FABLE XXXV. […] Remarque sur la trente-cinquiesme Fable. Ce que nous avons dit cy-dessus de l’impertinence du Geay, pourroit estre raporté à ceste trente-cinquiesme Fable, où la Grenoüille pretend d’entrer en comparaison avecque le Bœuf, touchant la grosseur et la force. Je croy que la vraye Mithologie de ceste Fable, c’est l’exemple des gens de peu, qui se veulent rendre égaux en despence et en mine, à ceux de haute condition.
Pour ne parler que des fables du moine que M. […] Nisard, soit dans l’histoire de la fable ésopique publiée par M. […] À peine l’ai-je ouvert, que je tombe sur la fable de Asino ad Lyram, et sur plusieurs fables inédites. […] Authenticité des fables de Phèdre. […] Fables anciennes.
FABLE LIV. […] » Discours sur la cinquante-quatriesme Fable. Il y a trois choses à remarquer en l’application de ceste Fable. […] La seconde chose que je considere en ceste Fable, c’est l’orgueil de l’Asne, qui pour voir fuyr le Lion devant luy, vient à tel point de stupidité, que de croire que ce soit à son occasion. […] Ce que l’experience ne nous preuve pas moins bien que l’explication de la Fable, puis que tous les jours nous voyons tomber en pareille presomption la pluspart de ceux qui se picquent, ou d’esprit, ou de courage.
FABLE LVII. […] Remarque sur la cinquante-septiesme Fable. […] Mais d’autant que ceste Fable approche fort du sujet de la precedente, et qu’elle contient par consequent les mesmes instructions, il seroit hors de propos, ce me semble, que je m’arrestasse à la moraliser.
FABLE CIII. […] Discours sur la cent-troisiesme Fable. Le sens Moral de ceste Fable a esté deux ou trois fois expliqué, à sçavoir qu’il faut s’abstenir du frauduleux conseil des hommes ; dequoy nostre Autheur nous fait adviser par la resistance de cette Chevre, qui bouche l’oreille à la persuasion du Lion son ennemy, bien qu’en apparence ses Discours soient profitables, et plausibles. […] Cecy semble contenir le mesme sens mystique, que la Fable d’Ulysse, qui pour n’ouyr les chants des Syrenes, se boucha les oreilles de cire, de peur que leurs charmes nuisibles ne vinssent à se glisser par l’ouye jusques au fonds de son ame, et ne l’empoisonnassent secrettement. […] Ceste Fable nous apprend encore à nous défier des ennemis découverts, qui ont cela de commun avecque les Voluptez de nous attirer puissamment, et de nous combler, comme elles, de honte et de confusion.
Esop[es] escrist a sun mestre que bien cunust lui e sun estre, unes fables ke ot trovees, de griu en latin translatees. Merveille en eurent li plusur qu’il mist sun sen en tel labur ; mes n’i ad fable de folie u il n’en ait philosophie es* essamples ki sunt aprés, u des contes est tut li fes. A mei, ki dei la rime faire, n’avenist nïent a retraire plusurs paroles que i sunt ; mes nepuruc cil me sumunt, ki flurs est de chevalerie, d’enseignement, de curteisie ; et quant tel hum me ad requise, ne voil lesser en nule guise que n’i mette travail e peine, ki que m’en tienge pur vileine, de fere mut pur sa preere ; si commencerai la premere des fables ke Esopus escrist, que a sun mestre manda e dist.
FABLE XVII. […] Discours sur la dix-septiesme Fable. Pource que ceste Fable du Milan semble contraire en quelque façon à la Religion Chrestienne, en ce que la Mere de cét Oyseau ravisseur ne luy conseille pas d’attendre à l’heure de sa mort aucun bon office des Dieux, apres les avoir offensé mille fois durant sa vie, je ne m’arresteray pas beaucoup à moraliser là dessus.
FABLE LXXV. […] Remarque sur la septante-cinquiesme Fable. […] Je n’allegueray en cela pour toute preuve que l’experience journaliere, sans m’arrester plus long-temps sur ce sujet, tant pour en avoir touché quelque chose en la cinquiesme Fable, que pour la matiere de celle-cy, qui semble plustost appartenir à la bien-seance exterieure, qu’à la solide science des mœurs.
FABLE LXXIX. […] Remarque sur la septante-neufviesme Fable. Je ne mets aucune difference entre l’Allegorie de cette Fable, et celle de la seiziesme.
FABLE XCI. […] Discours sur la nonante-uniesme Fable. L’allegorie de ceste Fable a esté demonstrée en tant d’autres lieux, que je suis convié pour ceste fois à l’abreger, et à redire seulement icy pour la satisfaction du Lecteur, que l’excessive Ambition d’avoir ou d’entreprendre, ne déchoit pas seulement de ce qu’elle desire, mais elle dissipe d’ordinaire ce qui est acquis.
FABLE LIII. […] Discours sur la cinquante-troisiesme Fable. L’on peut appliquer à ceste Fable deux belles Allegories, l’une Politique, et l’autre Moralle, comme, de dire que le riche devenu pauvre se rend tellement esclave des biens du monde, qu’il est esperonné d’une perpetuelle avarice, retenu par la bride de la chicheté, interdit de la possession d’une chose qui luy appartient, et reduit enfin au mesme destin de ce Cheval, qui reçoit bien le plaisir de voir abattu son Ennemy, mais il y perd la liberté, et trouve que toute la Victoire se tourne au profit de celuy qui le monte. L’autre espece d’application que ceste Fable peut reçevoir est Politique, et nous apprend que plusieurs Estats ont esté souvent mis en subjection pour avoir demandé secours à quelque puissant voisin contre un ancien et dangereux Ennemy. […] Que s’il est bon au mauvais de se conserver par cét autre moyen, qui est de tenir les deux Puissances en jalousie, et noüer une intelligence tantost avec l’une et tantost avecque l’autre, c’est dequoy je laisse la decision aux Politiques, et suis d’advis cependant de passer à la Fable suyvante.
FABLE XLVII. […] Discours sur la quarante-septiesme Fable. […] L’autre sens qu’on peut donner à la Fable, c’est la reprehension des demandeurs impertinents, qui exigent de leurs amis beaucoup de choses indiscretement, quoy qu’à la verité il n’y en eût pas une d’elles qui le pût accommoder, et qui n’incommodast extrémement le donneur.
FABLE CXIV. […] Discours sur la cent-quatorziesme Fable. De ceste Fable, il s’en peut tirer plusieùrs sens Moraux, dont le plus judicieux, et le mieux appliqué, c’est, à mon advis, celuy de ne hanter jamais qu’avec nos semblables, principalement si nous vivons en une estime loüable, et qui soit nette de tout soupçon.
