FABLE XLV. […] Discours sur la quarante-cinquiesme Fable. […] Ce que nous monstre évidemment toute la suitte de ses Fables, par où il nous a declaré la pluspart de ses sentiments.
FABLE LIX. […] Discours sur la cinquante-neufviesme Fable. L’allegorie de cette cinquante-neufviesme Fable, va ce me semble, à reprendre la vanité des Sculptures, et particulierement de celles qui contiennent plus de flaterie que de verité.
La fable montre qu’aucun élément, ni la terre, ni l’air, ni l’eau, n’offre de sûreté aux criminels poursuivis par les dieux.
Mais le foulon lui répondit : « C’est pour moi totalement impossible : car ce que je blanchirais, tu le noircirais de suie. » La fable montre qu’on ne peut associer des natures dissemblables.
Je m’en vais et j’amènerai ici mes serviteurs pour prendre le lion avec cette troupe d’alliés, et moi, de loin, je les regarderai faire. » Cette fable s’applique à un riche qui n’ose ni toucher à ses trésors, ni les mettre en usage.
» Cette fable montre que, si l’on n’a pas été initié à la science, on ne saurait instruire les autres.
Une chauve-souris entendit de loin sa voix, et, s’approchant de lui, lui demanda pour quelle raison il se taisait le jour et chantait la nuit. « Ce n’est pas sans motif, dit-il, que j’en use ainsi ; car c’est de jour que je chantais, lorsque j’ai été pris ; aussi depuis ce temps, je suis devenu prudent. » La chauve-souris reprit : « Mais ce n’est pas à présent qu’il faut te mettre sur tes gardes, alors que c’est inutile : c’est avant d’être pris que tu devais le faire. » Cette fable montre que, quand le malheur est venu, le regret ne sert à rien.
Cette fable montre que, lorsqu’on cherche par cupidité à avoir plus que l’on n’a, on perd même ce qu’on possède.
Sur ces entrefaites Athéna lui apparut et lui dit : « Arrête, frère ; cet objet, c’est l’esprit de dispute et de querelle ; si on le laisse tranquille, il reste tel qu’il était d’abord ; si on le combat, voilà comment il s’enfle. » Cette fable montre que les combats et les querelles sont cause de grands dommages.
» Cette fable montre que ceux qui se sont fait beaucoup d’ennemis dans leur vie ne trouveront pas d’amis, dans le besoin.
Le boucher s’étant retourné et le voyant fuir, s’écria : « Toi, sache bien que, partout où tu seras, je te tiendrai à l’œil : car ce n’est pas à moi que tu as pris le cœur, bien au contraire tu m’en as donné. » Cette fable montre que souvent les accidents sont des enseignements pour les hommes.
Cette fable montre que les gens naturellement méchants ont beau être punis très sévèrement, ils ne changent pas pour cela de caractère.
» Cette fable montre que certains hommes qui paraissent redoutables parce qu’ils sont inconnus, révèlent leur nullité à la première épreuve.
Cette fable montre que tous ne sont pas faits pour les mêmes choses.
L’homme récrimina : « Tu m’as déclaré, dit-il, que tu ne revenais qu’au bout de trente ans, et tu ne m’accordes même pas un jour de sécurité. » Le Serment repartit : « Sache bien que, quand on veut m’agacer, j’ai l’habitude de revenir le jour même. » Cette fable montre que Dieu n’a pas de jour fixe pour punir les impies.
Meuz amereie al bois par mei, a seürté e sanz destresce, quë en tes solers od tristesce. » Ceste fable dit pur respit chescun aimt meuz le suen petit que il a den pes e sanz dutance que autrui richesce od mesestance.
FABLE XXIX. […] Discours sur la vingt-neufviesme Fable.
FABLE LXXI. […] Discours sur la septante-uniesme Fable.
FABLE LXXVII. […] Discours sur la septante-septiesme Fable.
Cette fable montre que l’accoutumance adoucit même les choses effrayantes.
Cette fable vise les gens qui, en querellant les autres, se font tort à eux-mêmes.
