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2. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LA VIE. D’ESOPE. PHRYGIEN. Tirée du Grec de Planudes, surnommé le Grand. — D’un seul grain de lentille qu’Esope fit cuire en un Pot, et de quelques autres choses facetieuses. Chapitre X. »

» « C’est de l’eau du bain », respondit Esope, « que tu as voulu que je te donnasse ». […] » « Nenny », respondit Esope, « pource qu’il me seroit mal-seant de faire autre chose que ton commandement, Tu ne m’as point dit, mets de l’eau dans le bassin, lave mes pieds, apporte mes pantoufles, et ainsi du reste, si bien que je ne suis point à blâmer, ce me semble ». […] » « Tu l’as euë », luy respondit Esope : « Quoy ?  […] » « Nenny sans mentir », respondit Esope, « car tu m’as dit au singulier, que je fisse cuire une lentille, et non des lentilles au plurier ».

3. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LA VIE. D’ESOPE. PHRYGIEN. Tirée du Grec de Planudes, surnommé le Grand. — Du thresor trouvé par Esope, et de l’ingratitude de Xanthus. Chapitre XXII. »

» « Foy de Philosophe », respondit Xanthus, « si tu le fais, je te donneray la liberté, et la moitié du thresor ». Esope se mit alors à foüiller prés d’une motte de terre, esloignée de luy d’environ quatre pas, et y trouva le thresor, dont il estoit question : S’estant mis en mesme temps en devoir de le donner à Xanthus : « Tiens », luy dit-il, « voila dequoy : il ne reste plus, sinon que tu me tiennes promesse ». « Je ne suis pas si fol de le faire », respondit Xanthus, « si premierement tu ne m’expliques ces lettres, car ce me sera une chose plus precieuse de les entendre, que de posseder tout l’or, que tu sçaurois jamais trouver ». « A cela ne tienne », reprit Esope ; « Sçache donc, que celuy qui cacha ce thresor dans la terre, comme sçavant qu’il estoit, s’avisa d’y faire graver ces lettres, qui joinctes ensemble, forment un sens qui est tel. […] Ce n’est point toy qui me le donnes, respondit Esope, mais celuy qui l’a icy caché. […] Mais comme on l’eust delivré, « Certainement », adjousta-il, « je treuve que tu ne fais pas trop mal de te comporter ainsi envers moy, afin qu’étant une fois affranchy, tu m’accuses de meilleur courage ». « Si est-ce pourtant », respondit Esope, « qu’apres m’avoir fait du pire que tu pourras, il faudra malgré toy, que tu me remettes en liberté ».

4. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LA VIE. D’ESOPE. PHRYGIEN. Tirée du Grec de Planudes, surnommé le Grand. — La vente d’Esope. Chapitre V. »

» A ces mots Zenas s’estant un peu remis. « Ce que je viens icy », respondit-il, « c’est pour vous dire, Seigneur, qu’il est advenu une merveilleuse chose en vostre maison des champs ». « Et quoy », repartit le Maistre, « quelque arbre a t’il porté du fruict avant le temps, ou bien y a-t’il quelque beste qui ait conçeu contre nature ?  […] « Ainsi t’en puisse t’il prendre », reprit le Maistre, « puis que tu és si peu sensé, que de tenir pour monstrueux cét évenement ». « J’en suis bien content », respondit Zenas, « et veux taire tres-volontiers les injures qu’il m’a dittes. […] « Je n’en ay aucune », luy respondit Zenas, « mais bien un esclave, qui n’est pas loing d’icy, que je te vendray, si tu le veux achepter ». […] A ces mots le marchand tourna visage, et bien fâché contre Esope : « va-t’en loing de moy », s’escria-t’il, « mastin que tu és ». « Tout beau », repartit Esope, « à tout le moins dy moy quelle affaire t’ameine en ce lieu ». « Je n’y suis venu », respondit le marchand, « que pour y achepter quelque chose de bon, et voila pourquoy je n’ay pas besoin de toy, qui ne vaux rien, et qui n’és qu’une marchandise inutile et gastée ». « Si est-ce pourtant », adjoûta Esope, « que tu m’achepteras, si tu me veux croire, et je m’asseure que tu ne seras pas fâché de m’avoir ». « Dieux !  […] » « Donne m’en trois oboles », respondit Zenas, « et l’emmene avecque toy ».

5. (1495) Hecatomythium primum - Hecatomythium secundum « [Hecatomythivm primvm] — Abstemius 6. De colvmba et pica » p. 

Abstemius 6 De colvmba et pica COlumba interrogata a Pica, quid eam induceret, ut in eodem semper loco nidificaret, quom eius pulli inde sibi semper suriperentur [sic], « Simplicitas » respondit.

6. (1495) Hecatomythium primum - Hecatomythium secundum « [Hecatomythivm primvm] — Abstemius 3. De accipitre colvmbam inseqvente » p. 

Cui Rusticus « Nec hæc respondit te læserat. » Fabula indicat merito puniri, qui innocentes lædere conantur.

7. (1495) Hecatomythium primum - Hecatomythium secundum « [Hecatomythivm primvm] — Abstemius 26. De aqvila et pica » p. 

Cui Aquila « Hoc facerem respondit, ni uererer, ne quæ intra regiam fiunt tua loquacitate cuncta efferres. » Hæc fabula monet linguaces et garrulos domi non habendos.

8. (1495) Hecatomythium primum - Hecatomythium secundum « [Hecatomythivm primvm] — Abstemius 64. De asino ægrotante et lvpis visitantibvs » p. 