FABLE XLIII. […] Discours sur la quarante-troisiesme Fable. L’on peut apprendre deux choses dans la Fable des Loups et des Brebis ; la premiere, qu’il ne faut pas inconsiderément se fier à un Ennemy reconcilié ; et la seconde, qu’il ne couste rien aux meschants, de supposer un faux pretexte, pour envahir et perdre leurs Ennemis. […] Pour ce qui est de l’autre poinct, dont ceste Fable nous peut instruire, à sçavoir que les Ennemis reconciliez à faux, ne demandent qu’un pretexte pour nous attaquer, c’est une question de fait, qui a plus besoin d’exemples que de raisons.
FABLE LXIV. […] » Discours sur la soixante-quatriesme Fable. Esope se moque à bon droict en cette Fable, de ceux qui se veulent mesler d’un mestier qui ne leur est pas ordinaire, ny propre, et laissent pour cét effet leur vray et naturel exercice, chose, ce me semble, la plus digne de reprehension qu’on puisse faire, pource que, non seulement on hazarde en cela sa reputation, mais aussi on y ruyne ses affaires, et celles d’autruy ; ce qui ne peut proceder que d’une excessive vanité, joincte à une foiblesse d’esprit encore plus grande. […] Car au lieu qu’en discours ils n’ont merité que des risées, en de semblables actions, ils sont dignes de recevoir des coups de pied, comme le Loup de cette Fable.
FABLE LXXVI. […] Remarque sur la septante-sixiesme Fable. Ceste Allegorie a esté de mesme suffisamment expliquée en quelqu’une des precedentes Fables, où nous avons dit, qu’il ne faut pas tomber pour la seconde fois entre les mains des meschants, mais se mesfier tous-jours d’eux, et interpreter toutes leurs actions à mal, quand mesme elles seroient plaines d’une apparence de pieté.
FABLE XLVI. […] Remarque sur la quarante-sixiesme Fable. Quand le sens de ceste Fable ne seroit pas clair, et applicable de soy-mesme, nous en trouverions toute l’Allegorie expressément declarée dans l’Histoire Romaine de Tite-Live. […] Celuy cy ne se mit point autrement en peine de desployer envers ces petites gents les hautes raisons que luy pouvoit fournir son éloquence ; mais il leur conta mot à mot toute ceste Fable, et leur fit voir par l’exemple du ventre, et des parties du corps humain, la mutuelle dépendance qu’a le Senat avecque la populace.
FABLE I. […] Sevigné, de qui les attraits Servent aux graces de modele, Et qui naquistes toute belle, A vostre indifference prés, Pourriez-vous estre favorable Aux jeux innocens d’une Fable ? […] Quand on en parle devant vous, Si la verité vous offense, La Fable au moins se peut souffrir.
FABLE XLII. […] Remarque sur la quarante-deuxiesme Fable.
FABLE CX. […] Remarque sur la cent-dixiesme Fable.
FABLE XCIII. […] Discours sur la nonante-troisiesme Fable. Par ceste Fable il nous est enseigné de ne nous accoster guere de personnes plus puissantes que nous, veu le dommage qui nous en peut arriver, en cas que l’amitié vienne à se rompre.
FABLE XXXVIII. […] Discours sur la trente-huictiesme Fable. […] Mais supposons que le Paysan n’en eust point sur l’Esprevier, et qu’il agist en cela, non comme protecteur de l’un mais comme cruel et injuste persecuteur de l’autre, si est-ce qu’Esope n’auroit pas feint ceste Fable sans sujet, puis que nous voyons d’ordinaire dans le monde que les meschants sont punis, et les gens de bien vangez par d’autres meschants. […] Voylà ce qu’Esope nous a voulu representer en ceste Fable : passons maintenant à la trenteneufviesme.
FABLE LXXVIII. […] Discours sur la septante-huictiesme Fable. […] Cette Histoire est la veritable Allegorie de cette Fable, puis que par une experience asseurée, elle prouve que c’est oster entierement le credit à ses paroles, que d’en donner souvent de fausses. […] L’on pourra m’objecter là dessus, que je peche moy-mesme imprudemment contre l’advis que je donne aux autres, en ce que je n’entretiens mon Lecteur que de pures Fables, et que je m’amuse à gloser dessus des choses imaginaires. […] [NdE] En 1631 et en 1649 la fable est intitulée « Du Berger et des Laboureurs » 2.
FABLE CXVIII. […] Discours sur la cent-dixhuictiesme Fable. Le sens de ceste Fable est clair de soy-mesme, et bien digne de consideration, puis qu’en cét Ouvrage l’ingenieux Esope s’est imaginé diverses peintures de ceste maniere, et toutes semblables à celle-cy. […] Mais ce qu’il y a d’insupportable en leur humeur, c’est qu’il ne s’en trouve que trop parmy eux, qui sont bien contents de faire comme l’Ours de ceste Fable, c’est à dire, de manger la plus pure substance des Innocents, et de ne vouloir pas toutesfois que ces pauvres gents s’en ressentent ; Car alors s’ils en reçoivent le moindre déplaisir, il n’est pas à croire combien est grande la violence où leur passion les porte. […] Je sçay que l’on pourroit donner à ceste Fable quantité d’autres explications, et dans la Politique, et dans la Morale.
FABLE CXVI. […] Remarque sur la cent-seiziesme Fable.
FABLE LXXIV. […] Discours sur la septante-quatriesme Fable. Ceste Fable me met en l’esprit une opinion que j’ay presque tous-jours euë touchant les Anciens ; à sçavoir, que les plus sages d’entr’eux n’ont creu la pluralité des Dieux que par feinte, affin de s’accommoder à la brutalité du Peuple. […] Et comment nostre Esope mesme, qui n’avoit pas moins de sagesse que les plus sobres Esprits, et à qui Plutarque a voulu assigner une place au Banquet des sept Sages, auroit-il religieusement introduit en ceste Fable un homme si peu respectueux envers son Dieu, que de le mettre en pieces, et luy dire quantité d’injures, apres l’avoir ainsi mal traité ? Mais laissons là ce prelude, comme estranger à nostre discours, et venons à l’Allegorie de nostre Fable, par laquelle il nous est enseigné, que les meschants font mieux leur profit par la force, que par une bonne et franche acquisition.
FABLE I.
FABLE LXVII. […] Discours sur la soixante-septiesme Fable.
Comme on ne prêtait pas beaucoup d’attention à son discours, il demanda qu’on lui permît de conter une fable d’Ésope. […] — Elle se mit en colère contre vous, répondit-il, qui négligez les affaires de l’état, pour vous attacher à des fables d’Ésope. » Ainsi parmi les hommes ceux-là sont déraisonnables qui négligent les choses nécessaires et préfèrent celles qui leur font plaisir.
FABLE LXV. […] » Discours sur la soixante-cinquiesme Fable. […] Mais passons à la soixante-sixiesme Fable.