Comme les moutons le blâmaient de crier et lui disaient : « Nous, il nous empoigne constamment, et nous ne crions pas », il répliqua : « Mais quand il nous empoigne, vous et moi, ce n’est pas dans la même vue ; car vous, c’est pour votre laine ou votre lait qu’il vous empoigne ; mais moi, c’est pour ma chair. » Cette fable montre que ceux-là ont raison de gémir qui sont en risque de perdre, non leur argent, mais leur vie.
si tu achètes les deux premières, je te donnerai celle-ci par-dessus le marché. » Cette fable convient à un homme vaniteux qui ne jouit d’aucune considération chez autrui.
Les grenouilles répondirent : « Sache bien, camarade, que notre aide ne se donne point par les bras, mais par la voix seule. » Cette fable montre que, quand on a besoin des bras, les secours en paroles ne servent de rien.
Cette fable montre que nous devons nous contenter de nos propres biens, et nous dire que la convoitise non seulement ne sert à rien, mais encore nous fait perdre souvent ce que nous possédons.
Mais le mauvais temps étant survenu ensuite et l’atmosphère étant devenue très froide, il vit, en se promenant, l’hirondelle morte de froid. « Malheureuse, dit-il, tu nous as perdus, toi et moi du même coup. » Cette fable montre que tout ce qu’on fait à contretemps est hasardeux.
. – Ne dis pas : nous sommes perdus, reprit celui-ci, mais : je suis perdu ; car, lorsque tu as trouvé la hache, tu ne m’as pas mis de moitié dans ta trouvaille. » Cette fable montre que, si l’on n’a point de part aux heureux succès d’un ami, on ne lui est pas non plus fidèle dans le malheur.
Cette fable montre qu’il faut se contenter de ce qu’on a et éviter la cupidité insatiable.
. – Raison de plus pour te tuer, repartit l’homme, puisque tu veux prendre au piège tes camarades et tes amis. » Cette fable montre que l’homme qui trame des machinations contre ses amis tombera lui-même dans les embûches et le danger.
Cette fable montre que l’habitude adoucit les désagréments.
Un renard lui demanda pour quelle raison, quand ni chasseur ni danger ne le pressaient, il affilait ses défenses. « Ce n’est pas pour rien, dit-il, que je le fais ; car si le danger vient à me surprendre, je n’aurai pas alors le loisir de les aiguiser ; mais je les trouverai toutes prêtes à faire leur office. » Cette fable enseigne qu’il ne faut pas attendre le danger pour faire ses préparatifs.
Quant à toi, tu sens mauvais, aussi bien de ton vivant qu’après ta mort. » Cette fable montre que les orateurs avisés tournent adroitement à leur éloge les injures de leurs ennemis.
Durant qu’il dormoit, il luy sembla voir que la Fortune se presentoit devant luy, et qu’elle mesme luy deslioit la langue, luy donnant non seulement la grace et la facilité du discours, mais encore la science des fables.
La pluspart s’en alloient chercher une autre terre, Quand Menenius leur fit voir Qu’ils estoient aux membres semblables ; Et par cet Apologue insigne entre les Fables, Les ramena dans leur devoir.
Aux soûpirs vrais ou faux celle-là s’abandonne : C’est toujours mesme note, et pareil entretien : On dit qu’on est inconsolable ; On le dit, mais il n’en est rien ; Comme on verra par cette Fable, Ou plutost par la verité.
camarade, si ce n’était pas ton intérêt, tu ne nous aurais pas donné ce conseil. » Cette fable convient à ceux qui donnent des conseils à leur prochain, non par bienveillance, mais par intérêt personnel.
Si en effet les temps viennent à changer et que cet or passe en d’autres mains, je suis sûre qu’alors c’est à moi, la Fortune, que tu t’en prendras. » Cette fable montre qu’il faut reconnaître qui vous fait du bien et le payer de retour.
ma ruse même n’a fait aucun effet sur toi, mon homme ; car non seulement tu n’es pas assagi, mais encore tu es devenu pire, et ton défaut est devenu une seconde nature. » Cette fable montre qu’il ne faut pas s’invétérer dans la mauvaise conduite ; car il vient un moment où, bon gré, mal gré, l’habitude s’impose à l’homme.
