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2. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE CXIV. Du Charbonnier, et du Foullon. »

Si nous faisons autrement, il est à craindre que par leur mauvaise reputation, ils nous noircissent aussi facilement, que ce Foullon le pourroit estre par les habits du Charbonnier. […] Aussi est il vray que l’ignominie, et la mauvaise estime, se communiquent par reflexion à celuy qui leur est le plus proche, tout de mesme que l’honneur touche en quelque façon les amis de la personne honnorée, par un rayon qu’il eslance obliquement sur eux.

3. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LA VIE. D’ESOPE. PHRYGIEN. Tirée du Grec de Planudes, surnommé le Grand. — Du second service de Langues. Chapitre XV. »

» « Et quoy, mon Maistre », respondit Esope, « y a-t’il rien de plus mauvais que la langue ? […] » Esope n’eust pas plustost achevé ces mots qu’un des Assistants se tournant vers Xanthus ; « Asseurément », luy dit-il, « si tu ne prends garde à toy, j’ay belle peur que ce poinctilleux ne te fasse devenir fol, Car tel qu’est son corps, tel est son esprit » ; Mais Esope le renvoya bien viste, et sans s’émouvoir autrement : « Va », luy dit-il, « tu me sembles étre un tres mauvais homme de te mesler des affaires d’autruy, et d’irriter sans raison le Maistre contre le serviteur ».

4. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE CIII. Du Lion, et de la Chévre. »

Mais elle n’en voulut rien faire, disant, qu’encore que ses paroles fussent plausibles, que son intention neantmoins estoit fort mauvaise, et pleine de tromperie. […] Mais leurs mauvais desseins nous peuvent nuire mal-aisément, pour peu que nous ayons de prudence conjoincte à nostre soupçon.

5. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre cinquiéme. — XVI. Le Serpent et la Lime. » p. 93

On conte qu’un serpent voisin d’un Horloger, (C’estoit pour l’Horloger un mauvais voisinage) Entra dans sa boutique, et cherchant à manger N’y rencontra pour tout potage Qu’une Lime d’acier qu’il se mit à ronger.

6. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 80 » pp. 52-52

Un laboureur se trouva confiné par le mauvais temps dans sa métairie. Ne pouvant sortir pour se procurer de la nourriture, il mangea d’abord ses moutons ; puis, comme le mauvais temps persistait, il mangea aussi ses chèvres ; enfin, comme il n’y avait pas de relâche, il en vint à ses bœufs de labour.

7. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE LX. De la Puce, et de l’Homme. »

C’est une mauvaise excuse pour les meschans, que d’alleguer leur foiblesse, quand ils se veulent guarantir de la juste punition de leurs fautes. […] D’ailleurs, ayant plus de sujet que les forts de s’humilier, et de se recognoistre, ils sont blasmables au double de jetter en arriere toutes considerations, et se porter opiniastrément à une action eslevée au dessus de leur pouvoir, qui est en cela d’autant plus mauvaise, qu’elle est accompagnée d’une autre faute ; à sçavoir, de la temerité.

8. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 260 » p. 355

» Elle répondit : « Parce que, dans les temps anciens, le mensonge ne se rencontrait que chez un petit nombre d’hommes ; maintenant il est chez tous, quoi qu’on entende et quoi qu’on dise. » La vie devient mauvaise et pénible pour les hommes, lorsque le mensonge prévaut sur la vérité.

9. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre deuxiéme. — III. Le Loup plaidant contre le Renard pardevant le Singe. » p. 474

Un Renard son voisin, d’assez mauvaise vie, Pour ce pretendu vol par luy fut appellé.

10. (1180) Fables « Marie de France, n° 49. Le forgeron et la cognée » p. 

Tut autresi est des mauvais, des tresfeluns e des engrés : quant uns produm les met avant e par lui sunt riche e manant, s’il [se] surpüent* meuz de lui, tuz jurs li frunt hunte e ennui ; a celui funt il tut le pis ki [plus] al desus les ad mis.

11. (1180) Fables « Marie de France, n° 50. Le loup et le mouton » p. 655

Jeol puis bien prendre pur un mutun, sil mangerai pur un saumun ; meuz vaut li saumun a manger, e sil peot l’um vendre plus cher. » Si vet de humme de mauvais quer : il ne peot lesser a nul fu[e]r sun surfet ne sa glutunerie ; ja encuntre sa lecherie humme ne femme lecheresse ne gardera vou ne pramesse.

12. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE CXVI. De deux Hommes, et d’un Asne. »

Quant à ces deux Compagnons, qui se debattent imprudemment pour une chose qui ne leur appartient pas, ils me remettent en memoire une infinité d’hommes pernicieux, qui font gloire de se rendre de mauvais offices, jusques là mesme, que de la langue ils en viennent souvent aux mains, et tout cela pour un advantage qui ne leur est pas destiné, mais que le Ciel reserve à d’autres qu’à eux.

13. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 278 » pp. 186-186

Comme il allait tomber dans un précipice, l’ânier, le saisissant par la queue, essaya de le faire retourner ; mais comme l’âne tirait vigoureusement en sens inverse, l’ânier le lâcha et dit : « Je te cède la victoire : car c’est une mauvaise victoire que tu remportes. » La fable s’applique au querelleur.

14. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre cinquiéme. — VI. La Vieille et les deux Servantes. » p. 55

C’est ainsi que le plus souvent, Quand on pense sortir d’une mauvaise affaire, On s’enfonce encor plus avant : Témoin ce Couple et son salaire.

15. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre sixiéme. — XI. L’Asne et ses Maistres. » p. 179

La pesanteur des peaux, et leur mauvaise odeur Eurent bien-tost choqué l’impertinente Beste.

16. (1180) Fables « Marie de France, n° 69. Le renard et l’ourse » p. 

« Teis », fet ele, « mauvais gupilz, mut par i es cheitfis e vilz ! 

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