FABLE LXXX. […] Discours sur la quatre-vingtiesme Fable. Je compareray la Mouche de cette Fable aux hommes voluptueux, qui se plongent si avant dans leurs delices, qu’ils y rencontrent leur fin avec celle de leurs insatiables desirs.
FABLE CXV. […] Discours sur la cent-quinziesme Fable. […] Or le sujet de ceste Fable est à peu prés celuy-cy.
FABLE XLIX. […] Discours sur la quarante-neufviesme Fable. Quelques-uns rapporteront le sujet de ceste Fable à la richesse, qui rend chagrins et embroüillez les Esprits de ceux qui l’ont acquise, au lieu qu’auparavant ils estoient contents et libres. […] Au contraire, pour revenir à la seconde partie de la Fable, le Renard dés qu’il s’est enflé le ventre, ne peut repasser par la mesme ouverture par où il avoit passé auparavant ; Nous enseignant par là, qu’aussi-tost que nos esprits sont abestis apres les voluptez, et qu’ils s’abandonnent à l’excés des convoitises corporelles, avec ce que tous leurs mouvements sont retardez, leur vivacité se diminuë, et se tourne en une importune pesanteur.
FABLE CXVII. […] Discours sur la cent-dix-septiesme Fable. De quelque façon que je considere ceste Fable, elle me semble susceptible de plusieurs sens differents, comme nous voyons qu’une mesme matiere se peut appliquer à divers usages. […] Dequoy, ce me semble, l’on ne pourra pas douter, si l’on considere indifferemment que ceux qui ont excellé, soit aux Lettres, ou aux Armes, comme un Platon, un Aristote, un Seneque, un Cesar, un Alexandre, un Agesilaüs, et ainsi des autres, n’auroient jamais rien advancé dans ceste lice d’honneur, si par le conseil du Proverbe Grec ils ne se fussent hastez doucement ; Et c’est en cela, sans doute, qu’ils ont imité la Tortuë, plustost que le Liévre de ceste Fable, puis qu’en matiere d’Esprit et de Force, toutes les fois qu’il leur a fallu agir, ils l’ont fait sans differer, et ont tous-jours joinct la Prudence et le Soing ensemble.
FABLE XLVIII. […] Discours sur la quarante-huictiesme Fable.
FABLE XCVIII. […] Discours sur la nonante-huictiesme Fable.
FABLE II. […] Discours sur la seconde Fable. Le sage Inventeur n’a voulu representer autre chose par ceste seconde Fable, que l’oppression des petits par les Grands, qui est si commune dans le commerce des hommes, qu’il n’y en a point de foible, ou de mal accommodé, qui ne soit sous la domination de plusieurs Tyrans. […] Or quoy que le procedé que tiennent ordinairement ceux qui veullent accabler l’Innocence, soit en tout temps des-agreable à Dieu et aux hommes ; si est-ce que les plus artificieux ont accoustumé de le colorer d’un faux pretexte de justice, imitant le Loup de ceste Fable, qui imposoit au malheureux Aigneau d’avoir troublé l’eau de la riviere pendant qu’il beuvoit, quoy que la delicate bouche de cét animal ne peut faire beaucoup d’agitation, eu égard à la distance qui estoit entre l’un et l’autre.
FABLE VII. […] Discours sur la septiesme Fable. […] Je laisseray à part le perfide Ganes, qui perdit les douze Pairs, à qui il avoit mille sortes d’obligations, tant à cause de leurs bons offices, que de la parenté, et une infinité d’autres de l’histoire ancienne et de la moderne, qui non seulement ont sçeu peu de gré à leurs bien-facteurs, mais encore ont procuré leur totale destruction ; En cela plus cruels, que le Loup de ceste Fable, qui se contente de faire perdre à la Gruë l’esperance de son salaire, luy representant plaisamment qu’elle est encore trop heureuse d’estre eschappée de sa gueule, pendant qu’elle avoit le bec dans le gosier du Loup. […] Mais je suis convié à poursuyvre ceste mesme matiere d’Ingratitude en la huictiesme de nos Fables.
FABLE XXXI. […] Discours sur la trente et uniesme Fable. […] Ces Arrogans se parent de superbes despoüilles, comme le Geay de nostre Fable. […] Rien autre, certes, que ce que nous represente la Fable à sçavoir un becquetement general des vrays Paons contre le faux ; une risée honteuse, une fuitte pleine de desespoir.
FABLE XXXVI. […] Discours sur la trente-sixiesme Fable. Comme la Fable precedente contient la mesme Allegorie, qu’une de celles que nous avons des-ja traitées ; Aussi pouvons-nous dire, que celle-cy a quelque ressemblance avecque la Fable du Renard et de la Cygogne, en laquelle la ruse fust payée par la ruse.
Reproduction par Tacuino des 33 fables de Lorenzo Valla.
FABLE LX. […] Discours sur la soixantiésme Fable. […] Ainsi le sage Phrygien a eu beaucoup de raison de faire dire à l’homme de ceste fable, que plus l’animal estoit petit, moins il luy falloit pardonner, pour estre digne de plus grand blâme, et capable de moindre resistance.
FABLE VI. […] Discours sur la sixiesme Fable.
FABLE XXVII. […] Discours sur la vingt-septiesme Fable. […] Il nous enseigne par ceste Fable, que ceux en qui nous devons avoir plus d’esperance, sont quelquesfois nos pires persecuteurs, et qu’ils apostent de faux tesmoins contre nous, afin de rendre nostre calamité plus certaine.
FABLE XCVI. […] Discours sur la nonante-sixiesme Fable. Je pense qu’il y a deux ou trois Fables dans ce livre, qui contiennent le mesme sens de celle-cy, à sçavoir que la Nature a doüé châque animal de quelque vertu, capable de rendre tout le monde satisfaict, et cela avec tant de justesse et de proportion, que nul n’est mécontent de son partage.
Fable liminaire « Ai lettori » ; 4. Cent fables en vers ; 5. Table des fables avec leurs moralités ; 6. […] Fumaroli, Marc, « Les Fables et la tradition humaniste de l’apologue ésopique », complément de son introduction aux Fables de La Fontaine, Paris, Librairie générale française, coll. « Pochothèque. […] 2016.10.17 — Antoine Biscéré — Compléments (indexation des motifs, sources des fables, liste des remaniements, bibliographie).
En quel temps Esope composa ses Fables. […] Ce fut en ce mesme temps qu’Esope composa ses Fables, qu’il laissa au Roy Cresus, et tient on qu’elles se monstrent encore aujourd’huy en sa Royale Maison de Lydie.
FABLE XXV. […] Discours sur la vingt-cinquiesme Fable.
FABLE CVI. […] Discours sur la cent-sixiesme Fable.
