Tous deux s’estant trouvez differens pour la cure, Leur malade paya le tribut à Nature ; Aprés qu’en ses conseils Tant-pis eust esté cru. […] S’il m’eust cru, disoit l’autre, il seroit plein de vie.
Jamais, s’il me veut croire, il ne se fera peindre. L’Ours venant là-dessus, on crut qu’il s’alloit plaindre.
Marie de France, n° 63 Le cheval et la haie Un cheval vit u herbe crut dedenz un pré, mes n’aparut la haie dunt fu clos li prez : al saillir enz s’est esteillez.
Cela procede en nous, de ce que nostre volonté estant des-ja liée, le croit estre avecque raison, si bien qu’ayant pris peu à peu l’habitude d’aymer les nôtres, nous prenons insensiblement celle de les priser aussi, affin de rendre nostre passion excusable, ou de les faire devenir tels qu’ils nous paroissent. De ceste coustume l’on vient à la fin à une espece de Loy, qui ne nous permet plus de les mes-estimer, ny de les croire defectueux, mais elle attache constamment nostre approbation, qu’elle a surprise, et nous rend ingenieux à excuser leurs manquements. […] Il faut que nostre volonté soit captive, et non pas nostre entendement ; bref, il faut corriger les fautes des nostres, mais non pas n’en croire aucunes en eux.
Une Montagne en mal d’enfant, Jettoit une clameur si haute, Que chacun au bruit accourant, Crut qu’elle accoucheroit, sans faute, D’une Cité plus grosse que Paris : Elle accoucha d’une Souris.
Il crut que dans son corps elle avoit un tresor.
Il eust cru s’abaisser servant un Medecin.
La mort crut, en venant, l’obliger en effet. […] Je joints toutefois ma Fable à celle d’Esope : non que la mienne le merite : mais à cause du mot de Mecenas que j’y fais entrer, et qui est si beau et si à propos que je n’ay pas cru le devoir omettre.
Croyez-vous que vos dents impriment leurs outrages Sur tant de beaux ouvrages ?
Je le crois bon ; mais dans cet antre Je vois fort bien comme l’on entre, Et ne vois pas comme on en sort.
Car de croire qu’il ait voulu entendre par là des traicts de visage, et des proportions de corps, ce seroit rendre ces termes ridicules, puis que Dieu est incapable de matiere et de lineaments. […] Car l’entendement ne desire rien cognoistre que pource qu’il le croit vray ; et la volonté ne desire rien aymer, qu’à cause qu’elle le croit bon.
Après l’avoir reçue des autres, elle vint à la lime et la pria de lui donner quelque chose. « Tu es bonne, répliqua la lime, de croire que tu obtiendras quelque chose de moi : j’ai l’habitude, non pas de donner, mais de prendre de chacun. » Cette fable fait voir que c’est sottise de s’attendre à tirer quelque profit des avares.
Les stupides moutons convinrent de le faire ; mais un vieux bélier s’écria : « Comment pourrais-je vous croire et vivre avec vous, alors que, même sous la garde des chiens, il m’est impossible de paître en sécurité. » Il ne faut pas nous défaire de ce qui assure notre sécurité, en prêtant foi aux serments de nos ennemis irréconciliables.
Au bout de la semaine ayant disné son sou, Elle entend quelque bruit, veut sortir par le trou, Ne peut plus repasser, et croit s’estre méprise.