Comme cet ami l’appelait à prêter serment, pris d’inquiétude, il partit pour la campagne.
Car il n’est point d’homme si desesperé, qui ne se plaise à la vie, s’il jette les yeux sur une infinité de Mandiants, chargez d’âge et de maladies, qui toutesfois s’estudient à se conserver, comme si leur vie estoit accompagnée de tout ce qu’on appelle bonne fortune.
» Cette fable nous enseigne que nous aussi nous ne devons pas appeler tout de suite les dieux pour des bagatelles inoffensives, mais pour des nécessités plus pressantes.
Il appelle la mort, elle vient sans tarder ; Luy demande ce qu’il faut faire.
Car nous devons avoir en l’ame un secret souvenir du tort que nous leur avons fait, qui nous deffend de nous en servir, de peur de les aigrir davantage, et de leur remettre en memoire les déplaisirs du passé, D’ailleurs, c’est une action toute pleine d’inconstance, et de fausse conduite, et cela s’appelle proprement traicter en amis ceux à qui nous avons donné sujet de ne le plus estre, puis que, selon Senecque, celuy-là oblige le plus, qui donne aussi le plus de moyen à l’autre de l’obliger.
Ils levent la main devant leur Juge ; ils appellent leur Createur à tesmoin ; ils jurent mesme sur l’Evangile, pour tendre croyables leurs impostures, et ostent la vie ou le repos à l’Innocent, qui n’a pas moyen de se garantir du tort qu’on luy fait, et n’en peut demander justice qu’à Dieu seulement.
Que si quelqu’un n’est pourveu de ces Vertus, que l’on appelle éminentes, il n’est pas incompatible que pour recompense il ne possede les plus solides ; qui sont la tranquilité de l’esprit, la constance, la moderation, et la modestie.
Aussi est ce pour cela que l’on appelle fort à propos telle espece de calamité un revers de medaille, comme s’il estoit aussi necessaire à toute prosperité d’estre sujette au changement, comme à une medaille d’avoir son revers ; au lieu qu’une personne qui est éminente en qualité, n’en a pas l’obligation à la fortune, mais à sa naissance, et qu’ainsi elle n’en doit point craindre la cheute avecque tant de raison.
Car ce que plusieurs appellent gloire, n’est pas une chose si precieuse, ny si exquise, qu’on doive dire un mensonge pour l’acquerir.
Ce sont elles qu’Aristote et Platon appellent nostre souverain bien, et par consequent la chose du monde qui est le plus à priser.
À quelque temps de là il revint, et trouva le chien endormi dans une pièce haute de la maison ; il s’arrêta en bas et l’appela, lui rappelant leurs conventions.
Une vieille femme, qui avait les yeux malades, fit appeler, moyennant salaire, un médecin.
Combien de Corsaires qui appellent de bonne prise tout ce qui tombe sous leur puissance ?
Conformément à cela les premiers Instituteurs de la Noblesse Françoise estoient bien de l’opinion d’Aristote et des Romains, quand ils mettoient la vraye vaillance à se hazarder à tous les perils où nostre profession nous appelle : mais ils croyoient que ces dangers estoient seulement reglez par le commandement du Prince et du General d’Armée ; c’est à dire, qu’il ne falloit hazarder sa vie qu’à la guerre, pour la deffence de sa Patrie, et pour le service de son Roy.
Ce sont eux que Plutarque appelle au gouvernement des Estats, et qui par consequent doivent apprendre à s’accommoder à toutes les deux fortunes, plus pour le respect de la multitude, qui est remise sous leur conduite, que pour leur interest propre.
J’en appelle à tesmoings tous les noirs mysteres de la Magie, où ce Meschant se fait dresser des Autels, faire des Invocations, tracer des figures, et murmurer des paroles specieuses et ambiguës, pour esblouyr de plus en plus l’humaine foiblesse, par la ressemblance des noms et du culte Divin.
Je maudits vostre pays, et appelle les Dieux à tesmoins de vostre injustice, bien asseuré que je suis qu’ils exauceront ma priere, et me vangeront ».
J’en appelle à tesmoins Plutarque, Seneque, Ciceron, et une infinité de Poëtes et de Philosophes, qui n’ont jamais eu tant d’esloquence, ny tant de charmes, qu’en escrivant les delices de la vie retirée.