Chambry 85 Chambry 85.1 Γεωργὸς καὶ φυτόν — Le laboureur et l’arbre. […] Il y avait dans le champ d’un laboureur un arbre qui ne portait pas de fruit, et qui servait uniquement de refuge aux moineaux et aux cigales bruissantes. […] Mais ayant fait un creux dans l’arbre, il trouva un essaim d’abeilles et du miel. Il y goûta, et jeta sa hache, et dès lors il honora l’arbre, comme s’il était sacré, et il en prit grand soin.
Le soir venu, le coq monta sur un arbre pour y dormir, et le chien se coucha au pied de l’arbre qui était creux. Or le coq ayant, suivant son habitude, chanté avant le jour, un renard l’entendit, accourut et, s’arrêtant en bas de l’arbre, le pria de descendre vers lui ; car il désirait embrasser une bête qui avait une si belle voix. Le coq lui dit d’éveiller d’abord le portier qui dormait au pied de l’arbre : il descendrait, quand celui-ci aurait ouvert.
Alors une Colombe branchée fortuitement sur un arbre, qui panchoit sur l’eau, voyant la pauvre Fourmy en danger de mort, rompit incontinent avecque son bec un rameau de l’arbre, qu’elle laissa cheoir dans la fontaine ; et ainsi la Fourmy qui l’aborda, se preserva du danger d’estre noyée, et se mit en seureté.
De l’Arbre, et du Roseau. L’Arbre et le Roseau disputoient ensemble, touchant leur force et leur fermeté. En ce contraste, l’Arbre injurioit le Roseau, et luy reprochoit d’estre inconstant, et variable à tous vents. […] Comme en effect, estant survenu quelque temps apres un si grand orage, que toute la forest en estoit ébranlée ; le Roseau qui n’estoit pas loin de là, se rendoit souple aux secousses du vent, qui l’agitoit sans luy nuire ; Mais l’Arbre au contraire, voulant s’opposer à sa violence, fût arraché par le pied. […] L’on peut voir par là de quelle sorte le Sage doit s’accommoder à l’occasion, sans déchoir toutesfois de l’égalité de son esprit, à l’imitation de nostre Roseau, qui ploye veritablement sous l’effort de la tempeste, mais qui conserve ses racines fermes et durables, au lieu que cét arbre orgueilleux, pour s’estre roidy contre les coups de l’orage, se trouve entierement déplacé de son assiette, voire mesme enveloppé de ses propres ruynes.
L’Aigle avoit ses petits au haut d’un arbre creux La Laye au pied, la Chate entre les deux : Et sans s’incommoder, moyennant ce partage Meres et nourrissons faisoient leur tripotage. […] L’arbre tombant ils seront devorez : Qu’ils s’en tiennent pour assurez.
L’un des deux Compagnons grimpe au faiste d’un arbre ; L’autre, plus froid que n’est un marbre, Se couche sur le nez, fait le mort, tient son vent ; Ayant quelque part oüy dire Que l’Ours s’acharne peu souvent Sur un corps qui ne vit, ne meut, ny ne respire. […] L’un de nos deux Marchands de son arbre descend, Court à son compagnon ; luy dit que c’est merveille, Qu’il n’ait eu seulement que la peur pour tout mal.
Un singe perché sur un arbre élevé, ayant vu des pêcheurs jeter la seine dans une rivière, observait leur manière de faire. […] Alors le singe, descendant de son arbre, essaya de faire comme eux ; car cette bête a, dit-on, l’instinct d’imitation.
Maistre Corbeau sur un arbre perché, Tenoit en son bec un fromage.
Au temps que les Arbres parloient, un Paysan s’en alla dans une Forest, et la pria qu’il luy fust permis de prendre autant de bois qu’il en falloit pour pour faire un manche à sa coignée ; et ce que la Forest luy accorda tres-volontiers. Mais comme elle veid qu’estant emmanchée, il s’en servoit à couper les Arbres, elle se repentit alors, bien qu’il n’en fût plus temps, de sa trop grande facilité, et se fascha contre soy-mesme d’avoir esté cause de sa ruyne.
L’un monta vite sur un arbre et s’y tint caché ; l’autre, sur le point d’être pris, se laissa tomber sur le sol et contrefit le mort. […] Quand l’ours se fut éloigné, l’homme qui était sur l’arbre descendit et demanda à l’autre ce que l’ours lui avait dit à l’oreille. « De ne plus voyager à l’avenir avec des amis qui se dérobent dans le danger », répondit l’autre.
En mesme temps se sentant poursuivy des chiens, il se jetta dans une forest espaisse, où ses cornes se prirent aux branches d’un arbre, et ce fut alors, que se dédisant de son opinion, il se mit à loüer ses jambes, et à blasmer ses cornes, qui avoient esté cause de sa prise. […] Ce qui se dit des exemples generaux, doit, à mon jugement, estre entendu des particuliers : Car les embusches que nos Envieux nous tendent, et les factions que les meschants trament contre nous, viennent de nostre seule prosperité : Ceux qui vivent dans une mediocre fortune n’attirent point contr’eux la calomnie, ny l’usurpation, non plus que les brossailles ne sont pas si sujettes aux coups de coignée, que les grands arbres.
Une cigale chantait sur un arbre élevé.
Sur la branche d’un arbre estoit en sentinelle Un vieux Coq adroit et matois.
Or, ayant levé les yeux vers le platane, ils se dirent l’un à l’autre : « Voilà un arbre qui est stérile et inutile à l’homme. » Le platane prenant la parole : « Ingrats, dit-il, au moment même où vous jouissez de ma bienfaisance, vous me traitez d’inutile et de stérile. » Il en est ainsi chez les hommes : certains sont si malchanceux que, même en obligeant leurs voisins, ils ne peuvent faire croire à leur bienfaisance.
L’Arbre tient bon, le Roseau plie ; Le vent redouble ses efforts, Et fait si bien qu’il déracine Celuy de qui la teste au Ciel estoit voisine, Et dont les pieds touchoient à l’Empire des Morts.
Mais à la fin le berger devina et comprit ce qui se passait, et tua le loup en le pendant à un arbre.
Les chênes se plaignaient à Zeus : « C’est en vain, disaient-ils, que nous sommes venus au jour ; car plus que tous les autres arbres nous sommes exposés aux coups brutaux de la hache. » Zeus leur répondit : « C’est vous-mêmes qui êtes les auteurs de votre malheur ; si vous ne produisiez pas les manches de cognée, et si vous ne serviez pas à la charpenterie et à l’agriculture, la hache ne vous abattrait pas. » Certains hommes, qui sont les auteurs de leurs maux, en rejettent sottement le blâme sur les dieux.
Etant arrivé au bord du Nil, il rencontra un loup ; il eut peur et monta sur un arbre de la rive, ou il se cacha.