Cette fable s’applique au convoiteux.
Le renard répondit : « C’est d’écorcher vif un loup, et de te revêtir de sa peau toute chaude. » Le loup fut incontinent mis à mort, et le renard dit en riant : « Il ne faut pas exciter le maître à la malveillance, mais à la douceur, » Cette fable montre qu’en dressant des embûches à un autre on se tend un piège à soi-même.
Alors le rat l’entendant gémir accourut, rongea la corde et le délivra. « Naguère, dit-il, tu t’es moqué de moi, parce que tu n’attendais pas de retour de ma part ; sache maintenant que chez les rats aussi on trouve de la reconnaissance. » Cette fable montre que dans les changements de fortune les gens les plus puissants ont besoin des faibles.
camarade, ce n’est pas maintenant que tu es mort, que tu aurais dû être droit, c’est lorsque je t’y exhortais : alors tu n’aurais pas été mis à mort. » On pourrait justement conter cette fable à propos des hommes qui pendant leur vie sont méchants envers leurs amis en leur rendant service après leur mort.
Cette fable montre que la fortune est plus puissante que toute notre prévoyance.
Le laboureur répondit : « Mais j’ai deux bœufs qui me font tout sans rien promettre : il vaut donc mieux que je leur donne qu’à vous. » Cette fable s’adresse aux hommes corrompus qui promettent des services et causent de grands dommages.
. – Va te promener, ma belle dame ; il n’y a pas de comparaison à faire entre nous ; ma voix n’agace pas les maîtres comme la tienne. » Cette fable convient aux critiques malveillants toujours prêts à jeter le blâme sur les autres.
» Cette fable nous enseigne que nous aussi nous ne devons pas appeler tout de suite les dieux pour des bagatelles inoffensives, mais pour des nécessités plus pressantes.
Car il nous fait voir par espreuve, que sans se mettre en peine de chercher à persuader autruy, ny par les définitions, ny par les raisonnements, ny mesme par les exemples tirez de l’Histoire des siecles passez, il sçait si bien gagner les cœurs de ceux qui l’écoutent, en les instruisant comme il faut, et les instruire parfaictement par de simples Fables, que des creatures raisonnables auroient grande honte d’entreprendre, et de faire des actions pour lesquelles, ny les oyseaux, ny les autres animaux n’ont aucun instinct, et qu’ils ne voudroient pas mesme avoir faites : Comme au contraire, ceux qui auroient tant soit peu de raison, rougiroient sans doute de ne s’adonner pas aux choses honnestes, ausquelles il feinct plusieurs bestes brutes s’estre de leur temps fort sagement employées ; et ainsi les unes avoir évité d’extrêmes dangers qui les menaçoient, et les autres en avoir reçeu beaucoup de profit en leur besoin.
J’ay lû chez un conteur de Fables, Qu’un second Rodilard, l’Alexandre des Chats, L’Attila, le fleau des Rats, Rendoit ces derniers miserables.
» « Jo vus dis einz », fet li lïuns ; « ainz que [nus] fussums cumpainuns, me mustrastes une peinture sur une pere par aventure ; mes jeo te ai plus verrur mustree, a descuvert l’as esgardee. » Par essample nus veut aprendre que nul ne deit nïent entendre a fable kë est de mençuinge ne a peinture que semble sunge ; ceo est a creire dunt hum veit l’ovre, que la verité tut descovre.
Un renard, l’ayant aperçu, lui dit : « Ce n’est pas à celui-ci qu’il faut le donner, mais à ton premier maître ; le deuxième en effet est naturellement bon ; tâche plutôt de te faire bien venir de l’autre, de peur qu’il ne te reprenne et ne t’arrache les ailes. » Cette fable montre qu’il faut généreusement payer de retour ses bienfaiteurs, et tenir prudemment les méchants à l’écart.
dit-il, reste ici jusqu’à ce que tu redeviennes tel que tu étais en y entrant, et alors tu en sortiras facilement. » Cette fable montre que le temps résout les difficultés.