FABLE VIII. […] » Discours sur la huictiesme Fable. […] Mais je ne m’apperçois pas que je laisse ma Fable en arriere, pour suyvre des mysteres relevez, et que je m’esleve inconsiderément hors de la bassesse du Mythologiste. […] Ne semble-t’il pas que ceste huictiesme Fable fust un presage de son avanture, si tant est qu’il l’eust escrite auparavant à la Cour du Roy des Lydiens ?
FABLE L. […] Discours sur la cinquantiesme Fable. La cinquantiesme Fable de cét ouvrage est toute pleine de judicieux advertissements. […] Mais retournons à nostre Fable.
FABLE LXXXIV. […] Discours sur la huictante-quatriesme Fable. Ce qu’Esope a judicieusement inventé du Laboureur, nous l’avons desja dit cy dessus en la personne d’un Roy de Scythie, nommé Silurus, qui appella ses enfans à l’article de la mort, et leur fit faire la mesme experience, qui est contenuë dans le discours de ceste Fable. […] Mais il faut accuser Esope de redire aussi les mesmes choses, quoy que sous la representation de Fables differentes.
FABLE V. […] Discours sur la cinquiesme Fable. […] En general, nous apprenons, par là, que tout insatiable desir d’une possession, non seulement reüssit pour l’ordinaire à neant, pour ce qui est d’acquerir de nouveau, mais encore nous couste bien souvent la perte de nostre vray bien ; Et en particulier, les Avares, les Amants, et les Ambitieux, peuvent rencontrer en ceste Fable les presages de leur avanture.
FABLE XIV. […] Discours sur la quatorziesme Fable. […] Mais il y a bien plus en la Fable qui nous est proposée.
FABLE LXII. […] Discours sur la soixante-deuxiesme Fable. Je ne trouve point de plus naïfve peinture de la coustume du siecle en toutes les autres Fables du Phrygien, que je fais en celle-cy, où il monstre par l’exemple de la Brebis, que l’innocence attire tousjours sur soy les outrages, et que plus elle est humble, plus elle est persecutée.
FABLE LXXXIX. […] Discours sur la huictante-neufviesme Fable. Ceste Fable ressemble aucunement à la precedente, en l’explication de son sens moral.
FABLE XXXIV. […] Discours sur la trente-quatriesme Fable. Je ne raporteray pas tant l’Alegorie de ceste Fable à l’envie et à la malignité du Renard, qu’à l’impertinence des autres animaux tant pource qu’aux discours precedents j’ay assez parlé contre les personnes envieuses du bien d’autruy, qu’à cause qu’il me semble veritablement qu’Esope luy fait joüer icy le personnage d’un homme sage et consideré, plustost que d’un meschant ; et qu’au contraire il represente en la sottise des autres animaux, celle que commettent fort souvent les hommes, à sçavoir de donner les grandes charges aux mal habiles. […] Or encore que cecy touche aussi bien les dignitez subalternes, que les souveraines, et qu’aux Estats successifs, comme le nostre, le sens mystique de ceste Fable n’ait lieu que pour les charges inferieures à la personne du Monarque ; si est-ce que nous prendrons pour ceste heure le discours au pied de la lettre, et ne nous arresterons qu’à l’election des Roys, puis que nostre Autheur ne parle que d’eux en sa narration.
FABLE XCII. […] Discours sur la nonante-deuxiesme Fable. […] C’est pourquoy l’Ours de ceste Fable, au lieu de dire à l’oreille du Voyageur, ne t’accompagne plus d’un tel Amy, eût eu plus de raison de luy donner ce conseil ; ne t’accompagne de personne sous l’esperance d’en estre aymé. […] Or pour revenir à nostre moralité, il y a quelque chose en ceste Fable, qui ne s’accommode pas bien à l’experience de nostre siecle : car au lieu de nous representer l’infidelité de quelqu’un, qui dans les ennuys de la pauvreté, du bannissement, ou de la disgrace d’un Prince, delaisse ingrattement celuy qu’il se vante d’aymer, Esope nous rapporte icy l’exemple d’un homme, qui abandonne son Amy dans le peril de la mort ; ce qui doit estre plustost imputé à peur, qu’à perfidie.
Quand je songe à cette Fable, Dont le recit est menteur, Et le sens est veritable ; Je me figure un Auteur, Qui dit : Je chanteray la guerre Que firent les Titans au Maistre du tonnerre.
Deux fables latines, à l'origine d'un genre littéraire » [in] Fables et fabulistes.
FABLE LII. […] Discours sur la cinquante-deuxiesme Fable.
FABLE J. […] Discours sur la premiere Fable. […] D’où il est aisé de voir, qu’Esope a eu bonne grace en cette premiere Fable, de les representer par la pierre precieuse, qui semble estre plus belle à nos sens que toute autre chose, et plus rare aussi à nostre rencontre.
FABLE LXIX. […] Discours sur la soixante-neufviesme Fable. […] Mais tous ces exemples ne sont que la centiesme partie de ceux que l’on pourroit alleguer pour preuve de ceste verité, où toutesfois il faut prendre garde qu’à la fin de ceste Fable le Loup se trouva trompé dans l’esperance qu’il eust d’abord de profiter en la division des chiens.
FABLE CXI. […] Discours sur la cent-unziesme Fable. Trois choses dignes d’une grande consideration se presentent à moy dans ceste Fable. […] Le troisiesme poinct de mon Discours sera le vray but d’Esope, compris dans la fin de la Fable, à sçavoir qu’on ne change pas de mœurs, pour changer de condition. […] Mais je passe insensiblement de mon Discours à un autre, et ne m’apperçois pas que j’anticipe le sens de la Fable suivante, qui en veut aux hommes extraordinairement complaisants.
Je ne veux, pour le témoigner, Que celuy dont la Poule, à ce que dit la Fable, Pondoit tous les jours un œuf d’or.
FABLE XXII. […] Discours sur la vingt-deuxiesme Fable.
Ce sujet a esté traité d’une autre façon par Esope, comme la Fable suivante le fera voir. […] Je joints toutefois ma Fable à celle d’Esope : non que la mienne le merite : mais à cause du mot de Mecenas que j’y fais entrer, et qui est si beau et si à propos que je n’ay pas cru le devoir omettre.
FABLE XV. […] Discours sur la quinziesme Fable. […] A ces raisons j’en pourrois adjouster une quantité d’autres, si j’avois plustost dessein de faire une dispute Philosophique, que l’allegorie d’une Fable. […] Ce que l’ingenieux Esope nous a voulu figurer en ceste Fable, pour monstrer l’impertinence de ceux qui se meslent d’un mestier qu’ils ne sçavent pas.
FABLE XX. […] Discours sur la vingtiesme Fable. La vingtiesme Fable de nostre Autheur a beaucoup de ressemblance à celle qui la precede : car il introduit des Colombes, occuppées apres l’élection d’un Faucon, pour les proteger contre les attaques du Milan. […] Mais d’imiter les Colombes de ceste Fable, en eslisant leur Ennemy pour leur Roy ; c’est, à mon advis, une faute insupportable, et digne de toute reprehension.
