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68. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XXIII. De l’Enfantement des Montagnes. »

Mais laissons là leurs foiblesses, comme indignes de la censure d’un honneste homme ; et venons à faire une plus haute application de ce sujet, à sçavoir, à la vanité des plus grandes entreprises du monde.

69. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XXXIV. Du Singe, et du Renard. »

Mais le monde se raffinant peu à peu, commença d’avoir en haine ceux qui regnoient par la force, comme il avoit auparavant mesprisé les autres, qui ne regnoient que par la beauté ; de façon que les hommes sages, c’est à dire, ceux qui parvindrent à une plus haute cognoissance des choses, conspirerent à debusquer les forts, et à les jetter dans des pieges, d’où toutes leurs fougues, ny toutes leurs violences ne les sçeurent jamais tirer.

70. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE LXIII. De l’Arbre, et du Roseau. »

En suitte dequoy, il faut que nous le considerions, en qualité d’homme officieux, et qui a dessein de faire quelque chose pour le commerce du monde, comme ont fait autresfois plusieurs hommes extraordinaires, qui ont esté dans le perpetuel employ des affaires ; tels que furent jadis Zoroaste, Trismegiste, Platon, Aristote, Plutarque, et une infinite d’autres, à qui estoient commises les plus importantes charges des grands Estats.

71. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE LXXXII. D’un Enfant, et de sa Mere. »

Elle fit à l’instant un grand cry, pour l’extrême douleur qu’elle sentit, ce qui fût cause, que ceux qui menoient le larron au supplice l’ayant voulu blâmer, non seulement de ses voleries, mais aussi de sa cruauté envers sa Mere ; « Messieurs », leur dit-il, « ne vous estonnez point si j’ay arraché l’oreille à celle qui m’a mis au monde, puis qu’elle est cause que l’on m’en oste aujourd’huy ; car si elle m’eust bien châtié la premiere fois que je luy apportay le livre que j’avois dérobé à mon Compagnon, cela m’eust donné de la crainte, et m’eust empesché de commettre aucun larcin à l’advenir : de maniere que je ne serois point mené maintenant à une mort si honteuse ».

72. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE LXXXV. De la Nourrice, et du Loup. »

A quoy se rapportent encore ces autres vers : La femme ne vaut rien pour soy, ny pour personne, Et si quelqu’une au monde est bonne aucunement, Je ne sçay quant à moy par quel enchantement, Une chose mauvaise a pû devenir bonne.

73. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LA VIE. D’ESOPE. PHRYGIEN. Tirée du Grec de Planudes, surnommé le Grand. — Du present fait à la maistresse de Xanthus. Chapitre XII. »

» A quoy le subtil Esope, qui étoit auprés de luy, respondit ainsi ; « Ce que tu desires sçavoir arrivera quand les morts ressusciteront, Car alors un chacun d’eux redemandera ce qu’il possedoit en ce monde ».

74. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XIII. Du Corbeau, et du Renard. »

Car ceux-cy ne tendent des pieges qu’à nostre fortune, ou à nostre vie, et n’essayent à ruyner que le corps ; au lieu que le flatteur destruict entierement les Vertus de l’ame, et ne craint rien tant au monde, que de voir le Prince à qui il s’addresse, vertueux, et bien conditionné.

75. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE LXI. De la Fourmy, et de la Cigale. »

Comme il n’y a rien de plus fâcheux qu’une vieillesse accompagnée de pauvreté, aussi ny a-t’il rien de si bien seant au monde qu’une laborieuse jeunesse.

76. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XCVII. Du Tygre, et du Renard. »

Car n’ayant jamais eu des forces complettes, ils firent teste fort longtemps à la plus victorieuse nation du monde, et ne cederent à la fin que par une espece d’oppression trop inégale.

77. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XXXIII. De la Fourmy, et de la Mouche. »

Premierement elle s’advoüe moins noble à l’opinion du monde, que n’est la Mouche.

78. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XL. De l’Asne, et du Cheval. »

Et comme ceux qui naviguent à pleines voiles, avec un vent fraiz et favorable, courent plus de hayard d’eschoüer contre une coste, que ces autres qui vont à contre-vent, et à l’ayde de la Bouline ; ainsi les hommes du monde, à qui la Fortune rit de toutes parts, sont bien moins à couvert du danger, que ces Esprits constants, mais infortunez, qui lutte sans cesse contre la calamité.

79. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE CXI. De Venus, et d’une Chatte. »

Mais ce qui est encore plus ridicule, c’est que nous voyons par espreuve ceux qui ont le plus remarqué de manquemens en une femme, estre les premiers à la loüer sur toutes les choses du monde ; et cela pour ceste seule raison, qu’elle leur aura possible fait les doux yeux, ou fermé la main.

80. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LA VIE. D’ESOPE. PHRYGIEN. Tirée du Grec de Planudes, surnommé le Grand. — De quelle façon Esope nourrit, et dressa quatre Poussins d’Aigle. Chapitre XXVIII. »

Le Temple c’est le Monde, le pilier c’est l’An, les villes sont les Mois, les poutres les jours des Mois, et le jour avecque la nuict sont les deux femmes qui succedent l’une à l’autre ».

81. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE CIV. De la Corneille, et de la Cruche. »

Pour prouver ceste verité il ne faut que se remettre en memoire la définition de l’homme ; Car il doit estre en quelque chose semblable, et en quelque chose aussi different des autres Creatures, puis qu’il n’y a rien dans le monde qui ne soit composé de genre, et de difference. […] En un mot, c’est elle mesme qui produict tous les effects, qui nous semblent admirables dans le commerce du monde.

82. (1893) Les fabulistes latins depuis le siècle d’Auguste jusqu’à la fin du moyen âge. Tome I : Phèdre et ses anciens imitateurs directs et indirects pp. -818

Malgré cette lacune, on peut dire que le texte était sauvé ; et il l’était pour tout le monde ; car l’exemplaire de la veuve Brocas se trouvait dans une bibliothèque publique dont l’accès était facile.

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