. — Eh bien ; tu t’es fourvoyé, l’ami, dit la ronce, en voulant t’accrocher à moi qui ai l’habitude d’accrocher tout le monde. » Cette fable montre que chez les hommes aussi ceux-là sont des sots qui ont recours à l’aide de ceux que leur instinct porte plutôt à faire du mal.
» Cette fable montre qu’il ne faut pas s’engager à la légère dans les affaires.
Le thon se retournant le vit rendre l’âme et dit : « Je ne suis plus chagrin de mourir, du moment que je vois mourir avec moi celui qui est cause de ma mort. » Cette fable montre qu’on supporte facilement les malheurs, quand on les voit partagés par ceux qui en sont la cause.
Ils allaient aussi t’inscrire ; mais je me suis jeté à leurs pieds, en les suppliant, et leur ai juré que tu n’étais pas un vrai médecin, et qu’on t’avait incriminé sans motif. » La fable présente met au pilori les médecins dont toute la science et le talent consistent en belles paroles.
l’ami, toi qui te piquais de prévoir ce qui doit arriver aux autres, tu n’as pas prévu ce qui t’arrive. » On pourrait appliquer cette fable à ces gens qui règlent pitoyablement leur vie et qui se mêlent de diriger des affaires qui ne les regardent pas.
Cette fable montre qu’il ne faut pas s’en tenir toujours aux mêmes moyens, mais songer qu’en s’accomodant aux circonstances, on échappe souvent au danger.
. – Non pas les tiennes, mon petit, dit la mère, mais celles que tu as mangées. » Cette fable s’adresse au débiteur, qui est toujours prêt à prendre le bien d’autrui ; vient-on à le lui réclamer, il s’en afflige autant que s’il payait de son bien propre.
» Cette fable montre qu’à se mêler d’affaire que l’on n’entend pas, non seulement on ne gagne rien, mais encore on se nuit.
FABLE I.
Mais venons à la Fable, ou plutost à l’Histoire De celuy qui tâcha d’unir tous ses enfans.
FABLE XVI. […] Discours sur la seiziesme Fable.
FABLE CVII. […] Discours sur la cent-septiesme Fable.
FABLE LXXXIII. […] Discours sur la huictante-troisiesme Fable. Esope nous donne, ce me semble, a entendre par cette Fable, qu’il avoit de l’aversion à la Polygamie, c’est à dire au Mariage de plusieurs femmes ensemble. […] Passons maintenant à la Fable suivante.
Cette fable montre que le Seigneur se range contre les orgueilleux et donne la grâce aux humbles.
Cette fable montre que le travail est pour les hommes un trésor.
Cette fable montre que les gens sensés, quand leurs ennemis les attaquent, leur donnent le change en les adressant à de plus forts.
» Cette fable s’applique au bavard, incapable d’autre chose que de parler.
Devinant leur artifice, le boucher dit : « Vous pouvez m’échapper par un faux serment ; mais à coup sûr vous n’échapperez pas aux dieux. » Cette fable montre que l’impiété du faux serment reste la même, quelque habileté qu’on mette à la sophistiquer.
du même coup tu aurais perdu les sauterelles que tu as prises. » Cette fable nous enseigne qu’il ne faut pas se comporter de même envers les bons et envers les méchants.
Un trompette qui sonnait le rassemblement ayant été pris par les ennemis, criait : « Ne me tuez pas, camarades, à la légère et sans raison ; car je n’ai tué aucun de vous, et, en dehors de ce cuivre, je ne possède rien. » Mais on lui répondit : « Raison de plus pour que tu meures, puisque, ne pouvant toi-même faire la guerre, tu excites tout le monde au combat. » Cette fable montre que les plus coupables sont ceux qui excitent au mal les princes méchants et cruels.
