourroit adjouster à ceste Fable deux belles Moralitez, l’une que les Trompeurs sont d’ordinaire trompez eux-mesmes, et l’autre que dés nôtre Enfance nous sommes quelquesfois rusez et méchants. […] Car à peine avons-nous atteint l’âge de cinq ans, que nous commençons dés là de conçevoir des haynes, et des vengeances estranges. […] Ils souhaiteront mille fois de n’estre point nez de vous, qui de vôtre costé vous vous repentirez de les avoir engendrez.
Abstemius 13 De cygno in morte canente reprehenso a ciconia CYgnus moriens interrogabatur a Ciconia, cur in morte, quam cætera animalia adeo exhorrent multo suauiore[s] quam in omni uita emitteret sonos, quom potius mœstus esse deberet.
Abstemius 37 De avibvs scarabæos timentibvs MAgnus timor aues incesserat ne Scarabæi arcu pilari eas occiderent, a quibus magnam pilarum uim in sterquinilio summo labore fabricatam audierunt.
Abstemius 48 De porco et eqvo POrcus conspiciens equum bellatorem, qui cataphractus ad pugnam prodibat, « Stulte inquit quo properas ?
Abstemius 59 De avibvs plvres reges eligere volentibvs AVes consultabant de pluribus regibus eligendis, quom Aquilla tantos uolucrum greges sola regere non posset, fecissentque uoto satis, nisi cornicis monitu a tali consilio destitissent.
Abstemius 75 De agricola et pœta AGricola quidam ad pœtam accedens, cuius agros colebat, quum eum inter libros solum offendisset, interrogauit eum quo pacto ita solus uiuere posset.
Abstemius 139 De vvlpe gallinas metv canis invadere non avdente VVlpes cohortem Gallinarum nocte inuadere non audebat metu canis, quem apud eas pernoctare cognouerat.
Abstemius 155 De arvndine nidvlvm ab avicvla petente ARundo ægre ferebat, quom cæteræ non solum arbores, uerum etiam herbæ interdum nidos auium sustinerent, se eo honore priuari.
Abstemius 167 De viro decrepito arbores inserente VIr decrepitæ senectutis irridebatur a iuuene quodam, ut delyrus [sic], quod arbores insereret, quarum non esset poma uisurus.
FABLE CIX. De la femelle du Singe, et de ses deux Enfants. L’on tient que la femelle du Singe ayant des jumeaux, en ayme passionnément l’un, et ne tient compte de l’autre : Une fois doncques qu’elle eust deux petits d’une portée, voulant éviter un certain danger, elle prit entre ses bras celuy qu’elle aimoit le plus. […] Je verifieray ces deux propositions par ordre. […] Il n’est pas à croire que la Mere de Massinissa l’eust caressé et dorlotté en son bas âge : Car si elle l’eust fait, asseurément il ne fût jamais arrivé à une si longue, et si heureuse Vieillesse, en laquelle il souffroit le Soleil et la pluye teste nuë, et marchoit à pied des jours entiers, encore qu’il fust aagé de nonante ans.
Abstemius 8 De asino et vitvlo ASinus et Vitulus in eodem pascentes prato sonitu campanæ hostilem exercitum aduentare præsenserant.
Abstemius 20 De piscibvs e sartagine in prvnas desilientibvs PIsces adhuc uiui in sartagine feruenti oleo coquebantur.
Abstemius 74 De sene ob impotentia[m] libidinem carnis relinqvente VIr quidam sanctitate præditus singulari senem quendam admonebat, ut tandem uitium libidinis dimitteret, cui uehementer insudarat.
Abstemius 95 De asino tvbicine et lepore tabellario LEo rex quadrupedum aduersus uolucres pugnaturus suorum acies instruebat.
Abstemius 97 De mvliere ignem secvm in mariti domvm ferente VIr quidam prudens uxorem ducebat.