FABLE LXX. […] Discours sur la soixante-dixiesme Fable. Ceste Fable soixante-dixiesme contient quelque chose de plus, que le blâme de l’ordinaire temerité. […] Les Poëtes nous ont fait une peinture de ce Vice dans la Fable de Salmonée, qu’ils ont representé si temeraire, que d’avoir entrepris d’imiter les foudres de Jupiter, pour s’attribuër des honneurs divins, et se rendre digne de l’immortalité parmy les Mortels.
FABLE LXXXV. […] Discours sur la huictante-cinquiesme Fable. Il semble qu’Esope ait voulu dire par ceste Fable, qu’il ne faut point se fier aux paroles d’une femme. […] Ils font comme cét Avare dont parle nostre Esope en la septante-quatriesme Fable, qui outragea son Idole, pource qu’il n’en estoit pas satisfait.
FABLE XII. […] Discours sur la douziesme Fable. Ceste douziesme Fable fait representer à l’Aigle un personnage bien different du precedent, par une preuve évidente qu’elle donne de perfidie et de cruauté. […] Est-ce que nostre Phrygien a voulu donner à entendre par ceste Fable, la grande foiblesse des hommes, qui ne sont jamais si bien confirmez en l’habitude d’une Vertu, qu’ils ne courent fortune de tomber le lendemain dans le vice contraire, et de deshonnorer en un moment toute la gloire qu’ils s’estoient acquise ? […] Venons donc à la treiziesme Fable.
» Cette fable montre que tout ce qu’on fait à contre-temps est repréhensible.
FABLE IV. […] Discours sur la quatriesme Fable. […] Venons maintenant à moraliser la cinquiesme de ses Fables.
FABLE XIX. […] Discours sur la dixneufviesme Fable. Les Grenoüilles sont accusées en ceste Fable de trois notables impertinences.
Fable I.
FABLE CV. […] Discours sur la cent-cinquiesme Fable.
Autant la faim qu’un collier pesant. » Cette fable montre que dans le malheur on n’a même pas les plaisirs du ventre.
Mais les corbeaux croassant de nouveau, il s’arrêta, et à la fin il leur dit : « Libre à vous de crier aussi fort que vous pourrez ; mais vous ne goûterez pas à ma chair. » Cette fable vise les poltrons.
Un chameau que son propre maître contraignait à danser dit : « Ce n’est pas seulement quand je danse que je manque de grâce, j’en manque même lorsque je marche. » Cette fable peut se dire à propos de tout acte dépourvu de grâce.
FABLE XLIV. […] Discours sur la quarante-quatriesme Fable.
FABLE LVI. […] Discours sur la cinquante-sixiesme Fable.
FABLE LXXXVII. […] Discours sur la huictante-septiesme Fable.
FABLE XCIV. […] Discours sur la nonante-quatriesme Fable.
FABLE CXII. […] Discours sur la cent-douziesme Fable.
Les Fables ne sont pas ce qu’elles semblent estre ; Le plus simple animal nous y tient lieu de Maistre. […] L’un ameine un Chasseur, l’autre un Pâtre en sa Fable.
FABLE XXXII. […] Discours sur la trente-deuxiesme Fable. Nous avons en butte en ceste Fable ceux qui s’attribuënt la gloire des actions d’autruy, quoy que de leur nature ils soient stupides et impuissants.
FABLE LV. […] Discours sur la cinquante-cinquiesme Fable. Le Vautour de ceste Fable imite la cruauté de certains hommes dénaturez, qui sous l’apparence d’une courtoisie empruntée, rendent de pernicieux offices aux Innocents, et font mourir quelquesfois ceux qui se fieroient en eux de leur propre vie.
La fable fait voir que le naturel persiste tel qu’il s’est montré d’abord.
pour le plaisir de manger, je me prive de la vie. » La fable s’adresse au débauché qui se perd par le plaisir.
Mais ses entrailles s’alourdissant, il eut mal et dit : « Je n’ai que ce que je mérite, moi qui ai pris tous les objets ronds pour des œufs. » Cette fable nous enseigne que ceux qui entreprennent une affaire sans discernement s’empêtrent à leur insu dans d’étranges embarras.
répondit l’agneau, je préfère être victime du dieu que de périr par toi. » Cette fable montre que, si l’on est réduit à mourir, il vaut mieux mourir avec honneur.
Zeus lui dit : « Si tu avais frappé le premier qui t’a marché dessus, le deuxième n’aurait pas essayé d’en faire autant. » Cette fable montre que ceux qui tiennent tête aux premiers qui les attaquent se rendent redoutables aux autres.
Cette fable convient à ceux qui par envie rivalisent avec de meilleurs qu’eux.
La fable s’applique aux hommes balourds et brutaux.
Aux raisons de l’hirondelle la corneille répliqua : « Ta beauté ne fleurit que pendant la saison du printemps, tandis que moi, j’ai un corps qui défie même l’hiver. » Cette fable montre qu’il vaut mieux prolonger sa vie que d’être beau.
FABLE XXVIII. […] Discours sur la vingt-huictiesme Fable. […] Pour nous figurer cette verité, le subtil Esope introduict en cette Fable le plus prudent des animaux, à sçavoir le Serpent, qui se despoüille bien veritablement de toute rancune contre le Laboureur qui l’a offensé, mais qui n’est plus resolu de retourner en sa maison.
FABLE XXX. […] Discours sur la trentiesme Fable. […] Il vaut donc mieux se contenter de ce que nous en avons dit, et jetter les yeux sur le Renard de ceste Fable, qui se mocque agreablement, quand il dit; « ô la belle teste, si elle avoit un cerveau !
FABLE XXXVII. […] Discours sur la trente-septiesme Fable. […] Tellement que par la maxime que nous avons dite cy dessus en la Fable du Serpent et du Laboureur, c’est bien une action charitable de luy pardonner, mais elle seroit imprudente de le reprendre en amitié, puis que de soy il n’est ny amy, ny homme de valeur et de fermeté.
FABLE XC. […] Discours sur la nonantiesme Fable. […] si ces choses nous arrivent à nous-mesmes, nous faisons gloire du souvenir de nos exploicts, comme le Chien que nous represente Esope en ceste Fable, qui se glorifioit du baston qu’on luy avoit attaché au col, pource qu’il estoit hargneux.
FABLE CII. […] Discours sur la cent-deuxiesme Fable. L’on pourroit adjouster à ceste Fable deux belles Moralitez, l’une que les Trompeurs sont d’ordinaire trompez eux-mesmes, et l’autre que dés nôtre Enfance nous sommes quelquesfois rusez et méchants.
