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3. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre premier. — XI. L’homme, et son Image. » p. 

Et quant au Canal, c’est celuy 
Que chacun sçait, le Livre des Maximes.

4. (1180) Fables « Marie de France — Prologue. Prologue »

Marie de France — Prologue Prologue Cil ki seivent de lettr[e]ure, devreint bien mettre [lur] cure es bons livres e [es] escriz e as [es]samples e as diz ke li philosophe troverent e escristrent e remembrerent : Par moralité escriveient les bons pruverbes qu’il oieient, que cil amender se peüssent ki lur entente en bien eüssent ; ceo firent li ancïen pere.

5. (1893) Les fabulistes latins depuis le siècle d’Auguste jusqu’à la fin du moyen âge. Tome I : Phèdre et ses anciens imitateurs directs et indirects pp. -818

Il est vrai que ce deuxième livre n’est pas le seul qui soit incomplet, et que les livres IV et V offrent aussi des lacunes évidentes. […] Je me hâte de passer aux deux derniers livres. […] C’est là ce qu’on trouve dans les fables v du livre II, x du livre III, v de la première partie du livre IV, vi de la deuxième partie du même livre, ii du livre V, xv et xvi de l’appendice. […] Peut-on en effet voir des fables dans les anecdotes, où il met en scène Ménandre et le tyran Démétrius (livre IV, 2e partie, fable ii), deux Soldats et un Voleur (livre IV, 2e partie, fable iii), un Bouffon et un Paysan (livre IV, 2e partie, fable vi), un Joueur de flûte nommé Leprince (livre V, fable ii), et le vieillard nommé le Temps (livre V, fable iii) ? […] Il est donc entendu que c’est du premier livre qu’il a voulu parler.

6. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 116 » pp. 96-96

Un renard qui passait, l’ayant vue, s’écria : « Le pilote vaut le vaisseau. » Ceci s’adresse à un méchant homme qui se livre à des entreprises perverses.

7. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 136 » pp. 128-128

Le serpent se retourna et le mordit ; tous les deux furent alors précipités du haut des airs, et le milan périt. « Pourquoi, lui dit le serpent, as-tu été si fou que de faire du mal à qui ne t’en faisait pas : tu es justement puni de m’avoir enlevé. » Un homme qui se livre à sa convoitise et fait du mal à de plus faibles que lui peut tomber sur un plus fort : il expiera alors, contre son attente, tous les maux qu’il a faits auparavant.

8. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE LXXXII. D’un Enfant, et de sa Mere. »

Un Enfant qui alloit à l’Écolle, déroba un Livre à son Compagnon, et le mit entre les mains de sa Mere, qui le prit volontiers sans le châtier. […] Elle fit à l’instant un grand cry, pour l’extrême douleur qu’elle sentit, ce qui fût cause, que ceux qui menoient le larron au supplice l’ayant voulu blâmer, non seulement de ses voleries, mais aussi de sa cruauté envers sa Mere ; « Messieurs », leur dit-il, « ne vous estonnez point si j’ay arraché l’oreille à celle qui m’a mis au monde, puis qu’elle est cause que l’on m’en oste aujourd’huy ; car si elle m’eust bien châtié la premiere fois que je luy apportay le livre que j’avois dérobé à mon Compagnon, cela m’eust donné de la crainte, et m’eust empesché de commettre aucun larcin à l’advenir : de maniere que je ne serois point mené maintenant à une mort si honteuse ».

9. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XCVI. Du Paon, et de la Gruë. »

Je pense qu’il y a deux ou trois Fables dans ce livre, qui contiennent le mesme sens de celle-cy, à sçavoir que la Nature a doüé châque animal de quelque vertu, capable de rendre tout le monde satisfaict, et cela avec tant de justesse et de proportion, que nul n’est mécontent de son partage.

10. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « A MONSEIGNEUR. MOROSINI, AMBASSADEUR. ORDINAIRE DE LA. SERENISSIME REPUBLIQVE. DE VENISE, PRES DE SA MAJESTÉ. TRES-CHRESTIENNE. »

MONSEIGNEUR, Je devrois craindre sans doute, de choquer la bien-seance ; et par la hardiesse que je prends d’aborder vostre Personne, sans avoir l’honneur d’en estre connu ; pour le peu d’apparence qu’il y a, qu’au lieu de quelque Histoire serieuse, je vienne vous presenter un Livre de Fables. […] Ce n’est sans doute qu’à ces Nestors, et à ces Cynees, qui veillent à sa conservation ; et qui sçavent parfaitement comme vous l’Art de gouverner les Peuples ; Ce qu’asseurement ils ont appris, ou de l’Experience, ou de la lecture des bons Livres, tels que celui-cy, qui en donne ingenieusement les preceptes.

11. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE X. Du Rat de Ville et de celuy de Village. »

Nul fascheux demandeur ne vient à sa porte : Nul creancier ne l’importune : Les plus grands personnages de l’Antiquité luy tiennent compagnie dans les livres ; Et quelque part qu’il se tourne, il y treuve dequoy se divertir apres le petit travail de son estude : Bref il ne fait rien à regret, rien avecque contraincte. […] Tesmoin Ronsard, Pybrac, Cardan en son livre de la Consolation, et une infinité d’autres, pour ne pas nommer ceux qui sont encore vivants, et ravis des mesmes douceurs de là solitude.

12. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XXI. Du Larron, et du Chien. »

Mais ne pouvant m’arrester à déduire les moyens de recognoistre l’un et l’autre, il vaut mieux que je vous renvoye aux livres des Philosophes, et particulierement au judicieux Traicté qu’en a fait Plutarque.

13. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE LV. Du Vautour, et des autres Oyseaux. »

Pour moy, je n’ay pas trouvé Cardan judicieux en son Livre de la Sagesse, où traictant de la malice Diabolique et humaine, ou pour mieux dire, plus qu’inhumaine, il rapporte sept ou huict inventions estranges, pour se défaire de ceux qui nous hayssent, ou qui nous des-honorent.

14. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE LXXVIII. Du Berger, et du Loup . »

Mais pleust à Dieu que tous les mensonges du monde fussent aussi solides, et aussi utiles que ceux de ce livre.

15. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE IX. Du Sanglier, et de l’Asne. »

A cela se peut encore rapporter l’indifference d’Aristide, lors qu’un idiot de Villageois luy vint dire du mal de luy-mesme ; Et la patience de Cesar, et de Philippe de Macedoine, quand leurs ennemis les poursuivoient, avecques des livres diffamatoires, et des outrages publics.

16. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XIII. Du Corbeau, et du Renard. »

Les Livres sont des amis qui ne trompent point ; on y peut voir l’Image de la Verité, que les hommes vivants ne nous transmettent qu’à travers des rideaux : c’est là qu’il est raisonnable de s’exprimer, au lieu de faire comme le Corbeau, qui se persuade non seulement d’estre blanc, mais encore de bien chanter, et laisse tomber la proye en la gueule de son flatteur.

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