A MONSIEUR MONSIEUR DE SAINCT SYMON, premier Gentil-homme de la Chambre du Roy, et son premier Escuyer.
Ne nous occupons d’abord que des deux premiers livres. […] Comme les deux premiers, ce fut encore au public qu’il le destina. […] Le Peletier de Rosanbo, premier président du Parlement de Paris. […] Il est donc entendu que c’est du premier livre qu’il a voulu parler. […] Aussi était-ce à lui qu’il avait fait ses premiers emprunts.
si tu achètes les deux premières, je te donnerai celle-ci par-dessus le marché. » Cette fable convient à un homme vaniteux qui ne jouit d’aucune considération chez autrui.
Un renard, l’ayant aperçu, lui dit : « Ce n’est pas à celui-ci qu’il faut le donner, mais à ton premier maître ; le deuxième en effet est naturellement bon ; tâche plutôt de te faire bien venir de l’autre, de peur qu’il ne te reprenne et ne t’arrache les ailes. » Cette fable montre qu’il faut généreusement payer de retour ses bienfaiteurs, et tenir prudemment les méchants à l’écart.
Ce qu’Esope a fort judicieusement remarqué en la personne de l’Arondelle, qui voyant que les autres Oyseaux mesprisoient les profitables enseignements qu’elle leur avoit donnez, changea de party contre leur esperance ; Et se tournant du costé de l’homme, elle y trouva plus de satisfaction qu’avec ses premiers compagnons.
Alors la déesse indignée contre elle la remit dans son premier état.
j’aurais mieux fait de rester chez mes premiers maîtres ; car celui-ci, à ce que je vois, tannera aussi ma peau.
Alors Esope prenant la parole ; « Quand une femme », dit-il, « s’est remariée en secondes nopces, ayant des-ja des enfants de son premier mary, s’il arrive qu’elle en espouse un autre, qui en ait pareillement de sa premiere femme ; Elle est bien Mere des enfants qu’elle a amenez, mais marastre à ceux qu’elle a trouvé en la maison de son nouveau Mary : Elle monstre donc avoir une inclination bien differente, pour les uns et pour les autres.
Pour ce qui est des premiers, à sçavoir de ceux qui veulent amonceler thresors sur thresors, et adjouster incessamment de l’acquis à leur heritage ; combien en voyons-nous tous les jours qui s’enveloppent dans de grands partis, entreprennent des fermes publiques, et prestent de l’argent aux Roys, le tout sous l’espoir du gain démesuré qu’ils s’y figurent ; Et neantmoins à quelque temps de là, ils trouvent leur attente ridicule, et sont en perte des biens qui naguere leur estoient propres et hereditaires, finissant leurs jours dans les Palais des Princes, où ils sont refugiez, avec un mespris des domestiques, et un murmure continuel des creanciers.
Cependant, ses premiers amis qui le voyent affligé, ne viennent aucunement à son secours : au contraire, ils se tiennent bien loin de luy, et ne daignent escouter les plaintes que la necessité l’oblige de faire.
Quel honneur est-ce à un homme riche et bien qualifié, de venir à bout d’un petit ennemy, qui n’a non plus de force qu’un vermisseau, et qui succumbe au premier coup qu’on luy porte ?
Du premier, nous en avons un exemple bien évident en la personne d’Archimede, qui se fût en vain picqué de ses hautes cognoissances, et de son profond sçavoir aux Mathematiques, s’il ne les eût praticquées avecque soing, et pour son contentement particulier, et pour le service de sa Patrie.
La seconde, d’avoir esté mal satisfaictes du premier qu’on leur envoya.
Quant au premier, tout bon Domestique n’escoutera jamais les propositions qui luy seront faites pour le seduire, ou s’il les escoute, il y repartira de la dent, ou de la patte, comme le fidele Chien d’Esope.