FABLE CVIII. […] Discours sur la cent-huictiesme Fable. […] Pour verifier donc le second enseignement que ceste Fable nous donne, à sçavoir, que la precipitation des moyens empesche la fin d’une affaire, il ne faut que prendre garde à la contenance de ceux qui marchent trop viste parmy les ruës, qui sont les seuls que l’on voit broncher ordinairement.
. — Lâche-le tout de suite, s’écria le chien ; sinon, je vais te faire des caresses de chien. » La fable s’applique au fourbe et au voleur maladroit.
Il demanda à un bûcheron s’il avait vu des pas de lion et où gîtait la bête. « Je vais, répondit le bûcheron, te montrer le lion lui-même. » Le chasseur devint blême de peur, et, claquant des dents, il dit : « C’est la piste seulement que je cherche, et non le lion lui-même. » Cette fable apprend à reconnaître les gens hardis et lâches, j’entends hardis en paroles et lâches en actions.
Après l’avoir reçue des autres, elle vint à la lime et la pria de lui donner quelque chose. « Tu es bonne, répliqua la lime, de croire que tu obtiendras quelque chose de moi : j’ai l’habitude, non pas de donner, mais de prendre de chacun. » Cette fable fait voir que c’est sottise de s’attendre à tirer quelque profit des avares.
Cette fable s’applique à un homme grand de taille, mais dépourvu d’esprit.
Quand il en fut instruit : « Tu as tort, l’ami, dit-il, de t’attacher à une espérance ; l’espérance s’entend à repaître d’illusion, mais de nourriture, non pas. » Cette fable s’applique au convoiteux.
Mais le serpent se retourna et le mordit, et le corbeau, sur le point de mourir, dit : « Je suis bien malheureux d’avoir trouvé une aubaine telle que j’en meurs. » On pourrait dire cette fable à propos d’un homme que la découverte d’un trésor met en péril de mort.
» Cette fable s’adresse à ceux dont la langue profère des propos durs et dangereux.
FABLE XXIII. […] Discours sur la vingt-troiziesme Fable. […] C’est bien la commune interpretation de ceste Fable, de l’appliquer aux grands Prometteurs, qui ne respondent pas aux esperances qu’ils font naistre, ou aux Fanfarons, qui ne mettent point en effect la centiesme partie de leurs menaces ; mais qui tremblent à la veuë du peril, apres l’avoir méprisé dans leurs Maisons.
FABLE LI. […] Discours sur la cinquante-uniesme Fable. […] Ce que les Poëtes nous ont tres-bien representé dans la Fable de Tyresias, auquel ils feignent que Jupiter redoubla la clarté de l’ame, en mesme temps que Junon luy osta celle des yeux.
FABLE LXIII. […] Discours sur la soixante-troisiesme Fable. […] Ces distinctions estans supposées pour la clarté de ce Discours, je dis que par l’Allegorie de nostre Fable, Esope n’a pas entendu ceste derniere espece de Sages, et qu’il n’a non plus voulu parler du Sage consideré selon soy mesme, mais plustost à l’egard des autres hommes.
FABLE LXVI. […] Discours sur la soixante-sixiesme Fable. Le dessein de nostre Autheur en cette Fable, est de nous apprendre que la naïfve prudence est plus pure en toutes choses, qu’une conduitte pleine d’artifices, et de captieuses subtilitez.
FABLE LXXXII. […] Discours sur la huictante-deuxiesme Fable. […] Mais je m’arreste plus qu’il ne faut à la moralité de ceste Fable, qui parle de soy-mesme trop clairement, pour avoir besoin d’estre commentée.
dit-elle, qu’ils creusent tant qu’ils voudront : ils me le paieront de leurs soupirs et de leurs larmes. » La fable convient à ceux qui empruntent facilement et s’acquittent avec peine.
Cette fable s’applique à un homme qui tient des propos mensongers.
Cette fable montre que l’espérance seule reste avec les hommes, qui leur promet les biens enfuis.
Je n’en fournirai pas moins tout le vin nécessaire, lorsqu’on te sacrifiera. » Cette fable confond les gens ingrats et qui veulent voler leurs amis.
Marie de France, n° 84 L’homme et les bœufs Ci nus recunte en ceste fable qu’uns vileins treist hors de sa stable od ses bus les fiens qu[e]’il firent.
Le rossignol répondit : « Je ne veux point raviver le souvenir de mes anciens malheurs : voilà pourquoi j’habite les lieux déserts. » Cette fable montre que l’homme affligé par quelque coup de la fortune veut éviter jusqu’au lieu où le chagrin l’a frappé.
Le cheval lui dit : « Si tu veux vraiment me voir beau, ne vends plus l’orge destinée à ma nourriture. » Cette fable montre que les gens cupides amorcent les pauvres gens par leurs discours séducteurs et leurs flatteries, tandis qu’ils leur ôtent jusqu’au nécessaire.
s’écria-t-il ; ce qui était derrière moi, je le vois à présent passer devant moi. » Cette fable trouve son application dans un État où les derniers et les imbéciles dominent à la place des premiers et des gens sensés.
Cette fable montre que l’habitude calme la peur qu’inspirent les choses effrayantes.
toi, cesse ou de me mordre ou de me baiser, afin que je sache si tu es mon ennemi ou mon ami. » Cette fable s’applique à l’homme équivoque.
Ceux-ci répondirent : « Nous serions venus à votre aide, si nous ne savions qui vous êtes, et qui vous combattez. » Cette fable montre que ceux qui se mettent en lutte avec de plus puissants font fi de leur salut.
Sur le point d’être noyée dans la sauce, elle se dit à elle-même : « J’ai mangé, j’ai bu, j’ai pris un bain ; la mort peut venir : il ne m’en chaut. » Cette fable montre que les hommes supportent facilement la mort, quand elle survient sans douleur.
– Raison de plus pour t’immoler, répondit-il, puisque tu n’épargnes même pas ceux de ta tribu. » Cette fable montre que ceux qui trahissent leurs parents sont odieux non seulement à leurs victimes, mais encore à ceux à qui ils les livrent.
FABLE XVIII. […] Discours sur la dix-huictiesme Fable.
FABLE XXIV. […] Discours sur la vingt-quatriesme Fable.
FABLE XLI. […] Discours sur la quarante-uniesme Fable.
FABLE LXXII. […] Discours sur la septante-deuxiesme Fable.
Cette fable montre que souvent la musique fait ajourner la mort.
» Nous pourrions appliquer cette fable à un homme efféminé qui s’impatiente des moindres peines, alors que nous-mêmes, nous supportons facilement des maux plus grands.
Cette fable montre que certaines gens ne reculent pas à l’idée de mourir avec leurs ennemis.
Le sage Esope dans ses Fables Nous en donne un exemple ou deux.
