/ 51
39. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LA VIE. D’ESOPE. PHRYGIEN. Tirée du Grec de Planudes, surnommé le Grand. — Esope ameine à son Maistre un homme niais, et sans soucy. Chapitre XVI. »

Or bien que ce pauvre Idiot jugeast assez, qu’elle mesme estoit la Maistresse du logis, si est ce que tenant cela pour indifferent, « asseurément (disoit-il à par soy) c’est pour me faire plus d’honneur, qu’elle me veut laver les pieds de ses propres mains, bien qu’elle le puisse commander à quelqu’une de ses servantes ».

40. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE LXX. De l’Aigle, et du Corbeau. »

Les Poëtes nous ont fait une peinture de ce Vice dans la Fable de Salmonée, qu’ils ont representé si temeraire, que d’avoir entrepris d’imiter les foudres de Jupiter, pour s’attribuër des honneurs divins, et se rendre digne de l’immortalité parmy les Mortels.

41. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE CVII. Du Taureau, et du Rat. »

C’est luy qui a tant de soing de la protection des Pauvres, qu’il s’est nommé luy-mesme leur Defenseur, et leur a fait tant d’honneur que de les appeller ses membres.

42. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LA VIE. D’ESOPE. PHRYGIEN. Tirée du Grec de Planudes, surnommé le Grand. — La mort d’Esope. Chapitre XXX. »

C’est de la mesme façon que je m’attriste, pource que ce ne sont pas des gens de courage et d’honneur qui me font mourir ; mais des hommes de peu, et qui ne peuvent estre pires qu’ils sont ».

43. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE X. Du Rat de Ville et de celuy de Village. »

Une si douce vie agréoit si fort aux plus grands personnages de l’Antiquité, que Ciceron avoüe ne s’estre jamais tant pleu aux honneurs, qu’on luy deferoit dans Rome, qu’en la metairie Tusculane.

44. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XL. De l’Asne, et du Cheval. »

Que si cela ne suffit, tournons la medaille, et nous en verrons encore des preuves en la personne de Jugurtha, de Persée, de Mithridates, Roy de vingt-deux Royaumes, et de plusieurs autres Princes, de qui les Sceptres et les Couronnes servirent anciennement de riches trophées au Capitole, et de precieuses marques d’honneur au grand Empire Romain.

45. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE LIX. Du Lion, et de l’Homme. »

Mais au lieu de m’amuser au long recit d’une chose qui n’est que trop commune à la Cour de tous les grands Princes, il me suffira de redire les paroles de nostre Autheur ; que si les Lions avoient des Graveurs et des Sculpteurs, comme les hommes en ont, l’on en verroit plusieurs en peinture que ces animaux farouches esgorgeroient, c’est à dire, qu’il y a quantité de vaillants Guerriers, à qui, si l’Histoire avoit esté juste, elle auroit donné des loüanges immortelles ; ou, pour le prendre en un autre sens, qui aboutit neantmoins à celuy-cy, cela signifie que la corruption est si grande parmy ceux qui distribuent la reputation, que les bestes mesmes pourroient esperer des honneurs excellents, si elles avoient l’ambition et les moyens de seduire les Historiens peu fideles.

46. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 200 » pp. 336-336

» Cette fable montre que l’amour des honneurs trouble la raison et ferme les yeux sur l’imminence du danger.

47. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XCIX. Du Sapin, et du Buisson. »

Ne voyons-nous pas d’ordinaire qu’elle fait prendre à dédain tout ce qui est au dessous d’elle, et que les hommes puissants ne rendent de l’honneur aux autres, qu’à proportion qu’ils reculent ou s’avancent en leur condition ?

48. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE C. Du Pescheur, et d’un petit Poisson. »

Voyez plusieurs bons Esprits exposez à la risée publique, déchirez, persecutez, necessiteux : Bref, voyez presque tous-jours la probité sans honneur, et sans récompense.

49. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE LXXXIII. D’un Homme qui avoit deux femmes. »

L’extrême inégalité des deux partis paroist clairement aux yeux du monde ; mais ce que la femme a d’honneur et de fidelité, n’est pas tellement en son jour, qu’il ne s’y remarque de l’ombrage.

50. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE CI. De l’Avare, et de l’Envieux. »

Car ayant commencé à bien faire pour l’amour de l’honneur, nous venons insensiblement à bien faire pour l’amour seulement de ce qui est bien ; et comme cela, la Gloire sert de commencement à la vraye Sagesse.

51. (1893) Les fabulistes latins depuis le siècle d’Auguste jusqu’à la fin du moyen âge. Tome I : Phèdre et ses anciens imitateurs directs et indirects pp. -818

Mais, objectera-t-on, comment se fait-il que Phèdre, né en Macédoine, ait pu se dire le compatriote des poètes, dont il fait lui-même honneur à la Thrace ? […] « Son corps, dit Adry78, fut transporté à Troyes, où ses compatriotes lui rendirent des honneurs sans exemple. […] Il est aisé de comprendre qu’il n’ait pas jugé qu’un si mince lambeau méritât les honneurs d’une publication spéciale, et il est permis de supposer qu’il n’aurait pas pensé de même, si, au lieu de ce lambeau, il eût possédé les cinq livres de fables. […] « J’ai l’honneur d’être, etc. […] Son ardeur au travail et son instruction lui valent bientôt l’honneur de succéder à ses maîtres, et il devient professeur de rhétorique et de poésie dans l’Académie où il avait étudié.

/ 51