Mais le lion, après avoir cherché tous les morceaux, ne retrouvait pas le cœur. Alors le renard, se tenant à distance, lui dit : « Véritablement ce cerf n’avait pas de cœur ; ne le cherche plus ; car quel cœur pouvait avoir un animal qui est venu par deux fois dans le repaire et les pattes du lion ?
Il cherchoit de toutes parts pour se les faire tirer, et imploroit le secours des uns et des autres ; mais pas un ne le vouloit assister, et tous ensemble disoient, que son mal estoit une juste recompense de sa gourmandise.
La Nature l’ayant donnée à ceux du premier âge, ne furent-ils pas bien mal-heureux de la laisser perdre, pour la seule dispute du tien et du mien, d’avoir esté obligez de chercher à leur convoitise des moderateurs, dont ils n’auroient jamais eu besoin, s’ils eussent demeuré dans les sacrées bornes de la mediocrité ?
Alors, dis-je, s’imaginant que toutes choses leur soient permises, à cause de leur puissance, ils font gloire d’opprimer les petits, et de les aller chercher jusques dans leurs maisons, qu’ils ruynent de fonds en comble pour se vanger.
Ceux qu’ils ont raillez cherchent à s’en revencher, et tel qu’ils ne cognoissent pas, devient quelquesfois leur ennemy, par la seule apprehension qu’il se donne de leurs brocards.
Par la fuite du Loup en la Loge du Bucheron, nous sommes advertis de ne chercher jamais nostre asyle dans les maisons suspectes.
A ces mots le Larron se dépoüilla, et se jetta dedans pour la chercher.
Il cherche jour et nuict des inventions pour accroistre son thresor : Il veille, et s’afflige, il s’arrache les cheveux, et tout cela pour l’acquisition d’un vil metail ; regardant plustost ce qu’il veut gagner, que ce qu’il a des-jà gaigné, et ne jouyssant jamais du fruict des peines passées, mais se proposant tous-jours les futures. C’est l’Avare qui s’est le premier hazardé sur les Mers, pour transporter les riches denrées d’un lieu en un autre, chercher par le traffic l’augmentation de son bien. […] ils vivoient neantmoins des siecles entiers ; Et nous qui inventons tous les jours de nouveaux aprests pour déguiser nos viandes, et qui cherchons les Espiceries à trois mille lieuës, pour échauffer nostre sang, à peine pouvons-nous attrapper soixante années. […] Que cherches-tu donc, ô Avare ?
Je doute au commencement de ce Discours, si je le dois rapporter aux promesses des Arrogants et des Presomptueux, ou taxer generallement l’Orgueil et la Vanité des hommes, qui cherchent à se rendre immortels par des Bastiments, qui mettent sur pied des Armées, qui dévorent les Provinces entieres des yeux et du desir, et au partir de là, leur Ambition n’aboutit qu’à un peu de fumée.
Il faut seulement sçavoir, s’il est le plus asseuré ; en quoy je diray avec Esope, qu’il l’est en effet, et que les ruses ne font qu’advancer la ruyne de leur Autheur, si ce n’est d’avanture quand il est question de s’opposer aux pieges d’un Ennemy, et de chercher son salut dans la contre-finesse.
Mais un jour que le renard était sorti pour chercher pâture, l’aigle à court de nourriture fondit sur le buisson, enleva les renardeaux et s’en régala avec ses petits.
Il accourut donc pour le secourir, et sçeut si bien chercher les nœuds des cordages, que les ayant treuvez, il se mit à les ronger, et par ce moyen il delivra le Lion.
Eux tout de mesme, apres avoir veu leurs ouvrages baffoüez, leurs tableaux effacez, et leurs pieces de sculpture abattuës, deviennent enfin le rebut des compagnies et sont contraincts la pluspart du temps d’aller chez les Estrangers, pour chercher à debiter leurs impertinences.
Le Taureau se sentant mordu au pied par le Rat, qui tout à l’instant s’alla cacher dans son trou, s’en mist tellement en fougue, qu’élevant ses cornes, il chercha son ennemy de tous costez, sans qu’il luy fût possible de le trouver.
Que si elle les a mis en un estat si déplorable, qu’ils soient sans esperance de ressource, encore ne nous arrestons-nous pas là : Ce n’est pas un sujet de consolation pour nous, car en mesme temps ceste peste que nous couvons dans l’ame, cherche de nouveaux objects pour se nourrir, et s’addresse aux prosperitez des autres hommes.
Mais un jour entre les autres, il arriva qu’estant sorty, pour leur chercher quelque proye, l’Aigle, qui en avoit besoin aussi bien que luy, volla droit au lieu où estoient les petits Renards, qu’elle ravist promptement, et en fist curée à ses poussins.
Pour venir donc au permier poinct, je diray que c’est une chose estrange de voir que l’amour frappe quelquesfois des personnes si fort inégales en toutes leurs parties, que si on leur vouloit choisir des ennemis, l’on n’en iroit jamais chercher d’autres.
L’experience, en ce qu’ordinairement les volleurs s’entre-battent pour le partage d’un butin, les querelleux se perdent en fin par leurs propres dissentions, et les Fourbes en font de mesme, pour jouyr du fruict de leur tromperie, apres avoir cherché leur advancement dans la ruyne des familles.
Car si le naturel instinct qui les accompagne les porte necessairement à maintenir leur espece par la generation, et l’Individu par la nourriture, à plus forte raison le discours les convieroit à chercher de plus en plus les moyens de se maintenir en vie et en liberté, comme il se remarque tous les jours en l’homme, qui de sa nature est raisonnable.