FABLE LXXXI. […] Discours sur la huictante-uniesme Fable. Si mon dessein estoit d’examiner les Fables d’Esope à la maniere des Humanistes, je m’arresterois quelque temps à m’enquerir, pourquoy nostre Autheur fait invoquer Mercure plustost qu’une autre Divinité à ce pauvre Charpentier, pour le recouvrement de sa coignée, et à quelle occasion les Anciens tenoient ce Dieu pour tutelaire des Artisants.
» Cette fable démasque les convoiteux qui vivent dans l’hypocrisie et la vaine gloire.
» On pourrait appliquer cette fable aux hommes qui se vantent de faire des merveilles, et qui sont incapables de se conduire dans les circonstances ordinaires de la vie.
En le voyant Zeus dit : « De tous les autres j’accepte des présents ; mais de ta bouche à toi je les refuse absolument. » Cette fable montre qu’il faut craindre les gracieusetés des méchants.
Cette fable montre qu’il ne faut pas s’étonner si les malfaiteurs et les méchants ne reçoivent pas plus vite le châtiment de leurs méfaits.
Il répondit : « Si je détourne les yeux de lui, c’est qu’au temps où j’étais parmi les hommes, je le voyais presque toujours acoquiné aux méchants. » Cette fable pourrait se conter à propos d’un homme enrichi par la fortune, mais méchant de caractère.
Cette fable montre qu’on ne peut rien changer à sa destinée.
il suffit qu’on nous aperçoive, pour qu’on nous donne la chasse ; mais que ceux-ci osent s’approcher, on leur fait risette. » Cette fable fait voir que les gens malfaisants se reconnaissent à leur mine même et à première vue.
» Elle répondit : « C’est notre façon de vivre ; ne ma tue pas ; car je ne puis pas faire grand mal. » L’homme se mit à rire et lui dit : « Tu vas mourir tout de suite, et de ma propre main ; car quel que soit le mal, petit ou grand, il faut absolument l’empêcher de se produire. » Cette fable montre qu’il ne faut pas avoir pitié d’un méchant, quel qu’il soit, fort ou faible.
Par ceste fable del peissun nus mustre essample del felun que par agueit e par engin mescunseille sun bon veisin ; tele chose li cunseille a fere dunt cil ne peot a nul chief trere.
FABLE XI. […] Discours sur l’unziesme Fable.
FABLE XXVI. […] Discours sur la vingt-sixiesme Fable.
FABLE LXXXVI. […] Discours sur la huictante-sixiesme Fable.
FABLE LXXXVIII. […] Discours sur la huictante-huictiesme Fable.
FABLE XCV. […] Discours sur la nonante-cinquiesme Fable.
La terre se mit à l’œuvre une première fois, et elle dégagea les montagnes ; puis elle avala la mer une deuxième fois et mit à nu les plaines ; si elle se décide à absorber l’eau une troisième fois, votre art deviendra sans usage. » Cette fable montre qu’à railler plus fin que soi, on s’attire imprudemment des répliques d’autant plus cuisantes.
Cette fable montre que les gens de rien ont beau prendre des dehors plus brillants, ils ne changent pas de nature.
Le taureau répondit : « Quand tu es venu, je ne t’ai pas senti, et quand tu t’en iras, je ne te sentirai pas non plus. » On pourrait appliquer cette fable à l’homme impuissant dont ni la présence ni l’absence ne peuvent nuire ou servir.
l’ami, si les loups pouvaient user de l’orge comme nourriture, tu n’aurais jamais préféré tes oreilles à ton ventre. » Cette fable montre que ceux qui sont naturellement méchants, même quand ils se targuent d’être bons, n’obtiennent aucune créance.
Celui-ci lui demandant si l’épreuve qu’il avait faite ainsi était probante, il répondit : « Moi, je n’ai nul besoin d’une autre épreuve : je suis sûr qu’il est tel que le camarade qu’il a choisi entre tous. » Cette fable montre qu’on nous juge pareils à ceux dont nous aimons la compagnie.
Comme il allait tomber dans un précipice, l’ânier, le saisissant par la queue, essaya de le faire retourner ; mais comme l’âne tirait vigoureusement en sens inverse, l’ânier le lâcha et dit : « Je te cède la victoire : car c’est une mauvaise victoire que tu remportes. » La fable s’applique au querelleur.
On peut appliquer cette fable au brouillon, qui, aveugle dans ses propres affaires, se mêle de celles qui ne le regardent aucunement.
Ce que j’avance icy n’est point hors de propos ; Puisqu’il s’agit dans cette Fable D’une femme qui dans les flots Avoit fini ses jours par un sort déplorable, Son Epoux en cherchoit le corps, Pour luy rendre en cette avanture Les honneurs de la sepulture.
Un acheteur se présenta et demanda si la truie était féconde. « Oui, elle est féconde, répondit-il, elle l’est même extraordinairement : aux Mystères elle enfante des femelles, et aux Panathénées des mâles. » Comme l’acheteur était surpris de ce qu’il entendait, le créancier ajouta : « Cesse de t’étonner ; car cette truie te donnera aussi des chevreaux aux Dionysies. » Cette fable montre que beaucoup de gens n’hésitent pas, quand leur intérêt personnel est en jeu, à jurer même des choses impossibles.
» Cette fable vise les gens qui ne retirent que des désagréments de leurs propres biens.
Mais le fil s’étant enroulé aux branches, l’oiseau ne put s’envoler et, se voyant sur le point de mourir, il dit : « Je suis bien malheureux : pour n’avoir pas supporté l’esclavage chez les hommes, je me suis sans m’en douter privé de la vie. » Cette fable pourrait se dire des hommes qui, en voulant se défendre de médiocres dangers, se sont jetés à leur insu dans des périls plus redoutables.
Un renard le vit et lui dit : « Pauvre sire, tu poursuivais le lion, et tu n’as même pas pu supporter son rugissement. » On pourrait conter cette fable à propos des présomptueux qui se mêlent de dénigrer des gens plus puissants qu’eux, et qui se rejettent brusquement en arrière, quand ceux-ci leur font tête.
Alors le pilote, esprit solide, leur dit : « Mes amis, réjouissons-nous, mais comme des gens qui reverront peut-être la tempête. » La fable enseigne qu’il ne faut pas trop s’enorgueillir de ses succès, et qu’il faut songer à l’inconstance de la fortune.
» Cette fable est à l’adresse des flatteurs.
La chienne prétendait que, seule de tous les quadrupèdes, elle avait des portées courtes. « Quand tu dis cela, répartit la truie, reconnais que tu n’enfantes que des aveugles. » Cette fable montre qu’une œuvre se juge, non sur la vitesse, mais sur la perfection de l’exécution.
FABLE III. […] Discours sur la troisiesme Fable.
FABLE LVIII. […] Discours sur la cinquante-huictiesme Fable.
FABLE LXVIII. […] Discours sur la soixante-huictiesme Fable.
FABLE LXXIII. […] Discours sur la septante-troisiesme Fable.