Ille per hostii [sic] rimulam respondit. « Melius quam uelletis. » Hæc indicat fabula, quod multi fingunt moleste ferre mortem aliorum, quos tamen cupiunt celeriter interire.

9. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LA VIE. D’ESOPE. PHRYGIEN. Tirée du Grec de Planudes, surnommé le Grand. — L’ingratitude de Xanthus. Chapitre XIX. »

» respondit Xanthus, en le tançant aigrement, « ne veux-je pas t’affranchir aussi ? […] » « Ouy », respondit Esope, « mais l’une s’en est volée ». « Et quoy », reprit Xanthus, « chetif Banny que tu és, n’as tu rien à faire qu’à te mocquer ainsi de moy ? 

10. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LA VIE. D’ESOPE. PHRYGIEN. Tirée du Grec de Planudes, surnommé le Grand. — Esope découvre le derriere de sa Maistresse. Chapitre XX. »

Mais comme il voulut mettre toutes ses provisions dans la salle, ayant trouvé sa Maistresse sur le lict, où elle s’estoit mise pour reposer, « Madame », luy dit-il, « si cela ne vous importune, vous prendrez garde, s’il vous plaist, que les chiens ne mangent ces viandes, tandis que je m’en retourneray à la Cuisine, pour y donner ordre au reste ». « Va t’en où tu voudras », luy respondit-elle, « et n’aye peur que la viande ne soit bien gardée ; car mon derriere a des yeux ». […] » « Seigneur », respondit Esope, « quand j’ay mis les viandes sur la table, j’ay prié Madame, de prendre garde que les chiens ne les mangeassent, et elle m’a fait response que ses fesses avoient des yeux, à cause dequoy la trouvant endormie, je les luy ay découvertes ». « Infame Boufon », dit Xanthus, « tu peux bien remercier mes amis : car n’estoit le respect que je leur porte, et que je les ay conviez, je te punirois si bien, que tu n’aurois pas sujet de t’en mocquer ».

11. (1495) Hecatomythium primum - Hecatomythium secundum « [Hecatomythivm primvm] — Abstemius 95. De asino tvbicine et lepore tabellario » p. 

Interrogatus autem ab Vrso quid ei Asini inertia aut leporis timiditas ad uictoriam conferre possent, quos ibi inter cæteros milites adesse cernebat, respondit

12. (1495) Hecatomythium primum - Hecatomythium secundum « [Hecatomythivm secvndvm] — Abstemius 144. De olitore qvi talpam occidere volebat » p. 

Cui illa « Ne occidas inquit mi here me famulam tuam, tam pulchra pelle contectam, et hortulos tuos gratis fodientem. » « Non me respondit olitor his blandulis delinies uerbis quom me inuito hortulos meos ut dicis fodiens herbas omnes, ut te ipsam pascaris radicitus eruas et me ad inopiam redigas. » Fabula indicat in cunctis rebus uoluntatem hominum esse spectandam.

13. (1495) Hecatomythium primum - Hecatomythium secundum « [Hecatomythivm primvm] — Abstemius 87. De lepore calliditatem, et vvlpe celeritatem a Iove petentibvs » p. 

Abstemius 87 De lepore calliditatem, et vvlpe celeritatem a Iove petentibvs LEpus et Vulpes a Ioue petebant, hæc ut ca[l]liditati suæ pedum celeritatem, ille ut uelocitati suæ calliditatem adiungeret, quibus Iuppiter ita respondit. « Ab origine mundi e sinu nostro liberalissimo singulis animantibus sua munera sumus elargiti.

14. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LA VIE. D’ESOPE. PHRYGIEN. Tirée du Grec de Planudes, surnommé le Grand. — Subtile response d’Esope, touchant les superfluitez que la Nature rejette. Chapitre XVIII. »

Alors Xanthus, qui commençoit des-ja d’estre yvre, s’offençant de ces remonstrances, « Tay-toy », luy dit-il, « et t’en va faire le conseiller là bas aux enfers ». « Ce sera donc toy qu’on y traisnera », luy respondit Esope. […] » « Ouy sans doute », respondit Xanthus,  « je m’offre à la boire moy-mesme ». « Mais si tu ne le peux faire », repartit le Disciple, « à quelle amende veux-tu estre condamné ?  […] Ayant donc voulu sçavoir d’Esope s’il ne l’avoit point veuë, « Nenny », luy respondit-il, « et je ne sçay ce que tu en as fait : Tout ce que je te puis dire, c’est que tu n’as plus de droict en ta maison ». « Pourquoy cela », luy demanda Xanthus ? […] » respondit Xanthus, « pourray-je bien faire quelque chose, qui soit plus grande, et plus à estimer que la foy ?

15. (1495) Hecatomythium primum - Hecatomythium secundum « [Hecatomythivm primvm] — Abstemius 93. De leone porcvm sibi socivm eligente » p. 

Abstemius 93 De leone porcvm sibi socivm eligente LEo quom socios asciscere sibi uellet, multaque animalia sese illi adiungere optarent, idque precibus et uotis exposcerent cæteris spretisf cum porco solum societatem uoluit inire, rogatus autem causam respondit. « Quia hoc animal adeo fidum est, ut amicos et socios suos in nullo quantumuis magno discrimine unquam relinquat. » Hæc fabula docet eorum amicitiam appetendam, qui aduersitatis tempore a præstando auxilio non referunt pedem.

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