Le forgeron, lui ayant jeté un os, lui dit : « Malheureuse bête, toujours endormie, quand je frappe mon enclume, tu dors ; mais quand je remue les mâchoires, aussitôt tu t’éveilles. » Les gens endormis et paresseux qui vivent du travail d’autrui se reconnaîtront en cette fable.
Cette fable montre que souvent le travail l’emporte sur les dons naturels, si on les néglige.
L’épervier répliqua : « Mais je serais stupide, si je lâchais la pâture que je tiens pour courir après ce qui n’est pas encore en vue. » Cette fable montre que chez les hommes aussi, ceux-là sont déraisonnables qui dans l’espérance de plus grands biens laissent échapper ceux qu’ils ont dans la main.
Mais peu de temps après ayant vu que les coqs se battaient entre eux et ne se séparaient pas qu’ils ne se fussent mis en sang, elle se dit en elle-même : « Je ne me plains plus d’être frappée par ces coqs ; car je vois qu’ils ne s’épargnent pas même entre eux. » Cette fable montre que les hommes sensés supportent facilement les outrages de leurs voisins, quand ils voient que ceux-ci n’épargnent même pas leurs parents.
répartit le pêcheur, je serais un sot de lâcher le butin que j’ai dans la main, pour compter sur le butin à venir, si grand qu’il soit. » Cette fable montre que ce serait folie de lâcher, sans espoir d’un profit plus grand, le profit qu’on a dans la main, sous prétexte qu’il est petit.
» Cette fable montre que les hommes font facilement des promesses qu’ils n’ont pas l’intention de tenir effectivement.
Mais le dieu, reconnaissant son artificieuse intention, répondit : « Assez, l’homme ; car il dépend de toi que ce que tu tiens soit mort ou vivant. » Cette fable montre que la divinité défie toute surprise.
Cette fable montre qu’il vaut mieux être commandé par des hommes nonchalants, mais sans méchanceté, que par des brouillons et des méchants.
Le vieillard répondit : « C’est pour que tu me soulèves mon fardeau… » Cette fable montre que tous les hommes sont attachés à l’existence, même s’ils ont une vie misérable.
Il se mit à l’injurier et à le railler, Le loup répliqua : « Pauvre hère, ce n’est pas toi qui m’injuries, c’est le lieu où tu es. » Cette fable montre que souvent c’est le lieu et l’occasion qui donnent l’audace de braver les puissants.
cette corneille jure par le ciel et la terre qu’il ne tient qu’à toi que je recouvre mes bœufs. » On pourrait appliquer cette fable à un voleur.
« Alors, reprit l’homme, la mort n’a rien de triste pour moi, si je dois voir mon ennemi mourir avant moi. » Cette fable montre que beaucoup de gens ne s’inquiètent aucunement du dommage qui leur arrive, pourvu qu’ils voient leurs ennemis endommagés avant eux.
Cette fable montre que, même si les circonstances mettent un homme en vue, il ne doit pas oublier son origine ; car cette vie n’est qu’incertitude.
Son camarade le voyant gras et en bon corps, lui rappela sa promesse et lui reprocha de ne lui avoir rien rapporté. « Ne t’en prends pas à moi, répondit-il, mais à la nature du lieu : il est possible d’y trouver à vivre, mais impossible d’en emporter quoi que ce soit. » On pourrait appliquer cette fable à ceux qui poussent l’amitié jusqu’à régaler leurs amis, mais pas plus loin, et qui refusent de leur rendre aucun service.
Il répondit : « Ce n’est pas sans raison que j’en use ainsi ; car je vois des ustensiles comme on en prépare non pour un mouton, mais pour un taureau. » Cette fable montre que les gens sensés ne se laissent pas prendre aux artifices des méchants.
» Cette fable montre que le plus grand service qu’on puisse attendre de la reconnaissance des méchants, c’est qu’à l’ingratitude ils n’ajoutent pas l’injustice.
Cette fable montre qu’il ne faut pas envier les chefs ni les riches, mais penser à l’envie et aux dangers où ils sont en butte, et se résigner à la pauvreté.