FABLE IX. […] Discours sur la neufviesme Fable. […] Il me semble que ces grands personnages ne disoient pas autrement à leurs Envieux, que dit en ceste Fable le genereux Sanglier. « Tu peux me brocarder à ton aise, ô foible ennemy que tu és, car ta lascheté rend ta vie asseurée auprés de moy ».
FABLE XIII. […] Discours sur la treiziesme Fable. […] Ils vont du contraire au contraire, et donnent impunément le titre de bonté à ce qui est une pure malice ; Semblables en cela au Renard de ceste Fable, qui ose bien dire au Corbeau qu’il est blanc, et démentir en luy l’experience de tout le monde.
FABLE CIX. […] Discours sur la cent-neufviesme Fable. Par ceste Fable nous apprenons que l’amour extraordinaire des Peres est quelquesfois tres nuisible aux enfants ; Et qu’au contraire ceux qu’ils ont traicté trop durement en sont mieux fortunez dans le monde, et mesme plus vertueux.
Le renard prenant la parole dit : « Combien je suis plus beau que toi, moi qui suis varié, non de corps, mais d’esprit. » Cette fable montre que les ornements de l’esprit sont préférables à la beauté du corps.
mais elle n’a pas de cervelle. » Cette fable convient aux hommes magnifiques de corps, mais pauvres de jugement.
Alors Diogène, s’approchant du passeur, lui dit : « Je ne te sais plus gré de ton service ; car je vois que ce n’est point le discernement, mais une manie qui te fait faire ce que tu fais. » Cette fable montre qu’à obliger les gens de rien aussi bien que les gens de mérite, on s’expose à passer non pour un homme serviable, mais pour un homme sans discernement.
Mais le singe les déclara l’un et l’autre impropres à régner : « le chameau, dit-il, parce qu’il n’a point de colère contre les malfaiteurs, et l’éléphant, parce qu’il est à craindre qu’un goret, animal dont il a peur, ne vienne nous attaquer. » Cette fable montre qu’une petite cause ferme parfois l’accès des grands emplois.
» Cette fable s’adresse aux hommes injustes et ingrats.
Et lui, sur le point d’être immolé par eux, les pria de le relâcher, alléguant qu’il était utile aux hommes, en les éveillant la nuit pour leurs travaux. « Raison de plus pour te tuer, s’écrièrent-ils ; car, en éveillant les hommes, tu nous empêches de voler. » Cette fable fait voir que ce qui contrarie le plus les méchants est ce qui rend service aux gens de bien.
Je n’ai dérobé à personne ni or, ni argent, ni quoi que ce soit de précieux : c’est un petit grain de blé qui a causé ma mort. » Cette fable s’applique à ceux qui, pour un profit mesquin, s’exposent a un grand danger.
» Pillards et brigands insatiables qui, en butte à quelque revers, se chamaillent entre eux, peuvent se reconnaître dans cette fable.
. — Mais si je te donne de quoi boire, répondit la brebis, c’est moi qui ferai les frais de ton repas. » Cette fable vise le malfaiteur qui tend d’hypocrites embûches.
il ne manquait plus que cela, de voir un âne adoré des hommes. » Cette fable montre que ceux qui font vanité des avantages d’autrui prêtent à rire à ceux qui les connaissent.
Cette fable montre qu’un naturel pervers ne peut donner un caractère honnête.
De cette verité deux Fables feront foy, Tant la chose en preuves abonde.
Saveir poüm par ceste fable la manere de ceste gent – mut le* poet [hoem] veer sovent – que tant se veulent eshaucer e en tel liu aparagier que ne avient pas a lur corsage ensurketut a lur parage.
En voicy un qui pourroit bien estre de ce nombre, et s’exempter de l’empire des années, combien qu’il ne traitte que de Fables. […] Je puis dire aussi sans hyperbole, sans fable, et sans flatterie, que l’affection de nostre grand Roy ne fut jamais mieux employée que pour vous ; que le bien qu’il vous a fait est un des plus grands effets de sa Justice, et que vous estes l’ornement de sa Cour, comme je suis veritablement, MONSIEUR, Vostre tres-humble, et tres-obeïssant serviteur, J.
Il les sortit du filet et les jeta sur le rivage ; et, comme il les voyait frétiller, il s’écria : « Maudites bêtes, quand je jouais de la flûte, vous ne dansiez pas ; à présent que j’ai fini, vous vous mettez en branle. » Cette fable s’applique à ceux qui agissent à contretemps.
Réchauffé, le serpent reprit son naturel, frappa et tua son bienfaiteur, qui, se sentant mourir, s’écria : « Je l’ai bien mérité, ayant eu pitié d’un méchant. » Cette fable montre que la perversité ne change pas, quelque bonté qu’on lui témoigne.
Cette fable montre que pour beaucoup de gens ce sont leurs propres résolutions qui sont causes de leurs malheurs.
» Cette fable s’appliquerait bien à une gipsy qui promet des merveilles et se montre incapable des choses ordinaires.
Celle-ci se sentant mourir prononça ces paroles : « Je l’ai bien mérité ; car je ne devais pas endommager celle qui m’avait sauvée. » Cette fable montre que ceux qui font du mal à leurs bienfaiteurs sont punis de Dieu.
Cette fable montre que ceux qui sont la proie de l’amour en perdent toute pudeur.
À quoi le lion répondit : « Ce n’est pas que j’aie eu peur de la souris, mais j’ai été surpris que quelqu’un ait osé courir sur le corps du lion endormi. » Cette fable montre que les hommes sensés ne dédaignent pas même les petites choses.
Alors elle s’adressa, flatteuse et suppliante, à la tête : « Sauve-nous, s’il te plaît, maîtresse ; car j’ai eu tort d’entrer en lutte avec toi. » Cette fable confond les hommes rusés et pervers qui se révoltent contre leurs maîtres.
répliqua le jeune garçon, tire-moi d’affaire tout de suite ; plus tard, quand tu m’auras sauvé, tu me feras des reproches. » Cette fable s’adresse aux gens qui fournissent contre eux-mêmes des raisons de les maltraiter.
Une brebis que l’on tondait maladroitement dit à celui qui le tondait : « Si c’est ma laine que tu veux, coupe plus haut ; si au contraire c’est ma chair que tu désires, tue-moi une fois pour toutes, et cesse de me torturer pièce à pièce. » Cette fable s’applique à ceux qui sont mladroits dans leur métier.
» Cette fable montre qu’il ne faut pas blâmer ceux qui, prévoyant les périls futurs, prennent leurs précautions à l’avance.
répondit-elle, je me désole moins d’avoir perdu mes enfants que parce que je suis victime d’un crime en un lieu où les victimes de la violence trouvent assistance. » Cette fable montre que souvent les malheurs sont plus pénibles à supporter, quand ils viennent de ceux dont on les attendait le moins.
FABLE XXI. […] Discours sur la vingt et uniesme Fable.