La paix estant doncques faicte avecque les Samiens, il fut envoyé vers eux en qualité d’Ambassadeur du Roy de Lydie, qui luy donna des lettres, et le pouvoir d’en traicter. […] Il leut devant eux les lettres du Roy, par lesquelles il leur fit voir, comme par une autre sorte de liberté, qu’il leur avoit obtenuë, celle qu’ils luy avoient donnée n’aguere, estoit abondamment recompensée. […] Les Roys avoient en ce temps-là paix ensemble, et en ce commun repos ils se visitoient souvent par lettres, s’envoyant les uns aux autres des questions Sophistiques : Ce qu’ils faisoient à telle condition que ceux qui les pouvoient soudre, rendoient les autres leurs tributaires, selon qu’il estoit accordé entre eux : Comme au contraire, ceux qui n’y pouvoient respondre, payoient le tribut eux-mesmes.
Sur ces entrefaictes, Esope ayant fortuitement apperçeu les lettres suivantes R. […] Esope se mit alors à foüiller prés d’une motte de terre, esloignée de luy d’environ quatre pas, et y trouva le thresor, dont il estoit question : S’estant mis en mesme temps en devoir de le donner à Xanthus : « Tiens », luy dit-il, « voila dequoy : il ne reste plus, sinon que tu me tiennes promesse ». « Je ne suis pas si fol de le faire », respondit Xanthus, « si premierement tu ne m’expliques ces lettres, car ce me sera une chose plus precieuse de les entendre, que de posseder tout l’or, que tu sçaurois jamais trouver ». « A cela ne tienne », reprit Esope ; « Sçache donc, que celuy qui cacha ce thresor dans la terre, comme sçavant qu’il estoit, s’avisa d’y faire graver ces lettres, qui joinctes ensemble, forment un sens qui est tel. […] Xanthus estonné du grand esprit d’Esope ; « Je suis d’advis », luy dit-il, « de ne te point affranchir, puis que tu és si plein de subtilité ». « Si tu ne le fais », repliqua Esope, « je m’en sçauray bien revencher ; Car je m’en iray plaindre au Roy de Bizance, pour qui l’on a icy caché ce thresor ». « A quoy cognois-tu cela », continüa Xanthus ; « A ces lettres », adjousta Esope, « R. […] Que cela ne soit, escoute le contenu des lettres suivantes A.
Mais pour moy, il me semble meilleur de l’appliquer à l’Estude des Lettres, et à la Volupté tout ensemble. […] Aussi aprenons-nous dans les Histoires, que les plus excellents hommes de lettres ont esté maigres, et secs ; Tesmoin Aristote, Virgile, Homere, et une infinité d’autres. […] En effect, la pluspart de ceux qui ont entrepris d’affranchir les Peuples de la tyrannie, l’ont fait par le moyen des Lettres ; Tesmoin le Philosophe Dion, qui apres avoir passé les plus beaux jours de sa vie en l’Escolle Academique, n’entreprit la genereuse action qu’il executa, que bien avant sur le declin de son âge.
Marie de France, n° 81 Le prêtre et le loup Un prestre volst jadis aprendre a un lu lettres fere entendre.
Ils trouvèrent à terre une lettre cachetée.
Il luy envoya donc un Messager, avec une lettre, par laquelle il l’avisoit, qu’il ne luy pouvoit faire plus grand plaisir que de le venir voir, et que sa presence seule luy seroit plus agreable, que celle de tous les autres.
Ce Prince des Poëtes ayant pris naissance de parents incognus, et passé toute sa vie en l’étude des lettres hors de sa Province, et mesme estant privé du plus agreable de nos sens, à sçavoir de la veuë, se trouva sur le declin de son âge, accueilly d’une pauvreté si grande, qu’il estoit reduit à la mercy des autres hommes, pour trouver du pain, et ne mangeoit que ce qui luy estoit charitablement donné. Toutesfois en ceste extraordinaire calamité, jointe à un aveuglement perpetuel, il posseda si bien le repos de son esprit : il s’occupa à de si hautes pensées, et composa des ouvrages si Divins, qu’on luy donna depuis à bon droict le tiltre de Pere des Lettres, et à bon droict aussi sept Villes fameuses débatirent entr’elles apres sa mort, l’honneur de sa naissance et consacrerent des honneurs Divins à celuy qu’ils n’avoient daigné regarder durant sa vie.
Car il sçait tres bien les consequences de plusieurs choses ». « Quoy reprit le Jardinier, ce vilain a-t’il quelque teinture des lettres ?
C’est ce qui nous est enseigné par les saintes lettres, où il est dit, « Que tout Royaume en soy divisé sera desolé » ; et ce que le Roy Silurus recommanda tres-expressément à ses Enfans, lors que se voyant à l’article de la mort, il les asseura que le vray moyen de se maintenir long-temps invincibles contre leurs ennemis, estoit d’observer une inviolable Union entr’eux.
Dequoy, ce me semble, l’on ne pourra pas douter, si l’on considere indifferemment que ceux qui ont excellé, soit aux Lettres, ou aux Armes, comme un Platon, un Aristote, un Seneque, un Cesar, un Alexandre, un Agesilaüs, et ainsi des autres, n’auroient jamais rien advancé dans ceste lice d’honneur, si par le conseil du Proverbe Grec ils ne se fussent hastez doucement ; Et c’est en cela, sans doute, qu’ils ont imité la Tortuë, plustost que le Liévre de ceste Fable, puis qu’en matiere d’Esprit et de Force, toutes les fois qu’il leur a fallu agir, ils l’ont fait sans differer, et ont tous-jours joinct la Prudence et le Soing ensemble.
Comme elle est immortelle en son essence, elle vous fera revivre à jamais, et dans l’Histoire de nostre temps, et dans les autres ouvrages des hommes de lettres.
Or encore que cecy touche aussi bien les dignitez subalternes, que les souveraines, et qu’aux Estats successifs, comme le nostre, le sens mystique de ceste Fable n’ait lieu que pour les charges inferieures à la personne du Monarque ; si est-ce que nous prendrons pour ceste heure le discours au pied de la lettre, et ne nous arresterons qu’à l’election des Roys, puis que nostre Autheur ne parle que d’eux en sa narration.
Que s’il y a quelque chose à blasmer en la pluspart des fictions Poëtiques, c’est à mon advis quand il arriue que ceux qui en sont les Autheurs, inventent des Fables, qui à le prendre à la lettre, tiennent du des-honneste, et de l’impie mesme ; A cause de quoy le divin Platon les bannit entierement de sa Republique, comme contraires à la pieté et aux bonnes mœurs, combien que d’ailleurs il les estime grandement, pour la gentillesse de leurs inventions.
Car un peu apres il leur vint des lettres de la part de Cresus, Roy de Lydie, par lesquelles il les sommoit à luy payer tous les ans un certain tribut, à faute dequoy, il leur declaroit la guerre.
— Tant qu’Auguste vécut, Phèdre, malgré son goût pour les lettres, s’abstint de s’y livrer. […] La lettre de M. de Steiger avait surexcité ma curiosité. […] Les grandes lettres du commencement des fables sont des majuscules toutes simples, écrites avec pureté et ayant environ trois ou quatre fois la hauteur des autres lettres. […] En général, elles sont simplement précédées des lettres MS. […] La première lettre de chaque chapitre est ornée d’arabesques.