En suite de cela, il les servit encore de langues boüillies ; Et combien qu’ils luy demandassent quelque autre chose à manger, il n’en fist rien neantmoins. A la fin les escoliers ennuyez d’une mesme viande tant de fois servie. « Quoy ? […] Ne vois-tu pas que nous avons écorché les nostres, à force de manger de celles que tu nous as servies ?
Gaillard Corbeau disoit, en le couvrant des yeux, Je ne sçay qui fut ta nourrice ; Mais ton corps me paroist en merveilleux état : Tu me serviras de pâture. […] Elle empestra si bien les serres du Corbeau, Que le pauvre animal ne put faire retraite ; Le Berger vient, le prend, l’encage bien et beau ; Le donne à ses enfans pour servir d’amusette.
Rien ne sert de courir ; il faut partir à point. […] Dequoy vous sert votre vîtesse ?
La trahison de ces courages felons va jusqu’à ce poinct, qu’il s’en est trouvé plusieurs qui se sont servis d’un festin, pour empoisonner leurs hostes, violant meschamment le droict d’hospitalité, qui est la chose du monde la moins violable. […] Quelle honte, ô bon Dieu, que des hommes créez sociables par la Nature, et susceptibles de bien-veillance, se servent des actions les plus humaines en apparence pour executer des cruautez inoüyes, et les plus tragiques effects de leur vengeance ? […] Certes, les animaux qui n’ont pas le don de cognoistre le bien et le mal, sont capables de faire plusieurs actes de cruauté, et mesme de supercherie, qu’à n’en point mentir, cela leur arrive peu souvent, qu’en l’extremité de la faim ou de la colere ; mais du moins ils ne s’aydent point du bon semblant pour la ruyne d’autruy, et ne font jamais perir ceux qu’ils hayssent, en les attirant par de feints embrassements, et par des visages déguisez ; ny encore moins servir de complice à leur vengeance une amour dissimulée. […] Mais diray-je, sans que les cheveux me herissent sur la teste, que parmy les hommes il s’en est trouvé de si execrables, que de se vouloir servir de la saincte Hostie, pour donner la mort à leurs Ennemis, en mesme temps que Dieu se donnoit à Eux pour vivifier leur ame ?
Alors la Tortuë, à qui ce mespris du Liévre servit d’un juste sujet de s’en offencer, ne luy fist point d’autre response, sinon qu’elle le défia courageusement à la course. […] Mais le Renard s’en mocquant ; « Mal-advisé que tu es », luy dit-il, « apprends une autrefois à ne croire point ta folle teste, et à te servir de tes jambes au besoin ». […] Toutesfois comme l’eau croupit insensiblement, et devient puante, si elle n’est remüée, et le feu s’esteint si on l’empesche d’agir, en luy ostant la matiere qui l’entretient ; Ainsi, pour en parler sainement, ny la beauté de l’esprit, ny la force du corps, ne sont que des qualitez inutiles à l’homme, s’il ne s’en sert au besoin, et s’il ne reduict la puissance en acte.
Esope s’en alla donc au marché, et sans rien changer de mets precedents, il achepta derechef des langues, les fit cuire, et les servit sur la table. […] à quel propos donc nous veux-tu servir ce que tu crois estre meilleur, et plus excellent que toute autre chose !
Les injustices des pervers Servent souvent d’excuse aux nostres.
« Pource », respondit Esope, « que je ne pourray jamais servir un tel Maistre. […] Certes, il est bien à croire, que n’osant sans honte me dire, que je sorte de vostre maison, vous m’avez amené ceste belle teste de chien, affin que je m’enfuye bien loing, ne pouvant, qu’à regret en estre servie : Donnez-moy doncques mon doüaire, et je m’en iray ». […] Cela estant, Madame, vous qui estes mariée à un Philosophe, gardez-vous bien de vous faire servir par des valets, qui soient plus beaux et plus gentils qu’il ne faut, de peur de mettre en ombrage vostre Mary ». […] Alors Xanthus s’addressant à Esope : « Te voila bien, puis que tu és reconcilié avec ta Maistresse ». « Il est vray », respondit Esope, en riant, « Car ce n’est pas peu de chose, que d’appaiser une femme ». « Tay-toy, luy dit Xanthus, car je t’ay achepté pour me servir, et non pour me contredire ».
Si tu n’avois servi qu’un Meusnier, comme moy, Tu ne serois pas si malade.
L’Asne effrayra les gens nous servant de trompete ; Et le Liévre pourra nous servir de courrier.
La Main les voulut doncques servir alors, mais ce fut trop tard pource que le Ventre affoibly pour avoir esté trop long-temps vuide, n’eust pas moyen de faire sa fonction, et rejetta la viande. […] Ne vueillez donc pas, mes amis, affoiblir ceste partie de telle sorte, par vos factieuses mutineries, qu’elle soit incapable de vous servir.
Vostre goust a servi de regle à mon Ouvrage. […] Ne point mentir, estre content du sien, C’est le plus seur : cependant on s’occupe A dire faux pour attraper du bien : Que sert cela ?
Or un jour cet âne mourut de fatigue ; ils le dépouillèrent, firent de sa peau des tambourins, et ils s’en servirent.
Non, non, ne plaise aux Dieux que jamais ma main coupe La gorge à qui s’en sert si bien.
Que nous sert cette queue ?
Quelques personnes de bon sens ont cru que l’impossibilité et la contradiction qui est dans le Jugement de ce Singe, estoit une chose à censurer ; mais je ne m’en suis servi qu’aprés Phedre, et c’est en cela que consiste le bon mot, selon mon avis.
De ceste mesme façon, si pour la juste deffence de sa vie quelqu’autre a mis l’espée à la main contre un qui soit un peu en faveur, ou en credit, à cause de sa noblesse, ou de son argent, on alleguera simplement l’action, et là dessus on le fera servir d’exemple, quoy qu’en effect il en serve tres-innocemment.