Marie de France, n° 7 Le loup et la grue Issi avint que un lus runga un os quë al col li vola, e quant el col li fu entrez, mut durement en fu grecez.
Marie de France, n° 87 Les deux loups Deus lus hors [del] bois s’encuntrerent ; la se resturent, si parlerent que nul hum nes osot atendre, tut ne vousissent il rien prendre.
Marie de France, n° 2 Le loup et l’agneau Ci dit del lu e de l’aignel, ki beveient a un clincel.
Marie de France, n° 26 Le loup et le chien Un lu e un chien s’encuntrerent par mi un bois u il alerent.
Marie de France, n° 71 Le loup et le hérisson Del lu dit e del heriçun, que jadis furent cumpainun.
Marie de France, n° 78 Le loup et le batelier Un lu vient a une rivere, mes il ne sot en queile manere utre l’ewe puisse passer.
Etant arrivé au bord du Nil, il rencontra un loup ; il eut peur et monta sur un arbre de la rive, ou il se cacha.
Marie de France, n° 65 Les loups et l’escarbot Ci nus recunte cum uns lus en une grave jut tut suls.
Montrez-moy pate blanche, ou je n’ouvriray point, S’écria-t-il d’abord (pate blanche est un point Chez les Loups comme on sçait rarement en usage.)
Il s’en va prés d’un antre, et tend à l’environ Des laqs à prendre Loups, soupçonnant cette engeance.
Marie de France, n° 93 Le loup et le bouc Par veil essample truis escrit — e Ysopus le cunte e dit – un bucs entra en une lande, si alot quere sa vïande.
J’oppose quelquefois, par une double image, Le vice à la vertu, la sottise au bon sens ; Les Agneaux aux Loups ravissans, La Moûche à la Fourmy ; faisant de cet ouvrage Une ample Comedie à cent actes divers, Et dont la scene est l’Univers.
Au temps que les bestes parloient, il arriva que les loups firent la guerre aux brebis. […] Aussi arriva-t’il que les loups ayant mis en pieces les chiens, il leur fût facile d’en faire de mesme des brebis ».
Marie de France, n° 29 Le loup qui fut roi D’un leon dit que volt aler en autre tere converser.
La Louve le voyant donc de retour, luy demanda où estoit la proye. « Il n’y en a point », respondit le Loup extrémement triste, « car la Nourrice qui promettoit de me livrer son Enfant s’il pleuroit, ne m’a donné que des paroles, et m’a trompé meschamment ».
Mais d’autant que cela ne plaisoit pas à mon Maistre, il joüa si bien du baston sur moy, qu’il me fit perdre cette coustume, me commandant sur toutes choses, de n’attaquer jamais que les voleurs, et les Loups ».
À présent il est encore plus en colère que toi, et il veut créer roi le loup.
Quant aux voix des animaux, je crois bien qu’elles sont un signe naturel de leurs appetits, mais non pas un signe d’institution, comme les paroles ; Par exemple, ce n’est pas d’un consentement universel que les Loups ont accoustumé de hurler de telle ou telle sorte, d’y adjouster tant d’articles, et d’élancemens de voix, mais c’est que la Nature leur a imprimé certains sons, qui servent de marques à leurs appetits, et sont cognus non seulement des animaux de leur espece, mais encore des autres.
Préface de la première édition Je me propose de publier, en faisant précéder les textes de leur histoire et de leur critique, tout ce qui reste des œuvres des fabulistes latins antérieurs à la Renaissance. C’est une vaste tâche que personne encore ne s’est imposée, et qui, je le crains du moins, m’expose à être un peu soupçonné de présomption. Pour me prémunir contre un pareil soupçon, je désire expliquer comment j’ai été conduit à l’assumer. De tous les auteurs anciens qui guident les premiers pas de l’enfant dans l’étude de la langue latine, Phèdre est celui qui lui laisse les plus agréables souvenirs. Ses fables sont courtes, faciles à comprendre et intéressantes par l’action qui en quelques vers s’y déroule.