Car quelle apparence y a-t’il, de souffrir qu’on die de toy, que tu és plus noir que de la poix, puis que mes yeux me font voir que tu surpasses la neige en blancheur ?
C’est l’unique Soleil que vos yeux regardent, sans en estre éblouys : C’est la Guide asseurée qui vous conduit en vos Employs honorables, ainsi qu’en vne Lyce, où vous gaignez tous les jours de nouvelles Palmes.
En un mot, quelque part que je tourne les yeux, je voy les plus excellents personnages de l’Antiquité, qui se sont divertis aux delices de la vie champestre.
Pour remedier de bonne heure à toutes ces choses, proposons-nous sans cesse devant les yeux l’exemple de la mort, la fragilité de nos jours, et l’inconstance de la Fortune, qui n’a jamais si bien favorisé quelqu’un, qu’il ne luy ayt donné le change bien-tost apres.
L’Elephant retourna donc en ceste mesme boutique avec des yeux flamboyans, et un geste extrémement colere, témoignant en effect au maistre Potier son ressentiment qui procedoit de ce que la Cruche avoit esté si mal rejoincte. […] Mais ces bestes, qui nous surpassent toutes en quelque chose corporelle, comme en la vivacité des yeux, en l’excellence de l’odorat, en la force, et en l’agilité, nous cedent neantmoins entierement, et mesme au moindre de nous, toutes les puissances de l’entendement. […] Cela estant, pour peu d’esprit qu’elles eussent, il ne leur seroit pas mal-aisé d’éviter nostre sujection, veu les autres advantages qu’elles ont en grand nombre par dessus nous, comme la force et l’addresse du corps, joincte à la perfection de tous les sens ; et en ce cas là, nous n’aurions jamais appris à dompter les Lions, qui surpassent de bien loing nostre valeur, ny les Elephants, auprés desquels nous ne semblons que des Mouches, ny les Tygres, dont la legereté est imperceptible à nos yeux, ny les Serpents, dont la seule veuë imprime de l’horreur à toute nôtre espece, ny les Basilics, qui font mourir du regard, ny les Poissons, qui sont enfermez dans les abysmes de l’eau, ny les Oyseaux, qui ont libre toute la plaine de l’air.
» Cette fable montre que l’amour des honneurs trouble la raison et ferme les yeux sur l’imminence du danger.
Mais ce qui est encore plus ridicule, c’est que nous voyons par espreuve ceux qui ont le plus remarqué de manquemens en une femme, estre les premiers à la loüer sur toutes les choses du monde ; et cela pour ceste seule raison, qu’elle leur aura possible fait les doux yeux, ou fermé la main.
A quoy s’il faut joindre les raisons, nous n’avons seulement qu’à jetter les yeux sur les Histoires presentes, et sur les passées, où nous ne verrons guere qu’un homme extrémement riche, ou Ambitieux, soit venu jusques à une douce et paisible vieillesse.
Bref, il n’y a point de comparaison en la felicité de tous les deux, soit qu’on regarde la vie presente, soit qu’on jette les yeux sur la future.
L’extrême inégalité des deux partis paroist clairement aux yeux du monde ; mais ce que la femme a d’honneur et de fidelité, n’est pas tellement en son jour, qu’il ne s’y remarque de l’ombrage.
En suite dequoy l’Envieux requist que l’un des yeux luy fût arraché, esperant par ce moyen que l’Avare perdroit tous les deux.
En les traduisant, je remarquai que les divers textes, placés sous mes yeux, différaient beaucoup les uns des autres. […] Je m’en suis procuré le texte, et, quand je l’ai eu sous les yeux, je n’ai pas tardé à m’apercevoir qu’aucun d’eux ne nous avait conservé dans son intégrité l’œuvre du fabuliste romain. […] Les titres sont d’un beau rouge, ce qui indique facilement à l’œil la séparation des fables. […] « À sa façon d’écrire vous jugerez aisément qu’il avait sous les yeux un manuscrit ancien. […] Pourquoi donc, s’il avait trouvé les mêmes mots dans le manuscrit qu’il avait sous les yeux, ne les aurait-il pas maintenus ?