La Cigale ayant chanté Tout l’Esté, Se trouva fort dépourvuë Quand la bise fut venuë. […] j’en suis fort aise.
Autrefois le Rat de ville Invita le Rat des champs, D’une façon fort civile, A des reliefs d’Ortolans. […] Le regal fut fort honneste : Rien ne manquoit au festin ; Mais quelqu’un troubla la feste Pendant qu’ils estoient en train.
Leissum le issi cum il ad esté grant tens a, kar ja par mei n’esforcera. » Issi chastie les plusurs qui sur eus unt les maus seignurs, que pas nes deivent esforcier n’a plus fort de eus acumpainer par lur sen ne par lur aveir, mes desturber e lur poeir. Cum plus est fort, [e] pis lur fet ; tus jurs lur est en mal aguet.
TROVÒ Il Drago una lima in mezo un campo ; E stretto da la fame allhor la prese Per divorarla non sapendo quale Cosa ella fosse : e mentre la stringea Tra duri denti indarno ritentando Di spezzarla sovente, e non potea Modo trovar, che quella a lui cedesse ; Dice ella : o sciocco, di te stesso fuori Ben sei, se stimi di poter far danno, Pur picciol danno, a la durezza estrema De’ miei ferrigni e ben temprati denti, A cui cede l’acciar più saldo e forte. […] Così devria colui lasciar le imprese, Che impossibili sono alle sue forze, Né contrastar con quel, ch’è più possente Di virtute e valor : che nulla acquista Chi l’huom combatte, ch’è di lui più forte.
Quelques jours apres, Xanthus voyant qu’il ne pouvoit fléchir sa femme, ny faire sa paix avec elle, si fort elle estoit fâchée, luy envoya quelques uns de ses Alliez, pour l’obliger à revenir au logis. […] Ce ne fust pas sans une grande émotion, qu’elle reçeut ce message, qui luy donna si fort l’allarme, qu’en mesme temps elle courut droit à son Mary, et se mit à crier bien fort contre luy, disant entr’autres choses : « Je ne sçay pas comme tu l’entends, mais je suis bien asseurée, ô Xanthus, qu’il ne t’est pas loisible de te marier à une autre femme durant ma vie ».
UN Mulo già, che d’abondante biada Ben pasciuto era, e si godeva lieto Tutto, e lascivo un dolce ocio giocondo, Entrò folle in pensier tanto superbo, Che tra sé disse : Or qual di me più forte Vive animal in terra ? […] La buona sorte ogni vil cor fa forte.
L’aisné les ayant pris, et fait tous ses efforts, Les rendit en disant : Je le donne aux plus forts. […] Il prend à tous les mains ; il meurt ; et les trois freres Trouvent un bien fort grand, mais fort meslé d’affaires.
PASSANDO un fier Leon per certa villa Innamorossi d’una giovinetta Figlia d’un Contadin di quel contado : E sì forte d’Amor sentì l’ardore, Che mai non havea ben giorno né notte Pensando sempre a la fanciulla amata. […] Se vuoi per moglie haver la mia figliuola, Che cotanto ami, et mio genero farti, Ti convien prima assicurarmi ch’io Non sia mai per haver da tua fierezza Oltraggio alcuno, et così la fanciulla, Che forte teme il tuo superbo aspetto. […] La favola in virtù saggia ammonisce L’huom forte, che con altri accordo brama, A non lasciarsi tor l’armi di mano, Od altra cosa, onde sua forza penda : Perché puote avenir, che ’l suo nimico Vedendolo del tutto inerme e privo Di quel, che contra lui possente il rese, Cangi pensiero di fermar la pace ; E con guerra mortal gli mova assalto, E lo conduca a l’ultima ruina, Senza poter haver da lui contrasto.
Frappé et encorné par elles, il leur dit : « Si j’endure vos coups, ce n’est pas que j’aie peur de vous, mais je crains celui qui se tient à l’entrée de la caverne. » C’est ainsi que souvent la crainte d’un plus fort nous fait supporter les outrages d’un moins fort que nous.
