Le chien de chasse mécontent fit des reproches à son camarade : c’était lui qui sortait et avait le mal en toute occasion, tandis que son camarade, sans rien faire, jouissait du fruit de ses travaux ! […] ce n’est pas moi qu’il faut blâmer, mais notre maître qui m’a appris, non à travailler, mais à vivre du travail d’autrui. » C’est ainsi que les enfants paresseux ne sont pas à blâmer, quand leurs parents les élèvent dans la paresse.
Ces choses ainsi passées, Esope s’en retourna, et fut saisy d’un profond sommeil, tant pour son travail continuel, que pour la grande chaleur qu’il faisoit. […] De ceste façon Esope tout réjouy d’une si belle advanture, se remit à son travail.
Heureux si ce travail est la derniere peine Que son époux me causera !
Dunc s’est la pulce purpensee, si ad mercïé le chameil que si süef dedenz sun peil l’aveit ensemble od li portee ; jamés par sei n’i fust alee : par sun travail le* servireit mut volenters si ele poeit.
Ainsi certains hommes se soumettent, dans l’espérance d’un profit, à des travaux dangereux, et se perdent avant d’atteindre l’objet de leurs désirs.
Mais le pere fut sage De leur montrer avant sa mort, Que le travail est un tresor.
Mais pour response à ces objections, la Fourmy disoit, que pour son particulier elle se contentoit fort de son extraction, qui n’estoit pas si vile que la Mouche la faisoit ; qu’une demeure arrestée luy plaisoit autant qu’à elle une façon de vivre inconstante, et mal asseurée ; que les grains de bled dont elle se nourrissoit, et l’eau des fontaines, luy sembloient d’aussi bon goust, qu’à son ennemie ses pastez et ses vins delicieux ; qu’au reste elle joüyssoit de tous ces biens par un honneste travail, et non par une infame paresse. Avecque cela, elle se disoit estre toûjours joyeuse et en seureté, aymée de tous, et le modele du vray travail : qu’au contraire, la Mouche estoit en un perpetuel danger, odieuse à un chacun, et finalement l’exemple de la faineantise. […] En un mot, elle estale toutes ses delices, et se mocque du travail perpetuel où est la Fourmy, pour gagner bien petitement sa vie. […] En suitte de tout cecy, la Fourmy estale la petite provision qu’elle fait en esté, avec un travail honneste, qui n’est accompagné de violence, ny de chagrin.
si seulement tu renonçais aux rapines et au brigandage pour te mettre au travail de la terre !
Un jour, les ânes excédés d’avoir toujours des fardeaux à porter et des fatigues à souffrir, envoyèrent des messagers auprès de Zeus, pour demander qu’il mît un terme à leurs travaux.
A mei, ki dei la rime faire, n’avenist nïent a retraire plusurs paroles que i sunt ; mes nepuruc cil me sumunt, ki flurs est de chevalerie, d’enseignement, de curteisie ; et quant tel hum me ad requise, ne voil lesser en nule guise que n’i mette travail e peine, ki que m’en tienge pur vileine, de fere mut pur sa preere ; si commencerai la premere des fables ke Esopus escrist, que a sun mestre manda e dist.
Et quant il unkes sunt meuz asemble par traïsun li tout e emble l’aveir que cil ad purchacié par grant travail e gu[a]ainié.
Jamés regne ne troverunt ne en cele tere ne vendrunt que tut tens seient sanz poür u sanz travail u sans dolur.
» Ne soyez pas trop fier de la force que donne la jeunesse ou la renommée : pour bien des gens le temps de la vieillesse s’est consumé en pénibles travaux.
La racaille dans des trous Trouvant sa retraite preste, Se sauva sans grand travail.
Il invoque à la fin le Dieu dont les travaux Sont si celebres dans le monde.
Et lui, sur le point d’être immolé par eux, les pria de le relâcher, alléguant qu’il était utile aux hommes, en les éveillant la nuit pour leurs travaux. « Raison de plus pour te tuer, s’écrièrent-ils ; car, en éveillant les hommes, tu nous empêches de voler. » Cette fable fait voir que ce qui contrarie le plus les méchants est ce qui rend service aux gens de bien.
Une veuve laborieuse avait de jeunes servantes qu’elle éveillait la nuit au chant du coq pour les mettre au travail.