» Cette fable montre que souvent on attaque un ennemi qui se fait petit à dessein et qu’on se fait ainsi tuer par lui.
Cette fable vise les hommes qui, ne connaissant pas la vérité, pensent en faire accroire aux autres.
Cette fable montre que les accidents sont des leçons pour les hommes.
Cette fable montre que, quand on prévoit l’avenir, on échappe naturellement aux dangers.
Cette fable montre que souvent, en voulant rivaliser avec d’autres, en dépit des plus sages conseils, on se fait tort à soi-même.
FABLE LXI. […] » « Je passe », dit la Cigale, « fort joyeusement tout ce temps-là, et ne fay rien que chanter ». « Puis que cela est », repartit la Fourmy en sous-riant, « et que tu n’as point plus de soing, tu merites bien maintenant de mourir de faim », Discours sur la soixante et uniesme Fable.
FABLE XCVII. […] Discours sur la nonante-septiesme Fable.
FABLE XCIX. […] » Discours sur la nonante-neufviesme Fable. La Moralité de ceste Fable n’a pas esté moins souvent touchée cy-dessus, que celle de la precedente ; tellement que je pourrois à bon droict me dispenser de la renouveler icy.
FABLE CXIII. […] Discours sur la cent-treiziesme Fable. De ceste Fable on en peut tirer deux advis, dont l’un consiste en l’horreur des dissentions intestines, et l’autre en la patience que doivent avoir les Sages, lors qu’ils reçoivent un mauvais traictement des Vicieux.
Cette fable montre que souvent la persuasion est plus efficace que la violence.
» Cette fable montre qu’il faut se garder particulièrement de ceux qui ne craignent pas de faire du mal même à leurs proches.
À cette vue le bœuf sourit et lui dit : « Ô génisse, voilà pourquoi tu n’avais rien à faire : on te destinait à être immolée bientôt. » Cette fable montre que le danger guette l’oisif.
Cette fable montre qu’il n’y a rien de si parfait qui ne donne prise à la critique.
mon bel ami, reprit l’un d’eux, ce n’est pas à présent qu’il fallait dire cela, alors que cela ne sert plus à rien ; c’est quand il pouvait encore en profiter que tu devais lui donner ce conseil. » Cette fable montre que c’est au moment où ils en ont besoin qu’il faut prêter son aide à ses amis, au lieu de faire l’habile homme, quand leurs affaires sont désespérées.
Cette fable montre que ceux qui se fient aisément aux autres, une fois qu’ils se sont dépouillés de leurs propres avantages, sont facilement vaincus par ceux qui les redoutaient auparavant.
Alors le loup reprit : « Quelle que soit ta facilité à te justifier, je ne t’en mangerai pas moins. » Cette fable montre qu’auprès des gens décidés à faire le mal la plus juste défense reste sans effet.
Cette fable montre que souvent la vérité a son effet même sur des ennemis.
Cette fable peut s’appliquer aux envieux qui consentent à souffrir eux-mêmes des maux qu’ils font.
Cette fable montre que les amis véritables se reconnaissent à l’épreuve du malheur.
Il la ramassa, s’imaginant que c’était de l’argent, la secoua, et, voyant ce qu’elle renfermait, le mangea ; puis, prenant les coquilles des amandes et les noyaux des dattes, il les plaça sur un autel en disant : « Je suis quitte, ô Hermès, de mon vœu ; car j’ai partagé avec toi le dehors et le dedans de ce que j’ai trouvé. » Cette fable s’applique à l’avare qui, par cupidité, ruse même avec les dieux.
l’homme, si c’est une ville comme celle-ci que tu fondes, tu n’y trouveras pas beaucoup d’habitants. » Cette fable montre que si l’on déserte les maisons et les villes, c’est surtout quand les maîtres y sont incommodes.
dirent-elles, si tu chantais en été, danse en hiver. » Cette fable montre qu’en toute affaire il faut se garder de la négligence, si l’on veut éviter le chagrin et le danger.
Une Fable avoit cours parmi l’Antiquité : Et la raison ne m’en est pas connuë.