Le Magister se tournant à ses cris, D’un ton fort grave à contre-temps s’avise De le tancer. […] Tout babillard, tout censeur, tout pedant, Se peut connoistre au discours que j’avance : Chacun des trois fait un peuple fort grand ; Le Createur en a beny l’engeance.
Così talhora un huom, che poco vaglia, Battaglia move a l’huom di lui più forte, E prende ardir da le miserie note Di far ingiuria al misero, che oppresso È da cura maggiore, onde si vanta Poi vanamente de le proprie forze, Mentre colui, che a maggior cose attende, Senza difesa far nol cura, o stima. L’oppression del forte è ardir del vile.
Il leur tomba du Ciel un Roy tout pacifique : Ce Roy fit toutefois un tel bruit en tombant, Que la gent marécageuse, Gent fort sotte et fort peureuse, S’alla cacher sous les eaux, Dans les joncs, dans les roseaux, Dans les trous du marécage, Sans oser de long-temps regarder au visage Celuy qu’elles croyoient estre un geant nouveau ; Or c’estoit un soliveau, De qui la gravité fit peur à la premiere, Qui de le voir s’avanturant Osa bien quitter sa taniere.
Leur resistance fut vaine : Il falut ceder au sort : Chacun s’enfuit au plus fort, Tant Soldat que Capitaine. […] Les petits en toute affaire Esquivent fort aisément : Les grands ne le peuvent faire.
Il adjoustoit, qu’il ne devoit point entrer en défiance de luy, qu’ils avoient esté bons amis de tout temps, et que pour cela il desiroit fort de l’entretenir ; joinct qu’il n’y avoit point d’apparence, qu’estant malade dans un lict, il luy pûst faire aucun mal, quand mesme il en auroit la volonté, qu’il n’avoit pas neantmoins. […] Le superbe Roy des animaux trouve mauvais qu’il ne le vienne point voir, et le convie à cela fort courtoisement ; mais luy s’excuse fort à propos sur la trace des autres bestes, nous enseignant à tenir tous-jours en haleine nostre conjecture, en matiere d’occasions suspectes de tromperie.
Comme il se sentit pris, et trompé si vilainement, il se mit fort en colere, et en imputa toute la faute au Renard, qui sans s’esmouvoir autrement de ses paroles : « O pauvre fol », luy dit-il de fort bonne grace, « qu’avecque peu de raison tu as crû meriter un empire sur autruy, puis que tu n’as sçeu commander à toy-mesme ». […] Je ne raporteray pas tant l’Alegorie de ceste Fable à l’envie et à la malignité du Renard, qu’à l’impertinence des autres animaux tant pource qu’aux discours precedents j’ay assez parlé contre les personnes envieuses du bien d’autruy, qu’à cause qu’il me semble veritablement qu’Esope luy fait joüer icy le personnage d’un homme sage et consideré, plustost que d’un meschant ; et qu’au contraire il represente en la sottise des autres animaux, celle que commettent fort souvent les hommes, à sçavoir de donner les grandes charges aux mal habiles. […] Il escheut donc aux plus forts d’oster la possession des choses aux beaux hommes, et de se faire Roys eux-mesmes, par une maniere de tyrannie. Mais le monde se raffinant peu à peu, commença d’avoir en haine ceux qui regnoient par la force, comme il avoit auparavant mesprisé les autres, qui ne regnoient que par la beauté ; de façon que les hommes sages, c’est à dire, ceux qui parvindrent à une plus haute cognoissance des choses, conspirerent à debusquer les forts, et à les jetter dans des pieges, d’où toutes leurs fougues, ny toutes leurs violences ne les sçeurent jamais tirer.
Les témoins déposoient qu’autour de ces rayons Des animaux aîlez bourdonnans, un peu longs, De couleur fort tannée ; et tels que les Abeilles, Avoient long-temps paru. […] Dit une Abeille fort prudente.
Cet animal est fort amy De nostre espece ; En son Histoire Pline le dit, il le faut croire. […] Oüy, dit l’autre, on m’y connoist fort, S’il vous y survient quelque affaire Employez-moy ; car mes parens Y tiennent tous les premiers rangs ; Un mien cousin est Juge-Maire.