FABLE I.
Mais il n’y fust pas plustost entré, qu’ils l’en retirerent tous irritez, et le menerent au lieu du supplice, où auparavant qu’arriver, il leur conta ceste fable. « Escoutez moy », leur dit-il, « hommes Delphiens. […] Cela dit, sur le poinct qu’ils le vouloient precipiter, il leur raconta ceste autre fable. « Il advint un jour, qu’un homme envoya sa femme aux champs, pource qu’estant amoureux de sa fille, il avoit envie d’en abuser, comme en effect il n’y manqua pas ; Et ce fut alors que ceste pauvre fille toute dolente se voyant prise par force ; “Helas !”
FABLE XXXIX. […] Discours sur la trente-neufviesme Fable.
FABLE CIV. […] Discours sur la cent-quatriesme Fable. […] Ayant doncques à discourir de la Vertu, son intention n’a pas esté de mettre en jeu des Creatures capables de discours, mais il a voulu seulement estaller les serieuses maximes de la Moralle, sous l’écorce de plusieurs Fables ou fictions, affin de sucrer la pillule aux hommes foibles, et leur faire gouster la sincerité de ses enseignements, par le divertissement qu’apportent les Fables. […] Or bien que la veritable Poësie, c’est à dire celle que nous enseigne la Vertu, sous les Fables celestes et humaines, ait beaucoup d’avantage sur un œuvre pareille à la nostre, si est-ce que celle-cy la devance en quelque façon, principalement en la briefveté de la Fable, en l’abondance du suc ou des bonnes choses, et ainsi du reste. Mais c’est avoir assez demeuré hors de nostre chemin ; Il faut revenir au but de ceste œuvre, qui est l’application des Fables.
l’ami, quand tu serais sac, je ne t’approcherais pas. » Cette fable montre que les hommes sensés, quand ils ont éprouvé la méchanceté de certaines gens, ne se laissent plus tromper à leurs grimaces.
Cette fable s’applique bien au menteur.
On pourrait appliquer cette fable à un vieillard colère et morose.
Le renard se précipita et, saisissant le morceau, dit : « Ô corbeau, si tu avais aussi du jugement, il ne te manquerait rien pour devenir le roi des oiseaux. » Cette fable est une leçon pour les sots.
Cette fable montre qu’on s’instruit en voyant le malheur de son prochain.
Cette fable montre qu’il faut payer de retour ses bienfaiteurs.
MONSEIGNEUR, Je devrois craindre sans doute, de choquer la bien-seance ; et par la hardiesse que je prends d’aborder vostre Personne, sans avoir l’honneur d’en estre connu ; pour le peu d’apparence qu’il y a, qu’au lieu de quelque Histoire serieuse, je vienne vous presenter un Livre de Fables. […] La mienne, Monseigneur , ne sçauroit estre que fort petite, à l’égal de la faveur que vous me faites, d’avoir agreable qu’un Nom si celebre que le vostre, serve de parure et d’enrichissement au frontispice de cét Ouurage ; Ce qui me donne esperance, que vous aurez assez de bonté, pour agreer de mesme qu’en vous presentant des Fables, je vous témoigne veritablement que je suis MONSEIGNEUR, Vostre tres-humble, et tres-obeïssant serviteur J.
FABLE XXXIII. […] Discours sur la trente-troisiesme Fable.
FABLE XL. […] Discours sur la quarantiesme Fable.
L’homme le ramassa et s’écria : « Tu as l’esprit à rebours, à ce que je vois, et tu es un ingrat ; car, quand je t’honorais, tu ne m’as point aidé, et maintenant que je viens de te frapper, tu me réponds en me comblant de bienfaits. » Cette fable montre qu’on ne gagne rien à honorer un méchant homme, et qu’on en tire davantage en le frappant.
Moi, pauvret, je vais vivre en grignotant de l’orge et du blé, mais sans craindre ni suspecter personne. » Cette fable montre qu’il vaut mieux mener une existence simple et paisible que de nager dans les délices en souffrant de la peur.